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Regula Engel-Egli

Regula Engel-Egli, née le à Fluntern[1] (qui fait aujourd'hui partie de Zurich) et décédée le à Zurich, est une autrice et voyageuse suisse.

Regula Engel
Biographie
Naissance

Fluntern (en)
Décès
(Ă  92 ans)
Nationalité
Activités
Plaque commémorative

Biographie

Née Regula Egli le 5 mars 1761[2], ses parents sont Heinrich Egli, un ancien officier prussien, adjudant à Zurich, et Katharina, née Egli. Elle apprend à se défendre dès son plus jeune âge. Après la séparation de ses parents en 1764[1], sa mère retourne vivre dans sa région natale à Graubünden et Regula reste avec son père un mercenaire qui la place dans un orphelinat durant six ans. Il se remarie et Regula ne s'entendant pas avec sa belle-mère, elle s'enfuit pour rejoindre sa mère à Graubünden. Elle se marie à 17 ans en 1778 avec Florian Engel[3], officier mercenaire pour l'armée française[4].

Elle a vécu toutes les épopées napoléoniennes aux côtés de son mari, soldat dans un régiment suisse de l’armée française pendant 37 ans. Elle enfile elle-même l'uniforme et prend part à de nombreuses batailles[2].

Elle accouche en tout de 21 enfants[2], dont cinq seulement survécurent qui moururent sur les champs de bataille en combattant pour les Français. Le dernier naitt en 1811[2]. En 1789 elle avait déjà 7 enfants quand son mari se fait emprisonner à Paris au moment de la Révolution française. Elle plaide sa cause auprès de Robespierre qui impressionné libère son mari[4]. Elle part alors pour la Hollande, donnant naissance à un autre enfant entre deux canons sur le champ de bataille[4].

En 1798 Florian Engel et elle participent aux expéditions napoléoniennes en Égypte, et Napoléon Bonaparte baptise les deux jumeaux qui naissent pendant la campagne, devenant leur parrain. Après l'Égypte, elle suit les armées à Gaza, Jaffa et en Syrie. Elle prend la relève de la garde des soldats quand ils sont fatigués, endossant l'habit militaire[4].

En 1815 elle perd son mari et deux de ses fils[1] lors des combats à Waterloo et blessée se retrouve à l'hôpital à Bruxelles. L'état français ne lui versant pas sa solde,

une fois rétablie elle part à la recherche de ses enfants, jusqu'aux États-Unis, où elle arrive trois jours avant que l'un d'eux ne décède de la fièvre jaune[4]. Elle ne retrouve pas la trace de ses autres enfants.

De retour à Zürich à l'age de 62 ans, elle dépend de ses relations et de sa famille pour vivre et elle écrit ses mémoires en 1821 pour gagner de l'argent. Le livre est intitulé Madame la Colonel Engel. Du Caire à New york, de l’Elbe à Waterloo. Mémoires d’une Amazone du temps de Napoléon[2]. Elle écrit une suite en 1828[1]. Les livres sont populaires et elle devient une célébrité locale.

Ă€ 83 ans la ville de ZĂĽrich lui octroie une place dans un hospice au Predigerkloster ZĂĽrich (de)[2].

Elle meurt pauvre et oubliée à l'âge de 92 ans le à Zurich[2] - [4]. Ses mémoires ont été maintes fois republiées et traduites dans les années 2000[1].

Ĺ’uvre

Dans ses mémoires, elle raconte les campagnes militaires auxquelles elle a participé, en Égypte, lors de la bataille d’Austerlitz, contre Naples, la Prusse, l’Espagne et le Portugal, ainsi qu'une partie de l'exil sur l’île d’Elbe avec Napoléon Bonaparte[5].

La deuxième partie de ses mémoires contiennent également le récit de son voyage aux États-Unis, où elle part à la recherche de l'un de ses fils, après la mort de son mari. Elle y fait des observations sur le mode de vie, sur l'esclavage et le postcolonialisme, en faisant état de l'écart entre une vision utopique européenne du Nouveau Monde américain et la réalité telle qu'elle la constate sur place[5].

Hommage et postérité

Dans le district 4 de la ville de Zurich, la Engelstrasse porte le nom de Regula Engel-Egli.

Notes et références

  1. « Engel, Regula », sur hls-dhs-dss.ch (consulté le )
  2. « Regula Engel-Egli (1761-1853) », sur Avenir Suisse, (consulté le ).
  3. « Regula Engel-Egli | Viceversa Littérature », sur www.viceversalitterature.ch (consulté le )
  4. (en) Laurie Theurer, Katie Hayoz, Anita Lehman, Alnaaze Nathoo, Barabara Nigg (ill. Mireille Lachausse), 50 AMAZING SWISS WOMEN : true stories you should know about., BERGLI BOOKS, (ISBN 3-03869-104-6 et 978-3-03869-104-4, OCLC 1246143937, lire en ligne), p18
  5. Engel, Regula, 1761-1853., Frau Oberst Engel : Memoiren einer Amazone aus napoleonischer Zeit, Limmat-Verlag, (ISBN 3-85791-194-8 et 978-3-85791-194-1, OCLC 31096823, lire en ligne)

Publications

  • (de) Regula Engel-Egli, Lebensbeschreibung der Wittwe des Obrist Florian Engel von Langwies, in BĂĽndten, geborener Egli von Fluntern, bey ZĂĽrich, Rascher & Co., Zurich 1914 (DNB 579735311, OCLC 9780920).
  • Jean-Jacques, ... Fiechter, L'Amazone de NapolĂ©on : mĂ©moires, O. Orban, (ISBN 2-85565-262-6 et 978-2-85565-262-7, OCLC 417323050, lire en ligne).

Bibliographie

  • Stephanie M. Hilger, Autobiographical Selves : The Lebensbeschreibung of Regula Engel (1761-1853), the Swiss Amazon, Women in German Yearbook 25, 2009, pp. 133-136. (ISSN 2578-5192)
  • Julie Koser, A Swiss Amazon in the New World: Images of America in the Lebensbeschreibung of Regula Engel (1821), in Robert B. McFarland et Michelle Stott James [Ă©d.], Sophie Discovers Amerika: German Speaking Women Write the New World, Camden House, 2014, pp. 45-55 (Lire (consultĂ© le 22.04.2020).

Liens externes

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