Pont de Caronte
Le pont de Caronte est un pont ferroviaire situé sur la commune de Martigues (Bouches-du-Rhône). Il permet à la ligne Miramas - L'Estaque, à double voie, de franchir le canal de Caronte qui relie l'étang de Berre à la mer Méditerranée.
Pont de Caronte | ||||
Pont de Caronte | ||||
GĂ©ographie | ||||
---|---|---|---|---|
Pays | France | |||
RĂ©gion | Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur | |||
DĂ©partement | Bouches-du-RhĂ´ne | |||
Commune | Martigues | |||
Coordonnées géographiques | 43° 24′ 09″ N, 5° 01′ 28″ E | |||
Fonction | ||||
Franchit | Canal de Caronte | |||
Fonction | Viaduc ferroviaire | |||
Caractéristiques techniques | ||||
Type | Pont-treillis | |||
Longueur | 972 m | |||
Matériau(x) | Maçonnerie, acier | |||
Construction | ||||
Construction | Original : 1908-1915 Reconstruction : 1952-1954: |
|||
Entreprise(s) | Schneider | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
GĂ©olocalisation sur la carte : Bouches-du-RhĂ´ne
| ||||
Caractéristiques
Le pont de Caronte est un pont-treillis en acier monté sur piles en maçonnerie. Sa longueur est de 972 mètres. Il comporte douze travées réparties comme suit : huit de 82,50 m, deux centrales de 57,20 m et deux de 51,3 m.
Les deux travées centrales sont constituées d'un bloc-treillis de 114 mètres de long capable de pivoter sur la pile médiane, de manière à libérer le passage pour des navires dont le tirant d'air dépasse 20 m. La hauteur libre sous poutre est en fait de 23 mètres.
Les huit travées de 82,50 m, solidaires deux par deux, sont constituées de quatre poutres, une sous chaque file de rails. Elles pèsent 10,67 tonnes par mètre. L’ossature des travées de 51,20 m est identique, mais leur poids n'est que de 6,892 tonnes par mètre. Les poutres trapézoïdales de la partie tournante sont hautes de 13,40 m au droit de la pile et de 7,60 m à leurs extrémités. Le poids de cette travée était à l'origine de 1 513 tonnes, dont 400 pour les mécanismes[1].
L'ouverture demande 5 min 7 s. Elle est obtenue par l'action de quatre pignons dentés, engrenant une crémaillère circulaire, mus par le même arbre et reliés entre eux par des différentiels. Des dispositifs spéciaux assurent le calage et le verrouillage. Deux moteurs à essence de 100 ch — un seul est utilisé en marche normale — commandent les mécanismes de rotation et de calage. Celui-ci fait, un moteur à air comprimé effectue l'éclissage des rails. La commande des manœuvres, à partir d'un poste installé dans le tablier, au-dessus de la pile, est engagée avec celle des signaux protégeant le pont[1].
Histoire
Construit en 1908 et fini en 1915 [2], il fut dynamité en par l'armée allemande. Il fut rendu à la circulation fin 1946, avec une travée levante provisoire, puis reconstruit en 1954 par la même entreprise qui l'avait originellement construit, la société Schneider et Cie (ateliers du Petit Creusot à Chalon-sur-Saône[3]), avec pose d'une travée tournante, comme avant la destruction.
Un documentaire suivant pas à pas cette reconstruction a été tourné par André Périé, pour la Section centrale cinématographique de la SNCF[4]. Dans ce documentaire, on apprend entre autres que le premier pont pivotait sur « une lentille en bronze de 83 cm » et que la reconstruction a été effectuée en plusieurs phases : d'abord avec un pont provisoire à travée levante de type Krupp (prise de guerre) avant que le pont tournant soit complètement reconstruit. Un premier documentaire avait également été tourné pour l'établissement de la travée levante provisoire[5].
Ce pont a obtenu le label « Patrimoine du XXe siècle » en 2000.
Le pont de Caronte au cinéma
- À la fin du film Toni, de Jean Renoir (1935), qui se déroule à Martigues, Toni est abattu à l'entrée du pont de Caronte[6].
- Dans Dieu vomit les tièdes, film de Robert Guédiguian (1991), Cochise, Frisé et leurs amis se réunissaient dans la pile centrale du pont tournant.
Notes et références
- Marcel Prade, Ponts et viaducs au XIXe siècle : techniques nouvelles et grandes réalisations françaises, Poitiers, éd. Brissaud, 1988.
- http://lavoix.cote.bleue.free.fr/lesexpositions/label-patrimoine.pdf
- René Nonin, « Le Petit Creusot », Images de Saône-et-Loire, no 84, hiver 1990-1991, pp. 3-6.
- Section Centrale Cinématographique de la SNCF, « LA RECONSTRUCTION DEFINITIVE DU VIADUC DE CARONTE (1956) » [vidéo], sur youtube.com, (consulté le ).
- Section Centrale Cinématographique de la SNCF, « UN PROBLEME DIFFICILE : LA RECONSTRUCTION DU VIADUC DE CARONTE » [vidéo], sur openarchives.sncf.com, (consulté le ).
- Site Cineclub de Caen
Voir aussi
Bibliographie
- Gabriel Canat de Chizy, « La ligne de Miramas à l'Estaque. Le viaduc de Caronte », Annales des ponts et chaussées, t. 13, janvier-février 1913, no 1, première partie : Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, p. 584-593 Gallica : Lire en ligne