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Richard Cœur de Lion (opéra-comique)

Richard Cœur de Lion est un opéra-comique composé par André Grétry sur un livret de Michel-Jean Sedaine. Cette œuvre se situe au sommet de la carrière de Grétry et est « peut-être le plus universellement connu des operas-comiques du XVIIIe siècle »[1].

Richard Cœur-de-Lion
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Grétry par Élisabeth Vigée Le Brun
Genre opéra-comique
Nbre d'actes 3 puis 4
Musique André Grétry
Livret Michel-Jean Sedaine
Langue
originale
français
Dates de
composition
1784
Création
Comédie-Italienne, Paris

Versions successives

Personnages

Airs

  • Ô Richard, ô mon roi ! (Blondel)
  • Je crains de lui parler la nuit (Laurette)
  • Si l'univers entier m'oublie (Richard)

L'histoire prend sa source dans la légende de la captivité du roi Richard Ier d'Angleterre.

Historique

La première eut lieu à la Comédie-Italienne, à Paris, le dans une version en trois actes. Une autre version en quatre actes fut donnée au château de Fontainebleau le [2], et plus tard à Paris le . Elle fut pourtant très mal reçue et, vite remaniée, une nouvelle version définitive en trois actes fut bientôt représentée à la Comédie-Italienne le [3]. Celle-ci obtint enfin un vif succès et est entrée depuis au répertoire de l'Opéra-Comique. Elle compta au total, jusqu'en 1827, 485 répresentations[4]. En 1841 Adolphe Adam élabora une nouvelle instrumentation pour la reprise, toujours à l'Opéra-Comique[5]. Dans les décennies suivantes jusqu'en 1910, on enregistra plus de 600 représentations dans le théâtre parisien[6]. D'autres (302) avaient eu lieu au Théâtre Lyrique, toujours dans la capitale, entre 1856 et 1868[4].

Personnages

Première

Pour la première la distribution fut la suivante :

  • Philippe (Philippe Cauvy) (Richard)
  • Clairval (Jean-Baptiste Guignard) (Blondel)
  • Madame Dugazon (Louise-Rosalie Lefebvre) (Laurette)
  • Philippe-Thomas Ménier (Florestan)
  • Pierre-Marie Narbonne (Williams)
  • Mlle Rosalie (Rosalie de Saint-Évreux) (Antonio)
  • Mlle Colombe l'Aînée (Marie-Thérèse-Théodore Rombocoli-Riggieri) (Marguerite)
  • Mlle Desforges (Angélique Erbennert) (Béatrix)
  • M Courcelle (Le sénéchal)

Intrigue

De retour de la Troisième croisade, le roi Richard Cœur de Lion est emprisonné par Léopold V d'Autriche. Blondel, qui recherche son roi pour le libérer, se déguise en troubadour aveugle et arrive enfin au château de Linz où il rencontre Sir Williams et sa fille Laurette, deux compatriotes qui lui indiquent qu'un prisonnier inconnu habite le château. Laurette est amoureuse du gouverneur de cette place, Florestan. La comtesse Marguerite d'Artois, amoureuse du roi Richard, arrive elle aussi et reconnaît Blondel à une romance que le roi avait composée pour elle.

Au second acte, Richard se souvient de Marguerite « Si l'univers entier m'oublie ». Blondel, qui se doute que le prisonnier est son roi, chante au pied du château Une fièvre brûlante. Le roi Richard reconnaît la musique et essaye de communiquer avec Blondel. Lors d'une fête, Florestan, qui a déclaré par un billet sa flamme à Laurette, est arrêté par Sir Williams et le Roi peut être libéré.

L'œuvre et son influence

Richard Cœur-de-Lion est le premier opéra-comique comportant un air récurrent qui sera repris de manière différente dans toute l'œuvre sept fois. Il est aussi un des tout premiers opéras historiques. Grétry continuera ensuite avec Pierre le Grand en 1790 et Guillaume Tell en 1791.

  • L'air de Blondel Ô Richard, Ô mon roi ! deviendra un air royaliste très populaire pendant la Révolution française.
  • Les plus célèbres mesures de ce même air de Laurette se retrouvent, réminiscence consciente ou inconsciente, chez Maurice Yvain : dans la chanson Sur la route qui va, qui va, qui va, de son opérette Chanson gitane.
  • Le duo de Blondel et de Richard Une fièvre brûlante du deuxième acte a été repris par Jacques Offenbach dans Le Financier et le Savetier (1856) pour devenir Le jeu, fièvre brûlante. On en trouve également une citation dans Les deux Choristes de Frédéric Barbier. Ce thème a également été utilisé par Beethoven dans ses huit variations WoO 72; par Mozart dans ses sept variations.

Discographie

Références

Notes

  1. Charlton, The New Grove Dictionary of Opera.
  2. Charlton, The New Grove Dictionary of Opera. Charlton ne fait toutefois aucune mention de cette représentation à la cour dans son livre Grétry and the growth of opéra-comique, où seulement celle, publique, du 21 décembre est rapportée (p. 249). Pour une sorte de compte rendu de la représentation à la cour, voir Louis Petit de Bachaumont et alii [et autres], Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République des Lettres en France depuis 1762 jusqu'à nos jours, Londres, Adamson, 1786, tome 30, p. 33 (accessible en ligne en Google Books).
  3. Robert Ignatius Letellier, Opéra-Comique: A Sourcebook, Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars Publishing, 2010, p. 382, (ISBN 978-1-4438-2140-7).
  4. Charlton, Grétry..., pp. 250-251.
  5. Piotr Kaminski, André Grétry: Richard Coeur-de-lion, in id., Mille et Un Opéras, Parigi, Fayard, 2003, p. 537 (ISBN 978-2-2136-0017-8).
  6. Stéphane Wolff, Un demi-siècle d'Opéra-Comique 1900–1950, Parigi, André Bonne, 1953.

Sources

  • (en) David Charlton, Grétry and the Growth of Opéra-Comique, Cambridge, Cambridge University Press 1986 (édition citée: 2010, (ISBN 978-0-521-15881-7))
  • (en) David Charlton, Richard Cœur-de-lion, en Stanley Sadie (éd.), The New Grove Dictionary of Opera, Oxford/New York, Oxford University Press, 1997, III, p. 1314. (ISBN 978-0-19-522186-2)
  • (it) Raffaele Mellace, Richard Coeur de Lion, en Piero Gelli & Filippo Poletti (éds.), Dizionario dell'opera 2008, Milan, Baldini Castoldi Dalai, 2007, pp. 1098-1099, (ISBN 978-88-6073-184-5) (reproduit en ligne en Opera Manager)

Articles connexes

Liens externes

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