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Reliure à la française

La reliure occidentale ou « à la française » est une reliure passée en carton autour d'un corps d'ouvrage (intérieur du livre sans les plats ni la couvrure) formé de cahiers cousus de manière traditionnelle.

Étagères de livres anciens, dans la salle d'honneur de la Bibliothèque nationale autrichienne, reliés à la française.

C’est la technique classique qui a connu son apogée aux XVIIIe et XIXe siècles.

Histoire

Bibliothèque du début du Moyen Âge contenant une dizaine de codex (illustration figurant dans le Codex Amiatinus, an 692).

Le codex est le premier support de la culture écrite en occident[1]. Il apparait vers l'an 85 et se généralise au IVe siècle, évoluant au fil du temps[1]. les premières « reliures » occidentales à proprement dites (c'est-à-dire cousues sur des ficelles de chanvre ou des lanières de cuir puis passées à l'intérieur des ais en bois) datent du VIIe siècle[2]. Pour contrer l'emprise de l'humidité sur le parchemin (qui compose alors les pages), la reliure est régulièrement maintenue fermée par des fermoirs en métal[2]. Le nombre de manuscrits se multiplie au XIe siècle, et les formats varient[3] ; le cousoir, inventé à cette période, rend la couture plus rapide[4]. Le passage progressif du parchemin au papier (à partir du XIVe siècle en Europe) entraîne une réduction de la taille des ouvrages et toutes les transformations qui en découlent : les ais deviennent moins épais et sont taillés plus grands que le corps d'ouvrage papier afin de le protéger davantage des frottements sur les tranches. Le bronze remplace peu à peu le fer pour la création des outils de décors et la première roulette ornée en métal est créée à la fin du XVe siècle[5].

Dès la fin du XVe siècle, les reliures en bois couvertes d’étoffes ou de peaux de cervidés ou de porcs, sont remplacées par des reliures faites de cartons recouvertes de parchemin vélin[6], de veau[7] - [8] ou de maroquin[9] - [10]. Les tranches sont fréquemment dorées, voire dorées-ciselées[11]. Avec l'affirmation de l'individu, les commanditaires souhaitent dorénavant personnaliser leurs reliures au niveau des décors, en y faisant figurer leurs propres armoiries, monogrammes ou emblèmes[12]. Aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle, les cahiers sont cousus sur nerfs de peau ou septains de chanvre (ficelles à sept brins[13]) simples ou doubles, qui sont ensuite passés dans les cartons pour solidariser le montage.

Avec le début du XXe siècle, la reliure devient création artistique et se répartit entre livres d’artistes (création originale de tout le livre dont la reliure) et livres-objets (création d’une reliure originale). À la même époque, naît la reliure industrielle qui, grâce à la rationalisation du travail, à l'emploi de machines et la concentration de la main-d’œuvre, permet la production de séries très importantes.

Types de reliures et matériaux

La reliure « pleine » se dit d'un livre entièrement recouvert de cuir ou de tissu ; la « demi-reliure » désigne le livre dont seul le dos et les mors sont recouverts d'une matière noble (le reste du volume étant recouvert d'un papier) ; et les « demi-reliures à bande » ou « à coins » sont celles où les parties les plus exposées à la main du lecteur (côté gouttière) sont également recouvertes de matière noble. La reliure en toile est généralement ornée d'une pièce de titre (morceau de cuir placé sur le dos du livre), sur laquelle sont apposés le nom de l'auteur et le titre du livre.

Les qualités des cuirs utilisés et leurs utilisations peuvent varier. Il existe des reliures, du meilleur au plus banal, en peau de vélin, en veau ou box, en maroquin, en daim ou en agneau velours (peaux très souples et chamoisées), en chagrin, en basane, etc. Cette hiérarchie a pu varier selon les époques.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Voir aussi la page Bibliographie de la reliure médiévale.

Notes et références

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