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Place de la Bourse (Bordeaux)

La place de la Bourse, initialement place Royale, est une place de Bordeaux, en France.

Place de la Bourse
Image illustrative de l’article Place de la Bourse (Bordeaux)
Place de la Bourse Ă  Bordeaux
reflétée dans le plus grand miroir d'eau du monde
Situation
CoordonnĂ©es 44° 50′ 29″ nord, 0° 34′ 12″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
Ville Bordeaux
Morphologie
Type Place
Forme Rectangle
Superficie 5 000 m2
Histoire
Création 1730-1755
Anciens noms Place Royale
Place de la Liberté
Place Impériale
Monuments Palais de la Bourse,
Musée national des Douanes,
Statue Ă©questre de Louis XV (1743-1792),
Fontaine des Trois Grâces,
Miroir d'eau

Première place ouverte d'Europe, elle a été réalisée sous les intendances de Boucher et Tourny, par les architectes du roi Jacques Gabriel[1] et son fils Ange-Jacques Gabriel, entre 1730 et 1755[2].

Elle est bordée par deux pavillons symétriques : le palais de la Bourse et l'hôtel des douanes. Ces deux édifices conservent toujours leur fonction initiale de chambre de commerce et d'administration des douanes.

Histoire

Statue Ă©questre du roi Louis XV qui se tenait initialement au centre de la place Royale.

La place de la Bourse est la première brèche dans les remparts du Moyen Âge et, en tant que place Royale, est destinée à servir de somptueux écrin à la statue équestre du roi de France Louis XV. Inaugurée en 1743, elle est aussi le symbole de la prospérité de la ville, et son nom s'adaptera aux différents régimes politiques. De place Royale à son origine sous l'Ancien régime, elle deviendra place de la Liberté pendant la Révolution, puis place Impériale sous Napoléon Ier, à nouveau place Royale avec la Restauration de la monarchie, et enfin, à la chute de Louis-Philippe Ier en 1848, elle prend son nom actuel de place de la Bourse.

Claude Boucher, l'intendant de la généralité de Bordeaux, nommé à ce poste par Louis XV en 1720, souhaite ouvrir la ville sur le fleuve afin de la moderniser et d'offrir un visage plus accueillant à l'étranger arrivant par la rive droite de la Garonne. Pour cela, une partie des murailles qui ceinturent Bordeaux est détruite, permettant la construction d'une place Royale[3]. Une statue équestre du roi Louis XV, chef-d'œuvre du sculpteur Jean-Baptiste Lemoyne, est placée en son centre et inaugurée solennellement le [4]. Autour, les façades ordonnancées seront dessinées par Jacques Gabriel, l'architecte du roi. Ce dernier semble s'être inspiré de la place Vendôme à Paris[5], conçue en 1699 par son cousin et professeur Jules-Hardouin Mansart. Cela fera dire à Victor Hugo en 1843 au sujet de la place de la Bourse : « cette place Royale qui est tout simplement la moitié de la place Vendôme posée au bord de l'eau ». Après la mort de Jacques Gabriel en 1742, son fils Ange-Jacques Gabriel, qui devient le nouvel architecte du roi, poursuit la construction de la place avec le palais de la Bourse au nord, achevé en 1749.

Également, deux grilles furent construites en 1747 pour fermer l'esplanade au nord et au sud. On y percevait l'octroi sur les marchandises qui entraient dans Bordeaux.

L'arrière place a été lotie en 1743, au profit d'investisseurs qui firent édifier des immeubles conformes aux dessins de Jacques Gabriel. La place devait communiquer avec la rue Saint-Rémi et avec une nouvelle rue créée pour la circonstance : la rue Royale (actuelle rue Fernand Philippart). À la rencontre de ces deux rues, fut élevé un étroit pavillon à fronton qui allait servir d'ornement central à la place Royale. L'architecte n'en serait plus Ange-Jacques Gabriel, mais André Portier, l'ancien maître-d'œuvre de Gabriel père[6]. Ce pavillon central sera achevé en 1755, date de l'inauguration de la place.

Place Royale de Bordeaux, gravure du XVIIIe siècle.

Le , durant la Révolution, la statue équestre de Louis XV est abattue et fondue pour en faire des canons. Elle est alors remplacée par un arbre de la liberté et la place prend le nom de « place de la Liberté ». Plus tard, à l'occasion de la venue de Napoléon Ier, la place se nommera brièvement « place Impériale », avant de redevenir la « place Royale » avec la Restauration de la monarchie en 1815.

En 1828, la ville élève une modeste fontaine, en forme de colonne de marbre rose surmontée d'un chapiteau blanc et d'un globe, à l'emplacement de la statue équestre. En 1869, elle est remplacée par l'actuelle « fontaine des Trois Grâces » représentant Aglaé, Euphrosyne et Thalie, filles de Zeus, dessinée par Louis Visconti, sculptée par Charles Gumery et coulée par la fonderie Thiébaut Frères. Depuis 2009, chaque mois d'octobre, une campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du sein utilise comme vecteur les Trois Grâces de la place de la Bourse, enrubannées de rose et baignant dans une eau rosée.

Architecture

Place Royale

Cette place est une des œuvres les plus représentatives de l'art architectural classique français du XVIIIe siècle, et un exemple remarquable des places Royales que l'historien de l'art Pascal Piéra définit ainsi : « création française originale née de l'alliance d'une place ordonnancée et de la statue du souverain, la place royale est le plus souvent une place enclose dans un ensemble de maisons ou d'hôtels, tous identiques, dits à programme »[7].

HĂ´tel des Douanes

Au sud de la place, se tient l'hôtel des Douanes (actuelle Direction Interrégionale des douanes et Droits Indirects qui abrite en sein le Musée national des douanes), dessiné par Jacques Gabriel entre 1735 et 1738, et les sculptures représentent Minerve protégeant les arts et Mercure favorisant le commerce de la ville.

Palais de la Bourse

Au nord, se trouve le palais de la Bourse (actuelle Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux), réalisé entre 1742 et 1749 par Ange-Jacques Gabriel, après la mort de son père de Jacques en 1742. Le cadran de l'horloge est d'Hustin, un faïencier bordelais, et l'intérieur est composé de tableaux et de tapisseries des Gobelins.

Frontons et mascarons

Les frontons des autres bâtiments et les mascarons sont sculptés par Jacques Verbeckt, Vernet et Prome. Les frontons représentent : la grandeur des princes, Neptune ouvrant le commerce, la jonction Garonne-Dordogne, le Temps découvrant la Vérité.

Les inspirations des mascarons sont multiples : aux traditionnels Neptune et Bacchus s'ajoutent des animaux fantastiques, des figures féminines, des visages du carnaval, des anges, des fauves[8]... Mais les mascarons de la place de la Bourse reflètent aussi l'histoire de Bordeaux avec par exemple la reproduction de visages de femmes africaines en référence à la traite négrière qui fit la richesse de la ville au XVIIIe siècle.

Immeubles et monuments

Transport

Les lignes (T) (C) (D) s’arrêtent au milieu de cette place. La station Place de la Bourse a la particularité de ne pas avoir de mobilier urbain, afin de préserver la perspective.

Galerie

Notes et références

  1. Notice no PA00083191, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. La place de la Bourse sur Artémisia
  3. L'historien de l'art Pascal Piéra définit ainsi les places Royales : « création française originale née de l'alliance d'une place ordonnancée et de la statue du souverain, la place royale est le plus souvent une place enclose dans un ensemble de maisons ou d'hôtels, tous identiques, dits à programme ».
  4. « Place de la bourse de Bordeaux », sur www.bordeauxdecouvertes.fr (consulté le )
  5. Dominique Dussol, Bordeaux patrimoine mondial de l'Unseco, MĂ©rignac, Le festin, , 111 p. (ISBN 978-2-36062-174-3)
  6. Jacques Sargos, Bordeaux, chef-d’œuvre classique, L'Horizon chimérique, , 407 p. (ISBN 978-2-907202-68-8)
  7. Centre France, « Des bijoux d’architecture classique dévoilés par Pascal Piéra », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  8. Mascarons de Bordeaux
  9. Notice no PA00083193, base Mérimée, ministère français de la Culture
  10. Présentation du Musée national des Douanes
  11. « Centre d'interprétation Bordeaux Patrimoine Mondial », sur Site officiel de la ville de Bordeaux (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Paul Courteault, « Bordeaux. Place royale », dans Congrès archĂ©ologique de France. 102e session. Bordeaux et Bayonne. 1939, Paris, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, , p. 23-26
  • Annick Descas, Dictionnaire des rues de Bordeaux, Éditions Sud Ouest, , 717 p. (ISBN 9782879015040)
  • Jacques Sargos, Bordeaux, chef-d’œuvre classique, L'Horizon chimĂ©rique, , 407 p. (ISBN 978-2-907202-68-8)
  • Robert Coustet, Le Nouveau Viographe de Bordeaux : Guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Mollat, , 564 p. (ISBN 9782358770026)

Articles connexes

Liens externes

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