Accueil🇫🇷Chercher

RĂ©forme de la curie romaine sous le pape Paul VI

La réforme de la curie romaine sous le pape Paul VI consiste principalement en la réorganisation générale de la curie selon la constitution apostolique Regimini Ecclesiae universae du , afin de répondre aux nouveaux besoins du Saint-Siège et de l’Église catholique en général.

Le but du pape Paul VI était alors de répondre au désir formulé par la curie lors du concile Vatican II "de se réorganiser et de s’adapter aux besoins de leur temps et de leur culte, spécialement quant à leur nombre, leur nom, leurs compétences, leur manière de procéder et de coordonner le travail entre eux.”[1] Cette demande conduisit à de nombreux changements dans chacun des domaines indiqués par le concile.

Le nombre

Certains départements ont été supprimés, mais le nombre total a augmenté, avant même Regimini Ecclesiae universae, par la création du Conseil pontifical pour les laïcs, les trois secrétariats (celui pour la promotion de l’unité des chrétiens, celui pour le dialogue inter-religieux et celui pour le Dialogue avec les non-croyants, ce dernier ayant été depuis fusionné avec le récent Conseil pontifical de la culture) et le Bureau central des statistiques[2].

De nouveaux corps ont été fondés par la même constitution apostolique. Ils incluent deux bureaux pour diriger et superviser les finances, l’Administration du patrimoine du siège apostolique et la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège.

Le pape Paul avait déjà créé le Conseil pontifical Justice et Paix le , auquel il ajouta le le Conseil pontifical Cor Unum régit par la même direction.

Noms

Le dĂ©partement connu sous le nom de CongrĂ©gation sacrĂ©e suprĂŞme du Saint-Siège devint la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi le , ce qui indique plus clairement son domaine de compĂ©tence. Cette volontĂ© de clartĂ© des dĂ©nominations amena Ă  changer d’autres noms. Avec Regimini Ecclesiae universae, la CongrĂ©gation sacrĂ©e consistoriale devint la CongrĂ©gation pour les Ă©vĂŞques (afin d'indiquer plus clairement son champ de compĂ©tence) Ă  dater du . La CongrĂ©gation de l’Église orientale devint la CongrĂ©gation pour les Églises orientales (reconnaissant par lĂ  l'existence de plusieurs Églises catholiques orientales, et non plus d'une seule), la CongrĂ©gation du concile (cf. le concile de Trente) devint la CongrĂ©gation pour le clergĂ©, la CongrĂ©gation pour les religieux devint la CongrĂ©gation pour les instituts de vie consacrĂ©e et les sociĂ©tĂ©s de vie apostolique (ce qui rend explicite son implication auprès d’institutions autres que strictement religieuses), la CongrĂ©gation pour la propagation de la foi devint la CongrĂ©gation pour l’évangĂ©lisation des peuples, et enfin la CongrĂ©gation pour les sĂ©minaires et les universitĂ©s devint la CongrĂ©gation pour l’éducation catholique (afin de reflĂ©ter l'Ă©largissement de son domaine de compĂ©tences).  

Compétences

Certains nouveaux départements indiqués ci-dessus ont également changé de compétence.

 La CongrĂ©gation sacrĂ©e des cultes a Ă©tĂ© divisĂ©e le en accord avec ses deux domaines de compĂ©tence distincts. Le premier donna naissance Ă  la CongrĂ©gation pour les causes des saints afin de dĂ©cider des cas de bĂ©atification et de canonisation, le second Ă  la CongrĂ©gation pour le culte divin et la discipline des sacrements.  

De plus, les compétences de certains départements avaient déjà été considérablement réduites. Ainsi, la Congrégation cérémoniale et la Daterie apostolique furent abolies par Regimini Ecclesiae universae. Les fonctions de la Chancellerie apostolique, réduites par le Pie X en 1908 à signer les bulles pontificales, furent transférées au Cardinal secrétaire d'État en 1973.

Les compétences de la Rote romaine et du Tribunal suprême de la Signature apostolique ont également été étendues[3].

Procédures

À l’origine, seuls les cardinaux étaient membres des congrégations de la curie. Paul VI décréta que désormais ces membres pourrait également être choisis parmi les prêtres. La durée des postes au sein des départements et congrégations a été réduite à cinq ans renouvelables une fois[4]. Comme avant, les membres d’une congrégation ne peuvent pas intervenir dans la gestion quotidienne de cette congrégation, qui est assurée par le préfet et le personnel permanent. Les congrégations se réunissent pour discuter de problèmes généraux et déterminer leurs lignes directrices environ une fois par an, ce qui permet aux évêques même de diocèses lointains de participer.

Le personnel permanent provient du monde entier et est choisi parmi les personnes ayant des compétences adaptées et une expérience pastorale[5]. Ils ne peuvent cependant pas accéder à de plus hautes fonctions[6].

Chaque congrégation possède des consultants qui sont assignés pour une période renouvelable de cinq ans[7].

Elles doivent également tenir compte des vœux formulés lors des conférences épiscopales[8].

Les langues les plus répandues peuvent y être employées, au même titre que le latin[9].

Paul VI a également décrété que, à la mort d’un pape, les postes de direction des départements deviennent vacants à l’exception des postes de cardinal-vicaire, de camerlingue et de la Pénitencerie apostolique[10]. Les nouveaux papes sont désormais libres de choisir leurs propres directeurs pour chaque département.

Coordination

Des réunions entre les chefs des départements peuvent être organisées par le cardinal secrétaire d’État afin de planifier leurs activités, de s’échanger des informations et des suggestions[11]. D’autres réunions se tiennent également lorsque le besoin s’en fait sentir[12]. Des réunions impliquant les Congrégations pour les évêques, pour le clergé, pour la religion et pour l’éducation catholique se tiennent régulièrement sur des sujets concernant le clergé en général[13].

Références

  1. Decree Christus Dominus, 9
  2. Regimini Ecclesiae universae, sixth introductory paragraph
  3. Regimini Ecclesiae universae, eleventh preliminary paragraph
  4. Regimini Ecclesiae universae, eighth preliminary paragraph
  5. Regimini Ecclesiae universae, 3
  6. Regimini Ecclesiae universae, 4
  7. Regimini Ecclesiae universae, 5
  8. Regimini Ecclesiae universae, 8
  9. Regimini Ecclesiae universae, 10
  10. Regimini Ecclesiae universae, ninth preliminary paragraph
  11. Regimini Ecclesiae universae, 18
  12. Regimini Ecclesiae universae, 13-16
  13. Regimini Ecclesiae universae, 17
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.