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Procédures relatives au bail commercial

Le bail commercial Ă©tudiĂ© en cet article, concerne exclusivement celui qui a Ă©tĂ© conclu ou renouvelĂ© depuis le , en application du dĂ©cret du rĂ©pertoriĂ© sous Identifiant EuropĂ©en de la LĂ©gislation (European Legislation Identifier, ELI)[1]. Depuis le [2], en matiĂšre civile, le recours Ă  un Avocat est obligatoire pour l'ensemble des questions relatives aux baux commerciaux (de mĂȘme pour les contestations relatives Ă  la fixation du prix du bail rĂ©visĂ© ou renouvelĂ©). En cette matiĂšre, les parties sont donc tenues de constituer Avocat[note 1] devant le tribunal judiciaire[3]. Ce principe a Ă©tĂ© fixĂ© par l'article 4 du dĂ©cret n° 2019-1333 du rĂ©formant la procĂ©dure civile[4].

Procédures relatives au bail commercial (droit français)
Description de l'image Procédures relatives au bail commercial (droit français).pdf.
Présentation
Branche Droit commercial
Adoption et entrée en vigueur
Version en vigueur 18 juin 2014

Procédure préalable

Il s'agit des phases dont on use habituellement en matiÚre de résolution des conflits, ainsi la médiation, la conciliation, l'application d'une clause d'arbitrage, d'une clause compromissoire, d'un pacte commissoire.

La bienveillante Cour a statuĂ© sur cette question Ă©pineuse : «Et attendu qu’ayant relevĂ© que la clause, par laquelle les parties convenaient prĂ©alablement Ă  toute instance judiciaire de soumettre leur diffĂ©rend Ă  un conciliateur qui sera missionnĂ© par le prĂ©sident de la chambre des notaires, constituait une fin de non-recevoir qui s’impose au juge et que cette procĂ©dure de conciliation prĂ©alable obligatoire n’avait pas Ă©tĂ© respectĂ©e, c’est Ă  bon droit que la cour d’appel, abstraction faite du motif tirĂ© de ce que cette procĂ©dure n’avait pas Ă©tĂ© menĂ©e Ă  son terme, a dĂ©clarĂ© irrecevables les demandes»[5].

MĂ©diation

La médiation résulte des articles 131-1 à 131-5 du code de procédure civile.

Procédure civile proprement dite

En fonction du lieu

La juridiction territorialement compétente est celle du lieu de situation de l'immeuble ; on parle de la compétence ratione[6] loci.

En fonction de la matiĂšre

En droit des baux commerciaux, les contestations relatives à l'application du statut des baux commerciaux sont de la compétence du tribunal judiciaire (ou d'une chambre spécialisée)[7] :

« I. − En matiĂšre civile, les tribunaux judiciaires spĂ©cialement dĂ©signĂ©s sur le fondement de l'article L. 211-9-3 connaissent seuls, dans l'ensemble du dĂ©partement ou, dans les conditions prĂ©vues au III de l'article L. 211-9-3, dans deux dĂ©partements, de l'une ou plusieurs des compĂ©tences suivantes : .. 2° Des actions relatives aux baux commerciaux fondĂ©es sur les articles L. 145-1 Ă  L. 145-60 du code de commerce ; »,

A titre d'exemples :

  • La clause d'adhĂ©sion obligatoire[note 2] contenue dans le bail commercial devant ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme rĂ©putĂ©e non Ă©crite, puisque portant atteinte Ă  la propriĂ©tĂ© commerciale et Ă  la libertĂ© de cession de son fonds de commerce, le litige, qui est relatif Ă  la validitĂ© et Ă  l'exĂ©cution de l'engagement contenu dans le bail commercial au regard du statut des baux commerciaux, relĂšve de la compĂ©tence exclusive du tribunal de grande instance[Jurisprudences 1].

Estoppel

En application de la thĂ©orie prĂ©torienne de l'estoppel, il existe un principe selon lequel nul ne peut se contredire au dĂ©triment d'autrui. Ainsi, l'adage juridique retrouve ici toute sa vigueur : « non concedit venire contra factum proprium » et ce, par simple application du principe de cohĂ©rence. La contradiction au dĂ©triment d'autrui, dans un mĂȘme ensemble procĂ©dural, est de nature Ă  induire l'adversaire en erreur, et emporte fin de non-recevoir au sens de l'article 122 du code de procĂ©dure civile[8].

Ainsi, la société, qui a soutenu dans ses conclusions que le congé donné pour l'échéance triennale devait respecter le délai imposé par l'article L145-9 du code de commerce, n'est pas recevable à soutenir, devant la Cour de cassation, un moyen contraire à ses écritures. Cette sanction conduit de facto à ouvrir à la victime un droit à réparation pour le préjudice causé par un manquement à la bonne foi, concrétisé par un changement brutal d'attitude de la part du plaideur ou du cocontractant.

Exception d'inexécution

L'exception d'inexĂ©cution rĂ©sulte de l'article 1219 du Code civil : « Une partie peut refuser d'exĂ©cuter son obligation, alors mĂȘme que celle-ci est exigible, si l'autre n'exĂ©cute pas la sienne et si cette inexĂ©cution est suffisamment grave. ». Le critĂšre de gravitĂ© demeure fondamental puisqu'en effet, le magistrat doit relever l'absence (ou non) de gravitĂ© du manquement du bailleur.

A titre d'exemples :

  • le contrat de bail ne transfĂ©rait pas au preneur la charge de rĂ©aliser le dispositif d'extraction des fumĂ©es, nĂ©cessaire, aux termes de la rĂ©glementation, Ă  l'exploitation des locaux conformĂ©ment Ă  leur destination ; de plus le preneur n'avait pas Ă©tĂ© informĂ© des difficultĂ©s techniques qui devaient s'attacher Ă  la conduite de tels travaux dans les lieux louĂ©s ; ainsi, la bailleresse a manquĂ© Ă  son obligation de dĂ©livrance et le preneur a pu valablement invoquer l'exception d'inexĂ©cution[Jurisprudences 2] ;
  • Cette exception peut ĂȘtre invoquĂ©e par le preneur pour refuser de payer le loyer dĂšs lors que le manquement du bailleur rend impossible ou difficile l'usage des locaux conformĂ©ment Ă  la destination contractuelle ; le juge doit relever que le logement est impropre Ă  l'usage auquel il Ă©tait destinĂ©[Jurisprudences 3].

Exception de nullité et Fins de non recevoir

L'exception de nullité vise à opposer la nullité du contrat en défense à une action en justice qui tendrait à l'exécution de celui-ci. Selon l'adage quae temporalia sunt ad agendum perpetua sunt, ad excipiendum, l'exception de nullité, à la différence de l'action en nullité, est perpétuelle.

L'exception de nullitĂ©[note 3] ne peut ĂȘtre invoquĂ©e que pour faire Ă©chec Ă  la demande d'exĂ©cution d'un acte juridique qui n'a pas encore Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© ; principe dĂ©sormais posĂ© par l'article 1185 du Code civil dont les termes sont : « L'exception de nullitĂ© ne se prescrit pas si elle se rapporte Ă  un contrat qui n'a reçu aucune exĂ©cution. »

A titre d'exemples :

  • Le mĂ©moire prĂ©alable doit mentionner les noms des reprĂ©sentants lĂ©gaux des parties ; cette mention qui relĂšve du rĂ©gime des exceptions de nullitĂ© et non pas de celui des fins de non-recevoir, doit avoir Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e devant le premier juge[note 4] sous peine d'irrecevabilitĂ© de la demande[Jurisprudences 4].

IntĂ©rĂȘts lĂ©gaux

Aux termes des dispositions de l'article 1343-2 du Code civil, les intĂ©rĂȘts Ă©chus, dus au moins pour une annĂ©e entiĂšre, produisent intĂ©rĂȘt si le contrat l'a prĂ©vu ou si une dĂ©cision de justice le prĂ©cise.

A titre d'exemples

Inopposabilité

La sanction en cas d'infraction au bail est dans la majorité des cas la résiliation ou-et le refus de renouvellement mais l'action en inopposabilité est d'une pratique courante.

A titre d'exemples :

  • cession irrĂ©guliĂšre : le bailleur peut agir Ă  la fois contre le cessionnaire, qui devient un occupant sans droit ni titre en expulsion par une saisine du magistrat des rĂ©fĂ©rĂ©s, et contre le cĂ©dant, qui reste le seul preneur[note 6], en rĂ©siliation et-ou refus de renouvellement.

Juge des référés

En application de l'article 808 du code de procédure civile, le moyen tiré de l'existence d'une contestation sérieuse portant sur la validité des commandements de payer, ne constitue pas une exception de procédure[note 7], mais un moyen de nature à faire obstacle aux pouvoirs du juge des référés[Jurisprudences 5].

Le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s ne peut condamner au paiement d'une indemnitĂ©, seule une provision peut ĂȘtre accordĂ©e[Jurisprudences 6] ; en effet,une demande en paiement d'une indemnitĂ© est irrecevable devant le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s qui ne peut allouer qu'une provision Ă  valoir sur le montant dĂ©finitif.

Le juge des référés peut, en l'état d' un rapport d'expertise judiciaire qui constate que l'origine des désordres ne résulte ni de la réalisation de travaux par le locataire ni d'un défaut d'entretien qui lui serait imputable, décider que ledit locataire a le droit de se prévaloir de l'exception d'inexécution de sorte que sa demande en suspension rétroactive du paiement des loyers et des charges à compter de cette date ne se heurte à aucune contestation sérieuse[Jurisprudences 7].

Nullité

Est nulle, dÚs lors que le preneur en subit un grief, l'assignation délivrée à ce dernier à l'adresse des lieux loués alors que le bail stipulait que les parties faisaient élection de domicile en leurs demeures respectives dont l'adresse était indiquée[Jurisprudences 8].

Prescriptions

En application de l'article 2232 du Code civil : « Le report du point de départ, la suspension ou l'interruption de la prescription ne peut avoir pour effet de porter le délai de la prescription extinctive au-delà de vingt ans à compter du jour de la naissance du droit. »

Prescription biennale

Par application de l'article L145-60 du code de commerce, toutes les actions exercées en application du statut se prescrivent par deux ans[note 8] ; certes, la prescription ne saurait conduire à des résultats que l'équité[10] désavouerait selon le code justinien, la prescription serait « impium praesidium"[11] - [12].

A titre d'exemples :

  • le juge du fond n'est pas tenu de soulever d'office la prescription[Jurisprudences 9] ;
  • le point de dĂ©part du dĂ©lai de la prescription biennale applicable Ă  la demande tendant Ă  la requalification d'une convention en bail commercial court Ă  compter de la date de conclusion du bail ; elle ne court donc, ni Ă  compter du congĂ© dĂ©livrĂ© par le bailleur, ni de la date Ă  laquelle s'est posĂ©e la question de la nature juridique du bail[Jurisprudences 10] ;
  • le dĂ©lai de l'action en paiement de l'indemnitĂ© d'occupation fondĂ©e sur l'article L145-28 du code de commerce ne peut commencer Ă  courir avant le jour oĂč est dĂ©finitivement consacrĂ©, dans son principe, le droit du preneur au bĂ©nĂ©fice d'une indemnitĂ© d'Ă©viction[Jurisprudences 11] ; la prescription n'atteint pas seulement les crĂ©ances anciennes depuis plus de deux ans, mais entraĂźne l'extinction totale du droit Ă  rĂ©clamer cette indemnitĂ©[Jurisprudences 12] ;
  • le dĂ©lai de la prescription biennale est toujours interrompu par la notification d'un mĂ©moire, puis par la dĂ©livrance de l'assignation, dont les effets interruptifs se prolongent jusqu'Ă  l'extinction de l'instance civile[Jurisprudences 13] ;
  • le dĂ©lai de prescription de l'action en rĂ©tractation de l'offre de renouvellement du bail pour motif grave et lĂ©gitime court Ă  compter du jour oĂč le bailleur a eu connaissance de l'infraction (en l'espĂšce l' exercice d'activitĂ©s non autorisĂ©es) qui fonde son refus[Jurisprudences 14] ;
  • le locataire qui entend solliciter le paiement d'une indemnitĂ© d'Ă©viction doit agir avant l'expiration du dĂ©lai de deux annĂ©es ; le point de dĂ©part du dĂ©lai de prescription est le jour oĂč le refus de renouvellement est notifiĂ©, peu important que cette date soit antĂ©rieure au terme du bail[Jurisprudences 15] ; le fait que le congĂ© ait Ă©tĂ© contestĂ© par conclusions du preneur dans le dĂ©lai de deux ans, rĂ©pond Ă  cet impĂ©ratif[Jurisprudences 16] ;
  • le dĂ©lai de prescription d'une action en contestation de la validitĂ© d'un congĂ© comportant refus de renouvellement et refus d'indemnitĂ© d'Ă©viction n'est pas suspendu par le placement du locataire en redressement ou liquidation judiciaire[Jurisprudences 17] ;
  • la contestation du congĂ© et la demande d’une indemnitĂ© d’éviction par conclusions d’Avocat, mĂȘme faite sous la forme d’une demande additionnelle, produit une interruption de la prescription biennale[Jurisprudences 18] - [note 9] ;
  • le jugement de redressement judiciaire n'a d'effet interruptif que sur une instance dĂ©jĂ  engagĂ©e et le dĂ©lai, dans lequel l'action en contestation de la validitĂ© d'un congĂ© sans offre de renouvellement ni d'indemnitĂ© d'Ă©viction peut ĂȘtre exercĂ©e par le locataire, n'est pas suspendu par son placement en redressement ou liquidation judiciaire[Jurisprudences 19].

Prescription quinquennale

Le contrat de bail qui aurait été conclu sous l'empire d'une erreur, d'un dol ou de violence est nul mais il appartient à la victime du vice de demander cette annulation en justice. Le délai pour agir en nullité pour vices du consentement est de cinq ans. La confirmation par la victime de l'acte nul est aussi toujours soumise mais il faut que le vice ait cessé ; étant précisé que la confirmation ne se présume pas.

L’adage « quae temporalia sunt ad agendum perpetua sunt ad excipiendum» vise Ă  rĂ©gler le point de droit selon lequel l'accomplissement du dĂ©lai de prescription n’ Ă©teint que l'action en nullitĂ© mais aucunement le droit d'opposer une exception en dĂ©fense Ă  toute action principale.

Toutefois le droit Ă  l’exception est perpĂ©tuel mais l’autre partie peut toujours invoquer la rĂšgle adjacente selon laquelle l’exception ne peut ĂȘtre invoquĂ©e que pour faire Ă©chec Ă  la demande d'exĂ©cution d'un acte juridique qui n'a pas encore Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©[note 10] - [Jurisprudences 20]. Sur ce point Ă©pineux, la doctrine est rĂ©servĂ©e puisqu’en effet le bail est un contrat Ă  exĂ©cution successive donnant lieu, pour chacune des parties, Ă  des prestations qui s'Ă©chelonnent dans le temps et qui sont fragmentĂ©es[Jurisprudences 21].

A titre d'exemples :

  • le locataire (Avocat) soutient par conclusions tardives que le bail Ă©tait nul du fait de la diffĂ©rence de 32 m2, soit 30 % de la superficie mentionnĂ©e dans le bail, cependant la cour de cassation, relevant que la cour d'appel a souverainement retenu que : cette diffĂ©rence ne pouvait Ă©chapper Ă  une personne travaillant quotidiennement dans les lieux, dĂ©cide que l'action en nullitĂ© est prescrite[Jurisprudences 22] - [Jurisprudences 23] ;
  • l'irrecevabilitĂ© de l'exception de nullitĂ© de l'assignation peut ĂȘtre prĂ©sentĂ©e pour la premiĂšre fois en cause d'appel, mais non l'exception de nullitĂ© de l'assignation, faute d'avoir Ă©tĂ© soulevĂ©e simultanĂ©ment avec l'exception d'incompĂ©tence, conformĂ©ment Ă  l'article 74 du code de procĂ©dure civile[Jurisprudences 24].

Suspension et interruption

La prescription n'est pas un acte inĂ©luctable et peut donc ĂȘtre interrompue ou suspendue. En cas d'interruption, un nouveau dĂ©lai recommence Ă  courir Ă  compter de la date de l'acte interruptif. La suspension est plus rare[note 11].

A titre d'exemples, la fraude du bailleur a pour effet de suspendre la prescription ; il s'agit en effet de l'application de l'adage Fraus omnia corrumpit, devenu un principe juridique.

A titre d'exemples :

  • La cour d’appel aurait dĂ» rechercher si en refusant de conclure un contrat de bail commercial et en signant un contrat faussement intitulĂ© "Contrat de prestations de services" quand le locataire disposait d’un vĂ©ritable local stable, d’une clientĂšle personnelle et d’une autonomie de gestion, la sociĂ©tĂ© bailleresse n’avait pas pour but exclusif de contourner le statut des baux commerciaux ; il en rĂ©sulte que la fraude avait suspendu la prescription biennale[Jurisprudences 25].

Répétition de l'indu (action en)

La rĂ©pĂ©tition de l'indu est exclue lorsque les sommes ont Ă©tĂ© versĂ©es en exĂ©cution d'une dĂ©cision de justice devenue irrĂ©vocable ; cependant, l'autoritĂ© de la chose jugĂ©e ne peut ĂȘtre opposĂ©e lorsque des Ă©vĂ©nements postĂ©rieurs sont venus modifier la situation antĂ©rieurement reconnue en justice.

RĂ©putation non Ă©crite

Toute clause interdisant la rĂ©siliation Ă  l'expiration d'une pĂ©riode triennale est rĂ©putĂ©e non Ă©crite, en application de l'article L145-15 du code de commerce. Ainsi, la loi a substituĂ© la nullitĂ© par le rĂ©putĂ© non Ă©crit, Il en rĂ©sulte nĂ©cessairement que les actions visant Ă  contester la validitĂ© d’une clause au regard du statut ne seront plus soumises Ă  la prescription biennale.

A titre d'exemples :

  • l’action en rĂ©putation non Ă©crite de la clause d’indexation est imprescriptible, et d’autre part, que seule la stipulation prohibĂ©e doit ĂȘtre rĂ©putĂ©e non Ă©crite lorsqu’elle est dissociable[Jurisprudences 26]

En principe, l’action tendant Ă  voir dĂ©clarer une clause rĂ©putĂ©e non Ă©crite est imprescriptible, Ă  la diffĂ©rence de l’action en nullitĂ© qui est soumise Ă  un dĂ©lai de prescription biennale.

Par ailleurs, il n’est pas possible, mĂȘme aprĂšs la conclusion du contrat, de renoncer au «caractĂšre non Ă©crit» de la clause, celle-ci Ă©tant placĂ©e hors le champ contractuel. C’est lĂ  une diffĂ©rence essentielle avec la clause nulle qui peut faire l’objet d’une renonciation conventionnelle dĂšs lors que celle-ci intervient une fois que le droit Ă  invoquer la nullitĂ© est acquis et que la renonciation est sans Ă©quivoque.

Signification par acte extrajudiciaire (Huissier)

Lorsque l'huissier de justice indique dans les actes de signification que le domicile a été confirmé par des voisins, l'acte de signification est régulier[Jurisprudences 27].

Substitution de garanties

La loi Macron no 2014-626 du a élargi le champ d'application de la substitution de garantie, mais aussi clarifié la rédaction de l'article L145-16 al.3 du code de commerce qui distingue maintenant la cession (ou l'apport du fonds) de celui des opérations de restructuration de la société locataire qui emportent transmission du droit au bail.

Le texte fait une rĂ©fĂ©rence expresse Ă  la saisine du tribunal : « En cas de cession ou dans les cas prĂ©vus au deuxiĂšme alinĂ©a, si l'obligation de garantie ne peut plus ĂȘtre assurĂ©e dans les termes de la convention, le tribunal peut y substituer toutes garanties qu'il juge suffisantes. »

Une substitution de garanties[note 12] peut ĂȘtre demandĂ©e au tribunal Ă  l'initiative de l'une ou l'autre partie et aucun dĂ©lai n'est prĂ©vu pour former cette demande[Jurisprudences 28].

La décision qui déciderait de cette substitution s'imposera au cessionnaire qui ne pouvant fournir ladite garantie, verra son bail résilié pour violation grave de l'obligation contractuelle de garantie.

Procédures civiles d'exécution

Aucun texte ne permet au juge de l'exécution d'accorder des délais en matiÚre de baux commerciaux, il dispose donc d'un pouvoir discrétionnaire pour refuser d'accorder des délais[Jurisprudences 29] - [note 13]. En revanche, l'octroi d'un délai relÚve du pouvoir souverain des juges et contraint à une motivation précise.

PrivilĂšge du bailleur

Pour exercer son privilÚge[note 14], le bailleur doit procéder au préalable à des mesures conservatoires afin de sauvegarder son droit sur les meubles. Ce privilÚge lui confÚre un droit de préférence sur le prix de vente des meubles grevés mail il ne bénéficie pas d'un droit de rétention[note 15].

En application de l'article 511-1 du code des procédures civiles d'exécution, l'autorisation préalable du juge n'est pas nécessaire lorsque le créancier se prévaut d'un titre exécutoire, d'une décision de justice qui n'a pas encore force exécutoire..... ou d'un loyer resté impayé dÚs lors qu'il résulte d'un contrat écrit de louage d'immeubles (contrat de bail dont bail civil, bail commercial....).

Expulsion des lieux

Les rĂšgles en matiĂšre d'expulsion du preneur Ă  bail figurent aux articles L.411-1 Ă  L.451-1 du Code des procĂ©dures civiles d'exĂ©cution. Les modalitĂ©s d'application prĂ©vues par le dĂ©cret 92-755 du ont Ă©tĂ© codifiĂ©es aux articles R 411-1 et suivants du mĂȘme Code.

Pour dire que la responsabilitĂ© du requĂ©rant est engagĂ©e sur le fondement de l'article L.111-10 du code des procĂ©dures civiles d'exĂ©cution, l'arrĂȘt a retenu Ă  tort qu'il avait procĂ©dĂ© Ă  l'exĂ©cution forcĂ©e Ă  ses risques et pĂ©rils d'un arrĂȘt rendu en matiĂšre de rĂ©fĂ©rĂ©, constituant un titre exĂ©cutoire Ă  titre provisoire n'ayant pas statuĂ© au fond, alors que la cassation d'un arrĂȘt exĂ©cutĂ© ne peut donner lieu qu'Ă  restitution, peu important qu'il ait Ă©tĂ© rendu en matiĂšre de rĂ©fĂ©rĂ©[Jurisprudences 30].

Procédures collectives

L’ouverture d’une procĂ©dure collective n’est pas sans consĂ©quence sur le Statut puisqu’elle porte atteinte Ă  certaines clauses du bail (rĂ©solutoire, solidaritĂ©..), expression de la volontĂ© des parties. Deux textes du code de commerce sont principalement concernĂ©s, l’article L622-13, I et II, et l’article L622-14 ; le 1er de ces textes vise la poursuite des contrats en gĂ©nĂ©ral dont le bail, et le second, la rĂ©siliation spĂ©cifique du bail commercial.

Procédure proprement dite

L'ouverture d'une procédure collective n'entraßne pas de facto la résiliation du bail[13]. En effet, le preneur poursuit son activité malgré l'engagement d'une procédure en résiliation par le bailleur; toute clause contraire insérée dans le bail sera réputée non-écrite.

Toute clause qui modifierait les conditions de poursuite d'un contrat en cours en diminuant les droits ou en aggravant les obligations du débiteur du seul fait de l'ouverture de la procédure est interdite[Jurisprudences 31].

Bien Ă©videmment, les loyers doivent ĂȘtre payĂ©s en application des clauses du bail avec une diffĂ©rence selon la procĂ©dure concernĂ©e :

  • conformĂ©ment aux stipulations contractuelles dans le cadre d'une sauvegarde ;
  • au comptant en cas de redressement ou de liquidation judiciaire.

Quant aux autres conditions du bail, il y a lieu à les observer stricto sensu ; sub exemplis, le respect de la destination, le paiement des charges, les clauses de travaux


Il convient de préciser que l'administrateur ou le liquidateur ont toujours le pouvoir de résilier le bail sans motifs, surtout lorsqu'ils ne disposent pas des fonds nécessaires pour verser les loyers échus ou à échoir.

Quant au bailleur, il peut demander la résiliation du bail mais il convient d'opérer un distinguo entre la sauvegarde et le redressement, et la liquidation judiciaire.

Sauvegarde

RĂ©siliation en matiĂšre de sauvegarde et le redressement.

Redressement judiciaire

RĂ©siliation en matiĂšre de sauvegarde et le redressement.

Liquidation judiciaire

RĂ©siliation en matiĂšre de liquidation judiciaire.

Extension

L’extension de la liquidation judiciaire d’une SARL Ă  une SCI qui lui donne des locaux en location est justifiĂ©e par l’existence de relations financiĂšres anormales entre elles.

A titre d'exemples :

  • en cas de hausse anormale du loyer[Jurisprudences 32] ;
  • en cas de rĂ©duction de la surface louĂ©e sans modification du loyer[Jurisprudences 33] ;
  • en l’absence de recouvrement de loyers impayĂ©s sans contrepartie.

Avocat

Sur la question de la convention d'honoraires, l'avocat qui a participé à la négociation entre la société et son bailleur pour mettre fin à leur litige, a droit à un honoraire de résultat, malgré l'absence de convention écrite, lorsque la société, donnant suite à deux lettres de l'avocat relatives à sa rémunération, a proposé le paiement d'un honoraire de résultat ; il s'infÚre de ces éléments factuels, l'existence d'une convention sur le principe d'un tel honoraire, nonobstant un désaccord sur son montant qui doit conduire le juge de l'honoraire à l'apprécier[Jurisprudences 34].

Juge commissaire

Étant prĂ©cisĂ© que l’administrateur ou le liquidateur judiciaire peut dĂ©cider de rĂ©silier le bail en informant le bailleur par lettre recommandĂ©e avec accusĂ© de rĂ©ception. La rĂ©siliation intervient alors Ă  la date de rĂ©ception de la lettre, sans qu’il soit nĂ©cessaire de solliciter l’autorisation du juge-commissaire.

Constatation de la résiliation du bail

A l'expiration d'un dĂ©lai de trois mois, l'action en rĂ©siliation peut ĂȘtre engagĂ©e par le bailleur. Ledit dĂ©lai de 3 mois court Ă  compter du jugement d'ouverture de la procĂ©dure collective[note 16], nonobstant un jugement de liquidation ultĂ©rieur[Jurisprudences 35]. Il convient d'entendre ce dĂ©lai comme s'appliquant Ă  la dĂ©livrance de l'assignation, rien n'interdit donc au bailleur de dĂ©livrer un commandement de payer Ă  l'intĂ©rieur dudit dĂ©lai[Jurisprudences 36].

Lorsque le juge-commissaire est saisi sur le fondement de l'art. L 622-14, 2° code de commerce (pour la sauvegarde) et, sur renvoi de l’art. L 631-14, al. 1, (pour le redressement judiciaire). d'une demande de constat de la rĂ©siliation de plein droit du bail, cette procĂ©dure est distincte de celle qui tend, en application de l'article L 145-41 du code de commerce, Ă  faire constater l'acquisition de la clause rĂ©solutoire stipulĂ©e au contrat de bail.

En consĂ©quence, le bailleur qui demande la seule constatation de cette rĂ©siliation de plein droit n’est pas tenu de dĂ©livrer le commandement de payer exigĂ© par l’article L 145-41 code de commerce[Jurisprudences 37] - [note 17].

Expulsion de l'occupant

Le Juge commissaire dispose de pouvoirs propres pour constater la rĂ©siliation du bail ainsi que sa date, mais il ne peut ni ordonner l’expulsion ni condamner, mĂȘme Ă  titre provisionnel, au paiement d’un indemnitĂ© d’occupation. L’assignation en rĂ©fĂ©rĂ©s devant le Tribunal de grande instance en expulsion devra obligatoirement suivre l’ordonnance du juge commissaire afin d'obtenir le paiement des indemnitĂ©s mais surtout le titre d'expulsion.

Recours

L'ordonnance en constatation du juge-commissaire peut faire l'objet d'un recours, mais lorsque celle-ci autorisant la vente de grĂ© Ă  grĂ© d'un actif du dĂ©biteur (droit au bail) n'a fait l'objet d'aucun recours et donc a acquis force de chose jugĂ©e, le cessionnaire, qui ne peut ĂȘtre tenu que dans les termes de son offre, peut nĂ©anmoins refuser de signer l'acte de vente, en invoquant un motif lĂ©gitime, tirĂ© de la non-rĂ©alisation des conditions dont il avait pu assortir son offre[Jurisprudences 38].

DĂ©signation d'un technicien

Dans la situation d'une action en constatation de résiliation à la suite d'un commandement de faire[note 18], et en application de l'article L621-9 du code de commerce, lorsque la désignation d'un technicien est nécessaire, le juge-commissaire peut y procéder en vue d'une mission qu'il détermine.Toutefois, la mission confiée en vertu de l'alinéa 2 de ce texte, n'est pas une expertise judiciaire relevant du code de procédure civile mais il conviendra a minima de respecter un minimum de contradictoire[Jurisprudences 39] ; la Haute Cour a décidé que ce texte ne méconnaissait pas le principe du contradictoire[Jurisprudences 40].

Certes, si le rapport du technicien n’a pas Ă  ĂȘtre Ă©tabli contradictoirement[Jurisprudences 41], ll convient qu'il le soit dans l'hypothĂšse oĂč il viendrait Ă  ĂȘtre utilisĂ© dans une instance ultĂ©rieure[Jurisprudences 42] - [note 19].

L'article L811-1 du code de commerce prévoit que l'administrateur judiciaire est tenu de rétribuer sur sa rémunération le tiers auquel il a confié, sur autorisation du président du tribunal, tout ou partie des tùches lui incombant personnellement.

A titre d'exemples :

  • ce texte n'est pas applicable lorsque le juge-commissaire dĂ©signe un technicien en application de l'article L.621-9 du code de commerce, fĂ»t-ce Ă  la requĂȘte de l'administrateur, la rĂ©munĂ©ration du technicien ainsi dĂ©signĂ© incombant alors Ă  la procĂ©dure collective[Jurisprudences 43].

Procédure administrative

Recours Ă  la force publique

Faute d'une autorisation de recours Ă  la force publique, le bailleur n'aura comme recours que de mettre en cause la responsabilitĂ© de l'État.

A titre d'exemples :

  • À la suite de la rĂ©siliation du bail par ordonnance de rĂ©fĂ©rĂ©s rendue par le tribunal de grande instance, le refus du preneur de quitter les lieux a contraint le bailleur Ă  demander au juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du tribunal administratif sur le fondement de l'article L521-2 du code de justice administrative, d'enjoindre au prĂ©fet de lui accorder le concours de la force publique en vue de l'exĂ©cution d'une dĂ©cision de justice ordonnant l'expulsion de la sociĂ©tĂ© preneuse des locaux commerciaux qu'elle occupe illicitement. Par ordonnance, le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du tribunal administratif a rejetĂ© sa demande. Le Conseil d’état a ordonnĂ© au prĂ©fet de prendre toutes mesures nĂ©cessaires afin de procĂ©der Ă  l'expulsion et l’a condamnĂ©, en cas d'inexĂ©cution de cette injonction au terme du dĂ©lai, Ă  une astreinte de 250 euros par jour de retard[14].

Responsabilité de l'état

En rÚgle générale, elle n'est engagée qu'au terme du délai de deux mois aprÚs réquisition de la force publique ; l'écoulement de ce délai fera naßtre une décision implicite de rejet de ladite demande.

A titre d'exemples

  • Les propriĂ©taires ne peuvent prĂ©tendre Ă  une indemnitĂ© au titre de charges qui leur incombaient lĂ©galement, telles que la taxe fonciĂšre, alors mĂȘme que le bail prĂ©voyait qu’elles leur seraient remboursĂ©es par le locataire ; de mĂȘme pour le prĂ©judice moral ; le prĂ©judice de jouissance fera l'objet d'une indemnisation[note 20] - [15].

Notes et références

Notes

  1. La constitution de l'avocat emporte Ă©lection de domicile.
  2. Clause concernant le rÚglement des cotisations à l'Association des commerçants de l'espace commercial.
  3. Que l'acte soit atteint d'une cause de nullité relative ou absolue.
  4. Cette demande est donc irrecevable comme nouvelle en appel.
  5. Ce texte est applicable à la date à laquelle la cour statue puisque la loi nouvelle régit immédiatement les effets légaux des situations juridiques ayant pris naissance avant son entrée en vigueur et non définitivement réalisés.
  6. Il doit donc payer les loyers sous peine de résiliation et ne pourra demander le renouvellement de son bail faute de remplir la condition légale d'exploitation.
  7. L' exception de nullitĂ© soumise aux rĂšgles rĂ©gissant les exceptions de procĂ©dure et en particulier Ă  l'article 74 du code de procĂ©dure civile et selon lequel ce moyen doit ĂȘtre soulevĂ© devant le premier juge.
  8. On parle alors de la prescription biennale.
  9. ArrĂȘt rendu sur renvoi aprĂšs cassation 8 avril 2010 Pourvoi 09-11159.
  10. Le preneur ou le bailleur qui aura exécuté le bail ne peut donc pas en invoquer la nullité par voie d'exception.
  11. Le décompte du délai est temporairement interrompu, et reprend aprÚs.
  12. La substitution de garanties est une simple faculté pour les juges.
  13. Ce qui permet au Magistrat de rendre une décision sans avoir à la motiver.
  14. en tant que privilÚge spécial mobilier, il prime, en principe, les privilÚges généraux sur les meubles.....mais il est primé par le privilÚge du créancier nanti sur le fonds de commerce
  15. L'ouverture d'une procédure collective (sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire) à l'encontre du preneur modifie le rang de ce privilÚge.
  16. Dans l'hypothÚse de la conversion d'une procédure de redressement judiciaire en liquidation judiciaire, le point de départ de ce délai « est soit la date du jugement d'ouverture de la liquidation judiciaire lorsque celle-ci est prononcée immédiatement, soit celle du jugement d'ouverture de sauvegarde ou de redressement judiciaire en cas de conversion de la procédure en liquidation judiciaire.
  17. Ainsi, la Cour de cassation unifie le régime de ce cas de résiliation, et ce, quelle que soit la procédure collective.
  18. remise en état des lieux loués, exécution de travaux prescrits par une clause spécifique...
  19. action en responsabilité ou autre
  20. En fonction de la valeur locative du bien.

Références

  1. « Décret no 2014-1317 du 3 novembre 2014 relatif au bail commercial | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  2. « Réforme de la Justice : comment saisir le tribunal en 2020? - PAP.fr », sur www.pap.fr (consulté le )
  3. Code de procédure civile - Article 760 (lire en ligne)
  4. « Loi Justice : des changements importants applicables dÚs le 1er janvier 2020 », sur Institut national de la consommation, (consulté le )
  5. Cour de cassation, 3e chambre civile, 29 janvier 2015, Pourvoi 13-24269, Cour d'appel de Poitiers 5 juillet 2013
  6. « ratio - Dictionnaire Gaffiot français-latin - Page 1314 », sur www.lexilogos.com (consulté le )
  7. Code de l'organisation judiciaire - Article R211-4 (lire en ligne)
  8. Assemblée pléniÚre, Cour de cassation, 27 février 2009, Pourvoi 07-19841, publication P.B.R.I
  9. Cour d'appel d'Orléans, 4 avril 2019, 18/008071 (lire en ligne)
  10. Sanz de Alba Pierre, Sur quelques aspects de l'équité,, Aix en Provence, ThÚse de doctorat, Droit privé, Aix-Marseille, , 386 f°.
  11. "la prescription est une ressource criminelle" » cf. recueil Jouanneau in adages No 1521
  12. Jouanneau (A.) et Jouanneau (A.), « Jouanneau (A.). Recueil de maximes et citations latines à l'usage du monde judiciaire, Paris, Annales des justices de paix, 1912, 547 p; 2e éd., 1924, 547 p. », sur https://criminocorpus.org, (consulté le )
  13. Articles L.622-13, I-al.1 pour la sauvegarde ; L.631-14, al.1 pour le redressement judiciaire ; L 641-11-1, I-al.1 pour la liquidation judiciaire ; principe rĂ©affirmĂ© par l'article L.145-45 du mĂȘme code
  14. Conseil d’état, 4e et 5e chambres rĂ©unies, 1er juin 2017, RequĂȘte 406103
  15. Conseil d'État, 5e chambre, 08/07/2019, 420287, InĂ©dit au recueil Lebon (lire en ligne)

Jurisprudences de la Cour de cassation et du Conseil d'Ă©tat (ArrĂȘts publiĂ©s et inĂ©dits)

  1. Cour de cassation, 24 octobre 2019, 18-20838 (lire en ligne)
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  8. Cour de cassation,1 février 2011, 10-11017 (lire en ligne)
  9. Cour de cassation, 31 mars 2016, 14-28211 (lire en ligne)
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