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Pierre Darquier

Jean Henri Pierre Darquier, nĂ© le et mort Ă  Cahors le , est un mĂ©decin et homme politique français. Il fut maire de Cahors entre 1907 et 1919. Son fils Louis Darquier (1897-1980), qui se faisait appeler « Darquier de Pellepoix Â», un nom d'emprunt, a Ă©tĂ© Commissaire gĂ©nĂ©ral aux affaires juives de 1942 Ă  1944.

Pierre Darquier
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  73 ans)
Cahors
Nationalité
Activités
Enfant

Biographie

Pierre Darquier naît à Cahors où sa famille maternelle gère une épicerie, située rue Nationale, près de la cathédrale Saint-Étienne de Cahors. Sa famille paternelle est originaire de Martel, dans le Lot. Son père, Jean, collecteur d'impôts, a épousé Eugénie Vayssade en . Le couple a deux garçons. Le père meurt alors que Pierre a 19 ans, il laisse à sa famille des terres, situées à Montcuq et Saint Cyprien, ainsi que des biens mobiliers et immobiliers[1].

Maire de Cahors

Entre 1888 et 1893 Pierre Darquier Ă©tudie la mĂ©decine Ă  Paris, oĂą meurt son frère aĂ®nĂ©. En 1896. Il Ă©tudie notamment la neurologie et Ă©crit une thèse sur les travaux de son maĂ®tre Charcot. il ouvre ensuite son cabinet mĂ©dical Ă  Cahors, Ă©pouse Louise Émilie Victoria Laytou, jeune femme de Cahors nĂ©e en 1877, dont le grand-père, imprimeur, a Ă©tĂ© le fondateur du Journal du Lot. Ă€ la suite du dĂ©cès de son frère, Louise hĂ©rite de tous les biens de sa famille. Le couple emmĂ©nage alors dans la maison familiale des Laytou - rue du LycĂ©e - et a trois enfants : Jean, nĂ© en 1896, Louis en 1897 et RenĂ© en 1901. Pierre Darquier est devenu un mĂ©decin apprĂ©ciĂ© et l'un des principaux notables de la rĂ©gion. Coureur de jupons invĂ©tĂ©rĂ©, beau parleur, il s'engage en politique au sein du Parti radical, devient maire de Cahors en 1906, puis conseiller gĂ©nĂ©ral. ÉlevĂ© dans une famille catholique, il n'est pas franc-maçon, ni foncièrement anticlĂ©rical[1], ni d'ailleurs « antisĂ©mite Â».

Paris

MobilisĂ© pendant la guerre de 1914-18, Pierre Darquier est chirurgien militaire, mĂ©decin-chef, sur le front d'abord (Marne, Aisne, Ypres, Chemin des dames...), affectĂ© ensuite Ă  l'hĂ´pital militaire de Tours en , puis au Centre de rĂ©forme de Clignancourt en 1917, En 1919, Pierre Darquier quitte Cahors pour s'installer Ă  Paris. Il « laisse Â» la mairie de Cahors Ă  Anatole de Monzie, dĂ©putĂ© du Lot depuis 1909. Il est fait chevalier de la LĂ©gion d'honneur. Ă€ la fin de 1918, les Darquier s'installent dĂ©finitivement Ă  Neuilly-sur-Seine. Les relations du père avec son fils Louis, un « bon Ă  rien Â» qui n'a fait aucune Ă©tude supĂ©rieure, qu'il a aidĂ© (via Anatole de Monzie) Ă  obtenir des postes dans le commerce des grains (dans les affaires des Vilgrain, ou de Louis Louis-Dreyfus) qui a multipliĂ© les prĂ©varications avant de se retrouver sans emploi, et qui ne cesse de rĂ©clamer de l'argent, sont devenues extrĂŞmement tendues. Pierre Darquier n'apprĂ©cie pas du tout non plus les positions antisĂ©mites de ce fils pour lequel sa mère est plus indulgente, voire complaisante. Pierre Darquier refuse ainsi d'aller voir Louis Darquier sur son lit d'hĂ´pital alors que ce dernier a Ă©tĂ© grièvement blessĂ© par balle Ă  la cuisse lors des Ă©vĂ©nements sanglants du devant la Chambre des dĂ©putĂ©s.

Débâcle

Le , en pleine « dĂ©bâcle Â», Pierre Darquier quitte Paris en voiture, emmenant sa famille et Anatole de Monzie vers le Lot. Il se rĂ©fugie d'abord Ă  Saint-Paul-Labouffie (aujourd'hui Saint-Paul-de-Loubressac), puis Ă  Cahors, rue Saint-GĂ©ry, oĂą il reprend sa pratique mĂ©dicale. Atteint d'une phlĂ©bite, il meurt Ă  Cahors le . Ses obsèques sont cĂ©lĂ©brĂ©es dans la cathĂ©drale Saint-Étienne de Cahors ; le . Anatole de Monzie prononce un discours sur sa tombe en prĂ©sence de ses enfants, dont Louis, avec lequel il ne se sera jamais rĂ©conciliĂ©. L'Ă©pouse de Pierre Darquier, Louise, revint Ă  Neuilly oĂą elle demeura jusqu'Ă  la fin de sa vie, le . Elle revint parfois Ă  Cahors après la guerre, logeant Ă  l'hĂ´tel des Ambassadeurs. Elle alla aussi rendre visite Ă  son fils Louis, rĂ©fugiĂ© Ă  Madrid, lors de la première communion de sa seconde petite fille, Teresa. Elle a Ă©tĂ© inhumĂ©e Ă  Cahors Ă  cĂ´tĂ© de Pierre Darquier.

Les fils Darquier

L'un des trois fils de Pierre, RenĂ©, qui travaille dans le nĂ©goce des grains et a considĂ©rablement aidĂ© son frère Louis Ă  subsister pendant ses annĂ©es de disette lui coupe les vivres dès 1936, lorsque Louis s'enfonce dans un antisĂ©mitisme de plus en plus furieux. Il cède les reconnaissances de dettes accumulĂ©es - 170 000 francs de l'Ă©poque - Ă  une sociĂ©tĂ© chargĂ©e de rĂ©cupĂ©rer les crĂ©ances sans mĂ©nagement. L'affaire passant au stade de la justice et des huissiers, leur frère aĂ®nĂ©, Jean, proche des idĂ©es de Louis, supplie RenĂ© de mettre fin aux poursuites. Ce que RenĂ© accepte finalement. Il ne sera jamais remboursĂ©. Et mĂŞme, pour se venger de lui, Louis Darquier assure publiquement en 1942 que ce frère RenĂ© qui avait travaillĂ©, pour son plus grand profit, dans l'entreprise Louis-Dreyfus, Ă©tait — contrairement Ă  la vĂ©ritĂ© — aussi « antijuif Â» que lui-mĂŞme et son autre frère Jean.

Bibliographie

  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Carmen Callil, Darquier de Pellepoix ou la France trahie, Paris, Buchet-Chastel, 2006, traduit de l'anglais par Françoise JaouĂ«n (Bad faith,a forgotten history of family and fatherland, Random House).

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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