Pierre-René Rogue
Pierre René Rogue, né le à Vannes et décédé le dans la même ville, est un prêtre catholique français, martyr de l'eucharistie, bienheureux de l'Église catholique romaine, et fêté le 3 mars.
Pierre René Rogue | |
Statue de Pierre-René Rogue, par Salomon Boisecq, en la cathédrale de Vannes. | |
Bienheureux, prĂŞtre, martyr | |
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Naissance | Vannes, royaume de France |
Décès | (37 ans) Vannes, France |
Nationalité | Française |
Ordre religieux | Lazaristes |
Vénéré à | cathédrale de Vannes |
BĂ©atification | par Pie XI |
Vénéré par | Église catholique |
FĂŞte | 3 mars |
Biographie
Pierre René Rogue naît à Vannes, près de la place des Lices et de la cathédrale, en 1758. Il ne connaîtra jamais son père, mort lors d'un voyage peu de temps après sa naissance. Pierre René Rogue achève, à 17 ans, ses études au collège Saint-Yves de Vannes (Collège Jules Simon) et entre au grand séminaire lazariste de la ville en 1776[1]. L'évêque de Vannes, Sébastien-Michel Amelot, l'ordonne prêtre le en l’église de Notre-Dame du Mené. Aumônier au couvent de la Retraite des Femmes, il entre le à la Congrégation de la Mission. Après un séjour à la maison-mère à Paris, il devient professeur de théologie au séminaire de Vannes en 1787[2] - [3].
Sous la RĂ©volution
Pendant la Révolution, Pierre-René Rogue refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé[2]. Mgr Amelot suit l'exemple du prêtre réfractaire et convoque ses diocésains à Sainte-Anne-d'Auray. Celui-ci leur demande de suivre les ordres du pape et non de l'État. Même avant la condamnation de Rome, le clergé de l'évêché de Vannes s'est en majorité prononcé contre la constitution civile. Mgr Amelot est convoqué par la Convention nationale en raison du faible nombre de prêtres assermentés dans son diocèse, le plus faible de tous. Par la suite, il quittera le pays pour la Suisse. Mgr Le Masne, un évêque constitutionnel, est nommé à sa place le . Le séminaire de Vannes est dispersé et fermé, son supérieur s'exile en Espagne[1].
Clandestinité et procès
La paroisse de Notre-Dame du Mené, où l'abbé Rogue exerce son ministère, est supprimée le . Le , Pierre-René Rogue se réfugie chez sa mère. Il entre dans la clandestinité, changeant souvent de domicile et se déguisant afin de pouvoir exercer son ministère d'une façon la plus discrète possible. À Vannes, le culte est organisé par quelques prêtres sous sa direction. Il refuse de prêter le serment Égalité Liberté du et réussit à passer inaperçu sous la Terreur[4]. Alors que la situation se calme, il rouvre ouvertement son ministère, mais l'accalmie ne dure qu'un an (1794-1795)[2].
À la suite de l'échec du débarquement de Quiberon, Vannes est en état de siège et la répression est terrible, en particulier pour les prêtres réfractaires. Le soir du , alors qu'il portait le viatique à un malade, il est arrêté et emprisonné dans la prison criminelle de Vannes[2] - [3] (Porte Prison) et pendant deux mois il réconforte ses codétenus parmi lesquels se trouvent quelques prêtres. Le , un tribunal révolutionnaire, siégeant dans l'église où il fut ordonné[1], le condamne à mort moins comme prêtre réfractaire, mais comme traître et ennemi de la Nation. Son exécution a lieu le lendemain[2] sur la place du Marché (actuellement place Maurice Marchais) face à la chapelle Saint-Yves. Sur le chemin de l'échafaud, il chante un cantique qu'il avait écrit en prison[4]. De fervents croyants se précipitent afin de recueillir des linges trempés de son sang. Ses reliques sont aussitôt vénérées et sa tombe devient un lieu de pèlerinage[3], de nombreux miracles sont rapportés.
Postérité
La vox populi fait de Pierre-René un saint, mais il faut attendre le pour que son procès en béatification fasse de lui un bienheureux[1], martyr de l'eucharistie. Depuis lors, son corps repose dans la cathédrale de Vannes[3]. Le bienheureux est fêté le , jour de sa mort, mais localement le 10 mai[4]. La paroisse Saint-Pierre de Vannes célèbre son martyre le 4e dimanche de septembre, au plus proche de la date anniversaire de son ordination sacerdotale.
Cantique
Que mon sort est charmant, Que tout en moi publie J'ai servi Dieu mon Roi, Que cette mort est belle |
Priez, peuple fidèle, Tournez votre tendresse Hélas ! Ils ne sont plus |
Mais, puisqu'ils sont nos frères, Ô Monarque des cieux, Puisse ma pénitence, |
qui est là présent À vous qui voulez m'honorer, « Aimons-nous toujours |
Cantique écrit et chanté par le bienheureux Pierre-René Rogue en montant à l'échafaud[5].
Notes et références
- « Notes bibliographiques », Revue d'histoire de l'Église de France, t. 25, no 108,‎ , p. 379-381 (e-ISSN 2109-9502, lire en ligne).
- « Bienheureux Pierre-René Rogues », Magnificat, no 352,‎ , p. 42.
- « Le Bienheureux Pierre-René Rogue (1758-1796) », sur cathedrale-vannes.fr, Paroisse de la cathédrale Saint Pierre de Vannes (consulté le ).
- « Bienheureux Pierre René Rogue », sur Nominis (consulté le ).
- Le cantique du Bx Pierre-René Rogue, Site-catholique.fr.
Annexes
Bibliographie
- Léon Brétaudeau, Un martyr de la révolution à Vannes: Pierre-René Rogue prêtre de la mission de Saint-Vincent de Paul (1758-1796), Société Saint-Augustin, 1908, 208 pages.
- Eugène Le Garrec, Jérôme Buleon, Un Martyr vannetais: Pierre-René Rogue, 1758-1796, imp. de Galles, 1934, 98 pages.
- Lucien Misermont, Le bienheureux Pierre-René Rogue: prêtre de la mission, directeur de Grand séminaire, confesseur de la foi, martyr de refus des serments pendant la Révolution, J. Gabalda, 1937, 284 pages.
- Jean Gonthier, Un martyr de la fidélité: le bien-heureux Pierre-René Rogue, prêtre de la mission, Ed. Salvator, 1979, 105 pages.
- Roger Dupuy, Jean-Christophe Auger, Philippe Portier, Les Catholiques et la Révolution française: autour de Pierre-René Rogue, prêtre réfractaire vannetais, 1758-1796, Questions historiques, Archives municipales de Vannes, 1998, 153 pages
Liens externes
- Ressource relative Ă la religion :
- (en) GCatholic.org
- Le bienheureux Pierre-René Rogue (1758-1796), biographie, cathédrale de Vannes
- Présentation du Bx Pierre-René Rogue, diocèse de Vannes