Philippe-Joseph Brocard
Philippe-Joseph Brocard né à Lens-Saint-Servais (Belgique) le [1] et mort à Meudon le [2] est un maître verrier émailleur et orientaliste.
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Biographie
Il a commencé sa carrière comme restaurateur d'objets d'art et d'antiquités. C'est la découverte des objets de verre islamiques (voir Ismaïl Pacha) qui le fascine, au point qu'il redécouvre et applique le premier l'ancienne technique complexe des verriers de Syrie du XIIIe siècle et du XIVe siècle, avec application sur le verre d'émaux polychromes et d'or[3]. Il parvient à maîtriser cette technique oubliée au point qu'il peut être difficile de distinguer ses pièces des originaux[3]. Cette revalorisation de la technique des émaux durs en Europe en fait un précurseur du mouvement verrier de l'école de Nancy et plus largement de l'art nouveau ; il sera notamment suivi par Baccarat et Émile Gallé[4].
Il innove en mettant au point une technique particulière de cloisonné, pour entourer les émaux qu'il applique. Le , il dépose un brevet à l'Institut national de la propriété industrielle : "Pour un nouveau procédé d'application des émaux sur verre et sur paillons" (Brevet n°215619).
Le British Museum conserve une de ses réalisations, une lampe de verre émaillé de style oriental[5].
Ĺ’uvres
- Lampe de mosquée
Son œuvre est inspirée de l'art des mosquées Mamelouk. Il les copie presque parfaitement grâce à la technique de la verrerie qu'il maitrise. La lampe est transparente avec un gonflement au niveau de la panse ornée de six petites anses ajourées modelées à chaud. Elle se poursuit vers le haut pas un col évasé à large ouverture. On peut y lire une inscription de style coufique montrant l'intérêt de l'artiste pour l'Orient[6].
Le vase mesure 53 cm de haut doré. Il se constitue d'une panse bombée et long col droit cylindrique évasé en verre soufflé à décor émaillé polychrome de motifs floraux et géométriques. On peut réussir à reconnaitre quatre noms de dieux: Al alim, Al aziz, Al fattah et Ar razaak qui veulent dire respectivement «Le très savant ou l'omniscient et le Tout puissant, l'irrésistible ou Celui qui l'emporte» et «Celui qui ouvre ou celui qui accorde la victoire et Celui qui pourvoit ou Celui qui sustente». On peut également lire «Bismillah arrahmane arrahim» qui veut dire: «Au nom d'allah, le tout Miséricordieux, le très miséricordieux». Cette précision dans les inscriptions serait due à sa découverte au Musée de Cluny de lampe islamique et qu'il ait eu l'idée de les copier, les inscriptions mais également les émaux[8].
On peut aussi en admirer une version plus sobre au Petit Palais. Elle date de 1868 et utilise le verre transparent et l'email[9].
- Œuvres conservées au Musée d'Orsay (Paris)[10], au Musée des Arts décoratifs (Paris), au Victoria & Albert Museum (Londres)et au Corning Museum of Glass (New York)
Références
- Acte de mariage au 7e arrondissement de Paris n° 299 dressé le 28/05/1878, vue 17 / 31
- Archives des Hauts-de-Seine, acte de décès n°47, vue 19 / 78
- Pouillon 2008, p. 150
- L'Ecole de Nancy, 1889-1909 : Art nouveau et industrie d'art, Paris, Réunion des musées nationaux, , 357 p. (ISBN 2-7118-3843-9)
- Enamelled glass mosque lamp, par Philippe Joseph Brocard, sur britishmuseum.org (consulté le 8 février 2010)
- Le Verre et le Cristal et la Pâte de Verre, « Philippe-Joseph BROCARD (1831-1896) Verrier-émailleur. Un des pères méconnus de l’Art Nouveau ! », sur Le Verre, le Cristal et la Pâte de Verre, (consulté le )
- vente Drouot-Richelieu décembre 2010
- « Vente aux enchères PHILIPPE-JOSEPH BROCARD (mort en 1896) Important… », sur www.gazette-drouot.com (consulté le )
- « Lampe de mosquée | Paris Musées », sur parismuseescollections.paris.fr (consulté le )
- « Joseph Brocard dans la collection du Musée d'Orsay » (consulté le )
Bibliographie
François Pouillon, Dictionnaire des orientalistes de langue française, KARTHALA Editions, (lire en ligne)
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :