Polygonum polystachyum
Polygonum polystachyum (autrefois aussi nommé Aconogonum polystachyum) est une plante herbacée vivace rhizomateuse, appelée renouée de l'Himalaya[2] ou renouée à nombreux épis[2] en français.
(tiges et feuilles)
C'est une des nombreuses renouées de la famille des Polygonacées.
Elle fait partie des membres d'une famille botanique dont certaines espèces sont localement devenues invasives quand elles ont été introduites en Europe ou en Amérique du Nord à partir de l'Asie d'où elles sont originaires.
Elle fait par exemple en Suisse partie de la Liste noire des plantes invasives[3]. En Suisse[3], les citoyens sont invités à signaler les nouveaux foyers d'apparition de cette espèce. Des sites de science participative et collaborative comme Tela Botanica permettent aussi de contribuer à alimenter les bases de données ou de photos concernant les espèces invasives.
Taxonomie
Phytosociologie
Sa formation végétale (caractérisée par la dominance d'un type biologique) est l'hémicryptophytaie[4].
Le phytosociologue la classe dans le Glechomo hederaceae - Urticetea dioicae[4]
Synonymie[4]
- Polygonum hagei Royle ex Bab. [1838, Trans. Linn. Soc. London, 18 : 110]
- Pleuropteropyrum polystachyum (C.F.W.Meissn.) Javeid & Munshi [1986, J. Econ. Taxon. Bot., Addit. ser. : 78]
Synonymes nomenclaturaux
- Rubrivena polystachya (C.F.W.Meissn.) M.Král [1985, Preslia, 57 (1) : 66]
- Reynoutria polystachya (C.F.W.Meissn.) Möldenke [1941, Bull. Torrey Bot. Club, 68 : 675] [3]
- Peutalis polystachyum (C.F.W.Meissn.) Raf. [1838, New Fl. N. Amer., 4 : 50]
- Persicaria wallichii Greuter & Burdet in Greuter & Raus [1989, Willdenowia, 19 (1) : 41]
- Persicaria polystachya (C.F.W.Meissn.) H.Gross [1913, Bot. Jahrb. Syst., 49 : 315] non Opiz [1852, Lotos, 2 : 229]
- Aconogonon polystachyum (C.F.W.Meissn.) M.Král
Description
Appareil végétatif
Les tiges sont creuses, rougeâtres quand elles sont jeunes puis verdâtres à brunes en vieillissant. Elles croissent rapidement, dépassant un à deux mètres de hauteur en quelques mois. Les feuilles sont mesurent jusqu’à 30 cm de long et 10 cm de large. Elles sont longuement pétiolées, au limbe oblong à lancéolé se terminant en pointe avec une base hastée ou cordée. La face inférieure est garnie de poils fins (visibles à la loupe), la face supérieure est glabre.
Les stipules sont de couleur brune.
Appareil reproducteur
La floraison est tardive. Fleurs blanches ou roses, aux étamines bleutées à violettes. Les fleurs sont arrangées en panicules amples. Les fruits sont trigones, bruns, longs de 3 à 5 mm de long.
Confusion possible
Elle ressemble assez à la renouée du Japon, si ce n'est que :
- les buissons qu'elle forme sont plus bas (mais souvent plus denses) ;
- ses feuilles longues d'une vingtaine de cm pour les plus grandes sont nettement plus effilées ;
- la forme de ses épis floraux est très différente (épi de cymes triflores).
Biologie
La plante dispose de plusieurs moyens pour se reproduire et Ă©tendre son aire.
- Les fleurs nombreuses, produisent des akènes transportées par le vent, le ruissellement et peut-être parfois par des animaux.
- Via ses rhizomes elle peut former des colonies très denses ne laissant de place à aucune autre plante, par exemple sur des talus routiers.
- Elle peut également se propager (reproduction asexuée) si les articles de la tige contenant des nœuds formant des points d'enracinement sont séparés du pied-mère et déplacés vers un sol qui lui est adapté. Comme pour la renouée du Japon, la broyer ou faucher, n'est pas un moyen de s'en débarrasser[5].
Habitat et distribution
Comme l'indiquent ses deux noms communs anglais (Himalayan knotweed et cultivated knotweed) c'est une plante originaire des contreforts de l'Himalaya, et qui est localement cultivée pour des raisons décoratives en général. Elle est adaptée aux talus caillouteux périodiquement secs.
En Europe, on la trouve colonisant des friches, talus routiers ou de voies ferrées, berges ou lisières vivaces médioeuropéennes, eutrophiles, mésohydriques à mésohygrophiles[4].
Elle a été introduite en Europe et Amérique comme plante ornementale, et montre localement des capacités à devenir envahissante, voire invasive (par exemple dans l'État de Washington[6]. En expansion récente dans certaines régions, elle est néanmoins beaucoup plus rare que la renouée du Japon.
Notes et références
- IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 13 juillet 2020
- Guillaume Fried, Guide des plantes invasives, Paris, Belin, coll. « Fous de Nature », , 236 p. (ISBN 978-2-7011-5793-1)
- Espèce de la Liste Noire / Plantes exotiques envahissantes: une menace pour la nature, la santé et l'économie ; Commission suisse pour la conservation des plantes sauvages, 2006
- Tela Botanica
- CDFA EncycloWeedia
- Washington State Noxious Weeds
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
Références taxonomiques
- (fr+en) Référence ITIS : Polygonum polystachyum Wall. ex Meisn. (consulté le )
Liens externes
- (en) Référence IPNI : Polygonum polystachyum
- (en) Référence UICN : taxon Polygonum (consulté le )
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Rubrivena polystachya (Wall. ex C.F.W.Meissn.) M.Král - synonyme
- (en) Jepson Manual Treatment
- (en) USDA Plants Profile
- (en) Galerie de photographies pour identification