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Rapport de 1800

Le Rapport de 1800 est une rĂ©solution rĂ©digĂ©e par James Madison, qui dĂ©fend une interprĂ©tation de la Constitution des États-Unis en faveur de la souverainetĂ© des États individuels et est une rĂ©action aux « Lois sur les Ă©trangers et la sĂ©dition Â».

AdoptĂ© par l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de Virginie en , le Rapport explicite les arguments des rĂ©solutions de Virginie de 1798 et tente de rĂ©pondre aux critiques faites Ă  ces RĂ©solutions. Le Rapport a Ă©tĂ© la dernière grande explication de la Constitution produite avant le veto de Madison sur le projet de loi de 1817 sur les Bonus. Madison est considĂ©rĂ© comme le « Père de la Constitution Â».

Les arguments prĂ©sentĂ©s dans les RĂ©solutions et dans le Rapport ont Ă©tĂ© rĂ©utilisĂ©s frĂ©quemment au cours de la crise de la nullification de 1832, lorsque la Caroline du Sud a dĂ©clarĂ© les tarifs douaniers fĂ©dĂ©raux inconstitutionnelles et nuls et non avenus Ă  l'intĂ©rieur de l'État. Madison a rejetĂ© le concept de nullification ainsi que le point de vue que ses arguments soutiennent une telle pratique. La question de savoir si la thĂ©orie du RĂ©publicanisme de Madison implique vraiment le concept de nullification, et plus gĂ©nĂ©ralement si les idĂ©es qu'il exprime entre 1798 et 1800 sont compatibles avec son travail avant et après cette pĂ©riode, sont les principales questions entourant le Rapport dans la littĂ©rature moderne.

Contexte

Madison, membre du Parti républicain-démocrate, est élu à l'Assemblée Générale de la Virginie, alors majoritairement républicaine-démocrate, en tant que représentant du Comté d'Orange en 1799. Un point important de son programme est la défense des « Virginia Resolutions », un ensemble de décisions proposant que les États peuvent déclarer inconstitutionnelles des lois fédérales et dont Madison est le rédacteur principal. Ces décisions, débattues au même moment que les « Kentucky Resolutions » rédigés par Thomas Jefferson, ont été une réponse à diverses lois décidées par le gouvernement dominé alors par les Fédéralistes. Les plus décriées sont les « Lois sur les étrangers et la sédition », quatre lois qui permettent au Président d'expulser un étranger s'il est considéré « dangereux pour la paix et la sûreté des États-Unis » ou s'il vient d'un pays ennemi. Elles requièrent aussi une plus longue période de résidence avant d'obtenir la citoyenneté américaine, et criminalisent le fait de publier des « écrits faux, scandaleux, et malveillants » à l'encontre du gouvernement ou de ses représentants. Les républicains-démocrates ont été scandalisés par ces lois; Madison et Jefferson ont rédigé des résolutions en réponse qui ont été adoptées par les législatures des États de Virginie et du Kentucky.

Les résolutions adoptées par la Virginie et le Kentucky ont suscité de nombreuses critiques de la part des autres États dans l'année qui suivit la publication. Sept États ont officiellement réagi à la Virginie et au Kentucky en rejetant les résolutions et trois autres États ont adopté des résolutions exprimant leur désapprobation, les quatre derniers États membres n'ont pas pris de mesures. Aucun autre État n'a approuvé les résolutions. La raison de ces critiques est que l'Assemblée Générale de Virginie, sous l'impulsion de John Taylor du comté de Caroline, partisan de la souveraineté des États, interprète les résolutions de Virginie comme étant une expression de la souveraineté d'un État bien que ce ne soit pas l'interprétation de Madison. Les réponses des autres États défendent que la Cour Suprême des États-Unis a la responsabilité ultime de décider si les lois fédérales sont constitutionnelles, et que les « Lois sur les étrangers et la sédition » sont constitutionnelles et nécessaires. Les Fédéralistes ont accusé les Républicains-démocrates de chercher à provoquer la sécession, voire la violence. À l'époque, certains représentants républicains-démocrates de la Virginie tels que William Branche Giles (en public) et Taylor (en privé) réfléchissaient à la désunion et l'Assemblée Générale de la Virginie a choisi ce moment pour construire une nouvelle armurerie étatique à Richmond. Il y avait donc un fond de vérité derrière ces accusations.

Jefferson, alors dirigeant du parti républicain-démocrate et Vice-Président, a écrit à Madison en une lettre ayant pour objet une ébauche de campagne pour renforcer le soutien du public sur les principes exprimés dans les résolutions de Virginie et du Kentucky de 1798 :

« Que les principes déjà énoncés par la Virginie et le Kentucky ne doivent pas être abandonnés en silence, je suppose que nous sommes d'accord. Je vais proposer une déclaration de résolution pour les législatures de ces États avec le plan suivant. Premièrement, répondre aux arguments des États qui se sont aventurés sur le domaine de la raison, et au Congrès. [...] Deuxièmement, protester fermement contre le principe et le précédent ; et se réserver les droits résultants de telles violations constitutionnelles de la part du gouvernement fédéral, [...] Troisièmement, exprimer de manière affectueuse et conciliatrice notre fervent attachement à l'union avec nos États-frères, ainsi qu'aux moyens et principes par lesquels nous sommes unis ; [...] Entièrement confiant dans le bon sens du peuple américain, ainsi qu'à leur volonté de nous rejoindre autour des vrais principes de notre rassemblement fédéral. Mais déterminé, dans le cas où nous serions déçus par cela, de nous détacher nous-mêmes de cette union que nous aimons tant, plutôt que d'abandonner les droits d'auto-gouvernance que nous possédons, et dans lesquels seuls nous apercevons la liberté, la sécurité et le bonheur. »

À la suite de cette lettre, Madison a rendu visite à Jefferson à Monticello au cours de la première semaine de septembre. Leur discussion est importante car elle a convaincu Jefferson de s'écarter de sa position radicale sur la dissociation de l'Union, telle qu'exprimée à la fin de l'extrait ci-dessus. En effet, que la Virginie ou le Kentucky prennent une telle position publiquement aurait justifié les attaques fédéralistes contre les tendances sécessionnistes des républicains-démocrates. Madison a convaincu Jefferson, qui peu de temps après, a écrit à Wilson Cary Nicolas que: « je retire cette position, non seulement par respect pour les conseils de Madison, mais aussi parce que nous ne devrions jamais penser à la sécession, sauf en cas de violations énormes et répétées, de sorte que lorsque ces dernières se produisent, soient une justification suffisante »[1]. Adrienne Koch et Harry Ammon, examinant plus tard les écrits de Jefferson, ont conclu que Madison avait eu un rôle important « dans l'adoucissement d'opinions extrêmes de Jefferson ».

James Madison, l'auteur du Rapport et 4e Président des États-Unis

Jefferson espérait s'investir plus dans la production du rapport et avait décidé de rendre visite à Madison dans sa plantation familiale lors de son voyage à Philadelphie, la capitale nationale, pour la session d'hiver du Congrès des États-Unis. Cependant, James Monroe, qui allait devenir gouverneur de la Virginie avant la fin de l'année, rendit visite à Jefferson à Monticello, et le mit en garde contre une nouvelle rencontre avec Madison, puisqu'une telle rencontre entre deux des plus importants dirigeants républicains-démocrates provoquerait de nombreux commentaires du public. La tâche de la rédaction du Rapport de Virginie fut donc laissée à Madison. Jefferson a souligné l'importance de ce travail dans une lettre du à Madison, dans laquelle il a identifié « les protestations contre les violations des véritables principes de notre constitution » comme l'un des quatre éléments primaires du programme du parti républicain-démocrate.

 Production et passage

La session de l'AssemblĂ©e dĂ©buta en dĂ©cembre. Une fois Ă  Richmond, Madison commence la rĂ©daction de ce rapport, mais il est retardĂ© d'une semaine par un Ă©pisode de dysenterie. Le , Madison met en place un comitĂ© de sept membres, avec lui-mĂŞme en tant que prĂ©sident, pour rĂ©pondre Ă  « certaines rĂ©ponses de plusieurs États, en rapport avec la communication faite par l'assemblĂ©e lĂ©gislative de Virginie lors de la dernière session. Â» Les membres du comitĂ© sont Madison, John Taylor, William Branch Giles, George Keith Taylor, John Wise, John Mercer, et William Daniel. Le lendemain, la veille de NoĂ«l, le comitĂ© produit une première version du Rapport[2]. La mesure est prĂ©sentĂ©e Ă  la Chambre des reprĂ©sentants, la chambre basse de l'AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale, le .

Bien que certain de passer puisque la majoritĂ© de la chambre est rĂ©publicaine-dĂ©mocrate, rĂ©cemment renforcĂ©e par l'Ă©lection d'un greffier rĂ©publicain-dĂ©mocrate et prĂ©sident de la Chambre, le Rapport est dĂ©battu pendant cinq jours. Le principal point de discorde est la signification de la troisième rĂ©solution des « Virginia Resolutions Â» :

«  Cette AssemblĂ©e dĂ©clare de manière explicite et pĂ©remptoire, qu'elle considère le pouvoir du gouvernement fĂ©dĂ©ral, comme rĂ©sultant du rassemblement dont les États font partie ; ... et qu'en cas d'un exercice dĂ©libĂ©rĂ©, palpable et dangereux d'autres pouvoirs non accordĂ©s par le dit rassemblement, les États qui sont parties associĂ©es ont alors le droit ... de s'interposer pour arrĂŞter le progrès du mal... les autoritĂ©s, droits et libertĂ©s relevant de leur compĂ©tence [3]. »

Ce passage avait Ă©tĂ© la principale cible des attaques sur les RĂ©solutions par les fĂ©dĂ©ralistes. En particulier, l'interprĂ©tation que les États sont des parties constituantes du rassemblement fĂ©dĂ©ral. Le Rapport est finalement amendĂ© pour clarifier ce point en soulignant que, lorsque les habitants de Virginie ont affirmĂ© que les États Ă©taient parties du rassemblement fĂ©dĂ©ral, ils rĂ©fĂ©raient au peuple souverain de l'État en particulier. Ainsi, dire que « l'État de Virginie a ratifiĂ© la Constitution Â» veut dire que le peuple souverain de la Virginie a ratifiĂ© la Constitution. Le Rapport amendĂ© est adoptĂ© par la Chambre des DĂ©lĂ©guĂ©s, le , par un rĂ©sultat de 60 contre 40. Puis dans les deux semaines suivantes, il passe au SĂ©nat par un rĂ©sultat de 15 contre 6.

Le rapport reçut un bon accueil de la part des républicains-démocrates de Virginie. L'Assemblée Générale imprima cinq mille exemplaires et les distribua dans l'État, mais il n'y eut pas beaucoup de retour du public sur le rapport, et il semble avoir eu relativement peu d'impact sur l'élection présidentielle de 1800 (qui fut néanmoins une grande victoire pour les républicains-démocrates et un désaveu des politiques fédéralistes). Les partis en dehors de la Virginie semblaient indifférents à rediscuter les résolutions de 1798, et il y eut très peu de commentaires publics dans les autres États. Jefferson fut à l'affût d'exemplaires pour les distribuer aux membres républicains-démocrates du Congrès lors de leur départ pour leur États d'origine, et lorsqu'il sut qu'ils n'arriveraient pas, il supplia Monroe pour obtenir au moins une copie qu'il puisse reproduire. En dépit de l'approbation de Jefferson et ses tentatives de distribuer le travail de Madison, la réaction nationale a été peu enthousiaste. Bien qu'il ait eu peu d'impact immédiat sur l'élection, le rapport de Madison clarifia l'argument juridique contre les Actes et pour les droits des États en général, en particulier dans la promotion du Dixième Amendement plutôt que le Neuvième comme le principal rempart contre les intrusions fédérales sur l'autonomie des États.

Argumentaire

L'objectif général du rapport est la confirmation et l’extension des principes exprimés dans les Résolutions de Virginie. L'objectif majeur de ces Résolutions était d'obtenir l'abrogation des « Lois sur les étrangers et la sédition » en influençant la population qui ferait pression sur les législatures des États. Madison cherche à accomplir cela en démontrant que cet ensemble de lois est contraire à la constitution. Rejetant ces lois dans son Rapport, Madison décrit de nombreuses brèches qui sont à la limite de la constitutionnalité. La loi sur les étrangers accorde au Président le pouvoir d'expulser les étrangers de nations alliées sans aucune contrainte. Avant la loi sur la sédition, le gouvernement fédéral ne pouvait pas protéger les fonctionnaires de la dissidence ou d'attaques calomnieuses, au-delà de la protection déjà accordée à chaque citoyen ; en effet, une telle intervention contre la presse est « expressément interdite par un amendement explicite de la constitution ». Madison attaque aussi les lois fédéralistes sur le transport et la banque comme étant anticonstitutionnelles.

Afin de corriger les défauts engendrés par le passage des « Lois sur les étrangers et la sédition », Madison demande que les citoyens aient un droit absolu à la liberté d'expression. Madison écrit que la possibilité d'attaquer en justice un discours revient à « protéger ceux qui administrent le gouvernement contre le fait d'être exposé, s'ils devaient, à tout moment, mériter le mépris ou la haine du peuple ». La Liberté de la presse est nécessaire, parce que « bien que parfois fautive au vu de certains abus, le monde est redevable à la presse pour toutes les victoires qui ont été remportées par la raison et l'humanité sur l'erreur et l'oppression ». Le Rapport défend une interprétation stricte du Premier amendement de la Constitution des États-Unis. Alors que les fédéralistes l’interprètent comme une limitation du pouvoir du Congrès sur la presse, mais impliquant qu'un tel pouvoir existe, Madison fait valoir que le Premier Amendement interdit tout pouvoir du Congrès sur la presse.

Plus gĂ©nĂ©ralement, le rapport est plus connu pour son argumentation en faveur de la souverainetĂ© des États. Le message principal est que les États sont l'ultime partie constituant le pacte national, et que, par consĂ©quent, les États sont les ultimes arbitres pour savoir si l'accord est brisĂ© par une usurpation de pouvoir. Cette doctrine est connue comme la « compact theory Â». C'est la prĂ©sence de cet argument dans les RĂ©solutions qui avaient permis aux fĂ©dĂ©ralistes de dĂ©crire les rĂ©publicains-dĂ©mocrates comme penchant vers la sĂ©cession; la ligne est plus modĂ©rĂ© dans le Rapport amendĂ©, avec un accent sur le fait que ce sont les États en tant que sociĂ©tĂ©s politiques de citoyens (et, par consĂ©quent, on peut comprendre que ce ne sont pas les lĂ©gislatures uniquement) qui possèdent ce pouvoir. Les deux formulations soutiennent la cause des rĂ©publicains-dĂ©mocrates en rĂ©futant la finalitĂ© de toute interprĂ©tation constitutionnelle avancĂ©e par le Congrès et le pouvoir judiciaire fĂ©dĂ©ral, qui sont dominĂ©s par les fĂ©dĂ©ralistes.

En dĂ©fense des rĂ©publicains-dĂ©mocrates de Virginie et des RĂ©solutions, Madison souligne que mĂŞme si l'on est en dĂ©saccord avec la « compact theory Â», les RĂ©solutions de Virginie et le Rapport de 1800 eux-mĂŞmes Ă©taient tout simplement des protestations, que les États Ă©taient sĂ»rement en droit de produire. Madison a indiquĂ© que la dĂ©claration d'inconstitutionnalitĂ© serait l'expression d'une opinion, sans force juridique. Le but de cette dĂ©claration, d'après Madison, Ă©tait de mobiliser l'opinion publique. Madison a indiquĂ© que le pouvoir de faire des rĂ©solutions constitutionnelles contraignantes restent aux tribunaux fĂ©dĂ©raux :

« Il a été dit, qu'il appartient au pouvoir judiciaire des États-Unis, et non pas aux législatures des états, d'interpréter la Constitution Fédérale. [...] [L]es déclarations de [citoyens ou de la législature de l'état], affirmant ou niant la constitutionnalité des mesures du Gouvernement Fédéral ... sont des expressions d'opinion, accompagnés comme seul effet de celui qu'elles peuvent produire sur l'opinion publique, en stimulant la réflexion. Au contraire, les résolutions de la magistrature sont immédiatement effectives. Le premier peut conduire à un changement dans la législation reflétant l'expression de la volonté générale; peut-être à un changement de l'opinion de la magistrature; le second force la volonté générale, bien que cette volonté et l'opinion demeurent inchangées. »

Madison défend le fait qu'un État, après avoir déclaré une loi fédérale inconstitutionnelle, peut passer à l'action en communiquant avec les autres États, en essayant de s'assurer de leur soutien, en demandant au Congrès d'abroger la loi en question, de présenter des amendements à la Constitution par le Congrès, ou convoquer une convention constitutionnelle. Madison n'a pas déclaré que les États peuvent légalement annuler une loi fédérale contestable ou qu'ils peuvent la déclarer nulle et non exécutoire. En préférant influencer l'opinion publique plutôt que de faire une action directe, Madison a essayé de rendre clair que les républicains-démocrates ne cherchaient pas la sécession.

L'analyse

Le Rapport a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© au dĂ©but du 19e siècle comme l'une des plus importantes expressions des principes rĂ©publicains-dĂ©mocrates. Spencer Roane le dĂ©crit comme la « Magna Carta sur lequel les rĂ©publicains se mirent d'accord, après la grande querelle de 1799 Â». Henry Clay dĂ©clare Ă  la Chambre des ReprĂ©sentants que c'est Ă  partir du Rapport de 1800, plus que tout autre document, qu'il a dĂ©veloppĂ© ses propres thĂ©ories sur l'interprĂ©tation constitutionnelle. H. Jefferson Powell, un juriste moderne, identifie trois thèmes rĂ©currents sur l'interprĂ©tation de la constitution chez les rĂ©publicains-dĂ©mocrates qui ont Ă©mergĂ© Ă  partir des RĂ©solutions et du Rapport :

  1. une approche textuelle de la Constitution,
  2. la « compact theory Â»
  3. que la vigilance, plutôt que la confiance, devrait caractériser l'approche envers ceux qui détiennent le pouvoir politique.

Plus rĂ©cemment, le principal intĂ©rĂŞt du Rapport rĂ©side dans son interprĂ©tation absolutiste du Premier Amendement. De multiples dĂ©cision de la Cour SuprĂŞme ont citĂ© le rapport comme une preuve des idĂ©es des Pères fondateurs des États-Unis sur la libertĂ© d'expression. En 1957, le jugement Roth v. États-Unis par William Brennan, le Rapport de Madison est citĂ© comme la preuve que « les libertĂ©s fondamentales d'expression et de la presse ont grandement contribuĂ© au dĂ©veloppement et au bien-ĂŞtre de notre sociĂ©tĂ© libre et sont indispensables Ă  la poursuite de sa croissance. Â» D'autres affaires ont citĂ© le Rapport pour une raison analogue, notamment Thornhill v. Alabama (1940) et Nixon v. Shrink Missouri Government PAC (2000).

Dans la recherche moderne en dehors du domaine juridique, le Rapport est principalement Ă©tudiĂ© pour son analyse des droits des États Ă  l'Ă©gard du fĂ©dĂ©ralisme et le rĂ©publicanisme. Selon Kevin Gutzman, le Rapport, avec les RĂ©solutions de Virginie et du Kentucky, constitue une base pour la « tradition sudiste radicale des droits des États Â». Cependant, Madison a rĂ©futĂ© les accusations que ses Ă©crits supporteraient l'interprĂ©tation constitutionnelle avancĂ© par les sudistes partisans de la nullification. Le Rapport de 1800, d'après Madison, ne dit pas que le gouvernement est un ensemble d'États individuels, comme les pro-nullification le suggèrent. Le Rapport de 1800 dĂ©crit plutĂ´t un ensemble de « gens, chacun dans leur État, agissant en leur souverainetĂ© la plus Ă©levĂ©e. Â» Les gouvernements de chaque État eux-mĂŞmes, pas moins que le pouvoir judiciaire fĂ©dĂ©ral, ne possèdent qu'un pouvoir dĂ©lĂ©guĂ© du peuple, et ne peuvent donc pas dĂ©cider des questions d'une importance fondamentale. Madison pense que les RĂ©solutions et le Rapport sont conformes Ă  ce principe, tandis que la crise de nullification ne l'est pas.

Notes et références

  1. Lettre de Jefferson Ă  W.C. Nicholas du 5 septembre 1799
  2. Ni cette version, ni aucun des brouillons de Madison n'ont été conservés
  3. Madison, 189. The Virginia Resolutions emerged from the House of Delegates on December 21, 1798.
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