Qin Jiushao
Qin Jiushao (c. trad. : 秦九韶 ; c. simpl. : 秦九劭 ; pinyin : Qín Jiǔshào ; Wade-Giles : Ch’in Chiu-Shao, v. 1202–1261) est un mathématicien chinois connu pour avoir publié, en 1247, le Shùshū Jiǔzhāng (« Traité mathématique en neuf sections »), inspiré de l'ouvrage Les Neuf Chapitres sur l'art mathématique[1]. Il s'est également occupé de météorologie et de politique.
Travaux
Mathématiques
Son traité contient en particulier une version du théorème des restes chinois (dont la première écriture est attribuée à Sun Zi). Il donne même une méthode pour résoudre un système de congruences linéaires dans le cas où les moduli ne sont pas premiers entre eux deux à deux, ce qu'Euler ne fera pas[2]. George Sarton le considère comme l'un des plus grands mathématiciens de tous les temps[2] - [3].
Qin a enregistré la première explication de la façon dont les experts du calendrier chinois ont calculé des données astronomiques en fonction du moment du solstice d'hiver. Parmi ses réalisations figurent les techniques d'introduction permettant de résoudre certains types d'équations algébriques à l'aide d'un algorithme numérique (équivalent de la méthode de Ruffini-Horner au XIXe siècle) et de rechercher des sommes de séries arithmétiques. Il a également introduit l'utilisation du symbole zéro dans les mathématiques chinoises écrites.
Météorologie
Les précipitations étant une activité agricole et alimentaire importante, Qin Jiushao a mis au point des pluviomètres qui ont été largement utilisés pendant la dynastie des Song du Sud pour recueillir des données météorologiques sur les précipitations. Il publia plus tard l'application de mesures de précipitations dans son traité mathématique. Le livre discute également de ce qui est probablement la première utilisation de nivomètres, ici des barils en bambou, placés dans les cols et les régions montagneuses pour la mesure de la neige[4] - [5].
Politique
Après avoir terminé ses travaux sur les mathématiques, il s’est aventuré dans la politique. En tant que membre du gouvernement, il était vantard, corrompu et accusé de corruption et d'empoisonnement de ses ennemis. En conséquence, il a été relevé de ses fonctions à plusieurs reprises. Pourtant, malgré ces problèmes, il parvint à devenir très riche[6].
Notes et références
- (en) Ulrich Libbrecht, Chinese Mathematics in the Thirteenth Century : "Shu-shu Chiu-chang" of Ch'in Chiu-shao, Dover Publications Inc., (ISBN 978-0-486-44619-6).
- (en) John J. O'Connor et Edmund F. Robertson, « Qin Jiushao », sur MacTutor, université de St Andrews.
- (en) Xu Wenwen et Yu Ning, « Bridge named after the mathematician who discovered the Chinese remainder theorem », AMS Notices, vol. 60, no 5, , p. 596-597 (lire en ligne).
- (en) Ian Strangeways, Precipitation : Theory, Measurement and Distribution, Cambridge University Press, , 302 p. (ISBN 978-0-521-17292-9), p. 140.
- (en) Helaine Selin, Encyclopaedia of the History of Science, Technology, and Medicine in Non-Western Cultures, Berlin, Springer, , 2e éd., 2416 p. (ISBN 978-1-4020-4559-2, lire en ligne), p. 736.
- (en) Victor J. Katz, A history of mathematics : an introduction, New York, , 2e éd., 879 p. (ISBN 0-321-01618-1).
Bibliographie
- (en) Joseph Dauben, « Chinese Mathematics », dans Victor J. Katz, The Mathematics of Egypt, Mesopotamia, China, India, and Islam: A Sourcebook, Princeton University Press, , p. 187-384, en particulier et suivantes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :