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Philippines (Histoire de Lyon)

La Grande et la Petite Philippines sont deux traités conclus à Pontoise en entre, d'une part, Philippe le Bel (d'où ils tirent leur nom) et, d'autre part, des personnalités lyonnaises à qui le roi conférait et surtout ôtait des pouvoirs.

Grande et petite Philippines
Chartes et traités de l'histoire de Lyon
Date Septembre 1307
Lieu Pontoise (Royaume de France)
Entre Philippe le Bel
Louis de Villars
Effet Mainmise du roi sur Lyon
Reconnaissance de la Permutatio

Histoire de Lyon au Moyen Âge

Bulle d'or - Permutatio - Traité de Vienne - Philippines - Charte Sapaudine

Contexte

Au début du XIVe siècle, Lyon, juridiquement située dans le Saint-Empire romain germanique, est en pratique une cité presque indépendante, gouvernée par l'archevêque de Lyon et par le chapitre cathédral.

De son côté, Philippe le Bel cherche à étendre son territoire. Mais surtout, il cherche à contrer l'autorité du pape. Or Lyon est à cette époque un soutien constant du pouvoir pontifical. En rattachant Lyon à la France, le roi cherche à ôter un soutien de poids à son principal adversaire.

Les traités sont signés avec l'archevêque Louis de Villars. Dissimulés à la Révolution française par les chanoines sur les voûtes de la cathédrale Saint-Jean, les originaux ont été retrouvés en 1915 et sont désormais conservés aux Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon.

La Grande Philippine

Photographie couleur d'un parchemin sur lequel est écrit un long texte.
Original de la Grande Philippine conservé aux Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon, 10 G 2546.

La Grande Philippine, signée en , entérine les prétentions de Philippe le Bel sur la ville de Lyon[1] - [2].

La Petite Philippine

La Petite Philippine, également datée de , confirme la Permutation de 1173 en en trahissant les termes : la date de la permutation n'est pas évoquée, le roi nomme le comte « de Lyon et de Forez », et non simplement « de Forez »[3].

Effets

Le seul changement notable induit par la signature des traités est la nomination d'un gardiateur représentant le roi à Lyon, actant une présence de fait depuis 1292. Mais, sur le moyen terme, ce traité et cette nomination sont dénoncés en 1310 par l'archevêque suivant, Pierre de Savoie, fort du soutien d'Amédée V, comte de Savoie, et du pape Clément V. La résistance de l'archevêque est le fruit d'un piège diplomatique ourdi et exécuté par Guillaume de Nogaret pour le compte de Philippe le Bel ; en réaction, l'armée royale est mise en branle sous la conduite de Charles de Valois et du futur Louis le Hutin ; elle assiège Lyon entre juin et , ce qui aboutit en au Traité de Vienne qui entérine le rattachement de Lyon à la France.

Certains historiens ont pu noter la parenté entre la Bulle d'or de Frédéric Barberousse, d'une part, et les Philippines, d'autre part. Mais ils notent également que, si les principes affirmés dans ces deux documents sont globalement les mêmes, les objectifs qui président à leur rédaction sont en revanche complètement différents. Cela se ressent dans l'ingérence dont fait preuve Philippe le Bel : le roi devient en particulier l'instance d'appel ultime, se plaçant par là-même au-dessus de l'Église ; d'autre part, son représentant, le gardiateur, habite à demeure dans la ville[4].

Notes et références

  1. Julien Théry 2012, p. 73.
  2. Bruno Galland 1994, p. 592 à 597.
  3. Études foréziennes 1968, p. 43.
  4. Michel Rubellin, Église et société chrétienne d'Agobard à Valdès, Lyon, PUL, coll. « Collection d'histoire et d'archéologie médiévales » (no 10), , 553 p. (ISBN 2-7297-0712-3, BNF 39073998, lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • [Claude-François Ménestrier 1696] Claude-François Ménestrier, Histoire civile ou consulaire de la ville de Lyon : justifiée par chartres, titres, chroniques, Lyon, Jean-Baptiste et Nicolas de Ville, , 830 p. (BNF bpt6k95210w, lire en ligne), « Preuves de l'Histoire consulaire de Lyon », p. XLIX ;
  • [Bargeton, Delespine, Vaugimois & Charpin-Feugerolles 1725] Daniel Bargeton, Jean-Baptiste-Alexandre Delespine, Claude Fyot de Vaugimois et Hippolyte de Souzy de Charpin-Feugerolles, Au Roy Sire,... : Reponse des échevins de Lyon à deux requêtes du Chapitre de Lyon des 14 mars et 13 avril 1725, relatives à l'exercice du droit de voirie par Bargeton, Lyon, Imprimerie de Jean-Baptiste Delespine, , 94 p. (OCLC 420762147, lire en ligne), p. 52 ;
  • [Études foréziennes 1968] Études foréziennes, Saint-Étienne, Université Jean Monnet Saint-Étienne, coll. « Centre d'Études Foréziennes », , 291 p. (lire en ligne), « Les “érudits” devant les confirmations », p. 41-44 ;
  • [Georges Guigue 1915] Georges Guigue, « Documents des archives de la cathédrale de Lyon récemment découverts », Bibliothèque de l'école des chartes, t. 76, , p. 532-544 (ISSN 0373-6237, lire en ligne, consulté le ) ;
  • [Études foréziennes 1968] Études foréziennes, Saint-Étienne, Université Jean Monnet Saint-Étienne, coll. « Centre d'Études Foréziennes », , 291 p. (lire en ligne), « Les “érudits” devant les confirmations », p. 41-44 ;
  • [Bruno Galland 1994] Bruno Galland, Deux archevêchés entre la France et l'Empire : les archevêques de Lyon et les archevêques de Vienne du milieu du XIIe siècle au milieu du XIVe siècle, Rome, Ecole française de Rome, , 832 p. ;
  • [Viallon-Schoneveld & Dompnier 2006] Marie-Francoise Viallon-Schoneveld et Bernard Dompnier, Autour du Concile de Trente : actes de la table ronde de Lyon, 28 février 2003, Saint-Étienne, Université Jean Monnet Saint-Étienne, , 131 p. (ISBN 978-2-86272-394-5, lire en ligne), « Un point d'histoire lyonnaise dans un Consulto de Sarpi : une question de méthode », p. 11-47 ;
  • [Ludovic Viévard 2010] Ludovic Viévard, Lyon et l'Église, Lyon, Communauté urbaine de Lyon, coll. « Direction de la Prospective et du Dialogue Public », , 44 p. (lire en ligne), p. 12 ;
  • [Julien Théry 2012] Julien Théry, « 1312 : Lyon devient française », L'Histoire, no 379, , p. 68-73 (ISSN 0182-2411, lire en ligne, consulté le ) ;
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