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Ripple Rock

Ripple Rock est une montagne sous-marine située dans le Seymour Narrows du Passage Discovery en Colombie-Britannique au Canada.

Ripple Rock
Vue aérienne de Ripple Rock en 1957.
GĂ©ographie
Pays
Province
Baigné par
Coordonnées
50° 08′ 12″ N, 125° 21′ 12″ O
Fonctionnement
Statut
Submerged rock (d)
Carte

Le Ripple Rock avait à l'origine deux pics (2,74 mètres et 6,4 mètres sous la surface à marée basse) qui produisaient de grands tourbillons dangereux à cause des forts courants de marée qui les entouraient à marée basse. Les navires transitant par le détroit préféraient attendre l'étale de la marée pour contourner le rocher en toute sécurité[1].

La nature dangereuse de la roche a incité le gouvernement canadien à enlever le sommet de la montagne lors d'une explosion contrôlée le 5 avril 1958[2]. L'événement a été l'une des premières émissions télévisées en direct d'un océan à l'autre d'un événement au Canada[3] et a été désigné événement historique national (Events of National Historic Significance (en)) au Canada.

Histoire

Le rocher est relevé pour la première fois par George Vancouver en 1791[4] - [5]. Un certain capitaine Richards lui donne son nom actuel en 1862[6] car ses sommets étaient alors à peu près au niveau de la mer et formaient une onde stationnaire proéminente dans le courant rapide de marée du détroit.

Le premier grand navire connu à devenir la proie de Ripple Rock est le vapeur à roues latérales Saranac en 1875, alors qu'il se dirigeait vers le nord en Alaska. Au moins 20 grands navires et 100 plus petits ont été gravement endommagés ou coulés entre cette date et 1958. Au moins 110 personnes se sont noyées dans ces accidents[7].

Premières propositions de démolition

Dans les années 1860, un plan est lancé pour relier l'île de Vancouver au continent à la baie Bute, en utilisant Ripple Rock comme support intermédiaire pour le pont. Ce plan s'est poursuivi au fil des ans et a provoqué une opposition politique à la destruction de Ripple Rock, jusqu'à ce qu'il soit décidé de détruire le rocher pour améliorer la sécurité des marins[8].

Dès 1931, une commission maritime recommande d'enlever Ripple Rock[9], mais ce n'est qu'en 1942 que le gouvernement autorise les tentatives de l'enlever et publie le premier contrat pour le faire[10].

Premières tentatives

Les premières tentatives de pose de charges explosives sur Ripple Rock sont faites avec des barges de forage flottantes dans le but de faire exploser en morceaux la roche. Le tout premier essai, en 1943, est sĂ©curisĂ© par six câbles d'acier de 3,8 cm[11] attachĂ©s Ă  des ancres qui pèsent au total 998 tonnes mĂ©triques[12]. Cette approche est abandonnĂ©e lorsqu'un câble se rompt en moyenne toutes les 48 heures[12].

En 1953, le Conseil national de recherches Canada commande une étude de faisabilité sur l'idée de planter une grosse charge explosive sous les pics en forant des puits verticaux et horizontaux à partir de Maude Island (en). Sur la base de l'étude, cette approche est recommandée. Dolmage and Mason Consulting Engineers (en) sont retenus pour planifier le projet, et trois entreprises, Northern Construction Company, JW Stewart Limited et Boyles Brothers Drilling Company, obtiennent le contrat, qui coûte plus de 3 millions de dollars canadiens.

Bien qu'elle ne soit pas prévue comme un test à des fins d'armes nucléaires, cette grande explosion souterraine à Ripple Rock intéresse les scientifiques des armes nucléaires de l'Atomic Weapons Establishment du Royaume-Uni à Aldermaston, qui envoie une délégation au Canada et met en place divers instruments de surveillance pour enregistrer les données de l'explosion[13] - [14] - [15].

Destruction

Entre novembre 1955 et avril 1958, une opĂ©ration organisĂ©e en trois Ă©quipes impliquant en moyenne 75 hommes, officie pour construire 150 mètres de puits vertical depuis Maude Island, 720 mètres de puits horizontal jusqu'Ă  la base de Ripple Rock, et deux puits verticaux principaux dans les pics jumeaux, Ă  partir desquels des puits sont forĂ©s pour les explosifs. Le contrat est attribuĂ© Ă  deux entreprises pour 2 639 000 $. Au moment du contrat, il est estimĂ© que les tunnels et les puits ne seraient achevĂ©s qu'en 1957 ou 1958[16]. 1 270 tonnes mĂ©triques d'explosif Nitramex 2H sont placĂ©es dans ces puits, estimĂ©es Ă  dix fois la quantitĂ© nĂ©cessaire pour une explosion similaire au dessus de l'eau.

L'explosion a lieu Ă  9 h 31 min 02 s le 5 avril 1958. 635 000 tonnes mĂ©triques de roche et d'eau sont dĂ©placĂ©es par l'explosion, crachant des dĂ©bris Ă  au moins 300 mètres dans les airs qui retombent sur terre de chaque cĂ´tĂ© du dĂ©troit. L'explosion augmente le dĂ©gagement Ă  marĂ©e basse d'environ 14 mètres[17]. Après cela, les deux pics sont mesurĂ©s Ă  13,7 m et 15,2 m de profondeur[5].

  • L'explosion brise la surface de l'eau immĂ©diatement après la dĂ©tonation.
    L'explosion brise la surface de l'eau immédiatement après la détonation.
  • Les dĂ©bris sont Ă©jectĂ©s alors qu'un nuage de poussière s'Ă©tend sur Seymour Narrows.
    Les débris sont éjectés alors qu'un nuage de poussière s'étend sur Seymour Narrows.

Notes et références

  1. Popular Mechanics, Hearst Magazines, (lire en ligne), 120
  2. « Canadians Destroy Rock Periling Ships In 1,375-Ton Blast », New York Times, Campbell River, B. C.,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le )
  3. B.C.'s deadly Ripple Rock blown up, CBC Broadcast Date: April 5, 1958
  4. Vancouver, A Voyage of Discovery to the North Pacific Ocean and Round the World 1791–1795, 1798
  5. « BC Geographical Names »
  6. John T. Walbran, British Columbia Coast Names, 1592-1906, to which are Added a Few Names in Adjacent United States Territory: Their Origin and History, Government printing bureau, (lire en ligne)
  7. Naval Institute Proceedings, United States Naval Institute., (lire en ligne)
  8. Dorothy Mindenhall, Unbuilt Victoria, Dundurn, , 150– (ISBN 978-1-4597-0175-5, lire en ligne)
  9. Canadian Geographical Journal, Royal Canadian Geographical Society., (lire en ligne)
  10. The popular science monthly, (lire en ligne)
  11. Alexander J. Dickie et Frank A. Stanley, Pacific Marine Review: The National Magazine of Shipping, (lire en ligne)
  12. Bonnier Corporation, « Popular Science », Bonnier Corporation, (ISSN 0161-7370), p. 111–
  13. ES 4/310 Measurements of ground shock and air blast from the Ripple Rock explosion, The National Archives, Londres, 1959.
  14. FO 371/135561 Technical Conference on detection of nuclear tests, The National Archives, Londres, 1958.
  15. FO 371/135561 Request for information on Ripple Rock explosion, The National Archives, Londres, 1958.
  16. Blast to end Peril at Ripple Rock, Popular Mechanics, juin 1956, p. 120-121.
  17. (en) [vidéo] A video of the Ripple Rock explosion sur YouTube

Liens externes

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