PrĂȘte-nom
Il y a prĂȘte-nom quand une personne promet d'agir pour le compte d'une autre en faisant croire aux cocontractants qu'elle agit pour elle-mĂȘme.
Droit belge
En droit belge, la déclaration de command permet à un acheteur de signaler qu'il n'agit pas nécessairement en son propre nom, mais au nom d'une personne qui souhaite rester anonyme.
Droit français
En droit français, il y a prĂȘte-nom en cas de dissimulation totale de la qualitĂ© d'intermĂ©diaire, qui peut ĂȘtre l'instigateur d'une organisation paravent.
Dans le cas d'une fraude hypothĂ©caire, l'emprunteur dissimule son identitĂ© rĂ©elle sous le couvert d'un prĂȘte-nom ou homme de paille (en anglais : « nominee loan » ou « straw buyer ») en utilisant les garanties ou l'historique de crĂ©dit de celui-ci pour obtenir son prĂȘt[1].
Droit québécois
En droit quĂ©bĂ©cois, le contrat de prĂȘte-nom est un contrat reconnu valide par la loi, en vertu de l'article 2157 (2) du Code civil du QuĂ©bec[2], Ă moins que l'objet ou la cause du contrat aille Ă l'encontre de l'ordre public[3].
Le rĂšglement sur les agences de voyage, Ă©tabli en application de la loi de 1981 sur les agents de voyage, exige (Art. 3), dans un souci de protection du consommateur, que le titulaire du permis d'ouverture d'une agence de voyages ait exercĂ© pendant au moins deux ans dans une telle entreprise, que son Ă©tablissement principal se trouve au QuĂ©bec et qu'il ne soit ni un prĂȘte-nom, ni compromis par une faillite dans les 5 derniĂšres annĂ©es, une escroquerie ou une fraude[4].
Fiction
Roman
- Dans CĂ©sar Birotteau, roman français de Balzac, Ă©crit en 1837, le personnage Ă©ponyme, honnĂȘte parfumeur, est compromis et conduit Ă la faillite par son association avec le notaire Roguin dans un achat immobilier. Celui-ci a recours a un prĂȘte-nom, le banquier Claparon, car, selon la loi, « un notaire ne peut ĂȘtre dans une spĂ©culation »[5].
Théùtre
- Dans Topaze, piĂšce française de Marcel Pagnol crĂ©Ă©e en 1928, le personnage Ă©ponyme, enseignant honnĂȘte et naĂŻf, est embauchĂ© par un politicien prĂ©varicateur qui l'utilise comme prĂȘte-nom jusqu'Ă ce qu'un fournisseur cynique lui explique Ă quoi il a affaire : « Mon cher monsieur, votre "bienfaiteur" profite simplement de son mandat politique pour faire voter l'achat de n'importe quoi et il fournit lui-mĂȘme ce n'importe quoi sous le couvert d'un prĂȘte-nom »[6].
Cinéma
- Dans Le PrĂȘte-nom (The Front), film amĂ©ricain de Martin Ritt, sorti en 1976, un caissier de bar accepte de servir de prĂȘte-nom Ă des scĂ©naristes interdits au temps du maccarthysme[7].
Références
- Jean-François Gayraud, La Grande Fraude: Crime, subprimes et crises financiÚres, Odile Jacob; Avril 2011, p. 46
- Centre Paul-André Crépeau de l'Université McGill, Dictionnaire de droit privé en ligne. En ligne. Page consultée le 28 novembre 2019
- Caron c. Voyer, 2013 QCCA 1335
- Louis Jolin, Droit du Tourisme au Québec', Presses de l'Université du Québec, 2007, p. 36
- Jeannine Guichardet, Balzac "archéologue" de Paris, Michel Slatkine, GenÚve, réed. 1999, p. 117
- Marcel Pagnol, Topaze, 1928, acte 2, scÚne 8, cité par Albine Vigroux, Topaze, Pagnol: Analyse critique, Hatier, 1979
- Jean-Jacques BirgĂ©, Le prĂȘte-nom de Martin Ritt, Mediapart, 19 septembre 2014