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Raoul Jourde

Raoul Jourde est un architecte français, né à Viviez (Aveyron) le et mort à Bordeaux le , qui s'illustra principalement durant la période Art déco.

Raoul Jourde
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  70 ans)
Bordeaux
Nationalité
Activité
Autres informations
Archives conservées par

Biographie

Famille

Raoul Albert Jourde naît le à Viviez dans l'Aveyron[1] de Marie Anaïs Debore et de père inconnu[2]. Il se marie, en premières noces, le dans le 17e arrondissement de Paris avec Antoinette Aline Philomène Malépart, puis en secondes noces, le à Bordeaux avec Julia De Gracia.

Il meurt à Bordeaux Caudéran le , il est inhumé au cimetière de la Chartreuse de Bordeaux, allée des petites sœurs[3].

Formation et influences

Il est élève à l'école nationale des beaux-arts à Paris. Il passe par l'atelier d'Auguste Perret, est chef d'atelier chez Josef Hoffmann à Vienne vers 1911, puis chez Guillaume Tronchet à Paris. Il connait les œuvres de Le Corbusier (1887-1965) architecte de sa génération. Il est un admirateur de l'ingénieur Eugène Freyssinet, inventeur du béton précontraint, des architectes Léon Azéma, Michel Roux-Spitz et Tony Garnier. Grand amateur d'automobiles, c'est un homme pressé qui réalise des records de vitesse entre Bordeaux et Paris. D'un tempérament fort et indépendant, il est partisan d'un modernisme radical[4] faisant appel au béton armé, au verre et à l'acier pour une architecture de style international[5]. En termes d'urbanisme, il fait siens les principes énoncés dans la Charte d'Athènes de 1933[6].

RĂ©alisations

À Bordeaux en 1923, Raoul Jourde travaille pour la compagnie de navigation des Chargeurs Réunis à la construction des ateliers de la compagnie, à l'aménagement et la décoration des paquebots de la compagnie et de sa filiale française Sud-Atlantique. Il réalise en 1924 l'aménagement des bureaux de la Bourse maritime[4].

Il travaille en 1913 avec l'architecte Auguste Bluysen au Touquet-Paris-Plage notamment sur la réalisation de l'Hôtel Westminster (1924).

Raoul Jourde réalise :

  • en 1926, le nouveau restaurant de la forĂŞt du Casino de la forĂŞt (dĂ©sormais appelĂ© Palais de l'Europe) au Touquet-Paris-Plage[7] ;
  • en 1927, le Grand-HĂ´tel du Touquet-Paris-Plage[8] ;
  • en 1928, extension de l'hĂ´tel Westminster au Touquet-Paris-Plage ;
  • le nouveau casino de Dieppe (1928) ;
  • il travaille sur la cĂ´te royannaise oĂą il conçoit en 1929 l'hĂ´tel OcĂ©anic (Saint-Georges-de-Didonne)
  • sur la RiviĂ©ra, Ă  l'hĂ´tel Eden-Roc au Cap-d'Antibes (1930) ;
  • Ă  Paris en 1928, il participe Ă  la rĂ©alisation des chantiers du cafĂ© de Madrid, du restaurant des Capucines, du Royal-Madeleine, du cercle des Finances, du théâtre Caumartin ;
  • Son activitĂ© dĂ©bordante l’emmène Ă©galement concourir sur des projets architecturaux :
    • Ă  Estoril au Portugal en 1930, pour l'amĂ©nagement du Grand-HĂ´tel, du casino, du golf, d'un Ă©tablissement thermal ;
    • Ă  Kharkov en URSS en 1932 pour un théâtre (projet classĂ©) ;
    • Ă  Bordeaux, en 1933, pour un projet de salle des fĂŞtes (non exĂ©cutĂ©).

Ayant gardé des contacts sur Bordeaux, il aurait été recommandé par l'architecte de la ville Jacques D'Welles au maire Adrien Marquet, qui séduit par son brio lui confie la réalisation de deux chantiers majeurs :

  • l'immeuble de la RĂ©gie municipale du gaz et de l'Ă©lectricitĂ© (RMGE) (1930) ; cette rĂ©alisation moderne en centre ville suscita une vive polĂ©mique de la part des milieux conservateurs bordelais relayĂ©e par La Petite Gironde, le journal local[9] ;
  • le parc des sports municipal Lescure (1933-1938) (aujourd'hui stade Chaban-Delmas) ; au cours de la construction, son usage systĂ©matiquement agressif de matĂ©riaux nouveaux suscite des rĂ©serves de Jacques D'Welles et du comitĂ© des architectes-conseils et tourne en conflit ouvert ; D'Welles reproche Ă  l'architecte de nĂ©gliger ses dossiers et l’oblige Ă  abandonner son chantier du stade et Ă  dĂ©missionner[10] ; D'Welles prit en charge la suite du chantier. Il s'agissait Ă  l'Ă©poque de l'un des stades les plus modernes d'Europe.

Il cumule les fonctions d'architecte municipal de Soulac-sur-Mer, Villenave-d'Ornon, Saint-Médard-de-Guizières et Grayan.

Après son éviction par Jacques D'Welles, il réalise :

  • Ă  Paris en 1931, avec Jean-Baptiste Vettiner, pavillon de la ville de Bordeaux pour l'Exposition coloniale[11] ;
  • Ă  Bordeaux en 1934, les magasins Monoprix et Lanoma ;
  • Ă  CaudĂ©ran en 1944, des groupes scolaires, une Ă©cole maternelle, le stade municipal et les bains-douches ;
  • Ă  Bordeaux en 1945, les bureaux, le garage et la pouponnière de la sociĂ©tĂ© Olibet ;
  • Ă  Bordeaux en 1952-1953, les amĂ©nagements des cinĂ©mas Rio (actuellement UGC, rue Georges -Bonnac), Olympia, Rialto et Le Club ;
  • Ă  Villenave-d'Ornon en 1954, un groupe scolaire et le logement des maĂ®tres.

Raoul Jourde, signe plusieurs demeures particulières à Bordeaux et Caudéran (par exemple, no 28 rue Frantz-Despagnet et no 20 rue Mondésir en 1955) et participe, après la Seconde Guerre mondiale, à la construction d'immeubles HLM (par exemple, les maisons individuelles du Burck à Mérignac[12]).

Pour approfondir

Bibliographie

  • Robert Coustet et Marc Saboya, Bordeaux la conquĂŞte de la modernitĂ© : architecture et urbanisme Ă  Bordeaux et dans l'agglomĂ©ration de 1920 Ă  2003, Bordeaux, Ă©ditions Mollat, , 405 p. (ISBN 2-909351-85-8)
  • Jean-Claude Lasserre (dir.), Bordeaux et l'Aquitaine, 1920-1940 : Urbanisme et architecture, Paris, Regirex-France, (ISBN 2-904392-04-1)

Liens externes

Notes et références

  1. « Fiche militaire n° 1435 », sur archives.gironde.fr (consulté le )
  2. « naissance n°26 », sur archives.aveyron.fr (consulté le )
  3. Tombe familiale, allée des petites soeurs, au cimetière de la Chartreuse de Bordeaux.
  4. Coustet et Saboya 2005, p. 28
  5. Lasserre 1988, p. 277
  6. Coustet et Saboya 2005, p. 52-54
  7. « Le grand restaurant de la Forêt », La construction moderne, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Le Grand Hôtel à Paris-Plage », La construction moderne, no 33,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Coustet et Saboya 2005, p. 45-48
  10. Lasserre 1988, p. 109
  11. « Don Jean-Paul Callède au musée des Beaux-Arts de Bordeaux » [avec une erreur sur la date de décès], Notice du catalogue en ligne du Musba.
  12. Coustet et Saboya 2005, p. 183-184
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