RĂ©gulation sociale chez les animaux
La rĂ©gulation sociale chez les animaux se caractĂ©rise par l'ensemble des stratĂ©gies adoptĂ©es par ces derniers afin d'augmenter leurs chances de survie en se regroupant[1]. Il existe huit diffĂ©rentes thĂ©ories illustrant ce processus, mais deux d'entre elles semblent ĂȘtre particuliĂšrement soutenues par des preuves empiriques robustes : la thĂ©orie de la thermorĂ©gulation[2] et la thĂ©orie du risque de prĂ©dation[3].
La régulation sociale chez les animaux
La régulation sociale regroupe l'ensemble des processus organisant le monde social chez les animaux. La sociabilité est un domaine important dans la vie des animaux et représente un avantage important pour la survie. Ces avantages profitent à la fois aux animaux sociaux et aux animaux solitaires.
Par ailleurs, ces tendances prosociales pourraient ĂȘtre dues Ă une Ă©volution phylogĂ©nĂ©tique particuliĂšre (i.e. Ă un moment donnĂ© de l'histoire Ă©volutive, avoir des comportements sociaux aurait reprĂ©sentĂ© un avantage Ă la survie)[4]. Par exemple, une stratĂ©gie comportementale importante des petits mammifĂšres en hiver est l'agrĂ©gation hivernale[5]: les individus partagent un petit espace pendant des jours ou des mois pour se rĂ©chauffer.
Dans certaines situations, des espĂšces normalement peu sociales semblent recourir Ă des comportements sociaux afin de favoriser leur survie. Par exemple, la plupart des espĂšces d'araignĂ©es sont normalement solitaires, mais pour certaines d'entre elles des comportements sociaux sont apparus dans leur histoire phylogĂ©nĂ©tique. Plusieurs espĂšces de Theridiidae ont recours Ă des comportements sociaux et pratiquent le âcleptoparasitismeâ, câest-Ă -dire qu'elles occupent la toile dâun autre individu pour voler ses proies ou sa soie[6].
Si des animaux normalement solitaires ont adoptĂ© des comportements sociaux, cela supporte l'idĂ©e qu'ĂȘtre social peut avoir de rĂ©els avantages adaptatifs.
Ătude de la rĂ©gulation sociale chez les animaux
Théories existantes pour expliquer la régulation sociale chez les animaux
La littérature scientifique recense huit principales théories permettant d'expliquer la régulation sociale chez les animaux[7]. Ces théories permettent d'appréhender les concepts sous-jacents de la régulation sociale chez les animaux.
La théorie de défense-ressource stipule que les animaux vivant ensemble défendent plus efficacement leurs ressources par rapport à ceux vivants seuls. Le capital de ressources par individu est ainsi plus important.
La théorie de la réduction du risque concerne les animaux qui se regroupent afin de diminuer le risque associé aux prédateurs. Cette théorie est l'une des plus robustes.
La théorie de la répartition de la nourriture en zone aride stipule que les individus seraient motivés à se regrouper pour trouver de la nourriture lorsque celle-ci se fait rare[8].
La théorie du stress hydrique (c'est-à -dire lorsque la demande d'eau dépasse la quantité disponible) réfÚre aux comportements de collaboration qu'adoptent les animaux quand il est nécessaire de trouver de l'eau[9].
La théorie des contraintes écologiques concerne des conditions écologiques particuliÚres (e.g., un été particuliÚrement aride) qui peuvent pousser les animaux à coopérer[10].
La thermorégulation sociale explique que les espÚces endothermiques (i.e. les animaux produisant leurs propres chaleurs) se regroupent afin de réguler la température de leurs corps[11]. C'est également l'une des théories les plus robustes.
Enfin, certaines espÚces se réunissent afin d'assurer un investissement parental optimal pour leur progéniture, et maximisent ainsi les chances de survie de ces derniers. Cela peut également pousser les individus à partager un terrier (ou autres habitats).
Parmi ces huit explications proposĂ©es par les scientifiques, deux d'entre elles semblent ĂȘtre particuliĂšrement supportĂ©es empiriquement : la thermorĂ©gulation sociale et la thĂ©orie du risque de prĂ©dation. En effet, ces deux thĂ©ories font le plus consensus dans la littĂ©rature actuelle et semblent expliquer en grande partie l'apparition des comportements de regroupement chez les animaux.
Un mĂȘme mĂ©canisme sous-jacent : le principe de l'Ă©conomie de l'action
L'ensemble des différentes théories et différentes études sur la régulation sociale convergent et se basent sur un principe commun : le principe de l'économie de l'action.
Le principe est le suivant : plus les bĂ©nĂ©fices d'une action donnĂ©e sont supĂ©rieurs aux coĂ»ts de cette mĂȘme action, plus l'action est avantageuse. Dans le cadre de la rĂ©gulation sociale chez les animaux, cela signifie que les bĂ©nĂ©fices engendrĂ©s par des comportements sociaux doivent surpasser les coĂ»ts Ă©nergĂ©tiques de ces comportements. Autrement dit, "les animaux semblent se reposer sur des rĂšgles simples (innĂ©es, heuristiques) afin dâoptimiser le ratio effort/rĂ©sultats"[12].
Ce principe de l'économie de l'action se traduit par exemple au travers du choix des proies; en effet, afin de réduire au maximum leurs efforts, certains animaux vont optimiser la taille de la proie chassée, le temps de recherche consacré à cette proie, etc.
Théorie de la thermorégulation
Principes de base
La thermorĂ©gulation sociale est le processus par lequel certaines espĂšces Ă utiliser leur sociabilitĂ© et des comportements de regroupement afin de rĂ©guler la tempĂ©rature de leurs corps[2]. La thermorĂ©gulation est ainsi basĂ©e sur des lois physiques rĂ©gulant l'Ă©change de chaleur et sur les relations gĂ©omĂ©triques entre les surfaces et les volumes. Cet Ă©change de chaleur est basĂ© sur quatre mĂ©canismes principaux : la radiation, la conduction, la convection et lâĂ©vaporation[13].
De plus, les animaux exothermes ne sont pas nécessairement poïkilothermes (animal dont la température interne varie) car ils sont capables de réguler leur propre température corporelle en changeant de forme, de posture ou de position. Ainsi, certains animaux hibernent en réduisant leur rythme métabolique et plusieurs autres de leurs fonctions métaboliques, tandis que d'autres peuvent tomber dans un engourdissement quotidien.
Preuves empiriques
La théorie de la thermorégulation est un concept pouvant s'observer chez différentes espÚces.
Chez les marmottes alpines (Marmota marmota), on observe des comportements d'hibernation conjointe traduisant le mĂ©canisme de la thermorĂ©gulation. Ces comportements thermorĂ©gulateurs pourraient ĂȘtre responsables des pertes de poids diffĂ©rentielles pendant l'hiver dans leur habitat naturel[14].
Concernant les petits mammifĂšres, ces derniers adoptent une stratĂ©gie dite d'agrĂ©gation hivernale. L'agrĂ©gation hivernale consiste Ă partager un petit espace pendant des jours ou des mois. En effet, se blottir est notamment efficace pour rĂ©duire la production mĂ©tabolique, augmentant ainsi les Ă©conomies d'Ă©nergie et donc de survie. La mise en place de cette stratĂ©gie est facilitĂ©e par plusieurs facteurs, les principaux Ă©tant l'arrĂȘt de la reproduction, la rĂ©duction de l'agressivitĂ©, l'agglutination des ressources alimentaires ou encore les basses tempĂ©ratures ambiantes[15].
Chez l'Ă©cureil d'Abert (Sciurus Aberti), un animal assez solitaire, on observe une tendance Ă faire des nids collectifs durant les pĂ©riodes froides permettant donc aux individus de se blottir entre eux. La frĂ©quence de ce comportement augmente quand la tempĂ©rature diminue, sauf pendant la pĂ©riode de reproduction oĂč les femelles abandonnent les nids collectifs. C'est tout Ă fait ce que prĂ©dit la thĂ©orie de la thermorĂ©gulation sociale, c'est-Ă -dire une augmentation de la frĂ©quence de nids collectifs chez les mammifĂšres endothermes avec une diminution de la tempĂ©rature ambiante[16].
Les campagnols des champs (Microtus), quant Ă eux, adoptent des stratĂ©gies de social nesting, c'est-Ă -dire de nidification sociale. Le principe est assez simple: les campagnols vont choisir de nidifier ensemble. Ces comportements apparaissent en rĂ©ponse Ă un environnement plus froid, oĂč pourrait aussi ĂȘtre une stratĂ©gie de reproduction pendant une pĂ©riode oĂč la densitĂ© de population est assez haute[17].
Théorie de la réduction des risques liés à la prédation
Principes de base
Le concept de la thĂ©orie de rĂ©duction du risque de prĂ©dation (predatory risk en anglais) fait rĂ©fĂ©rence aux comportements sociaux qu'adoptent certains animaux afin de rĂ©duire le risque de prĂ©dation ; autrement dit, ces animaux vont choisir de vivre ensemble afin d'ĂȘtre moins exposĂ©s au risque que reprĂ©sentent les prĂ©dateurs[18]. On dĂ©nombre cinq principaux diffĂ©rents mĂ©canismes qui illustrent la thĂ©orie de la rĂ©duction du risque : (a) le « many eyes effect », c'est-Ă -dire l'avantage d'avoir plus d'individus Ă©tant attentifs aux possibles prĂ©dateurs (« l'effet vigilance »), (b) des stratĂ©gies de placement au sein d'un mĂȘme groupe rendant certains individus moins vulnĂ©rables, et ce au dĂ©triment d'autres d'individus plus exposĂ©s aux attaques (« l'effet du troupeau Ă©goĂŻste »), (c) des individus repoussant plus efficacement les prĂ©dateurs en groupe que seuls (« l'effet dĂ©fense collective », par exemple le houspillage et la dĂ©fense des lions pour rĂ©sister au cleptoparasitisme des hyĂšnes, (d) la dilution du risque par personne (« l'effet dilution », par exemple les papillons monarques formant d'immenses dortoirs), et (e) les mouvements de fuite dĂ©sorganisĂ©s qui peuvent rĂ©duire le rapport attaque/capture par le prĂ©dateur (« l'effet confusion »). Les prĂ©dictions concernant la thĂ©orie de risque de prĂ©dation varieront ainsi en fonction du mĂ©canisme Ă©tudiĂ©.
Par exemple, dans le cas du « many eyes effect », on prédit que les animaux détecteront plus vite les prédateurs dans de larges groupes (par rapport à de plus petits groupes). La plupart des études existant dans la littérature concernent les animaux sauvages comme les rongeurs ou les élans, des populations facilement observables et dont les résultats seraient plus facilement généralisables aux autres mammifÚres.
Preuves empiriques
Plusieurs études sur plusieurs espÚces animales permettent de supporter robustement l'hypothÚse du risque de prédation.
Ainsi, les dÚgues du Chili[18] (Octodon degus) se regroupent davantage lorsqu'ils utilisent des micro-habitats exposés et plus risqués. Les auteurs de l'étude avancent que ces groupes avec plus d'individus sont capables de détecter plus facilement les prédateurs à une plus grande distance par rapport à de plus petits groupes; ici, le mécanisme sous-jacent est donc la vigilance collective, autrement dit le « many eyes effect ».
Chez les Guppys (petit poisson d'eau douce, Poecilia reticulata), les auteurs sĂ©lectionnent deux types de populations en fonction de leurs habitats â ceux issus de milieu Ă haut risque de prĂ©dation, et ceux issus de milieu de bas risque â et constatent que les individus issus de milieu Ă haut risque ont tendance Ă se regrouper avec plus d'individus et ont des « liens plus forts »(i.e., ils avaient moins tendance Ă se sĂ©parer, et les membres du groupe Ă©taient plus proches les uns des autres)[19]. Du cĂŽtĂ© des vairons (Phoxinus phoxinus) , il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que ces derniers tendent Ă utiliser des informations sociales (informations moins coĂ»teuses mais moins fiables comparativement aux informations privĂ©es â plus coĂ»teuses mais plus fiables)[20].
Chez d'autres espĂšces comme le buffle d'Afrique (Syncerus caffer), le risque de prĂ©dation induit une sĂ©grĂ©gation sexuelle ; les buffles mĂąles prĂ©fĂšrent choisir des endroits pour se nourrir plus exposĂ©s aux prĂ©dateurs, mais avec une nourriture de meilleure qualitĂ©, augmentant ainsi leur chance de trouver une partenaire pour s'accoupler[3]. Dans ce mĂȘme registre, des Ă©tudes ont dĂ©montrĂ© que certaines espĂšces tirent profit de se nourrir en groupe, puisqu'ils consacrent plus de temps Ă la recherche de nourriture tout en diminuant leurs efforts de dĂ©tection de prĂ©dateurs par exemple[21]. Cet effet de taille de groupe renvoie au mĂ©canisme « multiple eyes effect »; nous noterons cependant que la thĂ©orie d'une dĂ©tection collective ou d'une surveillance collective n'ont pas reçu d'appuis expĂ©rimentaux solides. Toutefois, les recherches ont dĂ©montrĂ© un degrĂ© de dĂ©tection collective saillant, possiblement expliquĂ© par des rĂšgles empiriques anti-prĂ©datrices â ne permettant pas de rejeter l'hypothĂšse du "multiple eyes effect"[22].
Il a Ă©tĂ© par ailleurs constatĂ© que chez les cercopithĂ©cidĂ©s (famille de primates incluant par exemple les macaques, Cercopithecidae), la composition des groupes en matiĂšre de mĂąles et de femelles varie en fonction du risque de prĂ©dation. Ainsi, chez les groupes fortement exposĂ©s, on observe un nombre disproportionnĂ© de mĂąles par rapport aux femelles. Les stratĂ©gies des mĂąles pour avoir plus de chances d'accĂšs aux femelles dĂ©pendent donc du schĂ©ma du groupe des femelles, mais aussi de la nĂ©cessitĂ© pour les mĂąles et les femelles d'ĂȘtre dans de grands groupes sous la pression du risque de prĂ©dation[23].
L'ensemble de ces résultats permet ainsi d'obtenir une compréhension plus large concernant le risque de prédation, s'illustrant à travers différents mécanismes et différentes espÚces animales.
Controverses
Les articles cités présentent certaines limites théoriques et méthodologiques qui nécessitent d'aller plus loin dans l'étude du comportement social chez les animaux.
Controverses théoriques
PremiÚrement, il y a peu de méta-analyse dans la littérature sur la régulation sociale des animaux, on ne trouve pas d'approche comparative des différentes hypothÚses qui souvent ne sont pas exclusives. La mise en commun des études est nécessaire à une compréhension globale et pertinente du sujet. Les articles se positionnent dans un cadre conceptuel restreint ce qui limite la portée des interprétations théoriques. De plus, certaines études ayant une significativité et une puissance statistique insuffisante, cela accentue ce besoin de rassembler les productions scientifiques.
DeuxiÚmement, malgré de nombreuses réplications conceptuelles du bénéfice énergétique de la thermorégulation sociale sur de nombreuses espÚces différentes, il n'y a pas de reproduction des études pour certains effets observés. Par exemple l'influence du degré de risque de prédation sur la formation de groupe chez les poissons (Kelley et al., 2011) n'a pas été reproduit. Cela pose des problÚmes de validité des résultats empiriques car les effets mesurés ne sont pas trÚs fiables, ni représentatifs de la population, ne permettant pas l'interprétation et la généralisation.
TroisiÚmement, il existe un problÚme théorique et empirique de décalage entre le contexte adaptatif d'apparition de comportements sociaux et le contexte évolutif contemporain
Comprendre les mĂ©canismes biologiques qui ont amenĂ© les animaux Ă vivre ensemble implique la comprĂ©hension du contexte adaptatif (contraintes Ă©cologiques et Ă©volutives) ainsi que du contexte phylogĂ©nĂ©tique permettant lâĂ©mergence de nouveaux phĂ©notypes. Ce caractĂšre plĂ©siomorphe (trait biologique primitif et ancestral) de lâobjet dâĂ©tude nĂ©cessite des donnĂ©es empiriques de lâĂ©poque dâapparition de ces comportements il y a des centaines de milliers d'annĂ©es ce qui s'avĂšre trĂšs difficile. Lâacquisition de donnĂ©es empiriques contemporaines uniquement pose problĂšme pour une approche infĂ©rentielle permettant de comprendre le dĂ©veloppement phylogĂ©nĂ©tique depuis l'apparition de ces traits biologiques dans l'histoire Ă©volutive jusqu'Ă aujourd'hui.
De plus, le manque de donnĂ©es empiriques sur l'histoire Ă©volutive est trĂšs problĂ©matique pour pouvoir appliquer la mĂ©thode d'analyse frĂ©quentiste. De plus, diffĂ©rentes hypothĂšses thĂ©oriques utilisent les mĂȘmes donnĂ©es empiriques.
Controverses méthodologiques
D'un point de vue méthodologique, plusieurs problÚmes sont à recenser (liste non exhaustive) :
- Certains articles omettent de nombreux détails méthodologiques : Canals, 1998 (exploitation post hoc de données non informé); Edelman, 2006 (méthodologie : matériel de mesure et acquisition de données physiologiques non informées); Kelley et al., 2011 (matériel de mesure non informé). Cela pose problÚme pour la reproductibilité des études: impossibilité de reproduire le protocole expérimental et de confirmer les effets observés.
- Puissance statistique insuffisante (Madison, 1983; Arnold, 1988) : la taille des Ă©chantillons et le nombre de mesures dans ces Ă©tudes sont trop faibles. Les effets observĂ©s dans les Ă©chantillons peuvent ĂȘtre diffĂ©rents dâun effet rĂ©ellement prĂ©sent dans la population. Il est nĂ©cessaire dâavoir un nombre de donnĂ©es suffisamment grand pour pouvoir conclure Ă un effet significatif et reprĂ©sentatif.
- Significativité faible des résultats : certaines données empiriques présentent des p-valeurs entre 0.1 et 0.5 ce qui correspond à une significativité faible qui diminue la pertinence des interprétations (Arnold, 1988; Lima, 1995).
- Certains articles (Ebensperger, 2001; Agnarsson; 2002) ont une approche qualitative : ce n'est pas une preuve suffisante pour supporter la théorie. Il est nécessaire d'avoir des données empiriques permettant de quantifier les phénomÚnes expliqués et ainsi concrétisé objectivement leur compréhension conceptuelle
- Mesure de vigilance des oiseaux non standardisée (Lima, 1995), l'utilisation du variable ratio de picotement comme indice du niveau de vigilance n'étant pas établi de maniÚre consensuelle dans la littérature.
Autres perspectives : théories existantes pour expliquer la régulation sociale chez les animaux
Le concept de sociabilitĂ© chez les animaux rĂ©fĂšre principalement Ă leurs interactions sociales et les raisons pour lesquelles ils se regroupent ; Ainsi, les deux hypothĂšses les plus solides empiriquement sont celles de la thermorĂ©gulation et du risque de prĂ©dation. Toutefois, dâautres raisons peuvent expliquer lâadoption de comportements sociaux chez les animaux. Parmi elles, il existe :
- AccĂšs aux sources de nourriture: cette activitĂ© porte sur le fait dâapprendre des informations sur les sites dâalimentation, notamment au travers des comportements en suivant un autre individu jusquâau lieu oĂč il se nourrit.
- Coopération sociale: cette activité inclut les crises d'alarme qui signalent la présence d'un prédateur, la défense collective contre les prédateurs, la défense collective d'un territoire, le partage de nourriture, la tolérance mutuelle sur les sites de nourrissage et en enfin la formation d'alliances[24]
- LâefficacitĂ© de la chasse : la taille du groupe augmente lâefficacitĂ© de la chasse, plus la taille du groupe est grande plus la coopĂ©ration entre eux serait efficace (par exemple les lycaon chasse en meute trĂšs bien organisĂ©e).
- Partage des tĂąches: chez les espĂšces Ă polymorphisme discontinu comme les fourmis, les ouvriĂšres sont les plus grosses, souvent appelĂ©es « soldats », et peuvent servir Ă la dĂ©fense de la colonie. Elles peuvent tantĂŽt utiliser leurs mandibules, tantĂŽt bloquer les entrĂ©es du nid grĂące Ă leur tĂȘte large et tronquĂ©e[25].
- Parade nuptiale : pendant la pĂ©riode de reproduction, plusieurs insectes Ă©laborent des chants d'appel pour signaler leur prĂ©sence au sexe opposĂ©. Ces insectes sont par exemple les orthoptĂšres (criquets, sauterelles et grillons), certaines espĂšces de mouches, drosophiles, moustiques[26], ou les hĂ©miptĂšres, comme les cigales. Cela concerne aussi certains colĂ©optĂšres, comme les tenebrionidae[27], les araignĂ©es sauteuses[28], et bien dâautres. On retrouve aussi ce comportement chez les oiseaux, les mammifĂšres, les amphibiens, les poissons, etc.
- Survie à long terme: cet aspect porte sur le fait que les animaux vivant en groupe tendent à avoir une durée de vie plus longue comparativement à ceux vivant isolés[29].
Notes et références
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