Pierre Constant de Suzannet
Pierre Jean Baptiste Constant, comte de Suzannet, né le à Chavagnes-en-Paillers et mort le à Aigrefeuille-sur-Maine, est un militaire français et un général vendéen. Il est le fils de Pierre-Alexandre de Suzannet et Louise Charlotte de Caumont d'Adde. Il a pour oncle et parrain, le chevalier Jean-Baptiste-François de Suzannet[1].
Pierre Constant de Suzannet | ||
Le Comte de Suzannet, peinture de Jean-Baptiste Mauzaisse. | ||
Naissance | Chavagnes-en-Paillers (Royaume de France) |
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DécÚs | (à 43 ans) Aigrefeuille-sur-Maine (Empire français) Mort au combat |
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Origine | Français | |
Allégeance | Royaume de France Armée des émigrés Royaume de France Vendéens |
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Grade | Maréchal de camp | |
Commandement | Armée catholique et royale du Bas-Poitou et du Pays de Retz | |
Conflits | Guerre de Vendée Guerre de Vendée de 1815 |
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Faits d'armes | Expédition de Quiberon Bataille d'Aizenay Bataille de RocheserviÚre |
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Distinctions | commandeur de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis | |
Famille | Famille de Suzannet | |
Biographie
Cousin germain de Henri de La Rochejaquelein (leurs mĂšres Ă©taient sĆurs), ils font leurs classes ensemble Ă l'Ă©cole militaire de SorĂšze puis de Paris. En 1788 Ă 16 ans, il entre comme sous-lieutenant au rĂ©giment des Gardes françaises[1].
AprĂšs la dĂ©fection de son corps dâArmĂ©e, il Ă©migre en 1791, Ă Coblence avec son pĂšre. En 1792, il fait la campagne des princes, en qualitĂ© de lieutenant des hommes dâarmes dans lâarmĂ©e de Lord Moira, destinĂ© Ă soutenir les mouvements en VendĂ©e. L'annĂ©e suivante, il accompagne son pĂšre en Angleterre. En 1795, sous-lieutenant au rĂ©giment dâHervilly, il prend part Ă lâexpĂ©dition de Quiberon, et fait partie du petit nombre qui rĂ©chappe en se sauvant Ă la nage Ă bord dâun bĂątiment anglais[2].
Il rejoint la VendĂ©e oĂč il se place sous les ordres du gĂ©nĂ©ral de Charette en tant que chef d'une divisionâč. Il se rend de nouveau en Angleterre avec pour mission de demander des secours au gouvernement britannique et rencontrer le comte d'Artois. Sur le chemin du retour, Suzannet apprend la mort de Stofflet () et la position pĂ©rilleuse dans laquelle se trouve le gĂ©nĂ©ral Charette. DĂ©barquant sur la cĂŽte prĂšs de Saint Malo avec une trentaine dâofficiers royalistes, le groupe rencontre une patrouille puis un bataillon rĂ©publicain. Dans lâĂ©chauffourĂ©e, plusieurs dâentre eux trouvent la mort. Suzannet arrive Ă Ă©chapper en traversant la riviĂšre Ă la nage[3].
La mort de Charette, mettant fin au second soulĂšvement vendĂ©en, Hoche enjoint au comte de Suzannet de sortir de France et le fait conduire aux frontiĂšres de la Suisse. DĂ©but 1797, Suzannet se rend malgrĂ© tout Ă Paris pour rencontrer des agents du roi, Brotier et Laville-Heurnois, puis part pour lâAngleterre oĂč il sĂ©journe 6 mois[3].
Le coup dâĂ©tat du 18 fructidor (), et le rĂ©tablissement des lois contre les Ă©migrĂ©s et les prĂȘtres rĂ©fractaires ravive les tensions. Le , le comte d'Artois transmet l'ordre de se prĂ©parer Ă la guerre (3e guerre de VendĂ©e (1799-1800). Le commandement des armĂ©es royalistes de l'Ouest est rĂ©organisĂ© et Pierre Constant de Suzannet, succĂ©dant Ă Charette, se voit confier l'ArmĂ©e du Bas-Poitou et du Pays de Retz. Alors quâil marchait sur Montaigu Ă la tĂȘte de 3 000 hommes, Suzannet est blessĂ© griĂšvement en . Enfin, Ă l'annonce du coup d'Ătat du 18 Brumaire, la guerre sâinterrompt et des nĂ©gociations sâouvrent (confĂ©rence de PouancĂ©). MalgrĂ© la rĂ©ticence de certains chefs, Suzannet signe avec dâAutichamp et Sapinaud la paix Montfaucon le .
La police de FouchĂ© craignant les actions de Suzannet, lâarrĂȘte en , avec son ami le comte Louis dâAndignĂ©. EmprisonnĂ©s au Temple sur ordre de Bonaparte, ils sont transfĂ©rĂ©s au chĂąteau de Dijon, puis au fort de Joux d'oĂč ils parviennent s'Ă©vader le , dans des conditions rocambolesques. Le Premier Consul consent Ă la levĂ©e du sĂ©questre mis sur leurs biens Ă condition quâils ne retournent pas dans leurs provinces et rĂ©sident Ă 100 lieues de Paris. Suzannet se fixe Ă Valence[4].
Il participe, dĂ©but 1804, Ă la conspiration de Georges Cadoudal pour renverser NapolĂ©on et parvient Ă sâenfuir en Allemagne oĂč il sâexile plusieurs annĂ©es. En 1807, il obtient enfin lâautorisation de revenir en France et lâannĂ©e suivante dâhabiter en VendĂ©e.
Ă la Restauration, Louis XVIII lâappointe commissaire extraordinaire dans les dĂ©partements de lâOuest. Il est nommĂ© commandeur de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Ă la nouvelle du retour de NapolĂ©on, en , Suzannet se rĂ©fugie en VendĂ©e oĂč il lĂšve des troupes. Quatre corps dâarmĂ©e composĂ©s de quelque 25 000 volontaires sâorganisent avec Ă leur tĂȘte, Louis de La Rochejaquelein, Sapinaud, dâAutichamp et Suzannet. Ils attendent le dĂ©barquement par bateau dâarmes et de munitions promis par les Anglais. Les chefs vendĂ©ens connaissent quelques victoires dans les premiers jours dâhostilitĂ©. Mais le manque dâapprovisionnement en nourriture et en arme entame rapidement le moral des troupes insurgĂ©es. NapolĂ©on dĂ©pĂȘche le gĂ©nĂ©ral Lamarque en renfort pour soutenir Travot, EstĂšve et Brayer. Surtout, FouchĂ© tente dâouvrir des nĂ©gociations en envoyant ses Ă©missaires Malartic, de Flavigny et la BĂ©raudiĂšre. La mort de Louis de La Rochejaquelein renforce les divisions entre chefs vendĂ©ens.
CommandĂ©e par Suzannet, dâAutichamp et Sapinaud, l'armĂ©e vendĂ©enne affronte les troupes de Lamarque et Brayer, le Ă la bataille de RocheserviĂšre. Suzannet, griĂšvement blessĂ©, meurt le lendemain.
Sept jours plus tard, les gĂ©nĂ©raux Sapinaud, dâAutichamp et Auguste de La Rochejaquelein acceptent les conditions du gĂ©nĂ©ral Lamarque et signent le traitĂ© de Cholet () qui met fin Ă l'insurrection.
Le corps du gĂ©nĂ©ral de Suzannet, dâabord enterrĂ© dans un bois prĂšs de Aigrefeuille-sur-Maine, est exhumĂ© quelques semaines plus tard et transportĂ© en lâĂ©glise de Maisdon-sur-SĂšvre oĂč il est de nouveau inhumĂ©.
Notes et références
- de Suzannet 1943.
- 1826.
- 1826, p. 243-245.
- Fortuné d'Andigné, Mémoires du général d'Andigné. Vol. 1 : 1765-1800, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1900-1901
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Ămile Gabory, Les Guerres de VendĂ©e, Robert Laffont, , p. 1444.
- Alain de Suzannet, Notes Généalogiques sur la Famille Suzannet, Lausanne, Imprimerie Centrale, .
- Biographie universelle ancienne et moderne, vol. 44, Paris, Michaud, (lire en ligne). .
Les Archives dĂ©partementales de la VendĂ©e ont acquis, le 30 octobre 2021, un vaste corpus dâarchives concernant le gĂ©nĂ©ral comte de Suzannet