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Rafle des Villeurbannais

La rafle des Villeurbannais est une arrestation massive de civils qui s'est déroulée à Villeurbanne le [1].

Gare de Villeurbanne, d'oĂą sont partis les convois.
Rue du 1er-mars-1943 Ă  Villeurbanne.

Contexte

La France est occupée par les armées nazies depuis l'armistice de 1940, mais Villeurbanne, comme Lyon, se trouve en zone libre. Après l'opération Anton, les juifs ont à subir les lois discriminatoires instaurées par le régime d'occupation.

Cette rafle de civils suit, Ă  quelques jours près, une vaste opĂ©ration menĂ©e en zone sud en reprĂ©sailles de l'attentat du contre deux officiers de la Luftwaffe au cours du Carrousel, Ă  Paris. Cette opĂ©ration avait pour objectif la dĂ©portation de 2 000 juifs de l'ancienne zone libre[2].

C'est Ă©galement dans le contexte plus large de la prise de conscience par les Allemands de la mise en place d'une guerre d'usure que cette rafle a lieu. Par un dĂ©cret du , Himmler exige d'une part des diffĂ©rents organismes policiers du Reich et en territoires occupĂ©s l’envoi dans les camps avant fin , puis fin , de 35 000 « dĂ©tenus aptes au travail »[3] ; en parallèle, Himmler impose dĂ©sormais que les dĂ©tenus des camps de concentration soient mis Ă  contribution dans les usines du Reich. D'autre part, on se trouve Ă©galement au moment oĂą Sauckel, n'ayant pu obtenir sur la base du volontariat les bras qui manquent Ă  l'industrie allemande, met en place le STO. Et en rĂ©gion lyonnaise, les rĂ©quisitions de main-d'Ĺ“uvre se font sur fond d'opposition. En , avaient Ă©clatĂ© des incidents Ă  Oullins, dans la banlieue lyonnaise, oĂą on avait Ă©crit sur les trains « Laval assassin ! »[4].

DĂ©roulement

Le , des soldats de la Wehrmacht aidés par la Milice française, mise sur pied le , bouclent un quartier entier de Villeurbanne, compris entre l’actuelle station de métro Flachet - Alain Gilles et la place Grandclément.

Ancien café Jacob, place Grandclément.

Au total, trois-cents hommes de seize à soixante ans sont arrêtés. Les hommes sont rassemblés au café Jacob à l'angle du boulevard Eugène-Réguillon, sur la place Grandclément. Cent-quatre-vingts-trois d’entre eux sont parqués dans la cour du pensionnat de l’Immaculée-Conception, d'où ils sont dirigés le soir même vers la gare de Villeurbanne. Ils sont embarqués dans des wagons, en direction de camps d'internement. Les sources divergent ici :

Ils arrivent à Mauthausen, où ils sont affectés soit au camp central, soit dans les kommandos annexes, soit encore dans d’autres camps. Quarante-cinq meurent dans les camps, soixante-treize survivent jusqu'à leur libération à la fin de la guerre et quinze meurent dans les mois qui suivent leur retour.

Commémoration

Plaque commémorative apposée sur la gare de Villeurbanne, lors de la célébration du soixantième anniversaire de la rafle, en 2003.
Plaque commémorative apposée sur le mur de l'ancien café Jacob, en 1983.

Chaque 1er mars, Villeurbanne se souvient de ce tragique événement. Des commémorations sont organisées par la mairie, les associations de mémoire de la Shoah et de la Déportation, ainsi qu'une messe spéciale en l'église située place Grandclément en présence des autorités civiles, des Anciens combattants et des familles de déportés (le dimanche le plus proche du 1er mars). Cette dernière est suivie de cérémonies civiles en différents points emblématiques de la rafle, jusqu'à la gare de Villeurbanne.

Une rue du 1er-mars-1943 a été dédiée à cette rafle par la commune de Villeurbanne.

Notes et références

  1. « La rafle du 1er mars 1943 », sur l'Encyclopédie de Villeurbanne, .
  2. Serge Klarsfeld, Le Calendrier de la persécution des juifs de France, Fayard, , p. 1375-1384
    « Comme première mesure de reprĂ©sailles Ă©laborĂ©e en commun par le Commandement militaire, par l’ambassade et par la Sipo-SD, il est prĂ©vu de dĂ©porter 2 000 Juifs. Cette opĂ©ration se solde, pour le dĂ©partement du RhĂ´ne, par l’arrestation et la dĂ©portation de 79 juifs. Elle est toutefois sĂ©rieusement contrecarrĂ©e par l’attitude des autoritĂ©s italiennes ainsi que par les rĂ©ticences de Vichy sans qui les arrestations massives sont impossibles. »
    .
  3. Thomas Fontaine, « Chronologie de la répression et des persécutions », sur www.massviolence.org, Online Encyclopedia of Mass Violence (consulté le ).
  4. François Marcot (dir.), Dictionnaire Historique de la Résistance, Robert Laffont, , p. 625.
  5. Beate Husser, Françoise Leclère-Rosenzweig et Jean-Pierre Besse, Frontstalag 122 Compiègne-Royallieu : Un camp d’internement allemand dans l’Oise, 1941-1944, Edition du Conseil général de l’Oise, .
  6. Thomas Fontaine, Manuel Maris, « CONVOI du 20 AVRIL 1943. COMPIEGNE - MAUTHAUSEN » (consulté le ). Citation de Fondation pour la Mémoire de la Déportation, LIVRE-MEMORIAL des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution 1940-1945.

Voir aussi: http://lerizeplus.villeurbanne.fr/arkotheque/client/am_lerize/encyclopedie/fiche.php?ref=73

Annexes

Bibliographie

Lien externe

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