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Robert McCammon

Robert Rick McCammon, nĂ© le [1] Ă  Birmingham dans l'Alabama, est un auteur amĂ©ricain spĂ©cialisĂ© dans le genre de l’horreur. Aux États-Unis, il fait partie des auteurs les plus influents de la fin des annĂ©es 1970 au dĂ©but des annĂ©es 1990. Le New York Times recense trois de ses best-sellers : Swan Song, Stinger et L'Heure du loup, et dĂšs 1991, ses livres cumulent plus de cinq millions de ventes.

Robert Rick McCammon
Naissance
Birmingham, Alabama, Drapeau des États-Unis États-Unis
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Anglais amĂ©ricain
Genres

ƒuvres principales

Biographie

Enfance

Robert McCammon est nĂ© le 17 juillet 1952. Il est le fils du musicien Jack McCammon et de Barbara Bundy. AprĂšs la sĂ©paration de ses parents, son Ă©ducation est prise en charge par ses grands-parents Ă  Birmingham, dans l'Alabama. À l’école, il n’est ni populaire ni trĂšs douĂ© pour se faire des amis. Il raconte aussi qu’il n’était pas trĂšs sportif, ce qui posait problĂšme Ă  ce moment-lĂ .

« J'ai commencé à écrire quand j'étais petit garçon. Mon enfance a été un peu chaotique, et avec le recul, je crois que la lecture et l'écriture me servaient d'échappatoires. »[2]

Il commence par Ă©crire des histoires destinĂ©es Ă  ses camarades de classe, qu’il met en scĂšne dans des aventures guerriĂšres, imitant les histoires qu’il trouve dans les revues pulp Doc Savage ou Man’s Life, ainsi que les romans d’Ian Fleming qu’il lit avec aviditĂ©. Prenant plaisir Ă  dĂ©cider de leur sort, il s’attire Ă©galement leur respect, et Ă©tend son imaginaire dĂ©bordant aux mondes des cow-boys, des Indiens, mais aussi des astronautes, des extraterrestres ou des sauterelles gĂ©antes.

« Un jour, j’ai dĂ©cidĂ© d’écrire une histoire de guerre en utilisant le nom de quelques camarades de classe. Je la lisais dans la cour de rĂ©crĂ©ation. Et les autres ont commencĂ© Ă  me regarder diffĂ©remment. Ils me demandaient : “Qu’est-ce qui va m’arriver ? Est-ce que je vais survivre ? C’est quoi la suite ?” » [3]

Les histoires dont il est le plus friand sont celles de fantĂŽmes, ou tout rĂ©cit convoquant le surnaturel, qu’il trouve dans les revues de science-fiction des annĂ©es 1970 telles que Worlds of If, Analog ou Fantastic, ainsi que dans les recueils de nouvelles d’Edgar A. Poe. Par ailleurs, on racontait dans son quartier que la maison voisine Ă  la sienne Ă©tait hantĂ©e par le fantĂŽme d’un homme au visage balafrĂ©, supposĂ©ment enfermĂ© dans la cave[4].

Débuts de sa carriÚre littéraire

Robert McCammon remporte son premier concours littĂ©raire au lycĂ©e, ainsi qu’une rĂ©compense de dix dollars. La nouvelle qui lui vaut ce prix relate la discussion entre un soldat blessĂ© Ă  la guerre du Vietnam et la sangsue sur sa jambe. Les deux Ă©changent sur la notion de destin.

« J’ai remportĂ© 10 dollars, mais la vraie rĂ©compense, c’était de voir sur ma copie la question d’un membre du jury qui demandait, sans doute aux autres professeurs : “c’est un Ă©lĂšve de troisiĂšme qui a Ă©crit ça?” »[4]

Le grand-pĂšre de Robert McCammon souhaite pourtant qu’à sa sortie du lycĂ©e, il reprenne le magasin de meubles de la famille, et suive le chemin plus stable qui lui est destinĂ©, affirmant qu’il n’arriverait jamais Ă  Ă©crire de romans Ă  succĂšs.

« On me disait encore et encore que ma plume ne me mĂšnerait nulle part, que je ferais mieux de reprendre le magasin. Je me souviens que lorsque je me suis laissĂ© pousser la barbe, mon grand-pĂšre m’a dit qu’aucun Ă©diteur n’accepterait de me publier parce que j’étais trop moche. »[5]

Il dĂ©cide pourtant d’étudier le journalisme Ă  l’universitĂ© d’Alabama, et en sort diplĂŽmĂ© en 1974. Se dĂ©tournant rapidement du journalisme pur, il commence Ă  travailler avec des entreprises et journaux locaux, comme le Post-Herald, pour lequel il Ă©crit des textes publicitaires. Il regrette cependant de ne pas avoir autant de libertĂ© crĂ©ative qu’il l’aurait souhaitĂ©.

« À l’époque, il y avait deux journaux Ă  Birmingham, le journal du matin et celui du soir. J’ai trouvĂ© un travail au journal du matin, mais je me suis vite aperçu que j’étais dans une impasse. On disait Ă  ce moment-lĂ  qu’une sorte de YĂ©ti courait dans les bois, et j’avais dĂ©cidĂ© d’écrire une histoire autour de cette crĂ©ature. J’ai partagĂ© mon idĂ©e au rĂ©dacteur en chef, qui m'a rĂ©pondu : “Tant que je travaillerai ici, tu n’écriras pas d’articles”, sous-entendu, je devais rester Ă  ma place, dans la publicitĂ©. L’histoire a finalement Ă©tĂ© publiĂ©e dans le journal du soir. »[3]

Ne parvenant pas Ă  faire Ă©diter ses nouvelles dans le journal pour lequel il travaille, Robert McCammon dĂ©cide, alors qu’il n’a que 25 ans, de se lancer dans la rĂ©daction de son premier roman, Baal. Il envoie son manuscrit Ă  des agents de Floride et de Californie, et ce sont Elizabeth Pomada et Michael Larsen, de San Francisco, qui l’aideront Ă  faire publier le roman chez Avon Books, en 1978. Cette histoire est centrĂ©e sur l’opposition entre le pouvoir limitĂ© du bien, et celui infini du mal, alors qu'un jeune orphelin sĂšme la violence et qu’un groupe de personnes tente de l'en empĂȘcher. À ce moment-lĂ , il pense nĂ©anmoins qu'il ne pourra pas vivre de son Ă©criture.

Grands succĂšs

AprĂšs s’ĂȘtre forgĂ© une rĂ©putation dans le paysage littĂ©raire de l’horreur, Robert McCammon publie plusieurs romans qui deviendront des best-sellers. Ces romans le consacreront aux cĂŽtĂ©s de Stephen King et Dan Simmons comme un auteur phare du marchĂ© de l’horreur et du fantastique.

Ses romans les plus prisés sont Swan Song, Stinger et L'Heure du loup.

  • Swan Song, publiĂ© en 1987, est une fresque post-apocalyptique au cours de laquelle les survivants d’un holocauste nuclĂ©aire vont devoir se battre pour se reconstruire.

« Dans une plaine dĂ©serte du Kansas, Black Frankenstein, un ancien catcheur, entend hurler : "ProtĂšge l’enfant !" Dans les dĂ©combres de New York, une clocharde s’agrippe Ă  un Ă©trange anneau de verre et sent la magie parcourir ses membres. Dans les ruines d’un camp survivaliste des montagnes de l’Idaho, un jeune garçon s’entraĂźne Ă  tuer. Sur des terres brĂ»lĂ©es par le feu nuclĂ©aire, entre animaux mutants et maraudeurs armĂ©s, les derniers habitants de la terre deviennent les premiers. Trois groupes de survivants avancent vers leur destin, contraints de mener l’ultime combat entre la vie et l’anĂ©antissement. »

  • Stinger, publiĂ© en 1988, raconte la descente dans une ville du Texas d’un vaisseau alien ainsi que les dangers causĂ©s par l’arrivĂ©e de cette crĂ©ature extra-terrestre.

« Stinger, un ennemi plus effrayant et abominable que le pire des cauchemars. Stinger, qui fait des ravages dans cette ville Ă©loignĂ©e du Texas jusqu’à ce que les hommes et femmes d’Inferno dĂ©cident de mener un dernier combat dĂ©sespĂ©rĂ©. »[6]

  • L'Heure du loup (The Wolf’s Hour), publiĂ© en 1989, suit l’espion amĂ©ricain Michael Gallatin au cours de sa mission en Europe. Celui-ci est chargĂ© d'infiltrer le gouvernement de l’Allemagne nazie, et utilisera pour ce faire sa capacitĂ© Ă  se changer en loup-garou.

« Il s’appelle Michael Gallatin, maĂźtre espion, sĂ©ducteur et
 loup-garou. Capable de changer de forme en une fraction de seconde, de tuer silencieusement ou bien avec une furie bestiale, il a dĂ©jĂ  fait ses preuves contre le gĂ©nĂ©ral Rommel, en Afrique. Mais cette mission est plus dĂ©licate, plus dangereuse : il va devoir dĂ©couvrir Iron Fist, plan secret de l’Allemagne nazie. »[7]

ParallĂšlement Ă  son travail d’écrivain, Robert McCammon fonde en 1985, en partenariat avec Dean Koontz et Joe R. Lansdale, la Horror Writers Association. Il s’agit d’une organisation Ă  but non lucratif qui promeut et encourage le travail de ces Ă©crivains. Elle a Ă©galement pour objectif de faire se rencontrer les professionnels de l’horreur.

DĂ©passer le genre

AprĂšs qu'il s'est fait un nom dans la littĂ©rature de genre, les Ă©diteurs lui proposent des contrats de plus en plus intĂ©ressants. Il vit nĂ©anmoins mal cette volontĂ© qu’ils ont de le cantonner Ă  un seul genre, et sent qu’on le prive d’une certaine libertĂ© crĂ©atrice.

« On me pose parfois cette question : "Qu'est-ce qui te fait peur ?" et je rĂ©ponds toujours : "Le confinement". Alors on me regarde comme si je craignais d'ĂȘtre enfermĂ© dans un placard ou enchaĂźnĂ© dans une cave par un fou. Non, ce n'est pas ce que je veux dire. J'ai peur du confinement de l'esprit, qu’on me dise comment Ă©crire sur tel sujet et de ne pas avoir mon mot Ă  dire. Je trouve qu'ĂȘtre Ă©crivain d'horreur est devenu un confinement. Je sens des murs se refermer sur mes choix Ă  cause de ce que j'ai Ă©crit dans le passĂ©. »[8]

Son roman suivant est d’abord refusĂ© par son Ă©diteur, qui souhaite en modifier l’intrigue. Il ne s’agit en effet plus d’un roman d’horreur, ce genre dans lequel McCammon avait fait ses preuves, mais d’un roman poĂ©tique sur l’enfance d’un jeune garçon en Alabama. Un mĂ©lange de rĂ©alisme magique, de southern gothic et de roman d’éducation : l’envoĂ»tant portrait du Sud des États-Unis, sublimĂ© par le regard de l’enfance et son inĂ©vitable revers, la perte de l’innocence. À sa publication, chez Pocket Books, Boy's Life reçoit le prix World Fantasy du Meilleur Roman, ainsi que le prix Bram Stoker, le troisiĂšme pour Robert McCammon.

« Si vous lisez Boy's Life pour la premiĂšre fois, j’espĂšre qu’il vous conduira vers des lieux dont vous ne soupçonniez mĂȘme pas l’existence
 Ou des lieux dont vous auriez pu oublier l’existence. Si c’est votre deuxiĂšme ou troisiĂšme lecture, bon retour Ă  Zephyr. Dans la vie de Cory et dans son monde. Bon retour parmi les jours d’étĂ© interminables, les illustres secrets, les endroits cachĂ©s et la magie qui se trouve en chacun de nous. »[9]

Toutefois, Ă  la suite de nouveaux diffĂ©rends avec ses Ă©diteurs, qui lui proposent des contrats Ă  six, voire sept chiffres, Robert McCammon dĂ©cide en 1992 d’abandonner sa carriĂšre d’écrivain et de se consacrer Ă  sa famille[10].

Retour sur la scÚne littéraire

Au cours de cette pĂ©riode d’introspection, durant laquelle il souffre de dĂ©pression, le paysage Ă©ditorial amĂ©ricain Ă©volue beaucoup. Il reprend l’écriture et se lance dans la rĂ©daction, non plus de romans d’horreur, mais d’une sĂ©rie de romans historiques. Il affirme qu’il cherche Ă  se rĂ©inventer.

« J’ai dit Ă  ma femme qu’il fallait dix ans pour qu’on oublie mon nom et que je puisse naĂźtre Ă  nouveau. » [11]

Chant de l’oiseau de nuit, premier tome d’une saga centrĂ©e sur le personnage de Matthew Corbett, paraĂźt en 2002. L’histoire se construit autour du procĂšs d’une sorciĂšre, dans la colonie britannique de Caroline, en 1699. D’aprĂšs son Ă©diteur français, le roman se situe entre Le Nom de la rose et La LĂ©gende de Sleepy Hollow[12].

« C’est trĂšs diffĂ©rent en termes de cadre, mais je ne suis pas sĂ»r que ce roman soit trĂšs diffĂ©rent au regard des thĂšmes qu’il aborde. Mes livres commencent toujours avec les personnages. Le personnage principal doit se battre pour se sortir d’une situation compliquĂ©e. Il est toujours question d’évolution. » [11]

La presse américaine félicite le retour sur la scÚne littéraire de Robert McCammon, qualifiant son dernier livre de « lecture compulsive ». Stephen King le félicite également et reconnaßt dans le roman « une histoire excellente, aussi profonde que divertissante, pleine de tension et de suspense ».

Depuis 2002, Robert McCammon a publiĂ© treize romans. Sept d’entre eux appartiennent Ă  la sĂ©rie Matthew Corbett, qui se composera au total de dix romans.

Initialement, l’auteur ne souhaitait pas que ses premiers romans (jusqu’à They Thirst) soient republiĂ©s, jugeant qu’ils n’étaient pas Ă  la hauteur des suivants, cependant Baal, Bethany’s Sin, The Night Boat et They Thirst ont fait l’objet de nouvelles publications par Subterranean Press. En 2013, il exprime sa reconnaissance envers les lecteurs qui souhaitent disposer de l’ensemble de son Ɠuvre, et reconnaĂźt que ses premiers Ă©crits ne sont pas aussi mauvais que dans ses souvenirs.

Style

Fort d’une vaste culture du cinĂ©ma d’action et d’horreur (notamment les films de la Hammer), Robert McCammon envisage l’écriture de ses romans comme la rĂ©alisation d’un film. Il s’agit pour lui d’une affaire de prĂ©cision et d’abondance des dĂ©tails.

« Je pense que l'Ă©criture est comme un film, et un Ă©crivain est un rĂ©alisateur. Vous choisissez les acteurs, vous faites les vĂȘtements, la garde-robe, l'Ă©clairage, les effets sonores... tout ! J’aimerais que les lecteurs lisent mon livre comme ils regardent un film, qu’ils puissent voir les scĂšnes au fur et Ă  mesure. On le sait, le diable est dans les dĂ©tails. Sans dĂ©tails, les scĂšnes manquent souvent de vie. »[13]

ƒuvres

SĂ©rie Matthew Corbett

  1. Le ProcĂšs de la sorciĂšre[14], Bragelonne, 2008 ((en) Judgment of the Witch, 2003)
  2. Le Visage du mal, Bragelonne, 2008 ((en) Evil Unveiled, 2003)
  3. (en) Queen of Bedlam, 2007
  4. (en) Mister Slaughter, 2010
  5. (en) Providence Rider, 2012
  6. (en) River of Souls, 2014
  7. (en) Freedom of the Masks, 2016
  8. (en) Cardinal Black, 2019
  9. (en) The King of Shadows, 2022

SĂ©rie Trevor Lawson

  1. (en) I Travel by Night, 2013
  2. (en) Last Train from Perdition, 2016

Romans indépendants

Notes et références

  1. (en-US) goathunter, « Robert McCammon – A Biographical Essay », sur Robert McCammon, (consultĂ© le )
  2. (en) Robert McCammon, « Sci-fi Bulletin: Interview: Robert McCammon », sur https://www.robertmccammon.com/, (consulté en )
  3. (en) Robert McCammon, « Interview by Jonathan Maberry », sur robertmccammon.com, (consulté le )
  4. (en) Robert McCammon, « Alabama Living: Alabama’s Own ‘Great American Read’ », sur robertmccammon.com, (consultĂ© en )
  5. (en) Robert McCammon, « Robert R. McCammon On Writing », sur robertmccammon.com, (consulté en )
  6. (en) Robert McCammon, « Stinger », sur robertmccammon.com, (consulté en )
  7. (en) Robert McCammon, « The Wolf's Hour », sur robertmccammon.com, (consulté en )
  8. (en) Robert McCammon, « Interviews », sur robertmccammon.com, (consulté en )
  9. (en) Robert McCammon, « Boy's Life », sur robertmccammon.com, (consulté en )
  10. (en) Robert McCammon, « McCammon vows writing days are over », sur robertmccammon.com, (consulté en )
  11. (en) Robert McCammon, « Interview 2002 », sur robertmccammon.com, (consulté en )
  12. http://www.mccammon-chant-oiseau-nuit.com/#auteur
  13. (en) Robert McCammon, « Swan Song », sur robertmccammon.com, (consulté en )
  14. « Le procĂšs de la sorciĂšre / Robert McCammon ; traduit de l'anglais (États-Unis) par BenoĂźt Domis - Sudoc », sur www.sudoc.fr (consultĂ© le )
  15. « Zephyr, Alabama / Robert McCammon ; traduction de l'anglais (États-Unis) par StĂ©phane Carn ; avec la participation de HĂ©lĂšne Charrier - Sudoc », sur www.sudoc.fr (consultĂ© le )

Liens externes

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