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Robert de Chester

Robert de Chester est un Ă©rudit anglais du XIIe siĂšcle (actif entre 1140 et 1150).

Robert de Chester
Biographie
Activités

Il étudia la langue et les sciences des Arabes en Espagne. Il s'intéressa aux mathématiques, à l'astronomie, et à l'Alchimie. Il est, avec Gérard de Crémone, le premier à avoir traduit en latin les traités d'algÚbre du grand mathématicien et astronome perse al-Khuwārizmī, en 1145.

L'alchimie

Robert de Chester fut le premier à traduire un texte d'alchimie de l'arabe en latin. On lui attribue la traduction du Liber Morieni en 1144. Le livre s'intitule Liber de compositione alchimiae quam edidit Morienus Romanus Calid regi Aegyptiorum quem Robertus Castrensis de arabico in latinum transtulit (in Bibliotheca chimica curiosa, t. I, p. 509) : "Livre de la composition d'alchimie". L'ouvrage a été édité et traduit en anglais par Stavenhagen[1] en 1974. Il se présente comme un dialogue entre Khùlid et Morienus. Ce dernier, Morien, est un moine chrétien égyptien qui instruit, quant aux textes alchimiques grecs ou coptes, Khùlid ibn Yazßd (Calid filius Yazichi), jeune prince de la dynastie des Omeyyades évincé en 685 du trÎne de calife, mort en 704.

La date (), signe la naissance de l'alchimie europĂ©enne latine. C'est dans ce texte qu'apparaĂźt un mot nouveau en latin alchemia, dĂ©rivĂ© phonĂ©tique de l'arabe al-kĂźmiyĂą (empruntĂ© lui-mĂȘme au grec mĂ©diĂ©val χηΌΔÎčα khĂȘmeia). Il prĂ©cise dans la prĂ©face que ce mot dĂ©signe non pas un nouveau domaine mais la Pierre des Philosophes :

« Et puisque vous, les Latins, ne savez pas encore ce qu'est l'alchimie et quelle est sa composition (Et quoniam quid sit alchymia et quae sit sua compositio nondum vestra cognovit latinitas), je vais vous l'expliquer dans le présent discours. j'ai utilisé ce mot, bien qu'il soit inconnu et étonnant, afin que sa signification soit éclaircie par sa définition (...). L'alchimie est une substance corporelle, composée d'une chose unique ou due à une chose unique, rendue plus précieuse par la conjonction de la proximité et de l'effet - union naturelle qui détermine naturellement une efficacité supérieure. »

La mappemonde

Jean-Daniel Baltassat dans son livre : « Le Valet de Peinture », consacrĂ© au peintre Johannes Van Eyck, Ă©crit ceci (pages 69 et 70) Ă  propos de la Mappa Mundi[2] : « Les difficultĂ©s techniques, les erreurs dues aux calculs faux d’Ambrogio Lorentti, les corrections accomplies grĂące Ă  ceux de Robert de Chester, lesquels permettent, avec le temps, d’élaborer des tables astronomiques en fonction du mĂ©ridien de Londres. Sans compter le calcul de l’emplacement des nations, fleuves, routes, ports, montagnes et des citĂ©s selon les relevĂ©s du gĂ©ographe Edrisi qui, il y a trois cents ans de cela, a collectĂ© des repĂšres jusqu’en Chine et dans le grand Sud du monde. (...) En appliquant les rĂšgles du traitĂ© de maĂźtre Robert sur l’astrolabe. Il y donne les tables algĂ©briques de l’Arabe Al-Khwarizmi, qui a inventĂ© le djayb (corde d’un arc de cercle ou sinus pour le plan et double corde d’arcs d’une sphĂšre - c’est moi qui l’ajoute) des distances Ă©quivalentes Ă  la rĂ©alitĂ©. »

D’aprĂšs le djayb, le postulat de Chester s’énoncerait ainsi :

  • pour obtenir une sphĂšre il faut et il suffit d’une corde Nord – Sud, de son arc de cercle Nord - Sud appelĂ© « mĂ©ridien zĂ©ro ou d’origine » et de son Ă©quateur.
  • lorsque deux arcs de cercles se croisent perpendiculairement, en leur milieu, se crĂ©e un point identifiable par sa longitude Nord-Sud et par sa latitude. La mappemonde devient concevable.

Bibliographie

Textes

  • traduction en latin (1144) du Livre de la composition d'alchimie, intitulĂ© De compositione alchemiae quem edidit Morienus Romanus Calid regi Aegyptiorum : Ă©dition par Lee Stavenhagen, "The original text of the Latin Morienus", Ambix, n° 17 (1970), p. 1-12 ou A Testament of Alchemy, Hanover, University Press of New England, 1974 . Traduit en français (in William Salmon, BibliothĂšque des philosophes chimiques, t. II) : Entretiens du roi Calid et du philosophe Morien

Études

  • Jean-Daniel Baltassat, Le Valet de Peinture, Paris, Éditions Robert Laffont,
  • Richard Lemay, « L'authenticitĂ© de la prĂ©face de Robert de Chester Ă  sa traduction du Morienus (1144) Â», ChrysopƓia, 4 (1991), p. 3–32.

Notes et références

  1. (en) Lee Stavenhagen, A Testament of Alchemy being the Revelations of Morenius ...to Khālid ibn Yazid, The University Press of New England,
  2. Par ailleurs, pour la Mappa Mundi, voir Jean Mansel, La Fleur des Histoires, Valenciennes, 1459-1463. Il inclut dans son manuscrit une carte de 30 x 22 cm, Ă  la peinture, Ă  l’encre et couleurs sur pergame. Bruxelles, BibliothĂšque Royale de Belgique, MS, 9231, fol. 281v. Carte attribuĂ©e Ă  Simon Marmion.

Liens externes

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