Raoul Robecchi

Avec l’organiste Daniel Biry (1953-2005) il fonde en 1974 le groupe BGR considéré comme l’une des premières formations françaises de musique techno. La source d’inspiration est Terry Riley, les Gamelans balinais, le groupe allemand Neu et le compositeur Walter Carlos Il crée en mars 1975 l’association «Ubu Production»[1]. Avec le bassiste Jean-Marc Jafet et Georges Leton qui est manager du groupe français Magma et Giorgio Gomelski, il organise des concerts dans la région de Nice avec les groupes anglais Soft Machine, Gong, Henry Cow, National Health. C’est à cette époque qu’il rencontre les musiciens Bill Brufford (batteur de King Crimson), Steve Hillage, David Allen, Tim Blake, Fred Frith, Christian Vander…etc

À partir de 1978, va se familiariser avec les techniques de prise de son, de mixage puis de montage vidéo. Très vite, il va se faire un nom et travaillera pour les agences de publicité, les producteurs de documentaires et les chaines de télévision. En 1978 le groupe français Shylock sous contrat avec le label CBS- Sony Music lui demande d’assurer la direction artistique. Petru Guelfucci lui propose en 1978 de superviser l’enregistrement de son premier album solo. En studio il va faire des séances et des arrangements musicaux pour de nombreux compositeurs et producteurs dont Roberto Zanetti qui produit le groupe Corona et Zucchero…etc.

L’exploration continuelle de divers univers sonores et ses connaissances approfondies en psychophysiologie l’amènent à explorer un domaine entièrement vierge qui met en relation les techniques modernes de création acoustique avec les fonctionnalités du cerveau humain dans une démarche expérimentale. À la suite d’une commande d’une agence de publicité désireuse de créer des concepts nouveaux pour une multinationale du parapharmaceutique, il expérimente des modèles d’associations entre des sons et des thérapies comportementales selon un concept béhavioriste déjà connu mais jamais construit sur la base de techniques électroacoustiques nouvelles. Le but étant de créer des associations mentales permettant d’influer sur certains comportements addictifs. Son premier entrepreneur et éditeur, Gérard Vachet lui donne carte blanche pour inventer et innover toute création dans le domaine de la musique thérapeutique en mettant des moyens financiers importants en termes de réalisation et de distribution[2]. Il travaillera successivement avec plusieurs éditeurs français et étrangers (Edi Inter SA, Jean Masson, Christian H. Godefroy, Naturazur, etc.). La première méthode antitabac inventée selon ce modèle sera citée par la revue 50 Millions de consommateurs qui va relayer l’avis positif du Comité national contre le tabagisme[3]. En 1985, fort de premiers résultats encourageants, il sera mis en contact avec le Docteur André Passebecq, professeur de médecine diplômé de la Columbia University de New York[4]. C’est avec André Passebecq qu’il mettra définitivement au point des séquences de relaxations puis une nouvelle Méthode Anti-tabac basée sur des sons réalisés avec des synthétiseurs EMS (Electronic Musical Studio). Le succès est planétaire. Des centaines de milliers de méthodes antitabac seront vendues.

Désireux de continuer à évoluer dans la musique plutôt qu’instruire des dossiers, Raoul Robecchi s’installe en 1990 à San Francisco et fonde le groupe de rock L’s Vision, nom inspiré par le visionnaire et poète romain Lucrèce avec comme objectif de créer une alliance entre tous les médias disponibles du visuel scénique, la vidéo, et la musique. Il compose 12 titres et travaille sur un spectacle multimedia intitulé Beyond the Rocks en référence au roman d’Elynor Glyn paru en 1906 au Royaume uni.

Affiche L'Vision spectacle "Beyond the Rocks " Theater Artaud San Francisco CA, année 1994

La mise en scène et la chorégraphie sont assurées par Gianfranco Peschetti qui tient également le rôle de chanteur soliste. La troupe des danseurs est assurée en partie par l’Opéra de San Francisco ODC et par d’autres danseurs venus d’horizons différents dont Jennifer Kulz[5]. Après plusieurs essais au San Francisco Dance Theater, La première aura lieu au Theater Artaud à San Francisco le 24 mars 1994 San Francisco[6].

En 1992, il sort son premier album intitulé Wax Memories[7]. Le CD sort sous le label Ante Aeternum[8]. Avec ce CD, il développe un concept musical nouveau où il allie l’hyper-technologie des synthétiseurs aux sonorités ethniques de la musique médiévale et orientale. S’ensuivront une série d’albums, Music for a lost Movie (1976), Panic at the Teckpsychore (1999)[9]. L'instrumentation est réalisée avec divers musiciens dont le violoniste américain Ronald Patterson qui débutera ensuite une tournée avec le groupe américain Talking Heads. Une dizaine d’albums vont suivre. En 2001, Robecchi sort un disque intitulé Corsica Antica sous le label Voce-Ricordu, en évoquant les sonorités insulaires depuis les origines tout en recréant, ex nihilo, des musiques traditionnelles antiques sur des modes non tempérés. À partir des années 2007, la formation Corsica Antica, alors considérée comme marginale bien que reconnue, se dote de nouveaux musiciens afin de proposer au public des prestations scéniques[10]. Le groupe sera quelques années plus tard rebaptisé Corseltica. Parallèlement, il propose de produire la formation naissante du chanteur de rock Philippe Clermont-Colombani (1955-2021) avec des claviers (synthétiseurs et orgueHammond). Le groupe sera baptisé Parkinson Project. Deux CD seront enregistrés mais jamais distribués[11].

À partir des années 2000, Robecchi initialement compositeur et musicien, s’était déjà essayé à la réalisation vidéographique à travers diverses expérimentations qui avaient abouti à un premier clip vidéo (Makin’Art) avec la voix de Bill Viola. Suivront une série de courts métrages et documentaires sur l’art contemporain[12]. Enfin en 2002, suivra un long métrage Mentale Machine mêlant symbolisme et onirisme, avec comme toile de fond l’exploration du cerveau humain dans le cadre confiné de la psychiatrie et des expériences intérieures[13]. C’est à partir du roman de Daniel Simonnet (Mentale Machine – Editions l’Harmattan) qu’il mettra en scène le monologue d’un unique acteur (Marius Marc Roux) dans un univers confiné. Le film, classé dans la catégorie cinéma d’Art et d’essai sera diffusé en salle à Paris et présenté dans les festivals se prêtant aux thématiques évoluant autour du cinéma et de la psychiatrie[14].

Parallèlement à son activité vidéographique, Robecchi propose dès les années 2000, une installation intitulée «Artistes virtuels» (The Artist Factory) présentée comme une démarche futuriste de l’Art contemporain. L’installation présente des biographies de plasticiens contemporains sans faire référence à aucun individu vivant. Ces portraits sont purement virtuels. Le nom, l’origine, la photo grossièrement recomposée à partir d’éléments visuels reconstitués, sont réalisés à partir de logiciels de retouche photo.

Robecchi participe en 1999 à la revue «Pan» éditée par Z’éditions revue fondée par Pierre Tafani, chercheur au CNRS et professeur en géopolitique[15]. En 2001, il signe un article intitulé «Le Colonialisme médiatique» dans la revue «Panoramiques» dirigée par Guy Hennebelle. En 2020, il participe à la revue «Vie et Action» dirigée par Sabrina Heyse et basée au Luxembourg, revue fondée en 1960 par le docteur André Passebecq[16].

• 2005: Mentale Machine

• 2001, Grandeur et Décadence du Nouveau Réalisme français.

• 2001, Albert Chubac évoque l'École de Nice.

• 2001, Benjamin Vautier ( Ben).

• 2002, Sylvie Osinski

• 2004, Albert Chubac au Musée d"Art moderne et d'Art contemporain de Nice.

• 2005, Entretiens avec Raymond Dreux

• 2005, Un extra-terrestre en Corse [17]

• 2006, Sergio Saad

• 2020, Jean Rous 1950-2019 Photos Villa Maeterlinck Orlamonde

• 2005: Musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice, projection débat du film «Entretiens avec Raymond Dreux» dans le cadre des 8èmes rencontres autour de l’Art singulier[18].

• 2005: Rencontres vidéo en Santé mentale, Paris: Cité des Sciences et de l’Industrie, 15 au 18 novembre 2005

• 2006: Présentation du film «Mentale Machine» à propos de l’automatisme mental, 19 septembre 2006, Paris, E.P.S. Maison Blanche

• 2007: 17^e festival Cinéma et Psychiatrie, du 20 au 28 mars 2007, Paris, Cinéma Images d’Ailleurs, 21 rue de la Clef 75005, projection de Mentale Machine

• 2007: Paris, Cinéma du Monde, Présentation du film. Projection suivie d’un débat de Mentale Machine, 3 mai 2007.

• 2012: Installation vidéo «Pariphérique»[19]

• 2000: Makin’ Art

• 2000: Le cauchemar du gardien de la galerie d’Art contemporain

• 2000: Corsica antica, Al Gayul

• 2000: Corsica antica, Dansa

• 2001: Corsica Argentella

• 2008: Gregale, Maruschka

• 2008: Gregale, U ventu

• 2008: Gregale, Mi Piace u Castellu

• 2008: Gregale, Quandu m’era sempre un rè

• 2013: Parkinson Project, Rayon des Accessoires

• 2013: Parkinson Project, Je voudrais

• 2013: Parkinson Project, Je connois tout

• 2013: Parkinson Project, L’Amoureuse de l’Ombre

• 2021: Corseltica, King of Loais

• 2021: Schnapps Yoyo Mystery, Queen of the Sea Lancers

• 2021: Schnapps Yoyo Mystery, say Goodbye

• 1982: Cannes, Maison des jeunes et de la Culture. Design sonore pour performance Robecchi-Simonnet

• 1982: Nice, Galerie le Nez en l’air. Design sonore pour performance Chevallier-Ravoux.

• 2000: Paris, Planète Keller et Maison du Faubourg, «Mentale Machine»: installation vidéo et son, Production Robecchi-Sarrazin-Simonnet

• 2006 Installation sur œuvres de Armand Scholtès «Variation Galerie Scholtès[20]

• 1992: Wax Memories

• 1996: Music for a Lost Movie

• 1999: Panic at the Techpsychore

• 1999: TEV Music

• 1999: Liquid Desire, Compilation

• 2000: Uzzal

• 2001: Corsica Antica

• 2002: Music from the Prehistory

• 2002: Neuroland

• 2003: Minimal Sound

• 2003: Buttermusik

• 2008: Gregale, Canti di i Chjassi e Stradoni

• 2008: Corsica antica, Furdani

• 2009: Corsica antica, Rapidu

• 2012: Corsica antica, Corsica celtica Corsica mora

• 2012: Parkinson Project, Tout tremble et rien ne bouge

• 2013: Parkinson Project, L’Avant dernière cartouche

• 1990: Corsica, Erba corsa[21]

• 1996: Balla Chico, Morena[22]

• 1984. Adrien, Déclic et des Claques[23]

• 1991. Constat de Travaux. Musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice[24]

• 2004. «Portraits», Documentaire 52 mn, montage et musique, présenté au Festival de Lama.

• Revue Panoramiques. Editions Corlet, La Marge-edition. Numéro 53, 3^e trimestre 2001. Article «Le Colonialisme médiatique»

• Revue Pan, Z’éditions, septembre 1999. Héliotropisme[25]. Editorial de Raoul Robecchi
• «Didier Raoult ou l’art d’entretenir sa propre mythologie[26]
• «Les lanceurs d’alertes[27]», 11 août 2021

• Musiques du Moyen Âge électronique. «Raoul Robecchi gagne sa place de compositeur au soleil de San Francisco». Corse-Matin – Nice-Matin 15 juillet 1992.
• Rock, Robecchi: l’avanguardia della Wave. «Quando la musica scorre come fluido passionale verso un’espressione artistica pura et quando la relativa ricerca e sperimentazione giungono ad una grande novità… allora questa musica si chiama Robecchi» Il Gabbiano, luglio 1995
• «La Corse retrouve ses bardes avec Corsica Antica, Raoul Robecchi et Philippe Vincensini remettent au goût du jour la musique insulaire du temps du Moyen Âge quand l’influence orientale était des plus marquée». Corse-Matin, mercredi 29 août 2001, page 9.
• «Les bardes du XXI^e siècle: le CD du compositeur Raoul Robecchi, Panic at the Techpsychore et du violoniste Ronald Patterson allie la musique moderne aux instruments anciens. Sur fond d’influences méditerranéennes». Nice-Matin, 18 mai 1999