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Rien de plus grand

Rien de plus grand (Störst av allt), publié en 2016, est un roman de l'écrivaine suédoise Malin Persson Giolito, qui a reçu divers prix de roman policier.

Rien de plus grand
Auteur Malin Persson Giolito
Pays Suède
Genre Roman, Roman policier
Version originale
Langue Suédois
Titre Störst av allt
Éditeur Wahlström & Widstrand
Lieu de parution Stockholm
Date de parution 2016
ISBN 978-9-1462-3241-4
Version française
Traducteur Laurence Mennerich
Éditeur Presses de la Cité
Lieu de parution Paris
Date de parution 2018
Nombre de pages 492
ISBN 978-2-2581-4348-7

Résumé

L'action se déroule principalement à Stockholm, dans une banlieue riche (Djursholm), dans les années 2010 (Google, Twitter, tchat, FB, Snapchat, Spotify, téléphones portables à caméra).

Après son stage d'été à la réception d'un bon hôtel, Maria entre en classe terminale du lycée général, avec les proches, Amanda, Samir et les autres, et surtout avec le nouveau, redoublant, Sebastian : tout le monde a droit à une seconde chance (p. 206). Sebastian a "retrouvé" Maria (connue à cinq ans), et lui a offert une fin d'été de rêve, deux à trois semaines sur le yacht paternel en Méditerranée.

Parmi les points marquants de l'année : une fête en septembre dans la maison Fagerman un vendredi soir de septembre, un week-end tendu à la maison de campagne des parents de Labbe, la chasse au(x) cerf(s) organisée par "papi" (p. 131), la soirée à la boîte de nuit Montage la conférence de l'économiste américaine au lycée pour la Sainte-Lucie ( ), différentes autres fêtes, dont la dernière (juste avant la tuerie) interrompue par Claes Fagerman (avec ses hommes de sécurité restés jusque-là en dehors de la maison) chassant tous les fêtards.

Le texte raconte un crime collectif, presque sans intervention policière : ce n'est pas un roman policier, mais plutôt un roman psychologique et un roman de procès. Le récit est raconté essentiellement du point de vue de Maria : ce qu'elle entend, comprend, retient de l'instruction, du procès, des plaidoiries, des témoignages, ses souvenirs de ces quelques mois avec Sebastian, Amanda, Samir et les autres.

Après un bref séjour à l'hôpital, d'où elle pensait pouvoir rentrer chez [elle] au bout de quelques heures, Maria est placée sept mois à l'isolement en centre de détention pour mineurs, puis deux mois en centre de rétention pour femmes. L'isolement s'accompagne de restrictions et au départ d'une surveillance renforcée contre le suicide : j'échappe à notre baraque merdique, aux parents, aux choix (habits, occupations), à internet... De cette période restent la perte de repères temporels, les interrogatoires, les pleurs, la figure de Doris, vieille, grosse, seule autorisée à accompagner la promenade de Maria : contact-social-de-compagnie idéal, mon alibi face à Amnesty (p. 272).

Au procès, c'est l'avocat contre la procureure : Selon la procureure, Maja Norberg s'est rendue coupable de meurtres, de complicité de meurtre et de tentative de meurtre. [...] Maja Norberg nie toute responsabilité (p. 289). Les charges sont lourdes, mais est-elle responsable des actes de Sebastian ? Est-elle innocente ou coupable ? Aux jurés d'en décider.

Pour l'avocat de Maria, cela ne colle pas à l'image [...] de deux monstres aux ressources illimitées (p. 105). Son imagination débordante d'enfant est devenue même pour son père des idées loufoques d'adolescente. Ses lectures sont la Bible, Dickens, Narnia, Harry Potter. Maria se voit comme relativement banale : J'avais toujours joué le même personnage : élève assidue, pas la plus populaire, mais pas loin, pas harcelée, pas harceleuse, dans le groupe des cool, mais pa sen couple avec le plus cool (p. 203). Avec Sebastian, l'amour est fusionnel quelques semaines : j'étais folle des mains de Sebastian (p. 213). Elle se sent très vite une simple figurante, un petit rôle sans répliques comme pour chacun dans le monde de Sebastian.

Sebastian s'ennuie beaucoup, cherche un truc à faire, quelque chose de plus grand, se drogue beaucoup, croit pouvoir être "sauvé" par Maria, quelque temps. Dès la première rupture annoncée, il fait une tentative de suicide, et elle est la seule (à part la secrétaire du père (au ski à Zermatt)) à lui rendre visite (en hélicoptère réquisitionné par Claes). Selon Samir, ton copain est un enfoiré, défoncé ou lucide (p. 326). Délaissé par sa mère, son frère, son père, Sebastian est d'une formidable fragilité psychologique et mentale.

La Barbie noire de la conférence de la Sainte-Lucie a surpris les lycéens et leurs parents, à répondre à Samir, à pointer les problèmes en Suède (comme ailleurs) : avantages du capitalisme, contrat social, protection sociale, immigration, conventions fiscales internationales, faible taxation en Suède : il vaut infiniment mieux rejeter la faute des déficits budgétaires sur les migrants (p. 263).

La fusillade : c'est un cauchemar parce que tout est parti en lambeaux et qu'il n'y a rien à faire pour l'empêcher (p. 288). Est-il pensable que Maria ait tiré sur Amanda par erreur et maladresse, et sur Sebastian par légitime défense ?

Personnages

  • Les cibles :
    • Christer Svensson, professeur principal, engagĂ© et ordinaire, cafĂ© au lait très sucrĂ© et chique de tabac, premier visĂ©
    • Dennis Oryema, 17 ans, d'origine ougandaise, obèse, dealer, expulsable dès la fin, de l'annĂ©e scolaire, second visĂ©
    • Samir, Samir le Studieux, Ă©lève sĂ©rieux, Samir le Studieux, l'intellectuel, l'hyper-politisĂ©, beau, sourire effrontĂ©, peau couleur caramel, yeux marron, cils longs, et qui a reçu trois balles et a Ă©tĂ© opĂ©rĂ© plusieurs fois
    • Amanda, l'amie la plus proche de Maria, angoissĂ©e, gâtĂ©e, menteuse, Ă©gocentrique, superficielle, dĂ©bile, dĂ©tachĂ©e de la rĂ©alitĂ©, Ă©goĂŻste, et je l'aimais (p. 416), la presque sĹ“ur de Maria
    • Sebastian Fagerman, bourreau et victime, le mal-aimĂ©, dernier abattu
    • Claes Fagerman, père de Sebastian, abattu avant la tuerie au lycĂ©e
  • Les tireurs :
    • Sebastian Fagerman, bourreau et victime, la brebis galeuse de la famille (p. 381)
    • Maria Norberg (Maja), la meurtrière, le monstre (p. 55), 17 ans au moment des faits, 18 ans au moment du procès : Laissez-moi tranquille !
  • L'ordre :
    • La Permanente, inspectrice de police, super pathĂ©tique, et ses assistants
    • Lena Pärsson, procureure en chef
    • Suzie, 26-27 ans, surveillante de la maison d'arrĂŞt, mon auxiliaire de vie scolaire de maternelle, puis l'aumĂ´nier
    • le prĂ©sident du tribunal, et divers juges
    • Peder Sander, du cabinet Lander & Laestadius, avocat de Maria, assistĂ© de Ferdinand Evin (au pointeur laser) et de La CrĂŞpe (la quarantaine, aux dossiers)
  • Le monde
    • le père de Maria, nouveau riche, courtier financier ou gestionnaire de fonds
    • la mère de Maria, vieille fortune, nerveuse en permanence, physiquement agitĂ©e, juriste pour une sociĂ©tĂ© cotĂ©e en Bourse, pas Ă  plein temps, et pour un salaire infĂ©rieur de moitiĂ© Ă  celui de son mari
    • Lina, la petite sĹ“ur de Maria, 5 ans au cours du procès
    • le papi (et la mamie) de Maria
    • Labbe, Lars Gabriel, ancien du lycĂ©e, proche de Sebastian, parti dans un lycĂ©e distant Ă  Sigtuna (pour ne pas redoubler), petit ami d'Amanda, et ses parents Margareta et Georg
    • les parents de Samir, immigrĂ©s, père rĂ©putĂ© avocat devenu chauffeur de taxi, et mère proche du domaine mĂ©dical devenue aide-soignante (et les deux petits frères)
    • Claes Fagerman, père de Sebastian, une des plus importantes fortunes de Suède, le mĂ©chant milliardaire qui traitait son fils comme un esclave dĂ©sobĂ©issant (p. 302)
      • ses diffĂ©rentes anciennes Ă©pouses
      • son fils aĂ®nĂ©, Lukas, frère de Sebastian, brillant Ă©tudiant Ă  Harvard
      • ses relations alcoolisĂ©es (un Italien, un ministre suĂ©dois, etc.)
    • les autres professeurs nommĂ©s : Jonas, Marie-Louise, Friggan, Maln La Songeuse...
    • les autres lycĂ©ens nommĂ©s : Alice, Jakob, Sofia, Mela...
    • les anciens brefs petits amis de Maria : Nils, Anton, Markus, Oliver
    • les journalistes (papier, radio, tĂ©lĂ©vision)
    • Zlatan, Zlatan Ibrahimović, l'immigrĂ© rĂŞvĂ©

Accueil

Le lectorat francophone aime beaucoup ce redoutable thriller sur un trio amoureux d’ados plus si jeunes [1] - [2] : Maja, Sebastian et Samir.

Nos sociétés sont désormais marquées par les inégalités sociales croissantes. Ces inégalités économiques représentent le conflit, voire le vrai conflit entre les hommes aujourd'hui[3] : milieu privilégié, quartier huppé, banlieue chic, lycée de centre ville, et au moins deux enfants d'immigrés visibles...

L'écriture est efficace et intense, alternant entre procès et rétrospectives contée par une survivante, Maja, côté bourreaux[4].

RĂ©compenses et distinctions

Adaptation

Le livre a été adapté à la radio, puis en série sur Netflix : Quicksand.

Annexes

Articles connexes

Références

  1. Nicolas Dufour, « Le prix du polar européen consacre une glaçante histoire de tuerie scolaire », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. https://www.babelio.com/livres/Persson-Giolito-Rien-de-plus-grand/1158326
  3. « "Rien de plus grand" : fusillade scolaire en terres suédoises », sur Le Journal du dimanche (consulté le ).
  4. Emmanuel Romer, « Des livres dans la valise, « Rien de plus grand Â» de Malin Persson Giolito », La Croix,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. Palmarès
  6. 2018 The Petrona Award 2018 - Winner
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