Prélude (revue)
Prélude est une revue d'avant-garde sur le thème de la politique, de la ville et de l'architecture, créée en 1932 par Hubert Lagardelle et Pierre Winter. Elle était l'organe du Comité central d'action régionale et syndicaliste qu'ils avaient fondé et qui se réclamait de Philippe Lamour et de ses Entretiens sous la Tour Eiffel[1]. Pierre Winter fut avec Philippe Lamour l'animateur du Parti fasciste révolutionnaire après 1928 et l'éclatement du parti Le Faisceau de Georges Valois[2].
Prélude | |
Pays | France |
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Langue | Français |
Genre | Politique, urbanisme, architecture |
Fondateur | Pierre Winter |
Date de fondation | 1932 |
Date du dernier numéro | 1935 |
Histoire
Les membres du comité de rédaction, et les principaux contributeurs de la revue d'avant-garde d'art, d'urbanisme et de politique Plans (1930-1932), Hubert Lagardelle, Pierre Winter, Charles Trochu, passent à la revue Prélude (1932-1936), avec Albert Laprade, François de Pierrefeu, Le Corbusier, Martiny[3]. La revue fait connaître le corporatisme. "Dans un article publié en 1933, Le Corbusier attaque à la fois "l'architecture mussolinienne moderne" et le régime lui-même : "Rome imitant Rome, une folle redondance"[4].
Après leur compagnonnage dans les années 1920 au sein du Faisceau, premier parti fasciste français, Le Corbusier, Winter, de Pierrefeu et Lagardelle s’étaient associés pour créer Plans, revue considérée par de nombreux fascistes notoires, dont Robert Brasillach, comme une « incarnation du fascisme ». Les quatre hommes se retrouvent ensuite associés dans la création de Prélude, dont ils constituent le "comité central". Le journaliste et critique d'architecture François Chaslin décrit la revue comme « la feuille d’un groupuscule fascisant, même s’ils [les membres du comité central] expliquent, au milieu des années 1930, que le mot fascisme ne convient plus, parce qu’il doit être réservé à l’expérience italienne ». Pour lui, Le Corbusier a ainsi été « l’un des « chefs » (...) [d']un noyau militant qui aspirait au totalitarisme et que seule la confusion de l’époque a cantonné dans l’échec »[5].
Parution
La revue est parue entre 1933 et 1935.
Contributeurs
- Jean Amos, officier de marine
- Norbert BĂ©zard, militant syndicaliste
- Hubert Lagardelle, homme politique
- Albert Laprade, architecte[3].
- Le Corbusier, urbaniste
- Esprit grec, esprit romain, esprit gréco-romain (no 2, )
- Croisades, ou le Crépuscule des académies
- Programme pour la grande industrie (no 11, )
- François de Pierrefeu, urbaniste
- Martiny
- Charles Trochu, homme politique
- Pierre Winter, médecin
- Au Service de l'homme : le sport au pied des maisons, un foyer efficace, no 4 (avril, 1933)
Bibliographie
- Robert Fishmann, L'utopie urbaine au XXe siècle, Mardaga, Bruxelles, 1979.
- Jean-Claude Vigato, L'architecture régionaliste. France 1890-1950, Paris, Norma, IFA, 1994
- Christine Bouneau, Hubert Lagardelle : un bourgeois révolutionnaire et son époque, thèse, 1996.
Notes et références
- Jean-Robert Pitte, Philippe Lamour. Père de l'aménagement du territoire en France (1903-1992), Paris, Fayard, 2002.
- Yves Guchet, Georges Valois. L'Action française - Le Faisceau - La République syndicale, Erasme, 1990, p. 259
- Maurice Culot, Albert Laprade, Norma, Paris, 2007.
- Robert Fishmann, L'utopie urbaine au XXe siècle, Mardaga, Bruxelles, 1979.
- Joseph Confavreux, « Le Corbusier: pensée fasciste et cité radieuse », sur mediapart.fr, (consulté le )