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Psychose collective

La psychose collective (également nommée maladie psychogène de masse, hystérie collective, hystérie de masse, hystérie de groupe ou comportement obsessionnel collectif) est un phénomène psychologique et social, se caractérisant par l'apparition soudaine de symptômes physiques de manière épidémique dans une population et dont l'origine n'est pas un trouble organique ou une maladie.

DĂ©finition

La 4ème version du DSM incluait dans sa classification le trouble psychotique partagé, notion retirée de la 5ème version qui ne reconnaît plus le trouble en tant que tel. La CIM-10 reconnaît elle le "trouble délirant induit"[1].

Selon Ellenberger, la psychose collective, possède trois caractéristiques principales[2] :

  • Le nombre de personnes touchĂ©es varie entre plus d'une dizaine et plusieurs milliers ou millions.
  • Les symptĂ´mes peuvent ĂŞtre proches de certaines psychoses ou nĂ©vroses mais uniquement superficiellement, avec des traits distincts d'un point de vue psychiatrique des symptĂ´mes usuels de troubles psychiatriques en apparence proches.
  • La psychose collective se rĂ©pand ou se partage via un phĂ©nomène psychopathologique de contagion mentale.

Facteurs aggravants

Plusieurs facteurs peuvent mener Ă  la diffusion rapide d'une psychose collective[3] :

  • PhĂ©nomène ou Ă©piphĂ©nomène culturel
  • MĂ©diatisation du phĂ©nomène
  • Croyances fortes

Histoire

Les premiers cas de psychoses collectives ont été décrits en 1871 par Henri Legrand du Saulle. Jules Baillarger parle lui de "folie communiquée" en 1860 puis en 1877 par Ernest-Charles Lasègue et Jean-Pierre Falret évoquent la "folie à deux" ou "folie communiquée". Dès 1880, Emmanuel Régis fait la distinction entre les délires communiqués et les délires simultanés, notion que reprendra De Clérambault en 1945[1].

En 1955, Joseph Hamon publie la première typologie des psychoses collectives. Puis Georges Heuyer en 1973 publie son grand ouvrage sur les psychoses collectives, distinguant la folie à deux, les délires familiaux, les psychoses collectives de maison, de quartier, les guérisseurs, les psychoses collectives des foules et les psychoses collectives de l'honneur[1].

Cas observés

Un cas aurait été observé en 1977 aux États-Unis, quand 57 membres d'un orchestre scolaire furent pris, après un événement sportif, de maux de tête, nausées, vertiges, évanouissements… Ne trouvant pas de cause organique, les chercheurs ont conclu à une réaction à la chaleur, dont avaient été victimes quelques-uns de ces musiciens et qui s'était étendue aux autres par suggestion émotionnelle. L'incident d'Hollinwell, en 1980, fut également qualifié de la sorte.

Le terme de « réaction de stress collective » est aujourd'hui préféré pour parler de phénomènes de ce genre.

Ufologie - OVNI

Georges Heuyer, dans une communication à l’Académie nationale de médecine[4] qui date de 1954, émit l’hypothèse que les vagues d’ovni, étaient le fruit d’une psychose collective.

Les ufosceptiques, dans le cadre du modèle sociopsychologique du phénomène ovni, ont considérés les vagues d'ovnis telles que la vague belge d'ovnis[5] comme des contagions psychosociales (même s'il y a d'autres cas ovnis, notamment ceux ayant lieu en dehors des flambées collectives, qui peuvent avoir une explication différente).

Psychose collective du COVID-19 (2020)

Selon certains auteurs, la pandémie de COVID-19 aurait mené à des scènes de psychose collective à l'échelle mondiale[6].

Traitement

Il n'existe pas de traitement pour les psychoses de masse. Dans certains cas, comme en 2009 à Madagascar, la population concernée peut être convaincue que le phénomène est le résultat d'une possession des personnes touchées par des entités surnaturelles. Dans ce cas en effet, la suggestibilité des personnes touchées a permis aux mpiandry de circonscrire le phénomène via des rituels à caractère religieux[3].

Fictions

Cinéma et séries

  • Dans la sĂ©rie Dr House, Ă©pisode 18, saison 3 intitulĂ© « Y a-t-il un mĂ©decin dans l'avion », les passagers de l'avion sont en proie Ă  un syndrome d'hystĂ©rie collective, ce qu'il nomme aussi « nĂ©vrose de conversion ».
  • Dans le film L'Invasion des profanateurs de sĂ©pultures (Invasion of the Body Snatchers) de Don Siegel rĂ©alisĂ© en 1956, l'expression « hystĂ©rie collective » (mass hysteria en version originale) est employĂ©e Ă  de nombreuses reprises par certains protagonistes du film. Celui-ci se dĂ©roule dans une petite ville des États-Unis, et l’expression est utilisĂ©e pour qualifier les phĂ©nomènes surnaturels vĂ©cus simultanĂ©ment par diffĂ©rents habitants, le plus souvent afin de rationaliser ces phĂ©nomènes ou de discrĂ©diter ceux qui en sont tĂ©moins.

Notes et références

  1. B. Verrecchia, B. Gohier, J.L. Goeb, K. Rannou-Dubas, J.B. Garré, « Psychoses collectives, phénomènes de panique et suicides de masse. Rôle des médias », Act. Méd. Int. - Psychiatrie,‎ , p. 195 (lire en ligne)
  2. Henri Ellenberger, Ethno-psychiatrie, Lyon, ENS Éditions, , 308 p. (ISBN 978-2-84788-933-8 et 2847889337, lire en ligne), p. 228
  3. (en) « Une manière de s’exprimer, l’hystérie collective », L'Encéphale, vol. 41, no 6,‎ , p. 556–559 (ISSN 0013-7006, DOI 10.1016/j.encep.2014.11.001, lire en ligne, consulté le )
  4. Heuyer, G. (1954). Note sur les psychoses collectives. Bulletin de l’Académie Nationale de Médecine, 138, 29-30, 487-490.
  5. Van Utrecht, W (1992), Triangles over Belgium - A case of Uforia?, Privately printed: Antwerpen, Hallet, M. (1997). « La prétendue Vague d’OVNI belge… ». Revue Française de Parapsychologie, vol. 1, n°1, p. 5-23 et Abrassart, J.-M. (2006). « La personnalité encline à la fantaisie et son implication en ufologie ». Inforespace, n°112, p. 27-36.
  6. Jean-Loup Bonnamy, Quand la psychose fait dérailler le monde, (ISBN 978-2-07-292991-5 et 2-07-292991-1, OCLC 1225570189, lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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