Accueil🇫🇷Chercher

RĂ©gence du royaume d'Espagne

La rĂ©gence du Royaume est l'une des formes d'exercice des pouvoirs et fonctions qui correspondent au titulaire de la Couronne d'Espagne. Il s'agit d'une formule constitutionnellement rĂ©glĂ©e, mais exceptionnelle, puisqu'elle suppose le dĂ©placement, non pas de la titularitĂ© de la Couronne ni de sa position juridique —qui demeurent uniquement en la personne du roi ou de la reine d'Espagne—, mais de l'exercice de ses attributions. Cet exercice est confiĂ© Ă  une institution temporelle, la rĂ©gence, qui s'inscrit dans le rĂ©gime institutionnel de la Couronne au sein de la monarchie parlementaire espagnole, mais qui assume de jure et de facto les compĂ©tences de son ou sa titulaire pour un temps ou pour des circonstances dĂ©terminĂ©es.

La régence de la reine Marie-Christine d'Autriche a duré plus de 16 ans (1885-1902), étant de fait la plus longue de l'Histoire d’Espagne.

Étant donné que la régence ne prive pas le roi ou la reine de sa condition, celle-ci devra toujours s'exercer par mandat constitutionnel et au nom du monarque.

Cas de régence

L'importance historique disproportionnĂ©e, plus ou moins fortunĂ©e, qu'ont eu en Espagne les nombreuses pĂ©riodes de rĂ©gence, a induit les Cortes constituantes de la Constitution de 1978[1] Ă  rĂ©diger avec un soin et un dĂ©tail particuliers les règles relatives Ă  cette institution particulière.

Ainsi, conformément à l'article 59 de la Constitution, il y a deux situations pour lesquelles est prévu un régime de régence[2]. La régence ne peut s'établir dans aucune autre circonstance, sauf réforme constitutionnelle. Voici les hypothèses où une régence est instituée:

  • En cas de minoritĂ© du titulaire de la Couronne, et jusqu'Ă  sa majoritĂ©, seront appelĂ©s Ă  l'exercer le père ou la mère survivant(e) ou, Ă  dĂ©faut, le parent majeur le plus proche dans la succession Ă  la Couronne, selon l'ordre Ă©tabli Ă  l'article 57 de la Constitution.
  • Si le titulaire de la Couronne devenait incapable pour l'exercice de ses fonctions et de son autoritĂ© (par exemple en cas d'incapacitĂ© physique absolue, ou d'aliĂ©nation du jugement, etc.), et que cette impossibilitĂ© Ă©tait reconnue par les Cortes Generales, sera appelĂ© automatiquement Ă  l'exercice de la RĂ©gence l'hĂ©ritier au trĂ´ne, Ă  savoir le prince ou la princesse des Asturies, s'il ou elle est majeur(e). Dans le cas contraire, il sera pourvu conformĂ©ment aux dispositions sur la minoritĂ© du roi, jusqu'Ă  ce que le prince des Asturies atteigne la majoritĂ©.

Formes

Si l'une des hypothèses antérieures se produit, la régence peut être de type unipersonnelle, où elle est exercée par un parent du roi ou de la reine, celui-ci pouvant être le ou la consort veuf, le prince héritier ou, plus rarement, un infant d'Espagne. N'importe laquelle de ces personnes exercerait la régence seule.

Cependant, il est possible que la régence ne puisse pas être pourvue par les personnes naturellement appelées à l'exercer, selon l'ordre mentionné, au sein de la famille royale. Dans ce cas, la régence sera nommée par les Cortes Generales, et pourra être également unipersonnelle, ou bien collégiale, et, dans ce cas, elle se composera de trois ou cinq personnes.

Le régent

Le ou les régent(s) doivent réunir quelques conditions cumulatives, sans lesquelles ils ne peuvent pas accéder à cette charge:

La rĂ©gence est, en plus d'une fonction constitutionnelle, un titre et une dignitĂ© nobiliaire. Comme telle, le rĂ©gent du royaume aura le prĂ©dicat d'altesse et, de plus, les honneurs correspondant au prince des Asturies, sauf s'il(s) possède(nt) dĂ©jĂ  un prĂ©dicat ou une dignitĂ© supĂ©rieure. Par exemple, si la rĂ©gente est la reine douairière, elle continuera de porter Ă  vie le titre lĂ©gitime de reine et le prĂ©dicat de majestĂ©[4].

Tutelle du roi mineur

Enfin, il faut noter que la reine consort ou le consort de la reine peut en rĂ©alitĂ© exercer, en plus de la rĂ©gence, une autre fonction constitutionnelle qui, mĂŞme si elle s'inscrit plus dans la sphère privĂ©e, a toutefois une signification politique importante, c'est pourquoi elle est inscrite dans la Constitution[5]. Il s'agit de la tutelle du roi mineur. En effet, lorsque le titulaire de la Couronne, roi ou reine d'Espagne, est mineur, il incombe Ă  une personne, espagnole de naissance et majeure, d'exercer une fonction de tutelle sur le monarque. La dĂ©signation de cette tutelle peut provenir de trois sources de lĂ©gitimitĂ© diffĂ©rentes et subsidiaires, dans cet ordre:

  • Tutelle testamentaire, le tuteur Ă©tant dĂ©signĂ© par le monarque dĂ©funt par testament[6] ;
  • Tutelle lĂ©gitime, qui correspond au père ou mère survivant (d'ordinaire le consort survivant, mais pas nĂ©cessairement);
  • Tutelle parlementaire, dĂ©signĂ©e par les Cortes Generales lorsqu'aucune des antĂ©rieures ne peut ĂŞtre pourvue.

Le tuteur du monarque ne peut exercer aucune fonction de représentation politique.

Notes et références

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.