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RĂ­o Inambari

Le rĂ­o Inambari est une rivière du sud du PĂ©rou qui se jette dans le RĂ­o Madre de Dios Ă  60 km Ă  l'est de Puerto Maldonado. C'est le plus abondant des affluents du RĂ­o Madre de Dios, lui-mĂŞme une des branches mères du rĂ­o Madeira, affluent principal de l'Amazone. Il suit un parcours en zigzag entre sa source dans la Cordillère des Andes et son embouchure.

rĂ­o Inambari
Illustration
Le Pont sur L'Inambari, site du projet de barrage
Carte.
Caractéristiques
Longueur 400 km (depuis la source du rĂ­o Sina)
Bassin 20 500 km2
Bassin collecteur Amazone
DĂ©bit moyen 1 320 m3/s
RĂ©gime Nival puis pluvial tropical
Cours
Origine Confluent du rĂ­o Huari Huari et du rĂ­o Sandia
Confluence RĂ­o Madre de Dios
GĂ©ographie
Pays traversés Drapeau du Pérou Pérou

Son cours supérieur se situe dans la Région de Puno, puis il détermine la limite avec la Région de Cuzco pendant 30 km avant de terminer son cours dans la Région de Madre de Dios

GĂ©ographie

Les torrents Quiaca et Sina (40 et 50 km) naissent sur le versant nord de la Cordillère de Apolobamba (point culminant 6 044 m) au nord-est de la rĂ©gion de Puno et se rejoignent en prenant le nom de rĂ­o Huari Huari. Dans sa progression vers le nord, ce dernier reçoit sur sa gauche une autre rivière de montagne qui lui ressemble, le rĂ­o Sandia (70 km, qui traverse la ville du mĂŞme nom), puis continue en direction du nord jusqu'Ă  ce qu'il se heurte Ă  un contrefort de la montagne bien moins Ă©levĂ© que la Cordillère de Apolobamba, mais qui l'oblige Ă  virer vers l'ouest Ă  angle droit.

La haute vallée

L'Huari Huari suit alors pendant 140 km une grande vallĂ©e interandine qui s'inflĂ©chit vers le nord-ouest. Il prend curieusement le nom d'Inambari au milieu de ce parcours en recevant un modeste affluent qui n'a rien de particulier, le rĂ­o Coasa (60 km). Cette vallĂ©e est dissymĂ©trique car la rivière coule au pied du contrefort qui lui barre le chemin vers le nord, et Ă  environ 60 km des sommets de la cordillère Orientale qui se trouve plus au Sud. C'est pourquoi une sĂ©rie d'affluents comparables viennent du sud et confluent en rive gauche, comme le rĂ­o Patambuco, le rĂ­o Usicayos (ou Quitun), le rĂ­o Tacora. La sĂ©rie se termine par un tributaire plus important, le rĂ­o San Gabán qui renforce d'un tiers le dĂ©bit moyen de l'Inambari.

Le bas Inambari Ă  Puerto Carlos.

Après avoir reçu cet affluent, l'Inambari bifurque vers le nord pendant 30 km et reçoit, toujours en rive gauche, son principal affluent, le rĂ­o Araza (ou Marcapata) qui augmente encore son dĂ©bit d'un tiers, puis il entaille le dernier contrefort de la cordillère des Andes par un profond et Ă©troit dĂ©filĂ© avant d'atteindre le piĂ©mont andin.

Ce défilé est franchi par le Pont Inambari (Puente Inambari) qui fait partie de la route interocéanique qui relie le Pérou au Brésil via Puerto Maldonado.

Le piémont

En sortant de la montagne, le rĂ­o Inambari est un cours d'eau puissant, qui change une nouvelle fois radicalement de direction pour s'Ă©couler vers l'est pendant 90 km. Il rejoint le RĂ­o Madre de Dios Ă  la bourgade d'Inambari, et augmente lui aussi d'un tiers le volume de cette abondante rivière.

Il change aussi d'aspect comme la plupart des rivières issues de la haute montagne andine lorsqu'elles atteignent le piémont et déposent une partie de leurs sédiments, il s'agit alors d'un cours d'eau en tresses ou anamostosé, au large lit parsemé d'îles et de bancs d'alluvions, et qui se divise en de nombreux bras et chenaux jusqu'à son embouchure. Sur un tel cours d'eau, la navigation est difficile, sauf pour de petites embarcations à faible tirant d'eau.

La production d'électricité

Le rĂ­o Inambari est une puissante rivière, eu Ă©gard Ă  sa taille, car il coule pour l'essentiel dans une rĂ©gion humide qui prolonge vers le nord-ouest les Yungas de Bolivie. La pluviomĂ©trie y est la plus Ă©levĂ©e du sud du PĂ©rou; elle atteint 6 100 mm par an Ă  San Gabán sur la rivière du mĂŞme nom, et dĂ©passe 6 700 mm Ă  Quincemil sur le rĂ­o Araza. L'Inambari apporte 1 320 m3/s au Madre de Dios, mais charrie dĂ©jĂ  961 m3/s après le confluent avec le rĂ­o Araza, en un site encaissĂ© très favorable Ă  la construction d'un grand barrage hydroĂ©lectrique.

Un projet très abouti existe. Il vise Ă  construire près du pont Inambari une centrale qui serait la plus importante du PĂ©rou, produisant au moins 2 200 MW d'Ă©lectricitĂ© par an. Ce projet est très controversĂ©, car destructeur pour la nature, la flore, la faune, et les rivières en aval. Il implique la mise en eau d'une vaste retenue de plus de 400 km2, ennoyant sur des dizaines de kilomètres les vallĂ©es de l'Inambari, de l'Araza, et de leurs affluents. La mise en Ĺ“uvre de ce projet entraĂ®nerait l'Ă©vacuation de plus de 4 000 personnes qui rĂ©sident dans ces vallĂ©es. Une forte contestation est parvenue Ă  suspendre ce projet en 2011[1].

L'exploitation aurifère

L'Inambari est un des trois affluents de rive droite du Madre de Dios dont le bassin est considéré comme recélant un important potentiel aurifère, les deux autres sont le rio Colorado (amont) et le río Tambopata (aval). L'exploitation est clairsemée sur la haute vallée. Mais le bassin inférieur subit dès à présent les dégâts causés par la vaste mine d'or anarchique de Huaypetue qui recouvre, entre autres, la moitié du bassin versant d'un petit affluent direct de l'Inambari, le río Caychive. Cette exploitation se développe aussi en aval sur d'autres petits affluents, elle est facilitée par la route d'accès au pont Inambari à partir de Puerto Maldonado, et s'accompagne d'une importante déforestation qui favorise l'écoulement des polluants, dont le mercure. Cette pollution dégrade les eaux de l'Inambari jusqu'au Madre de Dios.

Principaux affluents

  • rĂ­o Araza (ou Marcapata, 130 km, 4 600 km2, 310 m3/s)
  • rĂ­o Patambuco (70 km, 770 km2, 40 m3/s)
  • rĂ­o San Gabán (120 km avec le RĂ­o Macusani, 3 400 km2, 197 m3/s)
  • rĂ­o Sandia (70 km, 780 km2, 40 m3/s)
  • rĂ­o Tacora (60 km, 1 490 km2, 60 m3/s)
  • rĂ­o Usicayos (ou Quitun, 60 km, 1 260 km2, 50 m3/s)

Notes et références

Liens externes

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