Pierre l'Arétin
Pierre l’Arétin ou Pierre Arétin (en italien Pietro Aretino), nommé « le divin Arétin »[1], est un écrivain et dramaturge italien, né le à Arezzo (Toscane) et mort le à Venise (Vénétie).
Nom de naissance | Pietro Bacci |
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Alias |
Aretino |
Naissance |
Arezzo RĂ©publique de Florence |
Décès |
Venise RĂ©publique de Venise |
Activité principale |
Langue d’écriture | Italien |
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Genres |
Biographie
Pierre l’Arétin est né en 1492 à Arezzo (l’Arétin signifiant « venant d’Arezzo »). Banni de sa ville natale, il passe une décennie à Pérouse avant d’être envoyé à Rome, où le riche banquier Agostino Chigi, mécène de Raphaël le prend sous son aile. L’Arétin fait parler de lui à Rome par ses satires mordantes et, en 1527, à travers ses Sonnets luxurieux (Sonetti lussuriosi). Ces pièces assez crues sont écrites pour accompagner seize dessins très érotiques de Jules Romain gravés par Marcantonio Raimondi, publiés en 1524 sous le titre d'I Modi. Cet écart lui vaut de perdre la protection du pape Clément VII.
Ses Ragionamenti, propos d’une prostituée à divers interlocuteurs composés comme des « raisonnements » en forme de dialogue platonicien, tournent en dérision la société de son temps et particulièrement les sacrements religieux (vœux monastiques, mariage). Un des personnages est la Nanna, une ancienne courtisane qui évoque son expérience.
Après une tentative d’assassinat sur sa personne par le noble bolognais Achille dalla Volta, « le Divin », comme il se surnomme, part vivre à Mantoue, puis enfin à Venise (la ville italienne la plus opposée au pape) en 1527, où il demeure jusqu’à sa mort.
L’Arétin est l’auteur de cinq comédies, dont La Courtisane et La Talenta, et de la tragédie Les Horaces (1546). Lors de son séjour à Venise, il publie également sa correspondance, mettant ainsi sous pression tout ce que l’Italie comptait de notables. Il n’épargne pas dans ses écrits satiriques les princes et les grands, ce qui le fait surnommer « le fléau des Princes » : la plupart, pour éviter les traits de sa satire, lui font des présents considérables, quelques-uns, cependant, ne le payent qu’avec le bâton. C’est ainsi que François Ier et l’empereur Charles Quint le subventionnent en même temps, chacun espérant quelque dommage pour son rival.
Sur la fin de sa vie, l’Arétin publie par ailleurs diverses œuvres pieuses (une traduction italienne des Psaumes de David, trois livres « sur l’humanité de Jésus Christ » ainsi qu’un livre sur la passion du Christ).
D’après la tradition, sa mort aurait été à son image : on raconte qu'au cours d’un copieux repas, une plaisanterie particulièrement obscène lui provoqua une incroyable crise de rire qui le fit tomber à la renverse et ainsi se fendit le crâne.
L’Arétin était un ami personnel du Titien, qui fit au moins trois portraits de lui. Après sa mort, le pape Paul IV mit ses livres à l’Index. Il fut un proche de Giuseppe Betussi.
Œuvre de l'Arétin
- L'Œuvre du divin Arétin, Introduction et notes par Guillaume Apollinaire, Bibliothèque des curieux, Paris, 1909[2] 1910[3].
- Lettres, trad. André Chastel et Nadine Blamoutier, Scala, 1988.
- Les Sonnets luxurieux (Trad. Paul Larivaille, Présentation Didier Ottinger, dessins de Vincent Corpet), Paris, Deyrolle, , 117 p. (BNF 36203544).
- Sonnets luxurieux, dessins de Giulio Romano, trad. Paul Larivaille et Alcide Bonneau, Payot, 1996.
- L'Ă©ducation de la Pippa (extrait du Ragionamenti, trad. Alcide Bonneau) Allia, 1997 (ISBN 2-911188-39-X).
- Les roueries des hommes (extrait du Ragionamenti, trad. Alcide Bonneau) Allia, 1997 (ISBN 2-911188-49-7).
- La ruffianerie (extrait du Ragionamenti, trad. Alcide Bonneau) Allia, 1997 (ISBN 2-911188-50-0).
- Ragionamenti, trad. Giovanni Aquilecchia et Paul Larivaille, Les Belles Lettres, 2 vol., 1998, (ISBN 978-2-251-73001-1 et 978-2-251-73003-5).
- La Courtisane, trad. Paul Larivaille, Les Belles Lettres, 2005.
- Ragionamenti (extraits: La vie des nonnes. La vie des femmes mariées. La vie des courtisanes) trad. Alcide Bonneau, Allia, 2008 (ISBN 978-2-84485-289-2).
- Les Trois Livres de l'humanité de Jésus-Christ, traduits de l'italien en français par Pierre de Larivey, Éditions Honoré Champion, 2009.
Pierre l'Arétin au cinéma
Presque tous les films italiens sur Pierre l'Arétin sont à la fois érotiques et comiques, typiques du genre decamerotico.
- 1972 : Les Contes pervers de l'Arétin (it) (E si salvo solo l'Aretino Pietro con una mano avanti e l'altra dietro...) de Silvio Amadio
- 1972 : Les Pages galantes de l'Arétin (Le notti peccaminose di Pietro l'Aretino) de Manlio Scarpelli
- 1972 : Fiorina la vacca de Vittorio De Sisti
- 1972 : V'lĂ que les nonnes dansent le tango ! (it) (Fratello homo sorella bona) de Mario Sequi
- 1972 : Décaméron 3 (Novelle galeotte d'amore) d'Antonio Margheriti
- 1972 : Les Plaisirs charnels du nouveau Décaméron 300 (Decameron '300) de Renato Savino
- 1972 : Ton diable dans mon enfer (it) (Metti lo diavolo tuo ne lo mio inferno) de Bitto Albertini
- 1972 : Don Pépès (it) (I racconti romani di una ex novizia) de Pino Tosini
- 1972 : Les Contes interdits de l'Arétin (it) (L'Aretino nei suoi ragionamenti sulle cortigiane, le maritate e... i cornuti contenti) de Enrico Bomba
- 1973 : ...e continuavano a mettere lo diavolo ne lo inferno (it) de Bitto Albertini
- 1973 : Fra' Tazio da Velletri (it), de Romano Gastaldi et Joe D'Amato
- 1973 : Contes Ă©rotiques (it) (I giochi proibiti de l'Aretino Pietro) de Piero Regnoli
- 1973 : Histoires scélérates (Storie scellerate) de Sergio Citti
- 1973 : Les Contes pervers (it) (Novelle licenziose di vergini vogliose) de Joe D'Amato
- 2001 : Le MĂ©tier des armes (Il mestiere delle armi) d'Ermanno Olmi
Notes et références
- James Cleugh: The divine Aretino: Pietro of Arezzo, 1492-1556: a biography. Anthony Blond, London, 1965 - Google book
- L'Œuvre du divin Arétin, Tome 1, Texte en ligne
- Tome 2, Texte en ligne
Bibliographie
- Jean-Pierre Mouchon, « Pierre Arétin, homme de lettres de la Renaissance italienne » in Le Bloc-notes no 27, juillet-, éditions Ophrys, Gap, pp. 1-5.
- Paul Larivaille, La vie quotidienne des courtisanes au temps de la renaissance, Hachette, 1975.
- Bertrand Levergeois, L’Arétin ou l’Insolence du plaisir, Paris, Fayard, 1999.
- Elise Boillet, « L'Arétin et les papes de son temps » in Florence Alazard et Frank La Brasca (eds), La Papauté à la Renaissance (Paris, Editions Honoré Champion, 2007) (Travaux du Centre d'Études Supérieures de la Renaissance de Tours, 12), 324-363.
- Jean-Auguste-Dominique Ingres, L'Arétin et l'Envoyé de Charles Quint (1848), Musée des Beaux-Arts de Lyon.
- Constantin Antoniade (en), L'Arétin, Guichardin, Cellini, édition Desclée de Brouwer, 1937
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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