Ramla Ali
Ramla Ali, née à Mogadiscio en Somalie le [1], est une boxeuse somalienne et britannique qui combat en poids plumes. Elle est la première boxeuse somalienne à participer aux Jeux olympiques lors du tournoi olympique de Tokyo et la première à passer professionnelle.
Ramla Ali | |
Fiche d’identité | |
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Nom de naissance | Ramla Said Ahmed Ali |
Nationalité | Somalie Royaume-Uni |
Naissance | Mogadiscio (Somalie) |
Taille | 1,70 m (5′ 7″) |
Catégorie | Poids plumes |
Palmarès | |
Professionnel | |
Combats | 8 |
Victoires | 8 |
Victoires par KO | 2 |
Défaites | 0 |
Matchs nuls | 0 |
Dernière mise à jour : 4 avril 2023 | |
Biographie
Jeunesse
Ramla Ali naît à Mogadiscio en Somalie le le . Elle est l'une des sept enfants de sa famille qui est touchée par la guerre civile somalienne, obligeant la fermeture du magasin familial et empêchant les enfants d'aller à l’école[2]. Peu après sa naissance, son frère aîné Abdulkadir est touché par une grenade alors qu’il joue dans le jardin familial[3]. Placé dans une brouette par son père et son oncle, l’enfant meurt avant d'arriver à l'hôpital[3]. Ce drame pousse la famille à quitter le pays, partant pour la ville portuaire de Kismayo avant comme objectif d'atteindre Mombasa au Kenya puis le Royaume-Uni[2]. La famille reste un mois à Kismayo, dormant sur des matelas au sol, avant un voyage de sept jours sur un petit voilier pour le Kenya[2]. En , la famille Ali arrive à l'aéroport de Londres-Heathrow avec des faux passeports kenyans et demandent l’asile[2].
Installée dans un appartement de Paddington à Londres pendant leur procédure d'asile, la famille déménage six mois plus tard, après l'acceptation de l'asile, dans les logements publics de Manor Park dans le borough londonien de Newham[2]. Elle apprend l’anglais à l'école et s'intègre dans les communautés pakistanaises et indiennes de Whitechapel où sa famille déménage au milieu des années 1990[2]. Elle va dans une classe de filles et commence à être moquée, à 12 ans, parce qu’elle est moins fine que ses camarades[3]. Après les fiançailles de sa sœur Faiza, l’adolescente Ramla veut être en meilleure forme, et décide de s'essayer à la boxe anglaise, sport qu'elle a regardé à la télévision avec son frère[2]. Son principal objectif est alors de perdre du poids[4].
Débuts
En 2014, un de ses frères la voit boxer à la télévision et le dit à ses parents[2]. Sa mère l'oblige à arrêter la boxe anglaise et l’éloigne des rings pendant six mois avant que Ramla Ali ne reprenne dans le secret au cours de l'année 2015[2]. En 2016, la boxeur britannique se marie avec Richard Moore qu’elle a rencontré dans une salle d'entraînement londonienne quatre mois plus tôt[3]. Un mois plus tard, elle devient la première boxeuse musulmane à remporter un titre national au Royaume-Uni[2]. Sa famille découvre une deuxième fois qu’elle boxe mais elle les convainc de la laisser poursuivre son rêve olympique[2]. Après avoir échoué les sélections nationales britanniques, elle opte de boxer pour la Somalie[2]. Lorsqu’elle contacte les autorités somaliennes en 2017, la fédération nationale de boxe n’existe pas, alors Ramla et son mari en créent une pour qu’elle puisse participer aux Jeux olympiques d'été de 2020[3].
En 2018, Ramla Ali lance à Londres le Sisters Club qui propose des entraînements gratuits de défense personnelle pour les femmes vulnérables[5]. Les cours y sont gratuits[6] pour les victimes d'agressions sexuelles ou domestiques et les femmes issues de minorités[7]. L'année suivante, elle voyage en Jordanie au camp de Zaatari avec l'UNICEF pour apprendre à de jeunes filles réfugiées à boxer[5]. En , la boxeuse d'origine somalienne est l'une des quinze femmes sélectionnées par Meghan Markle, la duchesse de Sussex, rédactrice en chef d'un numéro spécial pour Vogue[8] - [9].
Carrière professionnelle
Alors que les Jeux olympiques de Tokyo sont reportés en 2021 à cause de la pandémie de Covid-19, Ramla Ali signe un contrat avec 258 Management, le label d'Anthony Joshua, puis avec le promoteur Eddie Hearn et Matchroom pour organiser et promouvoir ses premiers combats professionnels[10].
Alors qu’elle est invaincue dans les rangs professionnels, Ramla Ali est battue dès son entrée dans le tournoi olympique des poids plumes, en huitièmes de finale, par la boxeuse roumaine Maria Nechita sur le score de cinq juges à zéro[11].
En , Ali devient la première boxeuse à se voir organiser un combat en Arabie saoudite sur la carte d'Anthony Joshua et d'Oleksandr Usyk[12]. Elle domine son adversaire, la Dominicaine Crystal Garcia, par KO dès la première reprise, et déclare sur scène que « Le fait qu'ils [l'Arabie saoudite] aient maintenant choisi de mettre en place un combat féminin ne montre pas seulement à quel point ils essaient d'être progressistes mais, comme à quel point ils poussent vers l'égalité », des propos qui lui valent de vives critiques d'Amnesty International[4] - [13] - [14].
Palmarès
8 combats | 8 victoires | 0 défaites |
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Avant la limite | 2 | 0 |
Sur décision | 6 | 0 |
Décision possible : KO • TKO (KO technique) • UD (décision aux points unanime) • MD (décision aux points majoritaire) • SD (décision aux points partagée) • D (match nul) • NC (sans décision) • RTD (abandon) | |||||||
Résultat | Record | Adversaire | Type | Round | Date | Lieu | Notes |
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Victoire | 8-0 | Avril Mathie | UD | 10 | Hulu Theater, New York | [7] - [15] | |
Victoire | 7-0 | Crystal Garcia Nova | KO | 1 (12) | Stade Roi-Abdallah, Djeddah | ||
Victoire | 6-0 | Augustina Rojas | PTS | 8 | O2 Arena, Londres | ||
Victoire | 5-0 | Shelly Barnett | KO | 2 (8) | Galen Center, Los Angeles | ||
Victoire | 4-0 | Isela Vera | UD | 6 | Hulu Theater, New York | ||
Victoire | 3-0 | Mikayla Nebel | UD | 6 | Michelob Ultra Arena, Paradise | [16] | |
Victoire | 2-0 | Bec Connolly | PTS | 6 | Wembley Arena, Londres | ||
Victoire | 1-0 | Eva Hubmayer | PTS | 6 | Wembley Arena, Londres |
Notes et références
- (en) « Boxing ALI Ramla Said Ahmed - Tokyo 2020 Olympics » [archive du ] (consulté le )
- (en) Michael Rothstein, « Refugee to role model: Ramla Ali is fighting to make an impact -- and make history », ESPN, (consulté le ).
- (en) Alex Moshakis, « Ramla Ali: ‘In boxing we are all equal’ », The Guardian, (consulté le ).
- (en) Sachin Nakrani, « Ramla Ali sees off GarcÃa Nova in Saudi Arabia’s first ever female boxing bout », The Guardian, (consulté le ).
- (en) Olivia Blair, « Ramla Ali Is The Last One Standing », Elle, (consulté le ).
- Morganie Miel et Sofiane Zaizoune, « Apprendre aux femmes à puncher », Madame Figaro, nos 23806-23807,‎ , p. 75 (ISSN 0246-5205).
- (en) Sean Gregory, « Ramla Ali, fighting for refugees », Time, vol. 201, nos 9-10,‎ , p. 53 (ISSN 0928-8430, lire en ligne, consulté le ).
- (en) James Dielhenn, « Ramla Ali: Boxing queen who inspired Meghan Markle », Sky Sports, (consulté le ).
- (en) Piers Edwards, « Somalia's Ramla Ali eyes world and Olympic glory on eve of pro debut », BBC Sport Africa, (consulté le ).
- (en) « Ramla Ali signs multi-fight promotional deal with Eddie Hearn's Matchroom Boxing », Sky Sports, (consulté le ).
- (en) « Ramla Ali suffers defeat to Claudia Nechita after making an historic appearance for Somalia at Toyko Games », Sky Sports, (consulté le ).
- (en) Loureen Ayyoub, « Featherweight boxer Ramla Ali looks to break barriers in Saudi Arabia's first ever female fight », CNN, (consulté le ).
- A.-A. F., « La boxeuse somalienne Ramla Ali critiquée par Amnesty International », L'Équipe, (consulté le ).
- AC, « Le destin incroyable de Ramla Ali, réfugiée de guerre et première gagnante d'un combat de boxe féminin en Arabie saoudite », RMC Sport, (consulté le ).
- (en) Parviz Iskenderov, « Ramla Ali defeats Avril Mathie by decision to lift first belt », sur Fightmag, (consulté le ).
- (en) DAZN Boxing, « FULL FIGHT | Ramla Ali vs. Mikayla Nebel » [vidéo], YouTube, (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- (en) Ramla Ali, Not Without a Fight : Ten Steps to Becoming Your Own Champion, Merky Books, , 352 p. (ISBN 978-1529118766).