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Purrkur Pillnikk

Purrkur Pillnikk est un groupe de rock islandais, originaire de Reykjavik. Le groupe, Ă©phĂ©mĂšre, dure 18 mois (-), et Ă©tait trĂšs actif, avec la publication de deux 33-tours, deux 45-tours et un album live. Les caractĂšres distinctifs du groupe Ă©taient les hurlements et le chant, en dehors de la tonalitĂ© gĂ©nĂ©rale, de Einar Örn, ainsi que les paroles qui dĂ©crivaient souvent des choses terre-Ă -terre de façon angoissante. Des membres du groupe se retrouvĂšrent plus tard dans le groupe Kukl, ou en 1986 dans The Sugarcubes.

Purkurr Pillnikk
Pays d'origine Drapeau de l'Islande Islande
Genre musical Rock
AnnĂ©es actives 1981–1982
Composition du groupe
Anciens membres Ásgeir R. Bragason
Bragi Ólafsson
Einar Örn Benediktsson
FriĂ°rik Erlingsson

Les membres Ă©taient : Ásgeir Ragnar Bragason (percussions), Bragi Ólafsson (basse), Einar Örn Benediktsson (chant, trompette) et FriĂ°rik Erlingsson (guitare). Ces trois derniers crĂ©Ăšrent, avec des amis, la maison d'enregistrement Smekkleysa/Bad Taste Ă  Reykjavik, et furent aussi membres de The Sugarcubes. L'ensemble de danse populaire islandais Gus Gus a publiĂ© une chanson intitulĂ©e If You don't Jump qui s'inspire de Augun Ăști, la chanson fĂ©tiche de Purrkur Pillnikk.

Biographie

Origines

« Un jeune de 16 ans pouvait publier un livre et s’attendre Ă  ce qu’il fasse l’objet d’un compte-rendu littĂ©raire scrupuleux. Si vous sortiez un disque, vous pouviez harceler une station radio jusqu’à ce qu’ils le programment et vous obteniez une petite interview dans les journaux. “Nous grandissions avec l’idĂ©e qu’il suffisait d’y aller et de s’y mettre. On s’attendait Ă  ĂȘtre remarquĂ© et nous l’étions”[1]. » C’est ainsi que SigurjĂłn Birgir SigurĂ°sson, dit SjĂłn, poĂšte, Ă©crivain et occasionnellement parolier pour la chanteuse Björk, dĂ©crit en 2003 l’état d’esprit qui prĂ©valait en ce dĂ©but des annĂ©es 1980, Ă  Reykjavik. Peut-ĂȘtre plus qu’ailleurs, le mouvement punk, alors en pleine expansion en Islande, y gĂ©nĂ©rait un nombre impressionnant de formations musicales, parfois trĂšs Ă©phĂ©mĂšres, eu Ă©gard Ă  la population relativement faible de la capitale islandaise. En tĂ©moigne le film documentaire sur le sujet, que tournera FriĂ°rik Þór FriĂ°riksson pendant l’hiver 1981-1982[2].

Dans le mensuel allemand de Hanovre SchĂ€delspalter, on peut ainsi lire, en 1988, sous la plume du journaliste Lothar Gorris : « Il manquait certes Ă  la version islandaise du punk, qui s’est dĂ©veloppĂ©e un peu plus tard qu’en Europe, des composantes sociologiques nettes – c’est simplement dĂ©bile lorsque chacun, s’il le veut, peut obtenir une place en apprentissage -, musicalement toutefois, l’Islande se rĂ©vĂ©la ĂȘtre un terrain hautement favorable, lĂ  mĂȘme oĂč, jusqu’au milieu des annĂ©es 1970, la musique islandaise consistait essentiellement en des reprises de musique pop anglaise ou amĂ©ricaine avec des textes diffĂ©rents. C’était ennuyeux et entraina Ă  la fin des annĂ©es 1970, dĂ©but des annĂ©es 1980, la formation de 30 Ă  40 groupes. Björk explique : « avant qu’il y ait le punk j’allais Ă  chaque concert qui se tenait Ă  ReykjavĂ­k – il y en avait environ 2 ou 3 par an. Et tout d’un coup, en l’espace d’une annĂ©e, il y a eu un concert chaque semaine, avec 2 ou 3 groupes. Et tous ceux que je connaissais Ă  cette Ă©poque jouaient dans un groupe. Tous[3]. »

Formation

C’est dans ce contexte qu’en ce dĂ©but du mois de mars 1981 trois amis d’Einar, FriĂ°rik Erlingsson Ă  la guitare, Bragi Ólafsson Ă  la basse et Ásgeir Bragason Ă  la batterie (il avait une formation de bassiste), se rĂ©unissent dans un local pour composer une dizaine de morceaux en utilisant le matĂ©riel du groupe UtangarĂ°smenn qu'Einar avait empruntĂ© pour eux. Einar est prĂ©sent. Les trois musiciens lui tendent alors un micro et lui demandent d’improviser sur leurs morceaux en s’exprimant comme il veut. AprĂšs une hĂ©sitation Einar s’exĂ©cute. Ce qui n’était alors que le fruit de la spontanĂ©itĂ© du moment deviendra par la suite la caractĂ©ristique essentielle du groupe Purrkur Pillnikk, Einar dĂ©livrant gĂ©nĂ©ralement sur scĂšne et en studio un numĂ©ro de chant oĂč se mĂȘleront cris, vocifĂ©rations, gĂ©missements et rĂąles dans une dĂ©bauche d’énergie, d’agitation et de mimiques parfois thĂ©Ăątrales ou teintĂ©es d'agressivitĂ©.

Leur premier concert a lieu dĂšs le premier avril, aprĂšs moins d’un mois de rĂ©pĂ©titions, selon le prĂ©cepte punk qui consiste Ă  dĂ©daigner tout ce qui s’éloigne de l’immĂ©diatetĂ© et la spontanĂ©itĂ©. Trois mois aprĂšs, le groupe entre en studio d’enregistrement afin de graver la dizaine de morceaux alors bien rodĂ©s qu’ils ont Ă  leur actif. LĂ  encore Einar se sert de sa position de manager du groupe UtangarĂ°smenn pour obtenir le prĂȘt d’un studio par l’intermĂ©diaire de Danny Pollock. Le premier EP de Purrkur Pillnikk, Tilf, enregistrĂ© en 9 heures et mixĂ© dans la foulĂ©e, paraĂźtra Ă  peine un mois aprĂšs. Mais il manque encore pour cela au groupe un label susceptible de les accueillir. Einar se tourne alors vers son ami Ásmundur JĂłnsson.

PĂ©riode Gramm

Ásmundur JĂłnsson (dit Ási) a en effet dĂ©jĂ  acquis chez FĂĄlkinn une expĂ©rience de quelques annĂ©es sur le fonctionnement d’un label quand Einar lui demande de s’occuper de la sortie de leur premier disque. Ási profite alors de l’occasion pour s’associer avec DĂłra EinarsdĂłttir et Björn Valdimarsson avec qui il jette les bases d’une nouvelle sociĂ©tĂ© de management et de production qu’ils nomment fr=Gramm. Les trois associĂ©s demanderont plus tard Ă  Einar de se joindre Ă  eux. Si le label est fondĂ© pour produire les disques de Purrkur Pillnikk, il diversifie rapidement Ă  la fois son catalogue, en intĂ©grant d’autres formations (dont Tappi TĂ­karrass), et ses activitĂ©s, en s’étendant Ă  la distribution. Il est ainsi Ă  l’origine du premier magasin de disques de Reykjavik oĂč il est possible d’obtenir des imports en provenance de Grande-Bretagne.

Dans les quelque six ou sept annĂ©es qui suivront, ils intĂšgreront Ă  leur catalogue des artistes, gros vendeurs de disques, comme Bubbi Morthens et Megas, Ă©couleront de nombreux albums Ă  l’étranger et importeront et distribueront d’autre types de musique comme la variĂ©tĂ© et surtout le classique. Ils deviendront ainsi le principal label islandais en termes d’importance du chiffre d’affaires. Une vingtaine d’annĂ©es plus tard une compilation rassemblant de nombreux titres sera Ă©ditĂ©e par Smekkleysa[4].

SĂ©paration (1982)

En mai 1982, les Purrkur Pillnikk sont en concert Ă  Londres. Ils y retrouvent John Loder qui gĂšre le studio d’enregistrement Southern Studios de Londres oĂč le groupe avait enregistrĂ© leur LP Ekki enn. John Loder est accompagnĂ© de Derek Birkett et Andy Palmer avec lesquels Einar Örn sympathise rapidement. Andy Palmer est un membre du groupe anarcho-punk britannique Crass, dĂ©nomination qui dĂ©signe Ă©galement un collectif et un label, tous deux Ă  forte connotation politique. Lorsqu'Einar s'occupera de l’organisation d’un festival qui se tiendra le dans la salle Laugardalshöll, Ă  Reykjavik, sous le nom de ViĂ° krefjumst framtĂ­Ă°ar (Nous rĂ©clamons un/l’avenir), il y invitera Andy Palmer et son groupe Crass. Cette rencontre aura une grande importance pour l’évolution du groupe Kukl, prochaine formation Ă  laquelle appartiendra Einar.

Derek Birkett est le bassiste du groupe Flux of Pink Indians appartenant au collectif Crass. Il monte, en 1981, un label, appelĂ© Spiderleg, Ă  la suite de la sortie du premier EP de son groupe, Neu Smell. Les activitĂ©s et les tendances du groupe et du label son Ă©galement empreintes d’une forte connotation politique ainsi que des idĂ©es promouvant le vĂ©gĂ©tarisme et le pacifisme[5]. Derek propose Ă  Einar de sortir les disques de Purrkur Pillnikk sous son label, en Grande-Bretagne, mais la formation vit alors ses derniĂšres semaines, leur dernier concert se dĂ©roulant le Ă  Melarokk. Einar retiendra cependant la proposition lors de la naissance du groupe The Sugarcubes.

Discographie

Leurs disques sont : Tilf (1981), un 45-tours contenant dix chansons et durant au total environ 12 minutes ; Ehgji En (1981), un 33-tours de 17 chansons ; Googooplex (1982), un album de deux 45-tours comprenant 13 chansons ; No Time to Think (1982), un 45-tours de 4 chansons en anglais ; et le 33-tours posthume Maskínan (1982), enregistré 'live', avec 17 morceaux, nombre d'entre eux jamais enregistrés au préalable, et, particuliÚrement, une suite de 5 chansons, intitulée Orð fyrir dauða (Mots avant la mort), spécialement écrite pour leur concert d'adieu au festival Melarokk en . Tous ces enregistrements ont été édités par la maison islandaise Gramm.

Notes et références

  1. Word, juillet 2003, The Wild One.
  2. Rokk Ă­ ReykjavĂ­k, FriĂ°rik ĂŸĂłr FriĂ°riksson, Hugrenningur sf., 1982 (DVD, Sena, 2008).
  3. SchÀdelspalter, juillet 1988, Reise zum Eiland des schwarzen Todes.
  4. Guitare et claviers, Les Sugarcubes: La pop pervertie du chaud et froid, Dominique Guillerm, no 91, décembre 1988.
  5. The Independent, 26 avril 2007, Label profile: One Little Indian.
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