AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Prusias Ier

Prusias Ier le Boiteux (grec : Î ÏÎżÏ…ÏƒÎŻÎ±Ï‚ Α' ᜁ Χωλός) est roi de Bithynie de 230 Ă  182 av. J.-C.

Prusias Ier
Illustration.
PiĂšce de Prusias Ier.
Titre
Roi de Bithynie
230 – 182
Prédécesseur Zélas
Successeur Prusias II
Biographie
Date de décÚs 182
PĂšre ZĂ©las
Conjoint Apama III
Enfants Prusias II, une fille

Biographie

Il est le fils de ZĂ©las, roi de 243 Ă  230 environ, et le petit-fils de NicomĂšde Ier.

Lors des derniĂšres annĂ©es de sa vie, aprĂšs s'ĂȘtre emparĂ© de Tieion et d'autres dĂ©pendances, d'Heraclide du Pont, il a assiĂ©gĂ© cette ville et pendant le siĂšge, il a Ă©tĂ© blessĂ© par une pierre qui l'a laissĂ© boiteux, c'est pourquoi il a reçu le surnom de Boiteux.

Prusias épouse Apama III, la fille de Démétrios II, roi de Macédoine.

Contexte militaire

Il mĂšne une guerre contre Byzance afin d’étendre son influence sur les DĂ©troits. Cette guerre a lieu dans le cadre de la guerre antiochique. Byzance, submergĂ©e par les tributs qu’elle devait payer aux Gaulois, fait payer un droit d’entrĂ©e dans le Pont-Euxin, mais Ă©galement un droit de sortie. MĂ©contents de ces taxes excessives, les Rhodiens, de grands marins, dĂ©cident de mener une guerre contre les Byzantins. Prusias s’allie Ă  Rhodes pendant cette guerre qui a lieu en 220 Byzance appelle au secours Attale Ier de Pergame et Achaios Ier. Prusias craint beaucoup car ces deux ennemis sont de grands guerriers, et Attale Ier est roi en deçà du Taurus. Prusias a plusieurs raisons d’en vouloir Ă  Byzance : les Byzantins n’ont pas respectĂ© plusieurs promesses. Prusias, aprĂšs un accord avec Rhodes, est chargĂ© des attaques sur terre et Rhodes, sur mer. Prusias s’empare du HiĂ©ron et des terres byzantines d’Asie. Cauaros, le roi des Galates de Thrace, part pour Byzance pour faire nĂ©gocier un compromis et faire cesser la guerre.

Prusias et Byzance sont prĂȘts Ă  signer cet accord, tandis que les Rhodiens envoient une ambassade pour signer la paix mais aussi des triĂšres pour montrer qu’ils peuvent continuer la guerre. La paix est donc conclue. Le traitĂ© stipule que Byzance s’abstiendrait de faire payer des taxes Ă  l’entrĂ©e du Pont-Euxin. De son cĂŽtĂ©, Prusias devrait restituer Ă  Byzance tout ce qu’il lui a pris, dont des esclaves (des dĂ©pendants ruraux se rapprochant des Hilotes [selon Phylarque])[1].

Furieux des clauses du traitĂ© d’ApamĂ©e de 188 qui Ă©tend de façon considĂ©rable le royaume rival de Pergame, il lutte contre celui-ci et recueille Hannibal. Mais il est contraint pour sauver son royaume en 183 de livrer son illustre hĂŽte, lequel prĂ©fĂšre se suicider. Son fils Prusias II lui succĂšde vers 182

Avec la paix d'ApamĂ©e, Rome dĂ©bute sa conquĂȘte de l'Asie Mineure sans pour autant mener de guerre mais en profitant des luttes entre divers royaumes et citĂ©s.

Politique menée

Prusias Ier rĂ©instaure la mode du portrait sur les piĂšces de monnaies. En effet, son image est au cƓur du monnayage royal. Son portrait est humanisĂ© et idĂ©alisĂ©. Ces deux traditions sont empruntĂ©es Ă  la GrĂšce. Le roi Prusias est reprĂ©sentĂ© comme un monarque jeune, aux traits fins. Outre la symbolique de ces piĂšces de monnaies qui permettaient aux bithyniens de connaĂźtre l'image de leur roi, les tĂ©tradrachmes sont particuliĂšrement utilisĂ©s pour rĂ©munĂ©rer les soldats et pour rĂ©aliser des Ă©changes commerciaux.

Prusias Ier porte le royaume de Bithynie à son apogée en prenant exemple sur les grandes monarchies hellénistiques. Il lutte ainsi contre le royaume de Pergame afin de se placer comme grand défenseur de l'hellénisme dans la région.

Prusias est Ă©galement un bĂątisseur. Il construit plusieurs villes en Bithynie, sans se limiter aux rĂ©gions cĂŽtiĂšres. En effet, il bĂąti les villes de Prousa de l’Olympe, Prousias de l’Hypios et Bithynion. Selon Henri-Louis Fernoux, ces villes ont Ă©tĂ© bĂąti dans des contextes bien spĂ©cifiques, "Prousa de l’Olympe vit le jour vers 186-183, alors qu’un conflit opposait Prusias Ier Ă  EumĂšne II de Pergame. L’enjeu de l’affrontement, la maĂźtrise de l’Olympe et des zones alentour, y justifiait la fondation d’une place bithynienne. De la mĂȘme maniĂšre, Prusias, en « crĂ©ant » Prousias de l’Hypios et Bithynion Ă  la fin des annĂ©es 180, voulut consolider ses nouvelles conquĂȘtes orientales et se prĂ©munir contre les dĂ©sirs de revanche d’HĂ©raclĂ©e Pontique."

Succession

Prusias II succÚde à son pÚre et poursuit sa politique bien que la Bithynie soit diminuée depuis le traité d'Apamée. Prusias II entretient la rivalité avec le royaume de Pergame d'EumÚne II comme le montre Polybe dans ses portraits croisés du roi bithynien et du roi de Pergame allié de Rome.


Notes et références

  1. Polybe, Histoire générale, livre IV, chapitre 2, § 38 à 52.

Bibliographie

  • Édouard Will, Histoire politique du monde hellĂ©nistique 323-, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (ISBN 2-02-060387-X).

Fernoux Henri-Louis et Sartre Maurice, 1997, Les Ă©lites des citĂ©s de Bithynie (IIIe siĂšcle av. J.-C. au IIIe siĂšcle apr. J.-C.): essai d’histoire sociale,s.n., s.l.

Payen Germain, « Les consĂ©quences gĂ©opolitiques du traitĂ© d’ApamĂ©e en Asie Mineure Â»

Le monde hellĂ©nistique, 2008, Paris, A. Colin (coll. « Collection U Â»).


Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.