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Prélude d'Eginhard

Prélude d'Eginhard est une œuvre pour piano d'Erik Satie composée en 1893.

Prélude d'Eginhard
Image illustrative de l’article Prélude d'Eginhard
Enluminure représentant Éginhard écrivant (XIVe-XVe siècle).

Genre Prélude pour piano
Musique Erik Satie
Durée approximative 2 min
Dates de composition 1893

Présentation

Peu après la création publique des Sonneries de la Rose+Croix et du Fils des étoiles, Satie compose, à partir d'anciennes esquisses des Ogives, plusieurs préludes pour piano : Fête donnée par des chevaliers normands en l'honneur d'une jeune demoiselle, Prélude d'Eginhard, puis deux Préludes du Nazaréen[1].

Ces quatre partitions ne sont pas publiées du vivant du compositeur mais à titre posthume, et réunies dans un même recueil par Rouart-Lerolle en 1929 sous le titre de Quatre Préludes[2].

Analyse

photo de l'imposte
Imposte en fer forgé de la rue Éginhard.

Pour Vincent Lajoinie, le titre, dont le mystère persiste néanmoins, serait une référence à la rue Éginhard, à Paris, dans laquelle se trouve une vieille imposte en fer forgé représentant les lettres S.A.[note 1] qui présentent des similitudes graphiques troublantes avec la signature en initiales stylisées de Satie[4].

Quant au contenu musical de l’œuvre, Lajoinie en souligne le « raffinement savoureux », dans lequel « l'harmonie fait parfois songer à certaines pages futures de Debussy, telles ces dernières mesures du thème initial, qui évoquent irrésistiblement le début du « Prélude de la forêt » dans Pelléas[5] » :

partition pour piano
Dernières mesures du thème initial.

Guy Sacre note également « quelques beaux enchaînements [qui] évoquent d'avance, et de façon plus saisissante encore que les Sarabandes de 1887, la manière de Debussy[2] ».

Et Lajoinie de conclure :

« Œuvre d'une grande sensualité harmonique, le Prélude d'Eginhard mérite en outre parmi les pièces mystiques une place privilégiée, d'autant que son accessibilité constitue peut-être la meilleure des introductions à un style parfois difficile d'accès. À ce titre, on ne saurait que trop recommander son écoute comme primordiale à quiconque désirerait se familiariser avec l'ensemble de la production satiste de cette époque[5]. »

Le morceau est d'une durée moyenne d'exécution de deux minutes environ[6].

Discographie

Bibliographie

Ouvrages généraux

Monographies

  • Bruno Giner, Erik Satie, Paris, Bleu nuit Ă©diteur, coll. « Horizons » (no 51), , 176 p. (ISBN 978-2-35884-060-6), p. 79-86.
  • (en) Robert Orledge, Satie the composer, New York, Cambridge University Press, coll. « Music in the 20th Century », , 394 p. (ISBN 978-0-521-35037-2).
  • Vincent Lajoinie, Erik Satie, Lausanne, Éditions L'Ă‚ge d'Homme, , 443 p. (ISBN 978-2-8251-3228-9), p. 139-144.
  • Anne Rey, Satie, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Solfèges », 1974, rĂ©Ă©d. 1995, 192 p. (ISBN 978-2-02-023487-0 et 2-02-023487-4).

Notes et références

Notes

  1. Initiales des Hospitalières de Sainte-Anastase[3].

Références

  1. Giner 2018, p. 38.
  2. Sacre 1998, p. 2404.
  3. Lajoinie 1985, p. 96.
  4. Lajoinie 1985, p. 72.
  5. Lajoinie 1985, p. 73.
  6. (en) « Eginhard, prelude for piano from… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  7. Camille De Joyeuse, « Tout Satie !… en 10 cd », sur classiquenews.com, (consulté le )

Liens externes

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