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Relations entre Israël et la Tunisie

Les relations entre Israël et la Tunisie se réfèrent aux relations bilatérales entre Israël et la Tunisie. Ces deux pays ont maintenu des liens limités depuis les années 1950[1].

Relations entre Israël et la Tunisie
Drapeau de la Tunisie
Drapeau d’Israël
Tunisie et Israël
Tunisie Israël

Histoire

Les premiers contacts entre Israël et la Tunisie ont lieu aux Nations unies, à New York, en 1951-1952, quand les représentants tunisiens abordent la délégation israélienne et les chefs du Parti travailliste israélien. En , Bahi Ladgham, alors très proche confident du leader nationaliste tunisien Habib Bourguiba, rencontre Gideon Rafael (en), à la recherche d’un soutien pour l’indépendance de la Tunisie. Bourguiba est en effet persuadé qu’il ne devrait pas viser l’élimination d’Israël mais plutôt la promotion de la paix dans la région[1]. En 1956, après la déclaration de l’indépendance de la Tunisie, il rencontre secrètement Jacob Tsur, l’ambassadeur d’Israël en France. Plus tard, au cours de la même année, Tsur rencontre le ministre tunisien des Finances, qui souhaite l’assistance d’Israël pour la mise en place de coopératives agricoles[1].

L’opĂ©ration Jambe de bois consiste en une attaque par IsraĂ«l du siège de l’Organisation de libĂ©ration de la Palestine (OLP) en Tunisie, Ă  Hammam Chott, qui se situe Ă  près de vingt kilomètres de la capitale Tunis. Elle a lieu le ; on dĂ©nombre des pertes humaines, dont les estimations varient de 100 Ă  271 morts, parmi lesquels près de 215 civils tunisiens tuĂ©s et environ cent personnes blessĂ©es.

La Tunisie affirme avoir joué un rôle primordial dans les pourparlers secrets entre l’OLP et Israël qui ont abouti à la déclaration de principes sur l’autonomie palestinienne, signée en septembre 1993. Peu de temps après, une délégation israélienne visite la Tunisie pour des pourparlers. Salah Missaoui, directeur général au ministère tunisien des Affaires étrangères, déclare qu’il ne voit pas d’obstacle à l’établissement de relations diplomatiques avec Israël. En 1993, Yossi Beilin, alors vice-ministre israélien des Affaires étrangères, visite la Tunisie. Des liens téléphoniques directs sont établis en . Après la fermeture des bureaux de l’OLP en Tunisie en juin 1994, les premiers touristes israéliens commencent à arriver[2].

En 1994, des canaux de communication sont ouverts avec IsraĂ«l Ă  travers les ambassades de Belgique Ă  Tel Aviv et Tunis. Le ministre tunisien des Affaires Ă©trangères, Habib Ben Yahia, et le ministre israĂ©lien des Affaires Ă©trangères, Ehud Barak, se rencontrent Ă  Barcelone en 1995 pour Ă©largir les relations officielles entre les deux pays, confinĂ©es jusqu’alors Ă  « deux canaux de communications » dans les ambassades de Belgique, Ă  la fois Ă  Tunis et Tel Aviv[3]. Le , le secrĂ©taire d'État des États-Unis Warren Christopher annonce « que pour la première fois IsraĂ«l et la Tunisie vont Ă©tablir des relations officielles dites « bureaux d’intĂ©rĂŞt Â» rĂ©ciproquement. Vers le 15 avril de cette annĂ©e, chaque nation devrait accueillir des reprĂ©sentants de l’autre gouvernement de façon Ă  faciliter les consultations politiques, les voyages, et les Ă©changes entre les deux pays ». ConformĂ©ment Ă  ce plan, IsraĂ«l ouvre un bureau d’intĂ©rĂŞt en Tunisie en avril et, six semaines plus tard, en mai, le diplomate tunisien Khemaies Jhinaoui arrive en IsraĂ«l pour ouvrir le bureau d’intĂ©rĂŞt de son pays Ă  Tel Aviv[4].

Chœur de garçons de Jérusalem visitant la Ghriba de Djerba en 2007.

Les relations se dégradent au début des années 2000 après le début de la seconde intifada. Le , le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali annonce qu’il romprait tous les liens diplomatiques avec Israël à la suite de la « violence dans les territoires autonomes palestiniens »[5]. Israël exprime alors sa déception vis-à-vis de la décision tunisienne de rompre les relations et ferme les bureaux d’intérêt à Tel Aviv et Tunis. Le ministère israélien des Affaires étrangères déclare : « Il apparaît que la Tunisie a choisi de renoncer à son rôle potentiel de passerelle de dialogue entre Israël et ses voisins, nuisant ainsi à l’effort crucial pour promouvoir la paix dans la région »[6].

En 2014, lors d'une sĂ©ance de l'assemblĂ©e constituante destinĂ©e Ă  voter la confiance au gouvernement, Amel Karboul crĂ©e la polĂ©mique et se voit attaquĂ©e par des constituants, notamment Ibrahim Kassas et Azed Badi, qui l'accusent d'avoir voyagĂ© en IsraĂ«l[7] - [8], ce qui la rend coupable Ă  leurs yeux de normalisation avec ce qu'ils qualifient d’« entitĂ© sioniste Â»[9]. Mehdi Jomaa prend alors la dĂ©fense de sa ministre, indiquant que ce voyage a eu lieu en 2006 dans le cadre d'une formation destinĂ©e Ă  des Palestiniens et pour laquelle elle Ă©tait obligĂ©e de passer par Tel Aviv[9]. MalgrĂ© les critiques, le gouvernement obtient la confiance de l'assemblĂ©e constituante[8].

Après l'accession au pouvoir en 2019 de Kaïs Saïed, les relations entre les deux pays déjà au point mort deviennent inexistantes, ce dernier assimilant la normalisation avec Israël à de la « haute trahison »[10].

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Israel–Tunisia relations » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) [PDF] Michael M. Laskier, « Israel and the Maghreb at the height of the Arab-Israeli conflict: 1950s-1970s Â», Middle East Review of International Affairs, vol. 4, n°2, juin 2000, p. 96-108.
  2. The Middle East and North Africa 2003, Ă©d. Routledge, Londres, 2002.
  3. Brieg Powel et Larbi Sadiki, Europe and Tunisia: Democratization via Association, Ă©d. Routledge, Londres, 2010.
  4. Kathryn M. Yount et Hoda Rashad, Family in the Middle East: Ideational Change in Egypt, Iran and Tunisia, Ă©d. Routledge, Londres, 2008.
  5. William A. Rugh, Arab Mass Media: Newspapers, Radio, and Television in Arab Politics, Ă©d. Greenwood Publishing Group, Santa Barbara, 2004.
  6. Christopher Alexander, Tunisia: Stability and Reform in the Modern Maghreb, Ă©d. Routledge, Londres/New York, 2010.
  7. « Brahim Gassas Ă  Amel Karboul : si tu t’es vraiment rendue en IsraĂ«l, rentre chez toi ! Â», Business News, 28 janvier 2014.
  8. « Officiel – Le gouvernement Jomâa obtient la confiance de l’ANC Â», Business News, 29 janvier 2014.
  9. « Mehdi Jomâa rĂ©pond aux accusations touchant la ministre du Tourisme, Amel Karboul Â», Business News, 28 janvier 2014.
  10. « La victoire du conservateur KaĂŻs SaĂŻed Ă  la prĂ©sidence tunisienne est lourde d'interrogations Â», Le Monde, 14 octobre 2019.

Voir aussi

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