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Pierre Constant de Suzannet

Pierre Jean Baptiste Constant, comte de Suzannet, né le à Chavagnes-en-Paillers et mort le à Aigrefeuille-sur-Maine, est un militaire français et un général vendéen. Il est le fils de Pierre-Alexandre de Suzannet et Louise Charlotte de Caumont d'Adde. Il a pour oncle et parrain, le chevalier Jean-Baptiste-François de Suzannet[1].

Biographie

Cousin germain de Henri de La Rochejaquelein (leurs mĂšres Ă©taient sƓurs), ils font leurs classes ensemble Ă  l'Ă©cole militaire de SorĂšze puis de Paris. En 1788 Ă  16 ans, il entre comme sous-lieutenant au rĂ©giment des Gardes françaises[1].

AprĂšs la dĂ©fection de son corps d’ArmĂ©e, il Ă©migre en 1791, Ă  Coblence avec son pĂšre. En 1792, il fait la campagne des princes, en qualitĂ© de lieutenant des hommes d’armes dans l’armĂ©e de Lord Moira, destinĂ© Ă  soutenir les mouvements en VendĂ©e. L'annĂ©e suivante, il accompagne son pĂšre en Angleterre. En 1795, sous-lieutenant au rĂ©giment d’Hervilly, il prend part Ă  l’expĂ©dition de Quiberon, et fait partie du petit nombre qui rĂ©chappe en se sauvant Ă  la nage Ă  bord d’un bĂątiment anglais[2].

Il rejoint la VendĂ©e oĂč il se place sous les ordres du gĂ©nĂ©ral de Charette en tant que chef d'une divisionâč. Il se rend de nouveau en Angleterre avec pour mission de demander des secours au gouvernement britannique et rencontrer le comte d'Artois. Sur le chemin du retour, Suzannet apprend la mort de Stofflet () et la position pĂ©rilleuse dans laquelle se trouve le gĂ©nĂ©ral Charette. DĂ©barquant sur la cĂŽte prĂšs de Saint Malo avec une trentaine d’officiers royalistes, le groupe rencontre une patrouille puis un bataillon rĂ©publicain. Dans l’échauffourĂ©e, plusieurs d’entre eux trouvent la mort. Suzannet arrive Ă  Ă©chapper en traversant la riviĂšre Ă  la nage[3].

La mort de Charette, mettant fin au second soulĂšvement vendĂ©en, Hoche enjoint au comte de Suzannet de sortir de France et le fait conduire aux frontiĂšres de la Suisse. DĂ©but 1797, Suzannet se rend malgrĂ© tout Ă  Paris pour rencontrer des agents du roi, Brotier et Laville-Heurnois, puis part pour l’Angleterre oĂč il sĂ©journe 6 mois[3].

Le coup d’état du 18 fructidor (), et le rĂ©tablissement des lois contre les Ă©migrĂ©s et les prĂȘtres rĂ©fractaires ravive les tensions. Le , le comte d'Artois transmet l'ordre de se prĂ©parer Ă  la guerre (3e guerre de VendĂ©e (1799-1800). Le commandement des armĂ©es royalistes de l'Ouest est rĂ©organisĂ© et Pierre Constant de Suzannet, succĂ©dant Ă  Charette, se voit confier l'ArmĂ©e du Bas-Poitou et du Pays de Retz. Alors qu’il marchait sur Montaigu Ă  la tĂȘte de 3 000 hommes, Suzannet est blessĂ© griĂšvement en . Enfin, Ă  l'annonce du coup d'État du 18 Brumaire, la guerre s’interrompt et des nĂ©gociations s’ouvrent (confĂ©rence de PouancĂ©). MalgrĂ© la rĂ©ticence de certains chefs, Suzannet signe avec d’Autichamp et Sapinaud la paix Montfaucon le .

La police de FouchĂ© craignant les actions de Suzannet, l’arrĂȘte en , avec son ami le comte Louis d’AndignĂ©. EmprisonnĂ©s au Temple sur ordre de Bonaparte, ils sont transfĂ©rĂ©s au chĂąteau de Dijon, puis au fort de Joux d'oĂč ils parviennent s'Ă©vader le , dans des conditions rocambolesques. Le Premier Consul consent Ă  la levĂ©e du sĂ©questre mis sur leurs biens Ă  condition qu’ils ne retournent pas dans leurs provinces et rĂ©sident Ă  100 lieues de Paris. Suzannet se fixe Ă  Valence[4].

Il participe, dĂ©but 1804, Ă  la conspiration de Georges Cadoudal pour renverser NapolĂ©on et parvient Ă  s’enfuir en Allemagne oĂč il s’exile plusieurs annĂ©es. En 1807, il obtient enfin l’autorisation de revenir en France et l’annĂ©e suivante d’habiter en VendĂ©e.

À la Restauration, Louis XVIII l’appointe commissaire extraordinaire dans les dĂ©partements de l’Ouest. Il est nommĂ© commandeur de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis.

À la nouvelle du retour de NapolĂ©on, en , Suzannet se rĂ©fugie en VendĂ©e oĂč il lĂšve des troupes. Quatre corps d’armĂ©e composĂ©s de quelque 25 000 volontaires s’organisent avec Ă  leur tĂȘte, Louis de La Rochejaquelein, Sapinaud, d’Autichamp et Suzannet. Ils attendent le dĂ©barquement par bateau d’armes et de munitions promis par les Anglais. Les chefs vendĂ©ens connaissent quelques victoires dans les premiers jours d’hostilitĂ©. Mais le manque d’approvisionnement en nourriture et en arme entame rapidement le moral des troupes insurgĂ©es. NapolĂ©on dĂ©pĂȘche le gĂ©nĂ©ral Lamarque en renfort pour soutenir Travot, EstĂšve et Brayer. Surtout, FouchĂ© tente d’ouvrir des nĂ©gociations en envoyant ses Ă©missaires Malartic, de Flavigny et la BĂ©raudiĂšre. La mort de Louis de La Rochejaquelein renforce les divisions entre chefs vendĂ©ens.

CommandĂ©e par Suzannet, d’Autichamp et Sapinaud, l'armĂ©e vendĂ©enne affronte les troupes de Lamarque et Brayer, le Ă  la bataille de RocheserviĂšre. Suzannet, griĂšvement blessĂ©, meurt le lendemain.

Sept jours plus tard, les gĂ©nĂ©raux Sapinaud, d’Autichamp et Auguste de La Rochejaquelein acceptent les conditions du gĂ©nĂ©ral Lamarque et signent le traitĂ© de Cholet () qui met fin Ă  l'insurrection.

Le corps du gĂ©nĂ©ral de Suzannet, d’abord enterrĂ© dans un bois prĂšs de Aigrefeuille-sur-Maine, est exhumĂ© quelques semaines plus tard et transportĂ© en l’église de Maisdon-sur-SĂšvre oĂč il est de nouveau inhumĂ©.

Notes et références

  1. de Suzannet 1943.
  2. 1826.
  3. 1826, p. 243-245.
  4. Fortuné d'Andigné, Mémoires du général d'Andigné. Vol. 1 : 1765-1800, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1900-1901

Voir aussi

Bibliographie

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  • Émile Gabory, Les Guerres de VendĂ©e, Robert Laffont, , p. 1444.
  • Alain de Suzannet, Notes GĂ©nĂ©alogiques sur la Famille Suzannet, Lausanne, Imprimerie Centrale, . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Biographie universelle ancienne et moderne, vol. 44, Paris, Michaud, (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.

Les Archives dĂ©partementales de la VendĂ©e ont acquis, le 30 octobre 2021, un vaste corpus d’archives concernant le gĂ©nĂ©ral comte de Suzannet

« Les archives du général Suzannet entrent aux Archives de la Vendée », sur FranceArchives (consulté le ).

Article connexe

Liens externes

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