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Ponte a u Larice d’Altiani

Le Ponte a u Larice d’Altiani, localement appelĂ© « pont'Ă  u large » ou « pont'Ă  u laricciu » (littĂ©ralement “pont du pin laricio”), est un pont gĂ©nois Ă  trois arches du XIVe siècle sur le Tavignano, en Haute-Corse. Il est classĂ© monument historique sous le nom de « Pont gĂ©nois sur le Tavignano Â»[1], et rĂ©pertoriĂ© sur les documents touristiques comme le « Pont d'Altiani Â».

Ponte a u Larice d’Altiani
Pont'Ă  u laricciu
Vue du côté aval depuis la rive Nord
Présentation
Type
Franchit
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
42° 13′ 19″ N, 9° 15′ 55″ E
Carte

Description

C'est un pont gĂ©nois Ă  trois arches du XIVe siècle sur le Tavignano, dit familièrement « pont d'Altani ». Avec son Ă©tat caractĂ©ristique typique d'une architecture de style Louis XVI, le pont date de l'Ă©largissement effectuĂ© par l'intendant Boucheporn[Note 1]. Ses arches sont en plein-cintre, appareillĂ©es en claveaux de schiste. L'Ă©difice comporte un tablier Ă  « dos-d'âne Â» et des parapets. La prĂ©sence de frise d'arcades souligne l'appareil extĂ©rieur des parapets. Des refuges pour piĂ©tons sont amĂ©nagĂ©s au droit des piles. Ses piles massives sont protĂ©gĂ©es d'amples Ă©perons, et renforcĂ©es au-delĂ  des becs par de larges bandes de pierres formant renfort et rempart[2].

Histoire

Sur le territoire de la commune d’Altiani se trouve un petit complexe monumental qui comprend une église, un pont et une maison de petites dimensions. Le site se trouve le long du Tavignano, à l’embranchement pour Altiani, le Bozio et la Rogna, sur l'ex-route nationale 200, entre Aléria et Corte.

La réalisation du pont au XIIIe siècle, remplacé un siècle plus tard, en l'endroit où se situe l’embranchement pour Altiani et Piedicorte-di-Gaggio, s'explique par un passage à l'époque obligatoire, en particulier pour les troupeaux transhumant entre piaghja e muntagna (plage et montagne).

« le ponte a u Larice et l’embranchement pour Altiani et Piedicorti étaient un passage obligatoire en particulier pour les troupeaux transhumant entre piaghja e muntagna. »

— Philippe Pergola in Orientations nouvelles pour l’histoire socio-culturelle, économique et politique de la corse du Moyen Âge

Dans les volumes Les églises romanes de Corse, Geneviève Moracchini-Mazel rapporte que l'église San Ghjuvanni du Ponte a u Larice a remplacé la première Pieve du VIe siècle-VIIe siècle, qui se situait à quelques centaines de mètres de là, abandonnée au courant du Xe siècle, et qui aurait été remplacée immédiatement, par l’église San Ghjuvanni actuelle[3].

Le vieux pont date du XIVe siècle, du temps de l'occupation génoise de la Corse. En 1600, la nouvelle église S. Ghjuvanni a pu reprendre certaines des attributions de l’ancien système, en ce qui concerne la fonction cimetiériale et celle du contrôle des axes de communication[3].

Le pont génois de la RN 200 vue de l'aval depuis la rive Sud.

Le pont actuel, situĂ© au mĂŞme emplacement, date de la fin du XVIIe siècle[2] : au cours de l'hiver 1697, une crue exceptionnelle avait emportĂ© le vieux pont construit en schiste noir et formant un ensemble avec la chapelle San Ghjuvanni Battista[4]. Le gouverneur Ambroggio Imperiale ordonna de procĂ©der immĂ©diatement Ă  la reconstruction du pont. Le , un contrat est passĂ© avec les « maĂ®tres » Silvestro Ricci, Bernardo Verina, Matteo Vacca et Simone Giannettini qui s'engagent Ă  terminer le nouveau pont dans l'annĂ©e, suivant le plan et les instructions prescrits par le contrat[4]. Le pont subit des modifications importantes. Sa structure demeure celle de 1698, elle-mĂŞme reprise sur celle d'origine ; mais des travaux rĂ©alisĂ©s en 1780 ont permis d'Ă©largir le tablier du pont, selon une mĂŞme mĂ©thode employĂ©e pour les ponts de Corte, Ponte-Novo, Ponte-Leccia, Ponte-Francardo[4]. Selon les termes du contrat, les « maĂ®tres » devaient respecter le plan et les instructions prescrits : « les murs des flancs du pont devaient ĂŞtre construits en pierres de grand appareil, taillĂ©es sur leur face apparente et ĂŞtre longs de 174 palmi, hauts de 17,5 palmi et Ă©pais de 2,5 Ă  3 palmi. Entre ces deux murs, le remplissage serait fait de bonnes pierres noyĂ©es dans la chaux. Chaque arche comporterait 9 clĂ©s de fer. Le parapet devait avoir une hauteur de 1 Ă  3 palmi. Enfin, le pont devait ĂŞtre pavĂ© sur toute sa longueur »[2].

PL sur le pont.

L'édifice figurait sur le plan terrier dressé en 1777[4].

Élargi par les Français en 1780, il servit jusqu'en 2011, date de la mise en service du nouveau pont plus adapté au trafic moderne[5].

L'ouvrage était utilisé pour la circulation routière et emprunté par la Route nationale 200. Avec une seule voie, il provoquait un étranglement avec une circulation alternée sans feux tricolores. Le trafic devenant de plus en plus important, il se dégradait lentement. Afin de le préserver, un nouveau pont a été mis en service le et le remplace en aval.

Le nouveau pont d'Altiani.

Voir aussi

Bibliographie

  • Philippe Pergola in Orientations nouvelles pour l’histoire socio-culturelle, Ă©conomique et politique de la corse du Moyen Ă‚ge - Cervioni
  • Jean-Marie Homet[6] - [7] - [Note 2] - Les Ponts de la Corse, Edition La Marge.

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Claude-François Bertrand de Boucheporn, intendant de Corse (1775 - 1785) organisa à partir de 1778 un plan d’élargissement des ponts de l'île - Wikipédia
  2. Jean-Marie Homet, écrivain, est selon sa propre biographie, né en 1938, marin, capitaine au long cours, thèse d'histoire sur l'astronomie en Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles, publie une vingtaine d'ouvrages en particulier sur l'astronomie, le patrimoine régionale et la Corse, collabore à de nombreuses revues et magazines, donne des conférences en France et à l'étranger, et des cours à l'Université du temps disponible.

Références

  1. Notice no PA00099154, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. U ponte a u lariciu d'après Jean-Marie Homet
  3. Philippe Pergola in Orientations nouvelles pour l’histoire socio-culturelle, économique et politique de la corse du Moyen Âge
  4. Jean-François Bernardi ; Marie-Dominique Roy , “pont dit "pont'à u large" ou "pont'à u laricciu"”, Médiathèque Culturelle de la Corse et des Corses, consulté le 5 février 2018
  5. Corse-matin du 12 juillet 2011 Le nouveau pont d'Altiani a ouvert hier
  6. Jean-Marie Homet
  7. (BNF 11907691) Jean-Marie Homet
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