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RĂ©serve communautaire d'Anja

La réserve communautaire d'Anja est une petite aire protégée à Madagascar. Elle a été créée par une communauté villageoise qui la gère entièrement. Elle est tournée à la fois vers la conservation de la nature, le tourisme et le développement économique de la localité.

RĂ©serve communautaire d'Anja
Affleurement de granite dans la réserve communautaire d’Anja, en 2009
GĂ©ographie
Pays
Province
RĂ©gion (Faritra)
Coordonnées
21° 51′ 07″ S, 46° 50′ 34″ E
Ville proche
Superficie
34 hectares
Administration
Type
Création
2001
Visiteurs par an
12 000 visiteurs
Administration
Anja Miray
Site web
GĂ©olocalisation sur la carte : Madagascar
(Voir situation sur carte : Madagascar)

La réserve abrite la population de Lemur catta la plus dense de toute l'île.

GĂ©ographie

Point de vue sur le lac, depuis la réserve

Situation

La réserve est située à proximité immédiate de la Route nationale no 7, à mi-chemin entre le Parc national de l'Isalo au sud et de Ranomafana au nord, deux des parcs les plus visités du pays. Cette situation est probablement à l'origine du nombre très important de visiteurs qui y font escale, et corollairement de la réussite du projet[1].

Description

La rĂ©serve communautaire d'Anja s'Ă©tend sur 34 ha de forĂŞt sèche, entourĂ©e par la savane, les rizières et les parcelles maraĂ®chères. Le paysage est dominĂ© par trois grandes formations granitiques isolĂ©es, les Telo Mirahavavy ou « les Trois sĹ“urs Â».

Aménagement, gestion

Rizières du village d'Anja. Depuis la création de la réserve les riziculteurs locaux ont adopté le système de riziculture intensive.

Association Anja Miray

Anja Miray est une association de droit malgache, crĂ©Ă©e en 1999. Tous les habitants d'Anja, soit environ 2 500 personnes, peuvent s'ils le souhaitent y adhĂ©rer. La gestion de la forĂŞt lui a Ă©tĂ© cĂ©dĂ©e par le gouvernement malgache en 2001, en vertu des lois de transfert de la gestion des ressources naturelles, de 1996. En 2009, la surface de terres sous le contrĂ´le de l'association Anja Miray est passĂ©e de 60 ha (concĂ©dĂ©s en 2001) Ă  72 ha.

Le prix « Ă‰quateur », qui rĂ©compense les efforts des communautĂ©s pour rĂ©duire la pauvretĂ© par la conservation et l'utilisation durable de la biodiversitĂ©, a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ© Ă  l'association Anja Miray en 2012[2].

Cependant une étude pointe les inégalités de genre qui persistent dans la réserve, en notant, en particulier, que seul 15,4 % des femmes sont autonomes socialement, politiquement et économiquement[3].

Actions et projets au profit de la communauté

Les profits de la réserve communautaire d'Anja ont permis de financer la construction de deux écoles et un programme de soutien à l'agriculture avec la distribution de semences et d'intrants.

Tourisme et situation économique de la réserve

En 2011, la rĂ©serve d'Anja a accueilli 12 000 visiteurs, chacun paye un droit d'entrĂ©e de 20 000 ariaris (environ €), en plus du tarif de groupe de 18 â‚¬. En 2019, le tourisme a gĂ©nĂ©rĂ© environ 27 000 â‚¬ de chiffre d'affaires. Le revenu Ă©tait alors suffisant pour employer 85 guides et autres agents.

Patrimoine naturel

Flore

Au pied des massifs rocheux s'étend une petite forêt sèche, sa flore rassemble des éléments des forêts épineuses du sud, des forêts sèches de l'ouest et de la végétation des hauts-plateaux. L'une des espèces les plus abondantes de la forêt sèche d'Anja est Melia azedarach dont les feuilles et les fruits poussant toute l'année sont la principale source de nourriture des Lemur catta[4].

Faune

Onze espèces d'oiseaux sont officiellement protégés dans la réserve. Parmi l'herpétofaune, on peut observer des lézards, comme Chalarodon madagascariensis, Phelsuma barbouri, Zonosaurus madagascariensis, des serpents, par exemple l'impressionnant Boidae Sanzinia madagascariensis, ou encore des caméléons, notamment le Furcifer oustaleti.

La rĂ©serve abrite la population la plus dense de Lemur catta (aussi connus sous le nom de Maki catta) de toute l'Ă®le. Elle a augmentĂ© de façon fulgurante, d'une vingtaine en 2000, elle est passĂ©e Ă  225 individus en 2013, probablement grâce Ă  la disponibilitĂ© en nourriture et en eau toute l'annĂ©e.

L'un des mammifères les plus rares de Madagascar, le Tenrec Hemicentetes semispinosus, peut y être observé.

Patrimoine culturel

Les rochers des « Trois sœurs » sont considérés comme sacrés, ils abritent les tombeaux des ancêtres des familles habitant les communautés alentour. Ce site funéraire est toujours utilisé. Il est possible de voir deux de ces tombes dans l'un des circuits touristiques.

La prĂ©sence humaine est attestĂ©e Ă  Anja avant 1815, au temps du royaume Betsileo. Jusqu'Ă  200 personnes pouvaient se rĂ©fugier sur ce site. Le royaume d'Anja est conquis par les MĂ©rinas vers 1817. Puis lors de la colonisation française, les villageois sont amenĂ©s Ă  se sĂ©dentariser sur place, et accessoirement Ă  payer des impĂ´ts.

Notes et références

Références

  1. Rowan Moore Gerety (trad. Delphine Tomlins), « Qu’est-ce qui fait le succès de l’écotourisme communautaire ? À Madagascar, c’est l’emplacement, l’emplacement, l’emplacement ! », sur fr.mongabay.com,
  2. Joseph Corcoran (rédac-chef) et al., Association Aja Miray, Madagascar : Étude de cas de l'initiative Équateur, New-York, États-Unis, PNUD, 13 p. (lire en ligne)
  3. (en) Jean Jacques Fanina, « The Role of Women in Managing The Community Based-Ecotourism (Case Study: Anja Community Reserve, Madagascar) »,
  4. (en) Lisa Gould et Denise Gabriel, « Anja Community Reserve and the Association Anja Miray (AMI) », dans C. Schwitzer, R.A. Mittermeier, N. Davies, S. Johnson, J. Ratsimbazafy , J. Razafindramanana, E.E. Louis Jr, S. Rajaobelina, Lemurs of Madagascar : A Strategy for Their Conservation 2013–2016, Bristol, UK, UICN, , 197 p. (ISBN 978-1-934151-62-4, lire en ligne)

Voir aussi

Autres projets

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