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Poupée de chiffon mexicaine

Les poupĂ©es de chiffon mexicaines les plus connues sont celles dont l'origine se trouve probablement dans le sud de l'État central de QuerĂ©taro, appelĂ©es « Marias » mais plus communĂ©ment appelĂ©es simplement « poupĂ©es de chiffon » (muñecas de trapo). Le Mexique a une longue histoire de fabrication de poupĂ©es de chiffon, mais celles qui sont connues dans le pays pour leur apparence nationale, en particulier dans les lieux touristiques, ne remontent peut-ĂȘtre qu'aux annĂ©es 1970, dans le cadre d'un projet visant Ă  amĂ©liorer les revenus des femmes Otomi dans la municipalitĂ© d'Amealco de Bonfil (en). Bien qu'Amealco soit fortement liĂ©e Ă  ces poupĂ©es, leur fabrication n'est pas limitĂ©e et s'est rĂ©pandue dans divers Ă©tats, avec quelques variations dans la robe et l'apparence, mais toujours avec des visages larges et des cheveux gĂ©nĂ©reusement tissĂ©s avec des rubans.

Rangées de « Marias » à vendre à San Ángel, dans la ville de Mexico.

Importance

Divers types de poupĂ©es de chiffon sont fabriquĂ©s, mais les plus courantes ont des visages souriants, des vĂȘtements indigĂšnes et des cheveux tressĂ©s avec des rubans. On les a appelĂ©es « Marias », mais on les appelle plus souvent simplement « poupĂ©es de chiffon » (muñecas de trapo)[1]. D'une taille allant de trois Ă  quarante-cinq centimĂštres et parfois plus, les poupĂ©es peuvent ĂȘtre trouvĂ©es pour la vente Ă  peu prĂšs n'importe oĂč au Mexique, en particulier dans les lieux touristiques[2]. Pour cette raison, elles deviennent un symbole du Mexique pour les Ă©trangers et sont expĂ©diĂ©s Ă  l'extĂ©rieur du pays, principalement aux États-Unis, au Canada et en AmĂ©rique du Sud[3].

Histoire

Une version complÚtement piquée à la main de la poupée.

Les poupĂ©es en chiffon de diffĂ©rents types ont une longue histoire au Mexique, surtout depuis l'Ă©poque coloniale. La fabrication de poupĂ©es Ă  partir de vieux morceaux de vĂȘtements est encore courante parmi les populations indigĂšnes du Mexique, souvent Ă  partir de vĂȘtements portĂ©s par certains membres de la famille, et fabriquĂ©s par la mĂšre ou la grand-mĂšre[4]. Cependant, les poupĂ©es « Maria » sont probablement originaires du sud de QuerĂ©taro, en particulier de la municipalitĂ© d'Amealco de Bonfil (en), une rĂ©gion trĂšs peuplĂ©e d'Otomis (ÑhañhĂŒ)[5] - [4]. Selon les autoritĂ©s de l'État de QuerĂ©taro, les Marias sont originaires des communautĂ©s de Santiago Mexquititlan et San Ildefonso Tultepec dans la municipalitĂ© d'Amealco[2]. Elles ne remontent peut-ĂȘtre qu'aux annĂ©es 1970, lorsque Guadalupe Rivera, fille du muraliste Diego Rivera, lance un programme destinĂ© Ă  aider l'Ă©conomie locale, en particulier celle des femmes locales, qui sont limitĂ©es Ă  vendre des bonbons dans les rues des villes. Elle enseigne Ă  la population locale son style de fabrication de poupĂ©es en chiffon, qui comprend Ă  l'origine l'utilisation de boutons pour que les poupĂ©es aient des bras et des jambes mobiles, mais depuis lors, le design est modifiĂ© Ă  la version actuelle[4]. Cependant, le peuple mazahua (en) de l'État voisin de MichoacĂĄn revendique Ă©galement les poupĂ©es. La robe des poupĂ©es est similaire Ă  celle des Mazahua et des Otomi de cette rĂ©gion[1]. La popularitĂ© des poupĂ©es est apparue Ă  peu prĂšs Ă  la mĂȘme Ă©poque que celle d'une personnalitĂ© du cinĂ©ma appelĂ©e La India MarĂ­a (en), dont la robe est semblable Ă  celle des Mazahua et enlĂšve une partie des stigmates d'un look autochtone[4].

Les poupées et Amealco

Les poupĂ©es sont fortement liĂ©es Ă  Amealco, oĂč soixante-dix pour cent de la population indigĂšne, soit environ 3 000 personnes, se consacrent Ă  leur fabrication et Ă  celle d'un autre type de poupĂ©es en chiffon, qui reprĂ©sente au moins une partie de leurs revenus[3] - [4] - [6]. Beaucoup sont autodidactes ou ou apprennent par des amis ou des membres de leur famille[6]. Amealco possĂšde le premier musĂ©e au Mexique consacrĂ© exclusivement aux poupĂ©es artisanales traditionnelles, situĂ© dans le centre-ville dans un bĂątiment du XIXe siĂšcle[4]. La ville accueille Ă©galement le « Festival de la Muñeca Artesanal » (Festival de la poupĂ©e artisanale), qui a lieu chaque annĂ©e en novembre[7]. La ville organise maintenant un concours national annuel de poupĂ©es fabriquĂ©es Ă  la main[8].

Cependant, la fabrication des poupées ne se limite pas à Amealco. En raison de leur popularité, leur fabrication artisanale ou plus industrielle s'étend à d'autres parties de Querétaro, à Guanajuato (surtout parmi les populations Otomi) et ensuite dans d'autres états. Cette expansion conduit à des variations dans la robe de la poupée et parfois l'apparence, comme le teint de la peau[6] - [5].

Authenticité

Les poupĂ©es les plus authentiques sont fabriquĂ©es Ă  la main et/ou Ă  la machine Ă  coudre dans les maisons ou les petits ateliers, le plus souvent par des femmes mais parfois aussi par des hommes et des enfants[5] - [6]. La plupart des matĂ©riaux sont fabriquĂ©s commercialement, comme le tissu et les boutons, mais le rembourrage le plus traditionnel est une fibre locale appelĂ©e « guata »[1]. Bien que la version ornĂ©e d'un ruban avec la face large soit de loin la plus populaire, d'autres variantes apparaissent comme les poupĂ©es reprĂ©sentant Frida Kahlo et celles rĂ©alisĂ©es avec des matĂ©riaux plus Ă©cologiques[9] - [6]. En 2014, l'État de QuerĂ©taro dĂ©pose une demande d'appellation d'origine pour que les poupĂ©es authentiques ne soient que celles fabriquĂ©es dans le sud de QuerĂ©taro, mais cela est refusĂ©, principalement parce que les poupĂ©es sont surtout fabriquĂ©es avec des matĂ©riaux non locaux[2] - [10] - [6].

Voir aussi

Références

  1. « Muñecas de trapo, una tradiciĂłn muy mexicana », Publimetro, Mexico City,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. Mary Liñån GonzĂĄlez, « Muñecas otomĂ­s se adaptan al mercado », El Financiero, Mexico City,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Laura Banda, « ExportarĂĄn muñecas artesanales de QuerĂ©taro », El Sol de MĂ©xico, Mexico City,‎ (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le )
  4. « EstĂĄ en Amealco el Ășnico Museo de la Muñeca Artesanal del paĂ­s », Nuevo Periodismo, Mexico City,‎ (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le )
  5. Elvira Jiménez Carrera, « Muñecas de trapo mexicanas, toda una tradición » [archive du ], Queretaro, Revista Viaja, (consulté le )
  6. Lucero Guerrero, « El arte de hacer muñecas de trapo », NW Noticias, Queretaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  7. Irån Hernåndez, « Realizarån tercer Festival de la Muñeca Artesanal en Amealco », Mexico, State of Queretaro, (consulté le )
  8. Minerva Contreras, « Realizan concurso de muñecas en Amealco », El Universal, Queretaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  9. « Presentan en QuerĂ©taro nueva muñeca indĂ­gena », Radio Trece, Mexico City,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  10. « Busca QuerĂ©taro denominaciĂłn de origen para muñecas artesanales », NOTIMEX, Mexico City,‎
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