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Quatuor Ă  cordes no 1 de Roger-Ducasse

Le Quatuor à cordes en ré mineur est la première partition importante de Jean Roger-Ducasse dans le domaine de la musique de chambre.

Quatuor Ă  cordes
Genre Quatuor Ă  cordes
Nb. de mouvements 4
Musique Jean Roger-Ducasse
Dates de composition de 1900 Ă  1909
Dédicataire Gabriel Fauré
Création
Cercle musical de Paris Drapeau de la France France
Interprètes MM. Touche, Dorson, Vieux et Marneff

Composé dès 1900, dans un projet esquissé en commun avec certains de ses camarades du Conservatoire de Paris — Paul Ladmirault certainement, peut-être Raoul Bardac et Maurice Ravel — pour rendre hommage à leur maître Gabriel Fauré, achevé en 1909, le Quatuor à cordes révèle une parfaite maîtrise de l'écriture pour les instruments à cordes en annonçant les principales caractéristiques du langage de Roger-Ducasse, dont une exigence technique et esthétique qui se retrouve de manière plus affirmée encore dans le Quatuor à cordes en ré majeur, son testament musical.

La première audition du Quatuor a lieu le au cours d'un concert du Cercle musical de Paris. L'œuvre est généralement bien accueillie, notamment par Fauré, son dédicataire, mais aussi par Claude Debussy.

Composition

Roger-Ducasse entreprend la composition d'une pièce pour quatuor Ă  cordes dès 1900, alors qu'il est encore Ă©tudiant au Conservatoire de Paris dans la classe de composition de Gabriel FaurĂ©. C'est pour rendre hommage Ă  leur maĂ®tre que le jeune musicien et trois de ses condisciples — Maurice Ravel, Paul Ladmirault et Raoul Bardac — envisagent de composer chacun un mouvement d'un Quatuor Ă  cordes « sur le nom de FaurĂ© Â»[1].

Le projet n'aboutit pas, projet ambitieux puisque ces compositeurs entendaient « commencer par où les autres finissent — les autres : Franck, Chausson, Fauré, Smetana…[2] », comme le relève Vladimir Jankélévitch — projet entouré d'un certain mystère, ou du moins d'incertitude puisqu'Adélaïde de Place en donne une autre version, où « Ladmirault, Ravel, Louis Aubert et Georges Enesco formèrent le projet de composer ensemble un quatuor à cordes dédié à leur maître commun, Gabriel Fauré, en adoptant comme thème les lettres de son nom, quatuor qui ne vit jamais le jour[3] ».

Le Quatuor Ă  cordes de Ravel, dĂ©diĂ© Ă  Gabriel FaurĂ©, est crĂ©Ă© le [4]. Roger-Ducasse, « Ă©lève chĂ©ri de FaurĂ©[5] », a entrepris la composition de son Quatuor Ă  cordes en rĂ© mineur mais aussi d'un Quatuor en sol mineur avec piano — et « il n'aime guère le travail prĂ©cipitĂ©. Il lui faut trouver ses idĂ©es musicales, les mettre en Ĺ“uvre, les Ă©tudier, les dĂ©velopper, puis les reprendre. Bref, il mettra neuf ans pour achever le premier Quatuor, et douze ans pour l'autre[6]… » Ce Quatuor Ă  cordes, Ă©galement dĂ©diĂ© Ă  l'auteur de La Bonne Chanson et dont le Finale est composĂ© « sur le nom de FaurĂ© Â»[7] comme le mouvement lent du Quatuor Ă  cordes de Ladmirault, est donc achevĂ© en 1909.

L'hommage musical rendu à Fauré ne se fait de manière collective qu'en octobre 1922, lorsque la Revue musicale commande un numéro spécial[8] auquel participent Ravel (avec la Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré[9] - [10]), Enesco[11], Louis Aubert[12], Florent Schmitt[13], Charles Koechlin[14], Ladmirault[15] et Roger-Ducasse[16].

Création

Le Quatuor à cordes est créé le [17]. Claude Debussy, présent dans l'auditoire, serre le jeune compositeur dans ses bras et lui déclare à brûle-pourpoint : « Les deux mouvements rapides sont trop compliqués, mais pour l'Adagio, ça, mon, vieux, c'est du restes-y ![18] »

Présentation

Mouvements

  1. Modéré, mais décidé (noire = 92) en ré mineur à
    — Le double du 1er mouvement (presque) à
    ,
  2. Pas vite et très rythmé (noire = 116 à 126) en fa dièse mineur à
    , avec des superpositions de groupes Ă 
    ,
  3. Très lent (croche = 92) en mi bémol majeur à
    ,
  4. Finale « sur les lettres du nom FAURɠ» : Lent (exposĂ© du thème au violoncelle) — Vite (blanche = 112) en rĂ© mineur Ă 

Analyse

Selon Adolphe Piriou, « de forme libre et de structure épaisse », le Quatuor à cordes no 1 de Roger-Ducasse « est difficile à jouer, mais regorge d'invention subtile et élégante[19] ».

Discographie

Saluant le disque de Dominique Merlet consacré à des pièces pour piano de Roger-Ducasse comme un « sursaut contre la méconnaissance[20] », Guy Sacre encourage « le curieux qu'un hasard fortuné a mené dans ces parages » à s'enquérir de ce Quatuor à cordes et du « radieux » Quatuor avec piano[7].

Bibliographie

Ouvrages généraux

Monographies

Notes discographiques

  • (fr + en) AdĂ©laĂŻde de Place, « Paul Ladmirault, poèmes symphoniques », p. 4-8, Paris, Pierre Verany PV700021, 2000.
  • (fr + en) Xavier Deletang, « Paul Ladmirault et son Ĺ“uvre », p. 2-5, Paris, Skarbo SK 4001, 2002.
  • (fr) Guy Sacre et Dominique Merlet (piano), « Roger-Ducasse : Ĺ’uvres pour piano », p. 2-8, Paris, Harmonia Mundi MAN 5011, 2000.
  • (fr + en) Jacques Depaulis et Quatuor Loewenguth, « Quatuor Ă  cordes no 2 de Roger-Ducasse », p. 2-9, Paris, Harmonia Mundi MAN 4934, 1998 (enregistrement historique du 27 fĂ©vrier 1954).

Références

Liens externes

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