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Pornographie féministe

La pornographie féministe est un genre de film pornographique mettant en valeur les femmes et plaçant leur désir au centre des situations sexuelles, tout en ayant les mêmes visées érotiques que la pornographie traditionnelle.

Elle a pour but de produire une pornographie empreinte de sensibilité féminine, et d'encourager chez les femmes les notions de plaisir, de liberté et d'égalité sexuelles[1].

Histoire

FĂ©minisme pro-sexe

Le fĂ©minisme pro-sexe s'opposerait au contrĂ´le patriarcal et Ă  la masculinisation de l'imagerie pornographique, et lui oppose, comme c'est le cas dans les films de Maria Beatty, une esthĂ©tique qui explore les aspects de la sexualitĂ© fĂ©minine. Certaines cinĂ©astes participent au mouvement pro-sexe, telles Nina Hartley, rĂ©alisatrice de films pornographiques Ă  caractère Ă©ducatif et Candida Royalle, fondatrice de Femmes Productions, qui a pour objectif de produire des films pornographiques Ă©galitaires et non sexistes.

Rapport des actrices pornographiques à leur métier

L'étude Why Become a Pornography Actress?, parue en 2012, analyse les raisons pour lesquelles certaines actrices pornographiques choisissent d'en faire leur métier[2]. Les raisons principales évoquées sont le plaisir sexuel et les revenus associés à des horaires de travail raisonnables. Les femmes interrogées mentionnent cependant plusieurs problèmes, en particulier le manque de professionnalisme de leurs agents et des réalisateurs de l'industrie, ainsi que l'image publique de leur profession[2].

Histoire de la pornographie féministe

Le féminisme de seconde vague est souvent abolitionniste, c'est-à-dire qu'il estime que l'objectification et l'oppression des femmes est inhérente à toute forme de pornographie, sans exception.

Dans le féminisme de troisième vague, au contraire, on recherche plutôt la liberté et l'égalité des sexes dans le travail du sexe[1].

Dans les années 1980, le conflit entre ces deux points de vue arrive à son apogée, et on retrouve les premiers exemples de pornographie féministe.

En 2006, Good For Her organise les Feminist Porn Awards à Toronto, popularisant l'idée de pornographie féministe.

Concept

La pornographie traditionnelle dépend des lois de l'offre et de la demande : la plupart des spectateurs sont des hommes[3]. Les films recherchent donc des actrices jeunes et très sexualisées, et s'en débarrassent au moindre écart des standards de beauté du marché[4].

La pornographie féministe doit être tournée dans le respect des artistes : les actrices doivent y être rémunérés raisonnablement, et surtout être soignées et respectées[5]. Leur consentement et leur bien-être passent avant tout[6]. Elles peuvent également s'approprier des comportements moins vendeurs, par exemple l'utilisation d'un gode ceinture pour le plaisir féminin. Ces films peuvent aussi dépeindre l'orgasme féminin plutôt que de terminer, comme c'est souvent le cas dans les films traditionnels, avec l'orgasme masculin[4].

Personnalités marquantes

Actrices

  • Jiz Lee, acteur/trice d'origine amĂ©ricaine agenre et pansexuel.le.
  • Candida Royalle, actrice et productrice amĂ©ricaine, fondatrice en 1980 de Femme Films (ou Femme Productions), sociĂ©tĂ© visant Ă  faire de l'art Ă©rotique que les femmes pourraient apprĂ©cier.
  • Annie Sprinkle, actrice et Ă©crivaine amĂ©ricaine.
  • Madison Young, actrice amĂ©ricaine spĂ©cialisĂ©e dans le bondage et le BDSM.

RĂ©alisatrices

Performeuses

RĂ©compenses

Les Feminist Porn Awards annuels de Toronto existent depuis 2006 et sont organisés par une marque féministe de sex toys, Good for Her. Ces récompenses sont distribuées par catégorie et répondent à trois critères :

  1. Une femme doit avoir participé à la réalisation, à l'écriture, ou à la production de l'œuvre.
  2. L'œuvre doit illustrer un réel plaisir féminin.
  3. L'œuvre doit dépasser les stéréotypes de la pornographie traditionnelle.

En Europe, depuis 2009, la récompense PorYes-Award est distribuée une fois tous les deux ans.

Notes et références

  1. R. Claire Snyder-Hall, « Third-Wave Feminism and the Defense of “Choice” », Perspectives on Politics, vol. 8, no 1,‎ , p. 255–261 (ISSN 1541-0986 et 1537-5927, DOI 10.1017/s1537592709992842, lire en ligne, consulté le )
  2. James D. Griffith, Lea T. Adams, Christian L. Hart et Sharon Mitchell, « Why Become a Pornography Actress? », International Journal of Sexual Health, vol. 24, no 3,‎ , p. 165–180 (ISSN 1931-7611, DOI 10.1080/19317611.2012.666514, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Karen Ciclitira, « Pornography, Women and Feminism: Between Pleasure and Politics », Sexualities, vol. 7, no 3,‎ , p. 281–301 (DOI 10.1177/1363460704040143, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Marilyn Corsianos, « Mainstream Pornography and “Women”: Questioning Sexual Agency », Critical Sociology, vol. 33, nos 5-6,‎ , p. 863–885 (ISSN 0896-9205, DOI 10.1163/156916307x230359, lire en ligne, consulté le )
  5. « XX Webseries », sur YouTube (consulté le )
  6. (en) « So, What IS Feminist Porn? Find Out From a Woman Who Makes It. », Cosmopolitan,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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