Rock Against Racism
Rock Against Racism[1] (RAR) était une campagne menée par Red Saunders, Roger Huddle et d'autres lors de l'hiver 1976. Elle a été fondée en réponse aux commentaires et gestes ouvertement racistes faits par Eric Clapton. Cette campagne constitue également une réponse à David Bowie, à qui il a été reproché des "propos fascistes", lorsqu'il a comparé Mick Jagger à Hitler, et proclamé ce dernier "la première star de la scène rock". Il s'est excusé depuis et a attribué ses dires aux effets de la drogue.
Histoire du mouvement
Les origines
RAR est au départ conçu comme une idée pour un concert unique contre la montée du racisme au début des années 1970. Selon Huddle, « cela resta juste une idée jusqu'à août 1976 »[2] quand Clapton, ivre, apporta publiquement son soutien à l'ancien ministre conservateur Enoch Powell lors d'un concert à Birmingham[3]. À cette occasion, Clapton affirme que l'Angleterre est « devenue surpeuplée »[4] et demande à la foule de voter Powell pour empêcher la Grande-Bretagne de devenir une « colonie noire »[5]. Clapton attribua plus tard ses propos à son alcoolisme à l'époque[6]. Ce qui ne l'empêcha pas de réitérer son soutien à Powell au cours des décennies, et notamment après sa mort, dans une interview donnée au magazine Uncut en 2004[7] ; il y décrit Powell comme un "provocateur courageux" ("outrageously brave").
Huddle, Saunders et deux membres de Kartoon Klowns répondent en écrivant une lettre à NME. Ils expriment leur opposition aux affirmations de Clapton lequel est selon eux « le plus détestable de tous car il a obtenu son premier tube avec une reprise de I Shot the Sheriff de la star reggae Bob Marley »[8]. À la fin de la lettre, ils demandent aux gens de les aider à former un mouvement appelé Rock Against Racism. Ils affirment avoir reçu des centaines de soutiens[3].
Un grand nombre de soutien à RAR arriva après que David Bowie affirma dans une interview pour Playboy que « La Grande Bretagne est prête pour un meneur fasciste »[9]. Bowie se rétracta plus tard au sujet de ce commentaire, déclarant que cela faisait suite à un abus de drogue.
Les actes
Le premier acte de RAR fut un concert avec Carol Grimes en vedette et le lancement du fanzine Temporary Hoarding. Au printemps et à l'automne 1978, RAR organisa deux festivals d'envergure avec l'Anti-Nazi League afin de contrer la montée de la vague d'attaques racistes au Royaume-Uni. Environ 80 000 personnes défilèrent de Trafalgar Square à l'est de Londres (réputé d'extrême droite[10]) pour un concert en plein air[11].
À ce concert, participaient The Clash (comme on peut le voir dans le film Rude Boy), The Buzzcocks, Steel Pulse, X-Ray Spex, The Ruts, Sham 69, Generation X et le Tom Robinson Band. Une foule de 25 000 personnes vint ensuite à Northern Carnival à Manchester pour un concert où jouaient The Buzzcocks, Graham Parker and the Rumour et Misty in Roots . En 1979, un concert fut mis sur pied à l'Acklam Hall de Londres avec Crisis, The Vapors et Beggar[12].
Aujourd'hui
RAR connait un renouveau sous le nom de Love Music Hate Racism (en) pour un concert à l'Astoria de Londres avec Mick Jones, The Buzzcocks et The Libertines.
Lien externe
- (en) Informations sur le site de Love Music Hate Racism
Références
- traduction : Rock Contre le Racisme
- « it remained just an idea until August 1976 »
- (en) socialistreview.org
- « become overcrowded »
- « a black colony »
- The Independent (Londres), article du 22 mars 2004 intitulé "Why they're rocking against racism again"
- Kieron Tyler, « Eric Clapton is not God », sur the Guardian, (consulté le )
- « all the more disgusting because he had his first hit with a cover of reggae star Bob Marley's 'I Shot the Sheriff »
- « Britain is ready for a fascist leader »
- « Rock Against Racism : la musique peut faire une différence », sur Solidaire (consulté le )
- (en) virtual-festivals.com
- (en) urban75.org