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Protais Zigiranyirazo

Protais Zigiranyirazo (alias « Monsieur Z. Â»), nĂ© en 1938[1], a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme un des principaux responsables du gĂ©nocide des Tutsi au Rwanda. Reconnu coupable en 2008, il est acquittĂ© en appel en . Il est le frère d'Agathe Habyarimana, la veuve de JuvĂ©nal Habyarimana.

Protais Zigiranyirazo
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Surnom
Monsieur Z
Nationalité
Formation
Activités
Pensionné, homme d'affaires
Fratrie

Biographie

Protais Zigiranyirazo a été arrêté le et placé sous mandat de dépôt. Il était arrivé à Bruxelles un mois auparavant, porteur d'un faux passeport. Il se cachait parmi des réfugiés africains rassemblés dans un centre d'accueil de l'aéroport de Bruxelles. Recherché par le Tribunal pénal international (TPI) d'Arusha (Tanzanie), qui juge les organisateurs du génocide des Tutsi au Rwanda, il avait réussi à échapper jusqu'à cette date aux contrôles policiers. Une dénonciation, parvenue au juge d'instruction Damien Vandermeersch, a débouché sur son incarcération à la prison de Forest à Bruxelles. Il y a été interrogé par les agents du FBI (la police fédérale américaine) qui enquêtent sur la mort de la célèbre primatologue américaine Dian Fossey mais c'est pour sa participation présumée au génocide de 1994 qu'il a été arrêté[2].

Poursuivi pour crime de gĂ©nocide devant le Tribunal pĂ©nal international pour le Rwanda (TPIR), il est tout d'abord reconnu coupable, le , de gĂ©nocide et d'extermination constituant un crime contre l'humanitĂ©[3]. Puis il a Ă©tĂ© acquittĂ© en appel le [4]. Selon l'AFP, « les cinq juges de la chambre d'appel ont cependant conclu que leurs collègues s'Ă©taient « gravement fourvoyĂ©s dans le traitement des preuves Â» et qu'il n'y avait pas d'autre choix que l'acquittement. Â» Le juge d'appel a ordonnĂ© sa libĂ©ration immĂ©diate[5].

Le jugement montrait notamment l'absence d'une prĂ©tendue "cellule secrète" dite Akazu censĂ©e avoir « coordonnĂ© Â» et « planifiĂ© Â» le gĂ©nocide.

Un juriste rwandais, DiogĂ©ne Bideri, a publiĂ© une analyse qui contredit gravement le commentaire rapportĂ© par l'AFP. Ce serait au contraire les juges d'appel qui de façon inexplicable auraient privilĂ©giĂ© les tĂ©moins de la dĂ©fense, tous membres de la famille de l'accusĂ©. Il relève « de fausses allĂ©gations d’erreurs de droit et de fait Â» par la cour d'appel et « l'absence d’erreurs de droit et de fait dans les conclusions de la Chambre de première instance Â»[6]

Cet acquittement, officiellement justifiĂ© par des vices de formes, est vivement contestĂ© par les rescapĂ©s du gĂ©nocide. Ainsi Yolande Mukagasana a lancĂ© « une mise en garde Â» au Tribunal pĂ©nal international pour le Rwanda quelques jours après :

«  Aujourd’hui, on relâche un des cerveaux du gĂ©nocide pour vice de procĂ©dure (1) et Dieu sait que ce n’est pas le premier. Les plus importants des planificateurs du gĂ©nocide sont en libertĂ© dans les pays ayant signĂ© la convention de Genève. OĂą allons-nous ? Et pour nous jeter de la poudre aux yeux, on arrĂŞte en mĂŞme temps les responsables des FDRL que l’on va relâcher demain. »[7].

Dans un communiqué la Commission d'enquête citoyenne sur l'implication de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda, un collectif sans statut juridique qui regroupe des associations, a rappelé que les statuts du TPIR ont limité ses pouvoirs aux faits commis dans la seule année 1994 et que par conséquent les possibilités de mise en cause des planificateurs du génocide sont sérieusement neutralisées[8].

Soupçonné lorsqu'il était préfet de Ruhengeri d'être un organisateur de trafic d'or, de diamants et de dépouilles de gorilles, il a été accusé par certains témoins d'avoir aussi été le commanditaire de l'assassinat de Dian Fossey[9].

Références

Bibliographie

  • Bideri, Diogène, Le massacre des Bagogwe, un prĂ©lude au gĂ©nocide des Tutsi. Rwanda (1990-1993), L'Harmattan, 2009
  • Des Forges Alison, Aucun tĂ©moin ne doit survivre. Le gĂ©nocide au Rwanda, Human Rights Watch/FIDH, Karthala, 1999

Liens externes

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