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Polis d'ours des cavernes

Les polis d'ours des cavernes sont le rĂ©sultat du polissage des parois rocheuses dĂ» aux passages rĂ©pĂ©tĂ©s des animaux. Il s'agit d'un processus d'abrasion dĂ» au contact frĂ©quent de la fourrure de l'ours des cavernes contre la roche.

Historique

Les polis d'ours (Bärenschliff) sont mentionnĂ©es pour la première fois en 1826 par le minĂ©ralogiste et gĂ©ologue allemand Johann Jacob Nöggerath. En 1823, il avait observĂ© des spĂ©cimens de griffades sur les parois de la Alte Höhle Ă  Sundwig[1].

Polissage

On suppose que l'ours des cavernes, tout comme aujourd'hui l'ours brun, se roulait dans la boue pour se dĂ©barrasser de ses parasites. Les rĂ©sidus solides contenus dans la boue se collaient Ă  la fourrure de l'animal et produisaient Ă  chaque passage l'effet d'un papier de verre sur les parois des grottes. En circulant dans les cavernes, les ours se frottaient aux roches situĂ©es sur leur itinĂ©raire ; au fil du temps, ils ont arrondi et poli les parties proĂ©minentes du rocher, jusqu'Ă  les rendre parfaitement lisses. On ne retrouve des polis qu'Ă  une hauteur comprise entre 0,4 et 1,4 m au-dessus du niveau du sol des grottes attestĂ© au PlĂ©istocène, ce qui correspond Ă  l'Ă©paule de l'animal, dont la hauteur varie en fonction de l'âge des individus. Les polis se forment surtout dans les passages Ă©troits ou dans les parties saillantes des parois[2]. On en trouve Ă©galement, Ă  une frĂ©quence moindre, sur des stalagmites et blocs de pierre Ă©pars dans des cavitĂ©s spacieuses ; lĂ  oĂą les animaux, en se frottant, cherchaient Ă  laisser leur empreinte olfactive, ce qui leur permettait de s'orienter dans l'obscuritĂ© de la grotte.

Extension géographique

Les polis d'ours des cavernes sont particulièrement bien attestĂ©s dans des grottes du sud de l'Allemagne, de l'Autriche[3] et de la Suisse, par exemple, dans la GeiĂźenklösterle[4], dans la grotte de Vogelherd, la grotte de Charlotte, au Hohle Fels, dans la Drachenhöhle et les grottes de Saint-Brais. La grotte de PrĂ©lĂ©tang, en Isère, prĂ©sente des polis d'ours remarquables[5].

Notes et références

  1. (de) Ernst Probst, Der Höhlenbär, Hambourg, Diplomica Verlag,
  2. (de) Robert G. Bednarik, Paläolithische Felskunst in Deutschland ?, (lire en ligne), p. 112-113
  3. Jean-Christian Spahni, « Les gisements à Ursus spelaeus de l'Autriche et leurs problèmes », Bulletin de la Société préhistorique de France, vol. 51, no 7,‎ , p. 346–367 (ISSN 0037-9514, DOI 10.3406/bspf.1954.3109, lire en ligne, consulté le )
  4. (de + en + fr) Nicholas J. Conard et Harald Floss, « Une pierre peinte du Hohle Fels ( Baden-WĂĽrttemberg , Allemagne) et la question de l'art pariĂ©tal palĂ©olithique en Europe centrale/A painted stone from Hohle Fels cave (Baden-WĂĽrttemberg, Germany) and the question of paleolithic parietal art in Central Europe/Ein bemalter Stein vom Hohle Fels (Baden-WĂĽrttemberg, Deutschland) und die Frage nach paläolithischer Höhlenkunst in Mitteleuropa. », PalĂ©o, no 11,‎ , p. 172 (DOI https://doi.org/10.3406/pal.1999.1252, lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. Paul Lequatre, « I. Le repaire d'ours des cavernes et son industrie moustérienne », Gallia préhistoire, vol. 9, no 1,‎ , p. 11 (ISSN 0016-4127, DOI 10.3406/galip.1966.2188, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

  • (de) Ernst Probst, Der Höhlenbär, Hambourg, Diplomica Verlag, , 296 p. (ISBN 978-3-95934-561-3, lire en ligne), p. 61-65
  • (en) Cajus Dietrich, Neue Forschungen zum Höhlenbären in Europa, Nuremberg, , « Cracking and nibbling marks as indicators for the Upper Pleistocene spotted hyaena as a scavenger of cave bear carcasses in the Perick caves den of Northwest Germany », p. 78-79
  • (de) Gernot Rabeder, Doris Nagel et Martina Pacher, Der Höhlenbär, Stuttgart, Jan Thorbecke Verlag, (ISBN 3-7995-9085-4), p. 41.
  • (de) Franz Keller, Rosensteins Urgeschichte, TĂĽbingen, Verlag des Schwäbischen Albvereins, , p. 6-8

Articles connexes

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