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Régiment Royal-Louis, puis d’Hervilly

Le régiment Royal-Louis qui prendra le nom de régiment d'Hervilly est un régiment de l'armée des émigrés.

Régiment Royal-Louis, devenu régiment d'Hervilly
Image illustrative de l’article Régiment Royal-Louis, puis d’Hervilly
Uniforme du Régiment Royal-Louis, devenu régiment d'Hervilly

Création 1793
Dissolution
Pays
Allégeance
Fait partie de Armée des émigrés
Couleurs Blanc et Bleu Roy
Guerres Guerres de la Révolution et de l'Empire
Batailles Mont Faron
Cap Brun
Débarquement des émigrés à Quiberon
Siège du fort Sans-Culotte
Commandant Louis Charles d'Hervilly
Commandant historique Pierre-Marie-Louis de Boisgelin de Kerdu

Historique

Avant la Révolution, avec l'accord du futur Louis XVIII de Bourbon, Pierre-Marie-Louis de Boisgelin de Kerdu, lève le Royal-Louis, seul régiment levé au nom de Louis XVII. À Belfort, les officiers du Royal-Louis parviennent même à faire regarder par leur régiment les nouvelles administrations comme des ennemis, en 1789[1]. Le Royal-Louis est envoyé en Corse où il est dissous.

En 1793, à Toulon l’on trouve dans la cité 20 000 Français, dont le 1er bataillon de l'armée départementale du Var, des détachements embarqués provenant des régiments du Maine, Barrois, La Marck, Isle de France et de la Marine, et surtout les gardes nationales des Bouches-du-Rhône et de Toulon... Le bataillon du Var et des éléments du régiment du Maine forment un régiment Royal-Louis[2] en complétant les effectifs avec des gardes nationaux des Bouches-du-Rhône.

Pendant le siège le Royal-Louis combat au Mont Faron, au Cap Brun et à la batterie de la Convention. Il perd 77 hommes au fort Mulgrave[3]. Quand la ville est investie en décembre c'est le Royal-Louis qui protège l'évacuation de la cité. Il a particulièrement souffert lors du siège[4]. Les 350 survivants sont débarqués avec des réfugiés, le à l'île d'Elbe ou sévit le choléra.

En 1794, le régiment, reconstitué en recrutant des marins issus de la Royale, participe à l'expédition victorieuse de l'amiral Anglais Hood contre la Corse. Le Royal-Louis s'empare de Calvi sur les républicains[5]. Le régiment est commandé par Lord Moira, qui est Irlandais et ne pense qu’à remettre le roi de France sur son trône? et lui rendre les places-fortes prises aux révolutionnaires, ce qui ne plait pas à Pitt[6]. C'est pour cette raison qu'Hervilly lui est préféré.

Louis Charles d'Hervilly passe en Grande-Bretagne et obtient l’autorisation de lever un régiment, l’une des unités de l’armée des émigrés. La plupart des hommes sont des vétérans des guerres du continent venant de Brême ou de Toulon. En effet, malgré ses vives protestations, le Royal-Louis est incorporé au nouveau régiment levé par le comte d'Hervilly et qui porte son nom. On peut donc parler de régiment Royal-Louis, puis d’Hervilly. Des émigrés bretons, des marins de guerre ou de commerce, recrutés dans le Hampshire et la région de Dusseldorf[7], 500 prisonniers français[8] font que son régiment compte rapidement 1 500 hommes[9]. Les officiers sont d’anciens officiers de l’émigration et de nombreux officiers de marine[10]

Louis Charles d'Hervilly, commandant de la 1re Division lors du débarquement des émigrés à Quiberon et du Royal-Louis.

Louis Charles d'Hervilly commande la 1re Division lors du débarquement des émigrés à Quiberon. L’ensemble des régiments est divisé en 4 brigades, mais se sont de très faibles bandes composées de trop d’anciens officiers et de prisonniers venant des armées de la république ou de sa marine. Leur comportement ira de la franche trahison au sacrifice suprême.

En 1 238 soldats, 80 officiers de son régiment débarquent. Cette bataille va tourner rapidement à l’avantage de Hoche. Certes, les Blancs progressent vers Quiberon et Louis Charles d’Hervilly s’empare du fort Sans-Culotte[9] - [11]. Une partie de la garnison, soit 450 prisonniers, se déclarent volontaires pour être enrôlés dans le régiment d'Hervilly. Il va en faire une compagnie de chasseurs qui va se battre avec bravoure. Mais leur sacrifice est vain, comme celui d’un porte-drapeau du régiment d'Hervilly qui ajoute avant de mourir : Sauvez mon drapeau, et je meurs content.[12]. Louis Charles d’Hervilly, grièvement blessé à la poitrine, meurt à Londres des suites de ses blessures le [13]. Le régiment d’Hervilly est licencié le .

Notes et références

  1. L'Alsace française, rêves et combats..., Édouard Schuré, Perrin et cie, 1918, p. 315.
  2. Réimpression de l'ancien Moniteur: seule histoire authentique et inaltérée de la révolution française depuis la réunion des États-généraux jusqu'au Consulat (mai 1789-novembre 1799), A. Ray, H. Plon, 1860, v.18, p. 187 et Papiers inédits trouvés chez Robespierre, Saint-Just, Payan, etc: supprimés ou omis par Courtois, Edme-Bonaventure Courtois, Maximilien Robespierre, Baudouin frères, 1828, p. 140.
  3. The Scots Magazine, James Boswell, Printed by Sands, Brymer, Murray and Cochran, 1793, v.55, p. 653.
  4. Bulletin de la Société d'études scientifiques et archéologiques de Draguignan et du Var, Société d'études scientifiques et archéologiques de Draquignan et du Var, Imp. C. et A. Latil., 1927, v.36-37 1926-1929, p. 15.
  5. Les émigrés français, 1789-1825: 1789-1825, Jean Vidalenc, Association des publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Caen, 1963, p. 125.
  6. Guerres et paix: la Grande-Bretagne au XVIIIe siècle : actes des colloques de décembre 1994, décembre 1995, et mars 1996, Université de Paris 3. Centre d'études anglaises du XVIIIe siècle. Colloques (1994-1995-1996 : Paris), Paul-Gabriel Boucé, Université de Paris III. Centre d'études anglaises du XVIIIe siècle Publié par Presses Sorbonne Nouvelle, 1998, p. 98 et 99.
  7. Chartrand René, Courcelle Patrice, Emigré & Foreign Troops in British Service, Osprey Publishing, 1999, p. 37.
  8. Histoire de la guerre de la Vendée et des Chouans, depuis son origine jusqu'à la pacification de 1800, Alph. de Beauchamp, Alphonse de Beauchamp, Beauchamp. Alphonse de, Publié par Giguet et Michaud, 1807, p. 190 et suivantes.
  9. M. Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, t. 19, p. 362 et 363.
  10. Henri Forneron. Histoire générale des émigrés, t. II, p. 104.
  11. Fort Penthièvre
  12. Le Conservateur: le roi, la charte, et les honnêtes gens, François-René de Chateaubriand, Le Normant fils, 1819, v.4, p. 346.
  13. Pierre Dominique, Le 10 août 1792, p. 40

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