RĂ©giment de la Guadeloupe
Le régiment de la Guadeloupe est un régiment d'infanterie des colonies du royaume de France, créé en 1772, devenu sous la Révolution le 109e régiment d'infanterie de ligne.
RĂ©giment de la Guadeloupe | |
Création | 1772 |
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Dissolution | 29 juin 1792 |
Pays | France |
Fait partie de | 109e régiment d'infanterie |
Guerres | Guerre d'indépendance des États-Unis Révolution française |
Batailles | Siège de Savannah |
Création et différentes dénominations
- : création du régiment de la Guadeloupe
- 29 juin 1792 : renommé 109e régiment d’infanterie de ligne
Mestres de camp et colonels
- : comte Pierre Joseph Neyon de Villiers[1]
- : Louis Le Gardeur de Repentigny[2]
- : Thomas de Fritz-Maurice[3]
- : N. Chabert de La RĂ©rie
Historique des garnisons, combats et batailles du régiment
Origines
Les troupes coloniales sont créés par ordonnance royale du [4].
Les troupes coloniales sont créés par ordonnance royale du qui indiquait : Sa Majesté, ayant jugé à propos de donner aux troupes qu'elle a affectées au service de ses colonies de l'Amérique la même forme que celle des régiments qui servent en France, a ordonné et ordonne ce qui suit :
- Article 1 : Il sera créé quatre régiments qui prendront la dénomination de régiment du Cap, régiment du Port-au-Prince, régiment de la Martinique et régiment de la Guadeloupe etc...
- Article 8 : Lesdits régiments n'auront entre eux d'autre rang que l'ancienneté des colonels, et où ils se trouveraient dans le cas de marcher ensemble en corps, ou par détachement, le commandement appartiendra au grade supérieur, et, à grade égal, à l'ancienneté de commission.
- Article 20 : L'uniforme desdits régiments sera composé d'un habit de drap léger petit Lodève bleu, doublé de toile lessivée au quart blanc, le parement en botte garni en dessous de quatre petits boutons, six gros boutons sur le devant, trois à chaque poche qui sera coupée en travers, un autre sur chaque côté, avec un petit à l'épaulette qui sera de laine couleur du parement.
La Veste de coutil bis-blanc, sans poches ni pattes marquées, garnie de dix boutons sur le devant, culotte de coutil bis-blanc.
Boutons de métal blancs, timbrés d'une ancre, chapeau bordé d'argent.
A l'égard des parements et collets, ils seront distingués ainsi qu'il suit, savoir :- Régiment du Cap : parement et collet de drap vert de Saxe ;
- Régiment du Port-au-Prince : parement et collet de drap rouge; «
- RĂ©giment de la Martinique : parement et collet de drap ventre de biche
- RĂ©giment de la Guadeloupe : parement et collet de calmande cramoisie.
- Article 22 : L'habillement des tambours-majors et tambours sera à la petite livrée du roi.
- Article 23 : Les officiers porteront l'uniforme de leur régiment en drap léger, veste et culotte de basin blanc, avec des parements et collets de soie. Ils auront un chapeau bordé d'un galon uni en argent, sans plumet.
- Article 28 : Pour parvenir à la composition des dits régiments, l'intention de sa Majesté est d'y employer les troupes qui forment les différents corps actuellement existants dans les colonies, savoir :
- la légion de Saint-Domingue, créée par ordonnance du ,
- les deux compagnies d'ouvriers, créées par ordonnance du ,
- les trois compagnies de dragons, créées par ordonnance du .
Création
Le , le « régiment de La Guadeloupe » est formé avec les détachements des régiments de Vexin, de Bouillon, de Périgord, de Médoc, de Limousin et Royal-Vaisseaux, qui avaient en 1772 chacun un bataillon aux Antilles.
Guerre d'indépendance des États-Unis
Dans le cadre de la guerre d'indépendance des États-Unis, le régiment prend part en 1779 aux expéditions du comte d'Estaing et se distingue, le , à l'attaque des retranchements de Savannah.
Révolution française
A la Révolution, le « régiment de La Guadeloupe » est le premier à se mettre en insurrection. Dès le , 5 compagnies qui étaient à Tobago se 5 révoltent, chassent leurs officiers, et, après avoir mis la colonie dans le plus grand désordre, s'embarquent sur des navires marchands qui les conduisirent au Havre.
Pendant ce temps, le 1er bataillon adressait de la Guadeloupe la lettre suivante à l'Assemblée nationale :
- « Les bas officiers, grenadiers, chasseurs et fusiliers du « régiment de La Guadeloupe », pénétrés de la plus vive douleur de la manière honteuse avec laquelle le détachement de Tobago s'est comporté, en maltraitant nos chefs qui étaient les leurs, et en enlevant notre drapeau, qui nous est à tous déposé par le serment que nous avons fait de ne jamais l'abandonner, et il faut que des malheureux qui ont foulé aux pieds tout sentiment d'honneur nous l'enlèvent, et de plus cherchent à déshonorer notre régiment, qui, depuis dix-huit ans qu'il est formé, s'est toujours comporté, tant en campagne qu'en garnison, avec une conduite irréprochable. Tous, d'un commun accord, nous vous supplions de vouloir bien faire punir tous ces scélérats indignes de voir le jour. Nous vous supplions encore d'avoir égard à ce que notre drapeau est souillé par des mains aussi infâmes et de vouloir bien demander au roi qu'il nous en soit envoyé un autre. »
Cette lettre était lue à l'Assemblée nationale le .
Le , cette fraction vertueuse du régiment était en pleine insurrection, et le lendemain la presque totalité s'embarquait pour aller re joindre au fort-Bourbon les insurgés du régiment de la Martinique. Cent hommes à peine restèrent à la Guadeloupe. C'était Dugommier qui s'était mis à la tête du mouvement.
Le , le régiment arrive à Bordeaux, et il va rejoindre les compagnies de Tobago à l'île de Ré, où l'Assemblée les avait envoyées par punition.
Le décret du 5 mai 1792 réunit les débris des régiments de La Martinique et de La Guadeloupe pour en composer le 109e régiment d'infanterie.
Sources et Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Louis Susane : Histoire de l'ancienne infanterie française, Tome 7
- Historiques des corps de troupe de l'armée française (1569-1900)
- Émile Mignot de Lyden : Nos 144 Régiments de ligne
- Boris Lesueur : Les troupes coloniales aux Antilles sous l'Ancien RĂ©gime
Notes et références
Notes
Références
- Pierre Joseph Neyon de Villiers, capitaine en Louisiane, colonel au régiment de la Guadeloupe, gouverneur de Marie-Galante, mort pendant la traversée de son retour en France en 1780
- Louis Le Gardeur de Repentigny
- Thomas Fitz-Maurice, colonel du régiment de la Guadeloupe, gouverneur de Tabago, de Saint-Eustache, commandant par intérim...
- Susane 1851, p. 390-400.