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Polly Apfelbaum

Polly Apfelbaum, née à Abington, en Pennsylvanie, le , est une artiste visuelle contemporaine américaine, principalement connue pour ses dessins colorés, ses sculptures et ses pièces de sol en tissu, qu'elle qualifie de « peintures tombées » ou de « sculptures affaissées ». Elle vit et travaille à New York.

Polly Apfelbaum
Polly Apfelbaum en 2021 à l'Atelier Amden, en Suisse.
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Tyler School of Art (en) (baccalauréat en beaux-arts) (jusqu'en )
Activité
Autres informations
Représentée par
Frith Street Gallery (d)
Distinctions

Dans ses œuvres, elle chercher à brouiller les frontières entre l'art de l'installation, la peinture, la sculpture ; entre le minimalisme, l'expressionnisme abstrait et le pop art, s'inscrivant dans différents contextes politiques et l'héritage de l'art américain d'après-guerre.

Biographie

Polly Apfelbaum naît le à Abington, dans le comté de Montgomery en Pennsylvanie[1].

En 1978, elle obtient une lycence en beaux-arts à la Tyler School of Art and Architecture (en) d'Elkins Park (en), en Pennsylvanie[1]. Apfelbaum reçoit également une formation à l'université d'État de New York à Purchase (en)[1] - [2].

Elle vit et travaille à New York depuis son diplôme et expose régulièrement ses œuvres aux États-Unis et à l'étranger depuis sa première exposition personnelle en 1986[1].

Apfelbaum se fait connaître dans les années 1990, en particulier pour ce que l'artiste appelle ses « Fallen paintings » (peintures tombées)[1]. Ces installations à grande échelle consistent en des centaines de morceaux de tissu en velours découpés et teints à la main, disposés sur le sol. Elles existent comme un hybride entre la peinture et la sculpture et occupent un espace ambigu entre les deux genres. Lane Relyea affirme que « le travail d'Apfelbaum est à la fois peinture et sculpture, et peut-être aussi photographie, mode et processus matériel informe[alpha 1] ».

En 2003, une importante première rétrospective de l'œuvre d'Apfelbaum est inaugurée à l'Institute of Contemporary Art de Philadelphie[4]. L'exposition voyage jusqu'en 2004 au Centre d'art contemporain Rosenthal de Cincinnati et au Kemper Museum of Contemporary Art (en) de Kansas City. À l'occasion de l'exposition, un catalogue retraçant 15 ans de travail de l'artiste a été publié par l'Institute of Contemporary Art de Philadelphie.

Polly Apfelbaum s'essaie aussi à d'autres médiums, comme la gravure, en produisant notamment des lithographies en couleur au Tamarind Institute[5] ou des gravures sur bois[6] - [7].

En 2018, Apfelbaum fait partie des artistes choisis par Christian Dior pour proposer un design alternatif à l'un de ses produits phares, le sac à main Lady Dior[8].

Prix et reconnaissance

En 1998, Polly Apfelbaum reçoit le prix Anonymous Was A Woman[9]. En 2002, elle reçoit un Academy Award de l'Académie américaine des arts et des lettres[10]. En 2012-2013, elle reçoit le prix de Rome Joseph H. Hazen, un prix qui est décerné à un groupe restreint de personnes qui représentent le plus haut niveau d'excellence dans les arts et les sciences humaines[11]. Elle a également reçu une bourse Joan Mitchell, une bourse Richard Diebenkorn, une bourse Guggenheim[12], une bourse d'artiste de la New York Foundation for the Arts (en) et une bourse de la Pollock-Krasner Foundation (en)[13].

Œuvre

Polly Apfelbaum commence sa carrière les années 1980 en réalisant de petites sculptures sur bois[14] - [15]. Tandis qu'elle cherche à combiner la sculpture et les œuvres en deux dimensions, elle est influencée par des artistes tels que Helen Frankenthaler, Morris Louis et Jackson Pollock[1].

Elle se fait connaître la décennie suivante avec ses « œuvres au sol » (en anglais, on parle de « fallen paintings » « peintures tombées » ; Apfelbaum s'y réfèrerait en parlant de « sculptures affaissées »), des installations qui mêlent peinture et sculpture avec de sujets adoptant « des formes à la fois géométriques et organiques, ou totalement indéfinies avec des motifs floraux abstraits »[14] - [16]. Elle utilise plusieurs types de textiles (velours, paillettes, etc.), céramiques, la pâte à modeler et dessins et choisit pour ses compositions des couleurs très vives[14] - [16] - [4]. Ces œuvres sont souvent disposées sur le sol, s'étendant assez largement et s'adaptant au lieu dans lequel elles sont exposées. « Les formes générales d'Apfelbaum sont composées de couches complexes, presque psychédéliques, de tissu teint, comme si une myriade de peintures plus petites s'étaient accumulées ou avaient grandi à partir d'un groupe central de formes et de couleurs[4]. »

L'artiste y transforme les thèmes et les couleurs d'éléments de la culture de masse (télévision, publicité, objets de consommation) en « spectres sauvages et oscillants à la limite de l'organique »[4]. « Le travail d'Apfelbaum appelle le public à réfléchir au plaisir de l'expérience esthétique et à expérimenter le plaisir de l'esthétique[4]. » En utilisant des objets et des matériaux que l'on trouve habituellement dans le domaine domestique, Apfelbaum « Apfelbaum assume une position politique et féministe, défiant les hiérarchies dans la pratique culturelle »[16].

Elle brouille ainsi les frontières entre l'art de l'installation, la peinture, la sculpture ; entre le minimalisme, l'expressionnisme abstrait et le pop art, s'inscrivant dans différents contextes politiques et l'héritage de l'art américain d'après-guerre[4] - [16] - [17] - [18].

Expositions notables

Face (Geometry) Naked (Eyes), installation à l'Otis College of Art and Design (2016).
The Potential of Women, installation à l'Alexander Gray Associates (2017).

Polly Apfelbaum a beaucoup exposé depuis les années 1980, notamment dans le cadre d'expositions personnelles à : Burlington City Arts Center (2014)[19] ; Lumber room (Portland, 2014)[20] ; Worcester Art Museum (Worcester, 2014)[21] ; Clifton Benevento (2014)[22] ; Bepart, Waregem (Belgique, 2015)[23] ; 56 Henry (2016)[24] ; Otis College of Art and Design (Los Angeles, 2016)[25] ; la chapelle Saint-Jean (Le Sourn), dans le cadre de la 26e édition de L'art dans les chapelles (2017)[26] ; Alexander Gray Associates (2017)[27].

Elle participe aussi à des expositions à deux personnes, notamment : « Studiowork » avec Nicole Cherubini (en) (2010)[28] ; « Karma Funk Factory » avec Steven Westfall (2014)[18] ; « The Sound of Ceramics » avec Wang Lu[alpha 2] (2016)[29] ; « Erasing Tracing Racing Paint » avec Dona Nelson (en) (2016)[30].

Son œuvre a été présentée dans de nombreuses expositions collectives d'institutions muséales, notamment : « Sense and Sensibility: Women and Minimalism in the 90s » (1994)[31], « Comic Abstraction » (2007)[32] et « Lines, Grids, Stains and Words » (2007)[33] au Museum of Modern Art (New York) ; « The Night », San Francisco Art Institute (San Francisco) ; « Reckless », Kiasma (Helsinki) ; « Skin and Bones », Bowdoin College (Brunswick) ; « What Does Love Have to Do With It », Massachusetts College of Art and Design (Boston)[34] ; « Crazy Love, Love Crazy », Contemporary Art Museum St. Louis (en) (Saint Louis) ; « Operativo », Musée d’art contemporain Tamayo, Mexico, 2001) ; « Regarding Warhol: Sixty Artists, Fifty Years », Metropolitan Museum of Art, New York, 2012) ; « AMERICANA: Formalizing Craft », Pérez Art Museum Miami, Miami, 2013) ; « Pathmakers: Women in Art, Craft and Design, Midcentury and Today », Museum of Arts and Design, New York, 2015) ; « Pretty Raw: After and Around Helen Frankenthaler », Rose Art Museum, Waltham, 2015) ; « Three Graces », Everson Museum of Art, Syracuse, 2015)[35] ; « An Irruption of the Rainbow » (Musée d'Art du comté de Los Angeles, Los Angeles, 2016) ; « Wall to Wall » (Museum of Contemporary Art Cleveland (en), Cleveland, 2016) ; « The Eye of the Beholder », Dundee Contemporary Arts (en) (Dundee) ; « As Painting: Division and Displacement », Wexner Center for the Arts (Columbus) ; « Flowers Observed, Flowers Transformed », The Andy Warhol Museum (Pittsburgh) ; « Extreme Abstraction », Galerie d'art Albright-Knox (Buffalo).

Polly Apfelbaum a aussi été invitée à des biennales, notamment à la 4e Biennale d'art contemporain de Lyon en 1997 et à la 11e Biennale de Sydney l'année suivante[17].

Conservation

Notes et références

Notes

  1. Citation originale : « Apfelbaum's work is both painting and sculpture, and perhaps photography and fashion and formless material process as well[3]. »
  2. Wang Lu (d) (1982-) est une compositrice cino-américaine.

Références

  1. (en) « Polly Apfelbaum », sur National Museum of Women in the Arts (consulté le ).
  2. (en) « Polly Apfelbaum », sur Magasin III (en) (consulté le ).
  3. Relyea 2003, p. 35.
  4. (en) « Polly Apfelbaum », sur Institute of Contemporary Art de Philadelphie, (consulté le ).
  5. (en) « Notice de l'œuvre Rainbow Love Mountain Ranch, New Mexico (2007) », sur Cleveland Museum of Art (consulté le ).
  6. (en) « Notice de l'œuvre Atomic Mystic Cosmic 16 (2017) », sur Cleveland Museum of Art (consulté le ).
  7. (en) « Notice de la série Heart and Soul (2020) », sur durhampress.com (consulté le ).
  8. « Dior Lady Art : 11 artistes vont revister le sac Lady Dior », sur Luxe Infinity, (consulté le ).
  9. (en) « Previous recipients », sur Prix Anonymous Was A Woman (consulté le ).
  10. (en) « Polly Apfelbaum », sur Académie américaine des arts et des lettres (consulté le ).
  11. (en) « Polly Apfelbaum », sur Prix de Rome américain (consulté le ).
  12. (en) « Polly Apfelbaum », sur Fondation John-Simon-Guggenheim (consulté le ).
  13. (en) « Polly Apfelbaum, dans la liste des artistes récipiendaires de la bourse », sur Pollock-Krasner Foundation (en) (consulté le ).
  14. « Notice de l'œuvre Single Gun Theory (2001) et extrait de la notice biographique », sur navigart.fr/fracgrandlarge (consulté le ).
  15. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Henry Art Gallery (consulté le ).
  16. (en) « Polly Apfelbaum », sur Frith Street Gallery (consulté le ).
  17. (en) « Polly Apfelbaum », sur Galerie nächst St. Stephan (consulté le ).
  18. (en) Shane Mcadams, « Apfelbaum and Westfall unpack abstraction at The Suburban », (consulté le ).
  19. (en) Pamela Polston, « Art Review: Polly Apfelbaum, BCA Center », (consulté le ).
  20. (en) John Motley, « Polly Apfelbaum's 'Color Stations Portland' at the Lumber Room », sur The Oregonian, (consulté le ).
  21. (en) Cate McQuaid, « Apfelbaum’s works shimmer with allusion in Worcester », sur The Boston Globe, (consulté le ).
  22. (en) Karen Rosenberg, « Polly Apfelbaum: 'A Handweaver's Pattern Book' », sur New York Times, (consulté le ).
  23. (nl) « Tentoonstellingen 'Deep Purple, Red Shoes' van Polly Apfelbaum en 'Surface Secluded Objects' van Kato Six in Be-Part (Waregem) », sur west-vlaanderen.be, (consulté le ).
  24. (en) « Polly Apfelbaum - 56 Henry », sur artforum.com (consulté le ).
  25. (en) Christopher Knight, « Polly Apfelbaum's fallen paintings and beads of devotion in her secular chapel of abstract art », sur Los Angeles Times, (consulté le ).
  26. « L'art dans les chapelles - 26e édition », sur Art Press (consulté le ).
  27. (en) « Polly Apfelbaum », sur The New Yorker (consulté le ).
  28. (en) Karen Rosenberg, « Polly Apfelbaum, Nicole Cherubini, Mark di Suvero », sur The New York Times, (consulté le ).
  29. (en) « New exhibit in Granoff experiments with shape, sound », sur browndailyherald.com, (consulté le ).
  30. (en) David Pagel, « Renegade abstractions of Polly Apfelbaum and Dona Nelson make for a stellar art show », sur Los Angeles Times, (consulté le ).
  31. (en) « Sense and Sensibility: Women Artists and Minimalism in the Nineties », sur Museum of Modern Art (consulté le ).
  32. (en) « Comic Abstraction: Image-Breaking, Image-Making », sur Museum of Modern Art (consulté le ).
  33. (en) « Lines, Grids, Stains, Words », sur Museum of Modern Art (consulté le ).
  34. Relyea 2003.
  35. (en) « New Exhibition Brings Work of Renowned Contemporary Artists to Syracuse », sur Everson Museum of Art, (consulté le ).
  36. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Bowdoin College Museum of Art (en) (consulté le ).
  37. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Brooklyn Museum (consulté le ).
  38. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Carnegie Museum of Art (consulté le ).
  39. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Cleveland Museum of Art (consulté le ).
  40. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Musée d'Art de Dallas (consulté le ).
  41. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Des Moines Art Center (consulté le ).
  42. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Iris & B. Gerald Cantor Center for Visual Arts (consulté le ).
  43. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Museum of Modern Art (consulté le ).
  44. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur New Mexico Museum of Art (consulté le ).
  45. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Pennsylvania Academy of the Fine Arts (consulté le ).
  46. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Musée d'Art de l'université de Princeton (consulté le ).
  47. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Rhode Island School of Design Museum (consulté le ).
  48. (en) « Notice de l'œuvre Wallflowers (Mixed Emotions (1990) », sur Speed Art Museum (consulté le ).
  49. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Whitney Museum of American Art (consulté le ).
  50. (en) « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Worcester Art Museum (consulté le ).
  51. « Œuvres de Polly Apfelbaum », sur Musée d'Israël (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • (en) Lane Relyea, Polly Apfelbaum : what does love have to do with it, Boston, Massachusetts College of Art, (ISBN 9780970835765).

Liens externes

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