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Pic Ă  bec ivoire

Campephilus principalis

Campephilus principalis
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Pic Ă  bec ivoire

EspĂšce

Campephilus principalis
(Linnaeus, 1758)

Statut de conservation UICN

(CR)
CRC2a(i,ii);D :
En danger critique
RĂ©vision de 2021

Le Pic Ă  bec ivoire (Campephilus principalis) est une espĂšce d'oiseau de la famille des picidĂ©s et est le deuxiĂšme pic le plus grand du monde aprĂšs le pic impĂ©rial. Il a disparu vers 1944, du moins des États-Unis. Jusque dans la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle, il Ă©tait rĂ©pandu et commun dans les forĂȘts primaires du sud-est des États-Unis et de Cuba[1].

« La destruction de l'espĂšce est causĂ©e (...) par sa beautĂ© et parce que son riche scalp fait un bel ornement pour les parures de guerre de la plupart de nos Indiens ou pour la poche Ă  poudre de nos pionniers et chasseurs. Tous tirent cet oiseau Ă  cet effet. Les voyageurs de toutes les nations recherchent Ă©galement la huppe et le bec du mĂąle et j'ai souvent observĂ© des Ă©trangers prĂȘts Ă  payer un quart de dollar pour deux ou trois tĂȘtes de ce pic. J'ai vu des ceintures entiĂšres de chefs indiens couvertes de huppes et de becs de cette espĂšce et on leur affecte une grande valeur. »

— Jean-Jacques Audubon, Les Oiseaux d'AmĂ©rique, 1838

Description

D'une longueur de 48 Ă  53 cm et d'une envergure supĂ©rieure Ă  1 m, le Pic Ă  bec ivoire a un bec blanc ivoire, tandis que ses pattes sont grises. C'est un oiseau noir avec des bandes blanches trĂšs visibles sur les cĂŽtĂ©s du cou. Les ailes possĂšdent deux larges taches blanches. Les mĂąles ont une huppe rouge vif. Son cri d'alarme est un « kent! » ou « hant! » ressemblant au bruit d'une trompette d'enfant. PrĂšs du nid, il Ă©met des sifflements. Le tambourinement est trĂšs puissant, et un individu serait capable de creuser un trou de 12 cm de profondeur en moins d'une minute. Il forme une super-espĂšce avec le pic impĂ©rial qui est lui aussi dans une situation critique, et mĂȘme probablement Ă©teint.

Répartition et déclin

Le Pic Ă  bec ivoire Ă©tait jadis largement rĂ©pandu dans le sud-est des États-Unis, depuis l’Oklahoma et le Missouri jusqu’en Caroline du Nord et vers le sud jusqu’au Texas et en Floride, son habitat originel Ă©tant les vastes forĂȘts marĂ©cageuses.

Sa densitĂ© de peuplement Ă©tait faible, maximum 0,006 couple/10 ha, un couple ayant besoin au minimum de 16 kmÂČ de milieu adĂ©quat. La destruction et le morcellement de son biotope fut la cause d’une diminution massive de ses effectifs ; dans les annĂ©es 1930 dĂ©jĂ , l’espĂšce avait Ă©tĂ© rĂ©duite Ă  un trĂšs petit nombre d’individus, et les forĂȘts ont continuĂ© Ă  ĂȘtre dĂ©truites. La chasse intensive par les pionniers ont accĂ©lĂ©rĂ© ce dĂ©clin[2].

De façon similaire, la plupart des forĂȘts occupĂ©es Ă  Cuba par la race bairdii ont disparu au dĂ©but du XXe siĂšcle, et ce pic fut ainsi confinĂ© Ă  quelques lambeaux rĂ©siduels de la forĂȘt de pins de Cuba, dans l’est de l’üle. En 1948, une population fut dĂ©couverte dans les monts Cuchillas de Moa, et 6 territoires y furent localisĂ©s en 1956, annĂ©e au cours de laquelle 8 couples et 1 juvĂ©nile furent trouvĂ©s dans l’est de Cuba ; des problĂšmes politiques empĂȘchĂšrent de poursuivre des recherches sur le terrain jusqu’en 1985, mais entre-temps la majoritĂ© des forĂȘts de la rĂ©gion avaient Ă©tĂ© abattues et l’espĂšce ne fut plus revue. De nouvelles expĂ©ditions menĂ©es en 1986 localisĂšrent 1 oiseau Ă  Ojito de Agua et un couple Ă  Cabezada del Yarey ; en 1991 il semblerait qu’il ne subsistait plus qu’un seul oiseau ; en 1992 et 1993, des recherches intensives sur le terrain dans l’est de Cuba ne parvinrent pas Ă  dĂ©tecter un seul individu. Avec un dĂ©ficit de forĂȘts matures subsistant dans les aires de rĂ©partition des deux races, il semble peu probable que ce pic survive encore. Le seul espoir rĂ©aliste semble rĂ©sider dans une zone apparemment non perturbĂ©e d’une forĂȘt de pins d’altitude dans la Sierra Maestra (sud-est de l’aire d’origine dans l’est de Cuba) ; en effet, l’espĂšce y fut observĂ©e en 1998, mais sans confirmation ultĂ©rieure. Plusieurs expĂ©ditions avaient Ă©tĂ© menĂ©es pour retrouver le Pic Ă  bec ivoire mais n'ont pas abouti. La confusion avec une espĂšce proche, mais plus petite et assez rĂ©pandue, le pic chevelu, a Ă©galement Ă©tĂ© source d'erreur.

Disparition

Aux États-Unis, la derniĂšre observation avĂ©rĂ©e date de 1944[2]. Depuis lors, des donnĂ©es occasionnelles provenant du sud-est du pays se sont toujours rĂ©vĂ©lĂ©es se rapporter Ă  une espĂšce lui ressemblant superficiellement mais plus petite, le Grand Pic (Dryocopus pileatus). L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a dĂ©clarĂ© en 1996 que l'espĂšce Ă©tait Ă©teinte[3]. Cependant, en 2004, des naturalistes affirment l'avoir aperçu en Arkansas mais les recherches dĂ©clenchĂ©es Ă  la suite de cette observation n'ont pas pu le confirmer[2]. Il a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© disparu le 29 septembre 2021 par la FWS [4]

Une Ă©tude publiĂ©e en 2023 prĂ©sente des donnĂ©es suggĂ©rant la prĂ©sence du pic Ă  bec ivoire dans les forĂȘts de Louisiane[5].

Le pic Ă  bec ivoire dans la culture populaire

  • Dans le sixiĂšme Ă©pisode de la saison 4 de Grey's Anatomy, l'un des patients rĂȘve de voir le pic Ă  bec ivoire avant de mourir et c'est ce qui le motive Ă  accepter une opĂ©ration spectaculaire[6].
  • Dans le roman de Carl Hiaasen : Dans la gueule de l'alligator (Thierry Magnier, 2015).
  • Dans l'essai humoristique de Will Cuppy : Comment cesser d'exister (Wombat, 2020) au chapitre prĂ©monitoire Et je sais de quoi je parle

Notes et références

  1. StĂ©phane Costa, « Pic Ă  bec d’ivoire : y es-tu ? », sur Faune Sauvage, (consultĂ© le )
  2. Henri Gourdin, « Le pic Ă  bec d'ivoire », L'Oiseau magazine, no 100,‎ (ISSN 0297-5785)
  3. Loïc Chauveau, « Un chercheur affirme avoir vu un pic à bec d'ivoire, espÚce officiellement éteinte », sur Sciences et Avenir, (consulté le )
  4. (en-GB) « US declares 23 bird, fish and other species extinct », BBC News,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  5. (en) Steven C. Latta, Mark A. Michaels, Thomas C. Michot et Peggy L. Shrum, « Multiple lines of evidence suggest the persistence of the Ivory‐billed Woodpecker ( Campephilus principalis ) in Louisiana », Ecology and Evolution, vol. 13, no 5,‎ (ISSN 2045-7758 et 2045-7758, PMCID PMC10194015, DOI 10.1002/ece3.10017, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. (en) Grey's Anatomy: Episode 4.6 "Kung Fu Fighting", BuddyTV.

Liens externes

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