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Quatuor Élyséen

Le quatuor Élyséen est un quatuor avec piano fondé en 1967.

Quatuor Élyséen
Description de cette image, également commentée ci-après
Le Quatuor Élyséen en 1969 :
Martine Bailly, Simone Feyrabend, Odile Poisson, Anne-Claude Villars.
Informations générales
Pays d'origine Drapeau de la France France
Genre musical Musique classique
Années actives 1967–1998
Labels Da Camera, Arion

Histoire

Le quatuor est fondé en 1967 sous la direction de Joseph Calvet[1], violoniste et professeur de musique de chambre au Conservatoire national supérieur de musique et de danse[2] de Paris. À l'issue d'études dans cet établissement, couronnées par douze Premiers Prix et cinq Grands Prix internationaux[3], quatre jeunes artistes se réunissent pour constituer le quatuor Élyséen. Soutenu par René Nicoly[4], le président des Jeunesses Musicales de France, le Quatuor Elyséen prend rapidement place parmi les ensembles de musique de chambre reconnus. En 1970 il obtient le Premier Prix au Concours International de Musique de Chambre à Colmar puis participe au cours de la décennie à divers festivals d'été, se produisant à la radio et à la télévision[5].

Au début des années 1970, ce quatuor féminin représente une curiosité. À une époque où le monde de la musique n'est pas tendre avec les femmes, elles incarnent la nouveauté, la jeunesse et la liberté. Elles voyagent et découvrent une vie radicalement différente de la génération précédente. C'est la joie, la bonne humeur mais aussi la rigueur dans le travail qui caractérise cette période. Les tournées les emmènent dans plus de quarante pays différents[6], en Europe, en Amérique, en Scandinavie et au Moyen-Orient[7].

Jusqu'en 1976, de nombreuses musiciennes se succèdent au poste de violoncelliste. L'arrivée de Claire Giardelli permet à la formation de trouver enfin de la stabilité. Pourtant, en [8], à la suite de dissensions internes, Odile Poisson décide de quitter le quatuor. Elle est remplacée par Danièle Bellik.

Au début des années 1980, les musiciennes continuent de se produire sur les plus grandes scènes parisiennes[9]. Malgré une tournée en Chine en 1989, peu à peu, les concerts à l'étranger se font plus rares, les membres du quatuor se consacrant davantage à leurs carrières respectives et à l'enseignement. Dans les années 90, les concerts se déroulent essentiellement en France, à Paris ou en province.

Le Quatuor Elyséen a cessé ses activités après un dernier concert le à l'Auditorium Saint Germain[10]. Par la suite, Anne-Claude Villars et Simone Feyrabend ont continué de jouer régulièrement ensemble au sein de l'Orchestre de Chambre de Versailles ou dans diverses formations de musique de chambre[11].

Répertoire

Interprète d'un vaste répertoire, essentiellement classique et romantique, le Quatuor Élyséen a contribué aussi à la résurrection de partitions méconnues (comme le quintette de Furtwängler ou le quatuor en mi majeur de Saint-Saëns). Il a également suscité la création d'œuvres nouvelles qui lui ont été spécialement dédiées[12]. La qualité de ses interprétations lui a valu partout des critiques élogieuses, aussi bien en France[13] qu'à l'étranger[14]. Le disque de Martinu a reçu le diapason d'or de l'année 1979. En 1982, Télérama a qualifié de « chef-d'œuvre » la sortie du disque d'Ernest Chausson[15] tandis que celle du disque d'Alexis de Castillon en 1984 a été saluée par Marc Vignal dans le journal Le Monde[16].

Évolution de la formation

La formation initiale du quatuor rassemblait Anne-Claude Villars (violon), Simone Feyrabend (alto), Herre-Jan Stegenga (violoncelle) et Odile Poisson (piano). Très rapidement, l'ensemble est devenu 100% féminin, avec au violoncelle, Martine Bailly, puis Andrée Marquet, Annick Gautier, Sumiko Kurata, Alexandra Gutu, Susan Moses et Thérèse Pollet. Le Quatuor acquiert sa forme définitive avec l'arrivée en 1976 de Claire Giardelli au violoncelle puis celle de Danièle Bellik au piano en 1978.

Discographie

Le Quatuor Élyséen dans les années 1980 : Anne-Claude Villars, Danièle Bellik, Simone Feyrabend, Claire Giardelli.

Le Quatuor Élyséen a enregistré pour le label allemand Da Camera et en France chez Arion.

Références

  1. « Entretien avec Jacqueline Ury », Le Parisien, , p. 16 :
    « C'est grâce à lui [Joseph Calvet] que nous avons donné notre premier concert. C'est aussi lui qui a trouvé le nom de notre groupe. Il voulait pour nous un nom porte-bonheur. »
  2. Archives de l'Orchestre de Chambre de Versailles
  3. Johannes Brahms, intégrale des quatuors pour piano et cordes, Quatuor Élyséen, Arion, 1992
  4. « Ces quatre jeunes filles ont infiniment de talent. En leur accordant ma confiance, je suis persuadé qu'elles m'aideront à enrichir spirituellement une jeunesse qui doit comprendre et aimer la musique. » Lettre de René Nicoly, mars 1969.
  5. Dans la série Musique en 33 Tours, émission télévisée de Jacqueline Muller et Gérard Guillaume, lundi 12 février 1973.
  6. Suède et Danemark en 1969, Canada en 1970, Iran/Irak/Liban/Egypte en 1972, Portugal et Brésil en 1973, Espagne en 1974, Israël en 1975, Angleterre et Ecosse en 1976)
  7. Entretien avec Odile Poisson, 30 mars 2020.
  8. Lors de la préparation d'un concert à l'Eglise Saint-Gervais - Saint-Protais de Bonnelles le 27 mai 1978 pour le festival des Yvelines
  9. Concert Salle Gaveau le 12 novembre 1981, annoncé la veille dans le journal Le Monde page 18
  10. Confidence de Danièle Bellik, le 28 mars 2020.
  11. exemple: samedi 26 novembre 2011 au théâtre des Arches, avec Emmanuelle Lemirre au violoncelle
  12. Création du quatuor Chant du peuple exterminé, Gloire aux morts d’Auschwitz de Jean-Claude Sillamy, en mars 1974 Salle Gaveau à Paris.
  13. « Quatuor Élyséen », Dernières Nouvelles d'Alsace, :
    « Le Quatuor Élyséen se surpassa dans l'interprétation exemplaire du quatuor de Fauré »
  14. (pt) « Quatuor Élyséen », O Comércio do Porto, :
    « L'équilibre entre les quatre éléments de ce quatuor féminin est remarquable, et leurs valeurs ajoutées forment un ensemble parfait… Nous avons apprécié la cohésion, l'accord et le style… »
  15. Paul Meunier, « Quatuor Élyséen », Télérama, :
    « Une musique inondée de parfums, goûteuse, sereine, attendrie. Une musique dans laquelle « on est bien ». L'interprétation et la séduction même. »
  16. Marc Vignal, « Quatuor Élyséen », Le Monde, :
    « Quatre artistes au service de la musique et dont les interprétations sont exemplaires. »
  17. (en) Franz Schubert, Quatuor, D 487, (19) sur Discogs
  18. Etiennes Comes, « Une bien belle équation pour Mendelssohn », sur resmusica.com, (consulté le ).
  19. Diapason, Dictionnaire des disques et des compacts : guide critique de la musique classique enregistrée, Paris, Laffont, coll. « Bouquins », , 3e éd., xiv-1076 (OCLC 868546991, BNF 34951983), p. 236 : « La version du Quatuor Élyséen, assez monolithique, reste cependant très intéressante. On y trouve une homogénéité et une réelle qualité instrumentale qui rendent justice au climat limpide de l'œuvre. »
  20. Lors de sa réédition ce disque a été distingué par Annette Lauth d'un « 9 » dans le magazine Répertoire, janvier 1992, no 43, p. 44 : « Le Quatuor Élyséen en donne une version tout à fait remarquable, d'une grande générosité mais sans « m'as-tu-vu ». Cet ensemble parfaitement rôdé, fonce avec enthousiasme et émotion dans ces pages qu'il fait revivre pour notre plus grand bonheur. »
  21. Lors de sa sortie ce disque a été distingué par Jean Hamon d'un « 8 » dans le magazine Répertoire, septembre 1992, no 50, p. 32–34 : « C'est là du Brahms qui bouge et va de l'avant, quelques fois un peu rapidement, mais la conception est fort bien défendue et conquiert. »
  22. Lors de sa sortie ce disque a été distingué par Gérard Belvire d'un « 7 » dans le magazine Répertoire, novembre 1993, no 63, p. 73 : « Rare exemple de formation permanente dans cette combinaison instrumentale, le Quatuor Élyséen avait signé un première enregistrement du Quatuor en si bémol majeur il y a dix-sept ans, preuve de leur attachement à cet univers. »

Liens externes

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