République de Crimée (1992-1994)
La république de Crimée est une ancienne subdivision de l'Ukraine ayant existé de 1992 à 1994. Elle succède à la république socialiste soviétique autonome de Crimée qui ne résiste pas à l'effondrement de l'URSS et est suivie de la république autonome de Crimée. La vie politique mouvementée de la république de Crimée est marquée par des volontés autonomistes et pro-russes. Certaines autorités criméennes héritières de la république socialiste soviétique autonome mettent ainsi en œuvre une série d'actions politiques en bloquant les contre-pouvoirs tels la Cour suprême de Crimée (constitution, référendum, création du poste de président de la république de Crimée) qui sont annulées le au cours d'une reprise en main politique par les autorités de Kiev (par l'intervention d'unités spéciales ukrainiennes envoyées en Crimée[1]) et à la suite de quoi est créée la république autonome de Crimée.
(crh) Къырым Джумхуриети
(crh) Qırım Cumhuriyeti
(ru) Респу́блика Крым
(uk) Республіка Крим
1992–1994
Statut | République autonome |
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Capitale | Simferopol |
Langue(s) | Russe, ukrainien, tatar de Crimée |
Religion | Orthodoxie, sunnisme |
Fuseau horaire | UTC+02:00 |
Superficie | 26 945 km2 |
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26 février 1992 | Dissolution de la RSSA de Crimée et création de la république de Crimée |
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5 mai 1992 | Proclamation de l'autonomie et adoption d'une nouvelle constitution |
6 mai 1992 | Amendement de la constitution pour affirmer l'appartenance ukrainienne de la république de Crimée |
19 mai 1992 | Annulation de la proclamation de l'autonomie |
14 octobre 1993 | Création du poste de président de la république de Crimée |
27 mars 1994 | Référendum |
17 mars 1995 | Destitution du président de la république de Crimée et abrogation de la constitution |
1995 | Dissolution de la république de Crimée et création de la république autonome de Crimée |
14 octobre 1993 - 17 mars 1995 | Iouri Mechkov |
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Entités précédentes :
Entités suivantes :
Géographie
Le territoire de la république de Crimée est le même que celui de la république socialiste soviétique autonome de Crimée soit 26 945 km2 correspondant à la totalité de la péninsule de Crimée y compris la ville de Sébastopol, siège de la flotte russe en mer Noire et dont le statut est soumis à d'importantes discussions entre Moscou et Kiev.
Histoire
Au moment du rétablissement de son statut de République socialiste autonome en février 1991, l'ex-oblast de Crimée était demeuré rattaché administrativement à la République socialiste soviétique d'Ukraine, conformément à la situation en vigueur depuis son transfert administratif en 1954. Avec la soudaine dislocation de l'URSS, cet enjeu soviétique interne acquiert une dimension internationale bien plus importante. L'ex- république socialiste soviétique autonome de Crimée demeure de jure ukrainienne au sein de la nouvelle république parlementaire indépendante du 24 aout 1991, en dépit de la forte proportion russophone de sa population, de la présence d'un important effectif militaire russe, notamment dans la ville de Sébastopol, ainsi que de la volonté de Moscou de voir revenir la péninsule dans la Russie au terme de "seulement" quarante ans d'administration ukrainienne.
Six mois après l'indépendance ukrainienne, la RSSA de Crimée est dissoute le par ses propres dirigeants et laisse la place à la République de Crimée. Le 5 mai, l'autonomie de la république est proclamée[2] - [3] et une nouvelle constitution est adoptée[4], amendée le lendemain afin de confirmer l'appartenance ukrainienne de cette nouvelle entité politique[4]. Cette velléité autonomiste est annulée le 19 mai par ses dirigeants à la demande appuyée du gouvernement ukrainien mais ce retour en arrière est condamné par les communistes de la péninsule qui en appellent à Kiev pour renforcer l'autonomie de la République[5].
Le , plus d'un an après les événements politiques consécutifs à sa création, les autorités de la république de Crimée créent le poste de président de la république de Crimée qui ne connaitra qu'un seul représentant, Iouri Mechkov. Cet événement sera la première étape d'une série de mesures autonomistes dans un sens pro-russe, amendements, référendum, qui se termine le par une reprise en main politique de la part de Kiev (par l'intervention d'unités spéciales ukrainiennes envoyées en Crimée[1]) avec la destitution du président puis l'abrogation de la constitution[6].
La république de Crimée devient la république autonome de Crimée en septembre 1994[7]. Ce nouveau statut ne sera reconnu par la Russie qu'en 1997.
Références
- Dominique et Michel FREMY, Quid98, Paris, Robert LAFFONT, , 2012 p. (ISBN 2-221-08549-3), p.1201 (encadré rose), "1995-17-3 intervention d'unités spéciales uk."
- (en) Kataryna Wolczuk, « Catching up with 'Europe'? Constitutional Debates on the Territorial-Administrative Model in Independent Ukraine », Regional & Federal Studies, vol. 12, , p. 65-88 (DOI 10.1080/714004750, présentation en ligne)
- (en) Doris Wydra, The Crimea Conundrum : The Tug of War Between Russia and Ukraine on the Questions of Autonomy and Self-Determination, vol. 10, coll. « International Journal on Minority and Group Rights », , 2e éd. (ISSN 1385-4879, e-ISSN 1571-8115, DOI 10.1163/157181104322784826, présentation en ligne), p. 111-130
- (en) Pål Kolstø et Andrei Edemsky, Russian in the former Soviet Republics, Londres, C. Husrt & Co., , 340 p. (ISBN 1-85065-206-6, présentation en ligne, lire en ligne), p. 194
- (en) Orest Subtelny, Ukraine : A history, Université de Toronto, , 736 p. (présentation en ligne), p. 78
- (uk) « Про скасування Конституції і деяких законів Автономної Республіки Крим », Rada (consulté le )
- Law of the Ukraine N 254/96-ВР