Pierre Hamp
Henri Bourrillon, plus connu sous son pseudonyme de Pierre Hamp (né le à Nice - mort le au Vésinet) était un écrivain français, connu pour ses descriptions hyperréalistes du monde du travail et de la condition ouvrière.
Biographie
Autodidacte trilingue issu d'un milieu modeste, Henri Louis Bourillon fut successivement apprenti pâtissier à Paris, cuisinier en Angleterre et en Espagne, employé à la Compagnie des chemins de fer du Nord, sous-chef de gare d'Hirson, inspecteur du travail, journaliste, directeur d’une usine textile, directeur d’un centre d’apprentissage, etc[1].
Instruit à l'Université populaire de Belleville en 1900, il est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages sur la condition ouvrière et son époque, le surtitre La Peine des hommes réunissant la plupart d'entre eux[2]. Il est aussi l'auteur d'enquêtes pointues, dont une sur les mineurs (Gueules noires), une autre sur la vie aux États-Unis dans les années 1930 (Perdu dans le gratte-ciel), de quatre pièces de théâtre et de plus de trois cents articles publiés dans une centaine de journaux et revues. Il était familier de Charles Péguy[3], qui lui ouvrit largement les colonnes des Cahiers de la quinzaine, d'André Gide, d'Alain et d’Arthur Fontaine alors directeur de l'Office du travail au Ministère du Travail, etc.
En tant qu'inspecteur du travail, il a rédigé une chronique sur son métier pour le quotidien socialiste L'Humanité de 1906 à 1912.
Socialiste, dreyfusard, philosémite et pacifiste, il écrivit dans la presse collaborationniste de gauche (Le Rouge et le Bleu, La France socialiste, L'Atelier, Germinal), ce qui lui valut trois mois d'internement[4].
De 1916 Ă 1918 il est directeur de publication du Bulletin des usines de guerre lire en ligne sur Gallica.
Ĺ’uvres
- Vin de champagne, 1908
- Dix contes Ă©crits dans le Nord, 1908
- La Peine des hommes, 1908, Nouvelle Revue Française, 247 p.
- Marée fraîche, 1913
- L'EnquĂŞte, 1914
- Gens, 1917, Éditions de la Nouvelle Revue Francçaise, 225 p.
- Le Travail invincible, 1918
- Les Chercheurs d'or, 1920
- La victoire mécanicienne, 1920, Éditions de la Nouvelle revue française, 1920, 163 p.
- Le Cantique des Cantiques, 1922, Volume 9 de Peine des hommes, Nouvelle revue française, 279 p.
- Un nouvel honneur, 1922
- L'Art et le travail, 1923, Volume 33 de la collection Contemporains, ed. Stock, 123 p.
- Gens, deuxième tableau, 1923
- La maison avant tout, 1923, pièce en 3 actes, représentée pour la première fois à la Maison de l'Œuvre, le [5]
- Le Lin, 1924
- Une nouvelle fortune, 1926
- Pour la femme sans foyer, 1926
- Une enquête sur le franc, 1927, Éditions Rieder, 139 p.
- Gens, troisième tableau, 1928
- Gens, quatrième tableau, 1928
- Il faut que vous naissiez de nouveau, 1932
- Dieu est le plus grand, 1937
- Gueules noires, 1938
- Braves gens de France, NRF, 1939, dont l'épisode « Le Sauveteur du jardin » mettant en scène Pierre Le Goaster, sémaphoriste et sauveteur en mer, est publié les 18 et dans le journal L'effort de Clermont-Ferrand
- Moteurs, 1942
- Mes métiers, 1943
- Et avec ça, Madame Hamp, 1946
- Les métiers blessés, 1947
- En passant par la Lorraine, 1947
- L'Éternel, 1948
- Hormidas le Canadien,1952
- Kilowatt, 1957
Bibliographie
- Ch. Baillat, J.-J. Guéant, D. Guyot, P. Largesse B. Laurençon, M. Petit, M. de Rabaudy, J. Rabouël, Y. Roupsard, Pierre Hamp, inspecteur du travail et écrivain humaniste, Paris, Collection « Mémoires du travail », L'Harmattan, 2006 (ISBN 2-7475-9668-0)
- Michel Ragon, Histoire de la littérature prolétarienne en France, Albin Michel, 1974, (ISBN 2-226-00111-5)
- revue-nord.com revue de critique et de création littéraire, dossier Pierre Hamp, n° 50, ,
Liens externes
Notes et références
- František Laichter, Péguy et ses Cahiers de la quinzaine, Editions MSH, 1985, p.161.
- Gerald Prince, Guide du roman de langue française : 1901-1950, University Press of America, 2002, p.72.
- Voir : František Laichter, Péguy et ses Cahiers de la quinzaine, Éditions MSH, 1985, pp.160-163.
- Simon Epstein, Les Dreyfusards sous l'Occupation, Paris, Albin Michel, (lire en ligne)
- Texte publié dans la revue La Petite Illustration, théâtre, du 20 octobre 1923