Rob Ford
Robert Bruce Ford dit Rob Ford, né le à Etobicoke et mort le à Toronto, est un homme politique canadien, maire de Toronto de 2010 à 2014.
Rob Ford | |
Rob Ford en 2013. | |
Fonctions | |
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64e maire de Toronto | |
– (4 ans) |
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Prédécesseur | David Miller |
Successeur | John Tory |
Conseiller municipal de Toronto pour Etobicoke-Nord | |
– (10 ans et 16 jours) |
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Prédécesseur | Elizabeth Brown |
Successeur | Doug Ford |
Biographie | |
Nom de naissance | Robert Bruce Ford |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Etobicoke, Ontario (Canada) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Toronto, Ontario (Canada) |
Nature du décès | Cancer |
Nationalité | Canadienne |
Fratrie | Doug Ford |
Biographie
Origines et vie familiale
Fils d'un patron millionnaire d'une entreprise d'autocollants, il a un frère, Doug, engagé en politique à ses côtés[1].
Carrière politique
Ă€ trois reprises Ă partir de 2000, il est Ă©lu conseiller municipal de la circonscription Ă©lectorale Etobicoke-Nord.
Durant sa campagne électorale pour le poste de maire, il affronte les candidats Joe Pantalone (en) et George Smitherman. Les 383 501 votes en sa faveur lui permettent de remporter une victoire avec 47,11 % du vote populaire le [2]. Sa popularité est notamment fondée sur son image « d’homme de tous les jours, apparemment accessible et proche » des gens contre une classe politique souvent « perçue comme arrogante, hypocrite et autosatisfaite » explique le journaliste Murtaza Hussain[3].
Ses positions en matière de transport urbain et de relations de travail ainsi qu'avec les médias, notamment, en ont fait un personnage critiqué. Se présentant comme le « défenseur des contribuables », il mène une politique de réduction drastique des dépenses publiques, en opposition à la gestion controversée de son prédécesseur à la mairie, le maire de gauche David Miller[4].
Il contribue notablement à la victoire de Stephen Harper lors de l'élection fédérale de 2011[5].
Une décision de la Cour supérieure de l'Ontario le destitue de son poste le , après l'avoir déclaré coupable dans une affaire de conflit d'intérêts[6]. Mais cette décision est renversée par la Cour d'appel le [7].
Le , il dépose officiellement sa candidature pour les prochaines élections municipales à Toronto, qui doivent avoir lieu le [8], mais, le suivant, se retire de la course à la suite de la découverte d'un liposarcome, une forme rare de cancer[9]. Son frère, Doug Ford, le remplace[10] et John Tory est finalement élu.
Controverses
Au printemps 2013, son comportement erratique suscite des rumeurs d'abus de drogue[12]. En mai, des journalistes déclarent avoir visionné une vidéo le montrant en train de fumer du crack[13], ce qui déclenche une intense curiosité médiatique, notamment de Gawker[14], et des recherches journalistiques sur les antécédents de sa famille en matière de trafic de drogue[15]. En novembre 2013, les services de police de Toronto confirment avoir récupéré une vidéo correspondant aux soupçons et une photo le montrant devant « un lieu de consommation de crack » en compagnie de trois hommes, dont deux font partie d'un gang et un troisième qui sera tué dans une fusillade, est divulguée. Par la suite, une nouvelle vidéo le montre ivre et proférant des menaces de mort[16].
Rob Ford passe aux aveux et avoue avoir consommé du crack, alors qu'il était en état d'ébriété. Cependant, aucune accusation n'est portée contre lui, et il refuse de démissionner[17]. Le scandale et l'indignation du public s'amplifient devant les révélations qui s'accumulent sur sa consommation d'alcool au bureau et en voiture, les primes accordées aux membres de son personnel qui le soutiennent, la venue d'une prostituée dans son bureau, les avances sexuelles à ses collaboratrices et la vulgarité de son langage en point de presse. Le , le conseil municipal lui enlève le droit de gérer son personnel et entreprend de le dépouiller de ses pouvoirs de gouvernance. Ford menace alors d'en appeler de cette décision devant les tribunaux[18].
À la suite de ses nombreux esclandres, Rob Ford devient la risée de nombreux journaux télévisés internationaux, ce qui donne une visibilité négative à la ville de Toronto. Il est notamment parodié dans l'émission américaine Saturday Night Live, le [19]. Il conserve toutefois une certaine popularité auprès d'une partie de l'électorat conservateur, notamment grâce à son programme économique (réduction des dépenses publiques et des impôts), le choix de certaines mesures (privatisation du ramassage des ordures) et une forme d'« authenticité » verbale[1]. Le Premier ministre Stephen Harper lui maintient son soutien[20]. Lors des élections municipales du , son frère Doug est battu par John Tory qui succède à Rob Ford comme maire de Toronto le 1er décembre suivant[21] - [22].
Notes et références
- Philippe Boulet-Gercourt, « Rob Ford, l'enfant terrible de Toronto », Le Nouvel Observateur n°2561, semaine du 5 décembre 2013, pages 58-60.
- (en) Declaration of results of voting, Toronto, City Clerk's Office, , 14 p. (lire en ligne)
- Murtaza Hussain, « Ils votent pour ceux qui les insultent », sur Le Monde diplomatique,
- Ludovic Hirtzmann, « La liste sans fin des vices du maire de Toronto », in Le Figaro, samedi 16 / dimanche 17 novembre 2013, page 6.
- (en) Chantal HĂ©bert, Law-and-order Harper careful not to alienate Ford Nation: HĂ©bert, Toronto Star, 8 novembre 2013
- « La Cour d'appel renverse la décision de la Cour supérieure », L'Express de Toronto, 25 janvier 2013
- La Presse Canadienne, « Municipales 2014: Rob Ford dépose sa candidature à la mairie de Toronto », sur www.lapresse.ca, (consulté le )
- Radio Canada
- « Rob Ford se retire de la course à la mairie de Toronto, son frère Doug le remplace », sur lemonde.fr, (consulté le )
- « Rob Ford succombe à un cancer | Pierre-André Normandin | Actualités », sur La Presse (consulté le )
- (en) Toronto Star, 27 mars 2013, Rob Ford: Ainslie email details what happened at Garrison Ball
- (en) Toronto Star', 17 mai 2013, Rob Ford crack scandal: Star reporters tell their side of story
- (en) Toronto Star, 17 mai 2013, Crowdsourcing campaigns launched to buy video linked to Ford
- (en) The Globe and Mail, 25 mai 2013, Globe investigation: The Ford family’s history with drug dealing
- « Rob Ford, un politicien en pleine descente aux enfers », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
- Le Devoir, « Rob Ford admet avoir fumé du crack mais reste en poste », sur www.ledevoir.com, (consulté le )
- (en) The Globe and Mail, 15 novembre 2013, Rob Ford vows legal action after council votes to strip him of powers
- Radio-Canada avec La Presse Canadienne, « Rob Ford se tiendra loin du défilé du père Noël », sur www.radio-canada.ca, (consulté le )
- « Consommation de crack: Harper refuse de juger Rob Ford », La Presse,‎ (lire en ligne)
- « John Tory devient maire de Toronto », Radio-Canada, (consulté le )
- La presse canadienne, « John Tory succède à Rob Ford à la mairie de Toronto », Le Soleil, (consulté le )
Bibliographie
Liens externes
- (en) Site officiel